Bonsoir,
excellentes sources ! Je profite de ce remerciement pour demander quelques lumières à propos d'un fond photographique qui vient d'émerger d'un grenier proche. Il est propriété du petit-fils d'un photographe - pharmacien qui tenait ses commerces dans une petite ville de Haute Savoie fin 19e début 20e. Il est constitué de trois cents négatifs, verre pour la grande majorité, à parts égales 13 x 18 et 9 x 12. De ces trois cents, la moitié est constituée d'images de la guerre de 14 - 18, le reste de la production de son studio professionnel, paysages compris. J'ai compris que l'homme a été mobilisé en 14 en qualité de pharmacien, et versé de ce fait au service militaire de santé. Mais il avait emporté son matériel photographique. Cela explique qu'il ait, la fin de la guerre venue, réintégré son travail photographique à la maison. Il a produit durant ces quatre terribles années des images superbes et graves, marquées par une grande sensibilité et une technique sans faille. J'ai vu beaucoup de négatifs-verre de cette époque, mais rien à ce niveau de qualité. Cet homme était, au point de vue photographique, bien en avance sur son temps . Il avait une photographie directe, nette, très fouillée dans le détail. Ceci vaut tant pour ses photos de guerre que ses portrait en studio, qui se passent des artifices fréquents à l'époque pour montrer l'essentiel, sans fioritures.
Les contacts, que je voulais utiliser comme épreuves de lecture, sont difficiles. Papiers inadaptés, négatifs très riches mais avec des zones de forte densité… ? Mais les tirages à l'agrandisseurs, possibles grâce à la fabrication d'un passe-vue conçu pour accepter les plaques sans risque de casse (le verre parait s'être fragilisé avec le temps, alors que l'émulsion est en excellent état) sont étonnants. Cette cohabitation avec ces sortes de monuments historiques me fait vous poser quelques questions :
- A quelle vitesse d'obturation pouvait-on opérer à cette époques ? Il y a quelques images de troupes en marche , sans que les hommes ne soient ''au pas''. Et aucun flou, alors que c'est fréquent sur les photos de cette période prises dans les mêmes conditions..
- Les plaques proviennent en majorité de chez Lumière. Il n'y a pas d'indication de sensibilité sur les boites, autre que ''rapide'', ''extra-rapide''. Or, comme écrit au dessus, les images d'homme en mouvement sont nettes, avec souvent une vaste profondeur de champ…
- ces négatifs-verre cohabitent avec quelques plans-films ''souples'' (acétate de cellulose ?) d'un format que je n'avais jamais vu : l'image mesure sensiblement 86 x 86 mm, et provient d'un film mesurant 98 mm de largeur dans lequel chaque image semble avoir été coupée, avant exposition ou après développement ?
Je reste intéressé, pour ma gouverne personnelle mais aussi pour satisfaire la curiosité du propriétaire, par toute réponse à ces simples questions. YD
