Bonjour à tous.
Il n'y a pas grand chose à ajouter à ce qu'a expliqué J.P. Mahé avec qui je suis 100% d'accord.
Nous sommes des enfants gâtés, de pouvoir utiliser des optiques de chambre récentes dont la netteté va presque jusqu'au bord du cercle définissant le champ de pleine lumière. Sur cette notion purement géométrique, voir mon article sur les pupilles, en particulier la figure 16 qui définit le champ de pleine lumière, le champ de contour et le champ total.
http://www.galerie-photo.com/pupilles-objectif-photographie.html#Figure_16Dans le champ de pleine lumière pour un diaph fixé, on voit la totalité de la pupille de sortie, non occultée par les montures des lentilles, donc sans l'oeil de chat.
Dans le champ de contour, on voit encore la pupille mais elle est partiellemnt occultée et on voit l'oeil de chat. On a donc un vinettage mécanique pur-et-dur dans ces conditions, à ne pas confondre avec le 'vignettage naturel' des grand-angulaires qui se manifeste à l'intérieur de champ de pleine lumière : loi en cos
4(theta) pour les optiques 'ordinaires' comme les optiques d'agrandisseur, en cos
3(theta) pour les optiques grand angulaires modernes dans lesquelles intervient une astucieuse distorsion pupillaire qui rattrappe plus ou moins l'un des cosinus bouffeurs de lumière en bord de champ ; mais ce "rattrappage d'un cosinus" n'intervient dans les optiques "à film" couvrant 100° et plus qu'à f/22, pas à pleine ouverture.
Si on dépasse le champ total, on ne voit plus la pupille du tout, qui est complètement occultée par les montures de lentilles.
L'expérience montre facilement qu'Indépendamment de la netteté, le champ de pleine lumière augmente lorsqu'on diaphragme. Il suffit de regarder la pupille de sortie depuis le coin du dépoli, dépoli enlevé où à travers les coins coupés. Si on voit l'oeil de chat, c'est qu'on est déjà sorti du champ de pleine lumière et qu'on est dans le champ de contour.
De cette position, fermons le diaph, l'oeil de chat peut disparaître si le diaph est plus fermé, on est alors dans le champ de pleine lumière à diaph plus fermé, champ qui est plus large que le champ de pleine lumière à pleine ouverure.
Cet effet est très marqué avec les optiques à grande ouverture, l'absence d'oeil de chat dans une optique ouvrant à f/2 n'est pas garantie sur toute la surface du format censé être couvert ! Les fabricants ne le disent pas trop ...
Mais là, avec le gai-claron qui n'ouvre qu'à f/9, l'effet est moindre mais il existe.
Donc premier effet : sur le champ de pleine lumière. C'est facile à expliquer.
Cela peut se calculer, mais uniquement avec un logiciel de conception des systèmes optiques. Pas avec deux-trois formules simples. Il faut rentrer la totalité de l'optique avec tous ses verres et toutes ses montures, et on peut alors faire une simulation de champ.
En revanche ce qui se prédit avec une formule simple c'est l'augmentation du cercle-image en fonction du tirage. On supose qu'on a un cône d'angle constant et qu'on place l'image dedans, sous cette hypothèse très simplificatrice, le cercle -image augmente, si on part de la position infini-foyer, en proportion directe du facteur (1+G) où G est le grandissement. G=1 : le cercle double. En réalité d'après ce que j'avais lu sur les docs des apo ronars, on ne gagne pas tout à fait ce facteur 2. Pour le gai-claron, je ne sais pas.
Ensuite, et je ne fais que redire exactement ce qu'a dit J.P. Mahé, les exigences en termes de distorsion et de piqué pour une optique de repro font que les maisons sérieuses ne publiaient que des valeurs conservatrices pour leur cercle d'image nette. En règle général l'homogénéité de la netteté sur tout le champ s'améliore en diaphragmant. Mais on reste toujours plus net au centre dans les optiques de repro.
La seule chose qui ne s'améliore pas en diaphragmant c'est la distorsion.
Lorsque Schneider Kreuznach a commencé à sortir de optiques de chambre "digitales", brutalement on est revenu à la situation des cercles d'image "nette", ou du moins : cercles-image qui ne font pas trop de trucs bizarres avec une matrice de Bayer, valeurs de cercle publiées bien plus petites que les diamètres des cercles effectivement illuminés.
Pire encore, en fonction de l'usage visé et du capteur utilisé, Schneider Kreuznach publiait des valeurs de cercle image "variables" ... ce qui était particulièrement bizarre et incompréhensible pour les enfants gâtés qui avaient eu l'habitude de décentrer jusqu'à la limite du champ de pleine lumière tout en gardant une "netteté acceptable ".
Acceptable pour le photographe 'd'art' mais pas acceptable pour le photograveur sur banc de repro.
Chez Rodenstock, la communication sur ce point fut meilleure, je ne souviens pas avoir lu de "cercles images variables" en fonction de l'application pour les optiques "digitales" de chez Rodenstock ; probablement avaient-ils affiché un cercle très conservateur, point barre, ce qui évita les questions.
En conclusion, soyez heureux avec votre gai-claron et utilisez le au maximum de son cercle d'image nette : et même au-delà des 64° donnés par le constructeur !
Ça marche pour vous ? Donc c'est bon, nul besoin de théorie ;-)E.B.Modifié 1 fois. Dernière modification le 10/12/13 10:18 par Emmanuel Bigler.