Les accessoires fous de Rollei
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Les accessoires fous de Rollei

Envoyé par Jean-Paul Mahé 
Les accessoires fous de Rollei
vendredi 25 octobre 2013 22:08:15
Je connaissais quelques accessoires curieux pour le Rolleiflex comme le capuchon à loupes binoculaires ou celui qui permet de le transformer en projecteur de diapositives mais pas celui la!:
[cjoint.com]
J'ai presque du mal à y croire.
Re: Les accessoires fous de Rollei
samedi 26 octobre 2013 11:26:54
Bonjour, et merci de ce pointeur.

Un accessoire permettant de monter une paire de jumelles devant un flex-bi est listé dans le bouquin de Claus Prochnow ; de mémoire, l'accessoire n'était pas d'origine Rollei mais d'un accessoiriste indépendant.
Il suffit, mécaniquement parlant, que les jumelles acceptent un écart inter-pupillaire de 42 mm (pour les flex-bi tessar 3,5) ou de 45 mm ( pour les derniers 3,5F ou les 2,8) ce qui est facile à atteindre avec la plupart des jumelles qui se plient pour être un peu plus compactes. Pour ceux qui ont un Mamiya bi, l'écart entre les optiques est de 50 mm donc parfaitemnt compatible également avec ce que les jumelles peuvent donner.

"Rollei-Werke, Rollfilmkameras", Prochnow, Claus,
Rollei-Report Volume II (6x6 rollfilm cameras),
ISBN 3-89506-118-2, LINDEMANNS (1994)
Ce Rollei Report volume II, celui des flex-bi, a été édité 3 fois.

http://www.rollei-report.com

Il me semble que l'objet pointé ci-dessus n'est pas le même que celui listé chez Claus Prochnow, il réalise cependant la même fonction. Ce qui nous renvoie à la haute époque où de nombreux accessoiristes vendaient des bidules que le Père Heidecke ne fabriquait pas pour son appareil « universel » !!

Le problème n'est pas dans la mise au point qui se fait à l'infini sans problème, mais dans le cercle-image couvert et dans la qualité finale des images.

Surtout avec des jumelles anciennes dont la pupille de sortie se forme très près de l'oculaire, et donc impossible à mettre dans la pupille d'entrée du flex : idéalement il faudrait faire coïncider la pupille de sortie de l'optique de jumelle avec la pupille d'entrée de l'optique de prise de vue. Si cette condition n'est pas réalisée, un vignettage d'enfer limite le champ de façon effroyable.
Plus facile à faire avec des jumelles compactes modernes prévues pour les porteurs de lunettes, qui ont un long dégagement pupillaire.
Un accessoire à utiliser sur pied bien entendu ... en effet, si les jumelles sont des 8x, le 75 mm standard devient .. un 75x8 = 600 mm !
Quant à l'ouverture photométrique effective avec les jumelles placées devant, elle se calcule aisément connaissant la focale équivalente du système complet, donc X-fois la focale du flex si la jumelle grossit X-fois ; et connaissant le diamètre de lentille d'entrée de la jumelle, facile également parce que ce diamètre est toujours donné directement dans les spécifications des jumelles.
Par exemple une jumelle compacte libellée "8X-20" grossit 8 fois et a une pupille d'entrée de 20 mm ; pour un 600 de focale, cela nous donne un nombre d'ouverture N = 600/20 = 30 donc comme f/32. Pour une jumelle libelleé "10X-50" le grossissement est 10 fois et le diamètre de lentille d'entrée est de 50 mm.

En fait, on peut montrer que la pupille de sortie, appelée également « cercle oculaire » de la jumelle a un diamètre égal au diamètre de lentille d'entrée (= pupille d'entrée de l'optique de jumelle), divisé par le grossissement nominal, soit 20/8 = 2,5 mm pour une 8X-20 ; du coup l'ouverture photométrique du flex équipé de ses jumelles se calcule exactement comme si le flex était diaphragmé par une pupille d'entrée de 2,5 mm pour un nombre d'ouverture N = 75/2,5 = 7,5x4 = 30
Comme le flex-bi standard ne ferme qu'à f/22, le diaph d'origine ne joue aucun rôle, autant le laisser grand ouvert. Le fait de travailler à f/32, donc avec un diaph fermé bien au-delà du meilleur diaph (5,6-8 pour un planar-xenotar ; 8-11 pour un tessar-xenar) nous garantit une image bien adoucie par l'effet combiné des aberrations dans la jumelle et de la diffraction à f/32. mais à l'ère du Holga triomphant sur film 120, on ne va pas s'arrêter pour si peu.

En pratique si vous avez de très bonnes jumelles modernes, rien ne vous empêche de faire le test en vous aidant, par exemple, d'un support permettant de fixer des jumelles sur un premier pied-photo, et en approchant le flex-bi librement par derrière sur un deuxième pied.
La maison Berlebach propose un élégant et fort solide support pour jumelles, en bon bois du pays de Saxe, le Fernglashalter, un accessoire tout aussi irrésistible que de peu d'utilité pour ceux qui ne regardent pas souvent dans des jumelles.
En laissant le flex-bi bien libre, non couplé mécaniquement, vous êtes à l'abri de toute fausse manoeuvre qui viendrait par mégarde forcer sur la platine porte-objectifs de votre précieux flex.
Avec le montage à deux pieds indépendants, le flou de bougé est bien entendu garanti au moindre souffle d'air, mais au moins vous pourrez tester en pratique ce qui vient d'être énoncé ici de façon théorique (je dis cela exprès pour Dan Fromm, qui me chicane dès que je parle de théorie sans faire référence à la pratique)

Bonnes photo au 600 mm reflex bi-objectif ;-)

E.B.



Modifié 3 fois. Dernière modification le 26/10/13 11:41 par Emmanuel Bigler.
Re: Les accessoires fous de Rollei
samedi 26 octobre 2013 16:17:28
Voici le site d’où j'ai sorti l'image précédente; apparemment c'est Steinheil qui a mis au point cet accessoire. Steinheil fabriquant de jumelles mais aussi d'objectifs non?
[www.janboettcher.de]
Re: Les accessoires fous de Rollei
samedi 26 octobre 2013 20:36:10
Steinheil fabriquant de jumelles mais aussi d'objectifs non?

Oui, Steinhel fabriquait des optiques. "Cassar" était l'un de ces objectifs de chez Steinhel.
A l'ombre des grands noms existaient, disons jusqu'au début des années 1960, un très grand nombre d'entreprises indépendantes dans le monde de la foto allemande.

E.B.
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