Eclairer du papier argentique au néon

Bonjour à tous,

Ceci est mon premier post sur ce forum sur lequel je tombe souvent quand il m'arrive de chercher une info un peu spéciale voire improbable en matière de photographie ;)

Je me présente rapidement pour le coup : photographe amateur travaillant presque seulement en argentique, du 24x36 au 6x6, je partage vraiment mon plaisir entre la prise de vue le nez au vent et la chambre noire le nez dans les cuvettes. Je m'intéresse de plus en plus au procédés alternatifs et commence à travailler le cyanotype avant de m'attaquer à ce qui me fait réver depuis que j'en ai vue de magnifiques tirages : le platine/palladium.

Dans cette optique, j'utilise une insoleuse à UV pour circuit imprimée, une belle machine permettant de faire le vide complet entre deux films polyester. Cette machine est double face, elle a deux rangée de néons UV en haut et en bas. Une seule de deux rangée m'est utile bien-sûr et comme j'aime aussi beaucoup les beaux tirages barytés, je me demande s'il ne serait pas intéressant de remplacer les néons UV du bas par des néons normaux afin d'éclairer le papier argentique classique. Je parle bien-sûr ici de tirage par contact.

Avant de me lancer, (8 néons à acheter...) je recueillerais volontiers des avis, conseils ou expériences sur l'éclairage au néon pour l'éclairage de papier argentique. Je ne suis en effet pas très sûr que le spectre des tubes soit idéal pour ce genre de chose.

D'avance merci, toute idée est la bienvenue!

Bonjour,
Les papiers courants actuels sont des multigrades. Ils sont sensibles au bleu et au vert dont les proportions respectives vont modifier le contraste du dit papier.
Les tubes fluos (le tube au néon est orange et éclaire peu) produisent des raies de lumières discontinues selon la qualité de poudres disposées à l'intérieur du tube. La répartition entre bleu et vert sera donc difficile à connaître. Et ils n'apparaissent blancs qu'à l'œil.
Ajoutez à cela le fait que les filtres pour papier multigrade ont été calculés pour des ampoules à filament classiques et vous pouvez imaginer que cela n'est pas une si bonne idée que cela.
Pour autant ce dispositif existe sous la forme des têtes dites "à lumière froide" ou un tube fluo sert de source de lumière à un agrandisseur classique. Mais ce tube fournit uniquement du bleu (anciens tubes) ou du bleu et du vert pour les tubes adaptés aux multigrades pour les plus récentes.
Pour presque le même prix que vos 6 tubes vous pourrez trouver un vrai agrandisseur afin de réaliser des tirages parfaits sur du papier argentique. Et ce bien plus rapidement que vos expérimentations qui risquent de vous frustrer tant intellectuellement que financièrement.

Bonsoir,

Merci de ces précieux conseils,

Je travail aussi avec un agrandisseur comme source de lumière pour le tirage-contact, je m'en sers aussi pour agrandir normalement bien-sûr. Le but d'utiliser l'insoleuse aurait été de pouvoir profiter de son système de mise sous vide pour le tirage-contact. Je n'ai pas toujours des bords d'image aussi net en utilisant mon chassis-presse (fait maison certes).

Un autre avantage aurait été d'avoir des temps de pose plus court. En effet, pour avoir une lumière la plus homogène possible sur toute la suface de projection, ma tête d'agrandisseur est assez haute et le diaph bien fermé, ce qui amène à des temps de poses parfois conséquents.

Je vais explorer la piste des têtes à lumière froide, peut être est-il encore possible de trouver des tubes fournissant un spectre du même genre...

Peut-être la lecture des articles sur le site, relatifs à la fabrication artisanale d'insoleuse UV serait intéressante.
Et un châssis presse bien fait presse tellement la feuille contre le film que ton problème de flou sur les côtés devrait disparaitre (c'est bien le tirage qui est flou, pas le néga ?)

Pas besoin de cadre sous vide pour le tirage contact. Un plateau en mélaminé, une feuille de papier sensible sur le quel on pose un négatif et par dessus tout cela une vitre un peu épaisse et le tour est joué.
Et pour l'éclairage, une ampoule pendue au plafond sera plus efficace que le plus perfectionné des agrandisseurs.

GeorgesGiralt écrivait:
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> Et pour l'éclairage, une ampoule pendue au
> plafond sera plus efficace que le plus
> perfectionné des agrandisseurs.

Vous allez me dire un contact cela se fait sur du Lodima, mais avec du multigrade l'avantage de l'agrandisseur on peut filtrer, non?

Et qu'est ce qui empêche de filtrer une ampoule nue ? Il existe des filtres chez Kodak notamment en feuilles assez grandes pour être mises sur un abat jour ce qui permet d'avoir une puissance très supérieure à celle de l'agrandisseur (au niveau du papier)

C'est un peu une question de commodité, mon labo n'est pas si grand, j'ai 2 agrandisseurs avec leurs filtres de contraste adaptés et je trouve plus simple de remplacer le margeur par mon plateau contact plutôt que d'installer une nouvelle table avec une ampoule et éventuellement de me procurer de nouveaux filtres de grande taille. Pour la puissance avec des négatifs et des papiers normaux on ne doit pas rencontrer de problèmes (sauf avec le Lodima justement peu sensible qui nécessite un éclairage plus puissant).
Pour quelqu'un qui ne voudrai faire que du contact c'est différent bien sûr, inutile d’acquérir un agrandisseur.

à Luco:
- si vous vous sentez obligé de monter la tête de votre agrandisseur et de diaphragmer pour avoir un éclairage homogène c'est que votre agrandisseur doit être mal réglé. Vous devez rencontrer des problèmes quand vous agrandissez où vous utilisez l'ensemble du champs lumineux.

-Je me demande s' il y a un intérêt à faire des contacts de négatif agrandi à partir d'un 6X6 sur du papier "normal" plutôt que d’agrandir directement sur papier le négatif d'origine à l'agrandisseur (pour les procédés alternatif vous n'avez bien sur pas le choix).

Merci pour vos avis et conseils,

Je fais du tirage-contact avec des "négatifs-numériques" uniquement. D'où l'intérêt du contact pour moi, désolé, je ne l'avais pas précisé. Cela explique aussi que je cherche à avoir le plus de précision possible sur tout les paramètres physiques (source de lumière, dévellopement...) car il y a ensuite pas mal de choses à gérer coté numérique et il n'est pas toujours facile d'identifier la source d'un problème quand tout n'est pas "carré".

Au niveau de l'agrandisseur, j'ai fait pas mal d'essai avec une cellule de labo pour déterminer les conditions pour lesquels l'illumination est la plus homogène sur mon plateau de contact (qui fait environs 60x70cm). Les meilleurs résultats ont été obtenus avec la tête haute et le diaph fermé. J'ai donc commencé à faire mes contacts de cette façon mais les variations de lumières ne doivent pas être énormes avec la tête plus basse car je ne rencontre pas de problèmes visibles en agrandissement normal. Je privilégie toutefois plus de précision, du moins pour la période de calibrage et tests.

La simplicité de la solution de l'ampoule me plait beaucoup mais question commodité, ce n'est pas idéal pour moi non-plus au labo...

Concernant le chassis-presse, le mien a beau avoir une vitre bien lourde (6mm), de beaux renforts en métal derrière, il est difficille d'obtenir une pression égale partout, il y a une très légère perte de piqué sur les bords (pas présente sur le néga). Je vais essayer de l'améliorer car un chassis de cette taille dans le commerce, c'est pas donné hélas...