Mamiya 6 utilisation en basse température

Quelqu'un a -t-il un retour d'expérience sur le comportement de l'obturateur du Mamiya 6, en basse température -5 -10 -15° ;

Quelles précautions prendre pour éviter la formation de buée sur l'objectif au moment de son usage.

Merci pour ce partage.

Un Inuit



Modifié 1 fois. Dernière modification le 10/10/17 17:54 par Emmanuel Bigler (modérateur).

Bonjour Jean-Claude !

Je n'ai pas d'expérience avec le Mamiya 6 mais j'ai un peu d'expérience de prise de vue par conditions froides en montagne.

Pour éviter la buée, il suffit en principe de laisser l'appareil au froid, la buée se forme lorsqu'un appareil froid est rentré dans une pièce plus chaude ou qu'il est remis sous les vêtements du photographe.
Plus facile à dire qu'à faire !

Mais rien ne vaut une expérience digne des Inuit, ou plutôt : des Kalaallit puisqu'il s'agit du Groenland.

J'ai à la maison l'ouvrage suivant, qui ne traite pas non plus du Mamiya 6 ;-)

« Groenland 1948-1949 » par J.J. Languepin, M. Ichac, J. Masson et P.E. Victor (Arthaud, 1951)

J.J. Languepin, le photographe de l'expédition, fait une synthèse de son expérience à la fin du livre, sous la forme d'une « Petite note à l'usage des amateurs de photographie ».

J.J. Languepin, en préambule, fait remarquer que les trucs & astuces sur la prise de vue en conditions arctiques étaient à l'époque encore des secrets militaires jalousement gardés. L'auteur ne fait pas mention de problème de film cassant sur le terrain, bien que ce problème ait été évoqué avant le départ comme une inconnue, mais fait plutôt mention du givrage comme problème N°1, surtout entre -10° et zéro ; plus bas en température il y a moins de problème de ce coté-là.

Les « viseurs à hauteur d'oeil » (traduire : ceux des 24x36, mais aussi celui du Mam'6) sont ceux qui s'embuent le plus facilement, parce que le visage s'en approche le plus. J'en conclus donc à la supériorité du viseur à capuchon du Rolleiflex tenu à la hauteur de poitrine ;-);-) sans parler du viseur-iconomètre qui, on l'admettra aisément, résiste assez bien au givrage.

Bon, en pratique de ma modeste expérience en montagne et au ski je n'ai jamais eu de conditions telles que je ne puisse pas utiliser le viseur à cadre collimaté « Albada » d'un petit appareil hors charte que j'utilise depuis 30 ans.

Bonnes photos là haut !

E.B.

Ce que nous dit le mode d'emploi :
Do not store the camera at temperatures exceeding 40°C or below - 10°C. Also avoid storing in a damp or sea air environ- ment.

Mais cela ce sont des précautions de fabricant qui ne veut pas se mouiller !

J.C.L.

Bonjour.
Je m'étais posé la même question il y un certain nombre d'années à propos d'une caméra de cinéma.
Je l'avais mise au congélateur un petit moment. (environ -18°)

Il me revient un détail supplémentaire, c'était en hiver mais pas en montagne.
J'ai eu le gag suivant en prise de vue la chambre : tout l'appareil, ainsi que son objectif, étaient froids, à une température positive, du genre +5°. J'ai commis l'erreur de mettre le bouchon d'objectif dans ma poche de chemise sous une laine polaire, et je l'ai ensuite remis sur l'objectif sans y penser. De la buée s'était instantanément formée sur le bouchon, laquelle s'est transférée sur la lentille frontale. Si la température avait été de -10°, il y aurait eu un fort risque de dépôt de givre sur l'objectif.

Aux températures plus basses que -20°C, je ne sais pas ce qui se passe exactement, mais la cinétique de croissance des cristaux est ralentie par le froid.

Et c'est quand on atteint les -30° / -40° qu'il y a le problème du film qui casse, c'est quelque chose dont je n'ai jamais fait l'expérience.

E.B.

Bonsoir à tous
La seule expérience personnelle concerne un Mamiya 7 qui a refusé de déclencher par froid Pyrénéen "un peu vif" bien que protégé dans un sac de montagne au contact du dos . Alimentation externe testée sans grand succès. Revendu rapidement et retour aux boitiers mécaniques ...
J' en ai conclu que l' électronique n' aimait pas le froid.
Cordialement.

si l'un d'entre nous à les coordonnées d'Olivier Follmi, il serait judicieux de al communiquer à M. Moulin ou mieux que ce photographe habitué à la prise de vue avec un Alpa nous fasse part de son expérience.

cordialement

o7 philippe

[www.galerie-photo.com]

Merci à tous.

Mais c'est surtout le problème de l'obturateur ELECTRONIQUE qui m'inquiète.

Mougin

Bonjour,
Je n'ai pas de Mamiya 6 non plus, mais un Mamiya 7 dont le comportement ne doit pas être bien différent.

Il m'est arrivé de sortir avec l'appareil en bandoulière par –6°/–7°C. À la première tentative pour déclencher, aucune réaction, aucun affichage dans le viseur ! Après quelques instants avec l'appareil entre la polaire et le coupe-vent pour éviter la buée et la pile dans une poche du pantalon, tout est rentré dans l'ordre et j'ai pu photographier. Je ne sais pas si le défaut venait de la pile trop froide ou de l'électronique. L'incident ne s'est jamais plus reproduit mais ces températures ne sont pas si fréquentes ici.

Cordialement.

A mon avis, le plus gros problème viendra de lapile qui perd beaucoup de capacité encas de froid. Et pire en cas de grand froid.
Ne pas oublier que ces composants emploient une réaction chimique donc que la température a une influence primordiale.
Moi, je partira avec deux ou trois piles dans la poche près du corps et ne la mettrai dans l'appareil qu'au moment de la prise de vue.
Nikon a eu fait des petits boîtiers destinés à avoir la pile dans la poche quand on photographie. L'appareil étant alimenté par un cordon...

GeorgesGiralt écrivait:
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> Nikon a eu fait des petits boîtiers destinés à
> avoir la pile dans la poche quand on photographie.
> L'appareil étant alimenté par un cordon...


Pareil pour le Pentax 6x7

Pile lithium ??

YM

l'obturateur ÉLECTRONIQUE

L'électronique et la mécanique associées dans l'obturateur sont très probablement insensibles au froid tant qu'on ne les plonge pas dans l'azote liquide ;-)

La pile, en revanche (voir plus haut) ...

E.B.

Un appareil totalement mécanique sans pile? Quoique:

J'ai un obturateur de Leica M3 qui a flanché sur la Volga en Janvier, température estimé - 20 C°.

Mais c'est un obturateur à rideau surement plus sensible au froid qu'un central.

pour info,

dans le passé pour les Leica M mécaniques, il était possible de faire remplacer les graisses
pour ceux qui affrontaient les températures extrêmes. Mr. Métrot pourrait vous conseiller.

Certaines marques proposent ce service . Je suppose que le matériel Leica & Nikon utilisé jadis
par la NASA bénéficiait d'un traitement similaire.

Si M. Fôllmi utilise (ou utilisait ) l'Alpa dans ces conditions, je suppose que les obturateurs ont
également bénéficié ces traitements .

Dans le cas du moyen format M6, l'alimentation semble être le point faible.

Quelques réflexions :
-habituellement la vitesse d'une réaction chimique est deux fois plus faible lors d'un abaissement de température de 10°C. Ainsi entre +20° et -10° la vitesse est divisée par 10 ,et par suite l'énergie fournit par une pile n'est plus celle d'une prime jeunesse.
- la Rolls : c'est pour parader sur le parking des champs de course. Je place le travail d' O.F au même rang que celui de Y.A B .
- Deux photographes que j'apprécie, qui ont travaillé dans le froid :
-Penti Sammallati ( La mer Blanche au Nord de la Finlande , la Sibérie au Nord de la Mongolie ) utilisait en moyen format un WIDELUX panoramique : fonctionnement à ressorts , sans rideaux ,juste une tourelle tournante.
- Ragnar Axelsson .(La banquise au N.E de l' Islande ) utilisait un Leica M.
Je vais expérimenter en mettant la pile du Mamya au congélateur.

Ragnar Axelsson utilise (ou utilisait ) aussi bien du Canon que du moyen format, Mamiya 7 et linhof 6 x 12
L'interview
[blog.leica-camera.com]

[www.youtube.com]

"Rax " peut être conacté via son site
[www.rax.is]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 11/10/17 14:04 par bader.

Comme beaucoup d'entre nous, nous avons plusieurs boîtiers et l'important est d'avoir le bon outil adapté avec lequel on se sent bien ; et
Ragnar Axelsson a utilisé plusieurs générations de Leica et bien d'autres formats et boitiers.
L'expérience de congélation est plus compliquée qu'imaginée : la pile a été placée dans le congélateur à -25° ,mais à la sortie sa surface métallique se couvre immédiatement de givre ,ce qui nuit aux contacts.

Noirkappa écrivait:
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> Comme beaucoup d'entre nous, nous avons plusieurs
> boîtiers et l'important est d'avoir le bon outil
> adapté avec lequel on se sent bien ; et
> Ragnar Axelsson a utilisé plusieurs générations
> de Leica et bien d'autres formats et boitiers.
> L'expérience de congélation est plus compliquée
> qu'imaginée : la pile a été placée dans le
> congélateur à -25° ,mais à la sortie sa
> surface métallique se couvre immédiatement de
> givre ,ce qui nuit aux contacts.


Evidemment !
Pour que l'expérience soit probante et complète il faut aussi mettre l'appareil dans le congèle avec le photographe

J.C.L.

"Evidemment !
Pour que l'expérience soit probante et complète il faut aussi mettre l'appareil dans le congèle avec le photographe"

Excellent !

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Goéland qui s'gratte le gland, mauvais temps. Goéland qui s'gratte le cul, pas d'beau temps non plus !
(Proverbe breton)

Après 5 mn au congélateur, la pile fonctionne.

MOUGIN

Bonjour,

Utilisé jusqu’à -40, mon M6 a toujours bien fonctionné sans précautions particulières

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"Ce forum est une jungle, et si vous n'êtes pas content, allez vous faire foutre !"
[www.fredturro.com]

C'est possible que mon M3 était un peu fatigué d'autant que quelques années après cet épisode l'obturateur a commencé à dysfonctionner.

Bjr,
J'ai passé une bonne partie de l'hiver en extérieur en Laponie avec des températures constantes en dessous de -20° en utilisant de matériel numérique pro et de l'argentique ( chambre 4x5/copal ).
Les règles sont simples, il ne faut pas de choc thermique. Dans mon cas je laissais tout le matos au froid même les batteries
mais je changeais plus souvent les sources d'énergies . Je n'ai pas eu de pb de graisses figées qui auraient pu poser des pb avec les diaphs ou obturateurs.
Le vrai gros pb, c'est la condensation lors des variations brusques de température, passage de l'intérieur de voiture à l'extérieur par ex. La condensation quasi de suite et il y a en partout, pas que sûr les lentilles, mais à l'intérieur de tout.
Jusqu'à -10 c'est à peu prêt gérable mais en dessous, c'est buée de suite et rapidement après la buée se met à givrer... là c'est vraiment galère...
En sens inverse, le givre passe alors à l'état liquide avant de s'évaporer et le moment "liquide" est bien sûr un danger important pour le matériel.

Pour être tranquille, je te conseille de tout laisser à température extérieure 24/24 et ne ramener le matériel ( pellicules y compris ) à une température de vie normale que le moins de fois possible et en y allant très progressivement, sur plusieurs heures.
Seule exception faite avec les accus en spare que je chargeais au dessus de 10° et qui étaient stockés à la même température, température de confort.
Sinon, avant les séances de PDV, tester à blanc le matériel pour voir si tout réagit normalement.
Et faire aussi attention à la condensation que provoque la respiration sur un dépoli 4x5 par ex, un cache nez est souvent pratique :))))

Aucun pb en travaillant de cette façon ;)