Photogravure polymere Direct-to-plate
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Photogravure polymere Direct-to-plate

Envoyé par Luco 
Photogravure polymere Direct-to-plate
mercredi 23 décembre 2020 19:19:08
Bonjour,

Je me renseigne actuellement sur la photogravure, un monde qui m'est assez étranger, et plus précisément sur la technique dite "Direct-to-plate" qui permet d'imprimer directement en jet d'encre sur des plaques de photopolymère, dite "Solar Plate" avant de les insoler/développer.

Est-ce qu'il y a ici des membres pratiquant cette technique qui pourraient m'aiguiller sur de la littérature sur le sujet? Éventuellement aussi sur des sources de fournitures en plaques?

Merci
Re: Photogravure polymere Direct-to-plate
mercredi 23 décembre 2020 21:30:39
Sur ce forum il y a de la matière:

[aquatinte.forumactif.com]
Re: Photogravure polymere Direct-to-plate
jeudi 24 décembre 2020 09:36:58
ps, il me semble pas que l'on imprime directement sur la plaque, mais on passe par un négatif, qui peut être jet d'encre.
Re: Photogravure polymere Direct-to-plate
jeudi 24 décembre 2020 10:57:57
Merci pour le lien !

Il semble que la plupart des gens passent par une impression sur transparent mais l'impression directe est aussi possible. Jon Cone la pratique par exemple : [www.youtube.com]
Re: Photogravure polymere Direct-to-plate
jeudi 24 décembre 2020 11:54:42
Ok! Je n'avais jamais vu! Je transmet...
Re: Photogravure polymere Direct-to-plate
vendredi 25 décembre 2020 02:09:24
Normalement, « direct to plate » signifie qu'on grave directement le fichier sans passer par la case film

——————————————————————————————————
.: jeanbaPhoto ::: jeanbaBlog :.
Bitume de Judée, plaques offset, circuits imprimés et résines photosensibles
vendredi 25 décembre 2020 13:32:06
Bonjour !
Je connais un peu les résines photosensibles qui recouvrent les plaques destinées à la fabrication des circuits imprimés à pistes de cuivre et les plaques offset. Et bien entendu on peut citer le bitume de Judée de Nicéphore Niépce !
Les résines photosensibles que je connais ne sont sensibles qu'aux UV. Mais dans la lumière solaire, il y a des UV .. certains jours ;-)

Le bitume de Judée n'est sensible qu'aux UV, et s'il a été très vite abandonné pour la photo au début du XIXe siècle, il a continué à être utilisé en imprimerie pour la photogravure : dès les années 1860, il y a des photos tramées dans les journaux !


Parmi les procédés utilisant les résines photosensibles, il y a la fabrication des circuits imprimés et les plaques offset. Dans ces procédés, les résines sont très fines et sont de type « positif ».
Dans ce type de résine, les parties insolées se dissolvent dans le « révélateur »(** note 1), ne restent sur la plaque que les parties non insolées.
La réponse à la lumière UV de ce type de résine est parfaitement binaire, il n'y a pas de « niveaux de gris ». Soit la résine reste en place, soit il y a un trou là où la lumière est tombée.
Cette résine est un film polymère très mince, quelques microns d'épaisseur maximale, qui résiste parfaitement aux acides même forts, mais pas aux bases.
Dans la gravure des circuits imprimés, les pistes de cuivre électrolytique font dans les 25 microns d'épaisseur. La gravure se fait traditionnellement dans un bain de perchlorure de fer, FeCl3 qui présente peu de risques toxicologiques. Mais dont les taches sont très tenaces sur les blouses. La réaction d'attaque du cuivre par le perchlorure de fer est une réaction d'oxydo-réduction a priori peu dangereuse pour ceux qui travaillent à cette fabrication.

Dans les plaques offset, pour autant que je le sache, il n'y a pas de gravure du métal de la plaque, l'impression offset repose sur le fait que l'encre ne « tient » que sur certaines parties de la plaque après développement. En français, il faudrait dire « maculage » plutôt qu'offset ;-)
Dans les techniques à base de résines positives que je connais, soit il n'y a pas de gravure du substrat (offset), soit les épaisseurs gravées sont très insuffisantes pour permettre une impression typographique classique, les reliefs ne sont pas assez profonds (pistes de cuivre de 25 microns d'épaisseur).

Cela dit, il existe par ailleurs aujourd'hui des résines épaisses (** note 2) donc d'autres procédés que les deux précédents.
J'ai entendu parler de plaques typographiques avec résines épaisses où, après exposition et développement, le relief restant est suffisamment profond pour permettre une impression typographique.
Sur notre forum, les spécialistes s'appellent François Besson et Jimmy Péguet.
Voir cette discussion :
http://www.galerie-photo.info/forumgp/read.php?5,37148
et en particulier ce message de Jimmy Péguet qui soulève un coin du voile ;-)
... il s'agit d'une impression à partir de plaques réalisées par nos soins à partir d'un logiciel de PAO et d'une police numérique ...
http://www.galerie-photo.info/forumgp/read.php?5,37148,37510#msg-37510

Bonne recherche !


(** note 1) Le révélateur pour résines photosensibles positives fines n'a rien à voir avec un révélateur pour couches photosensibles photographiques gélatino-bromure. C'est une solution alcaline qui contient le plus souvent une base organique faible, le tétra méthyl ammonium hydroxyde (TMAH). Ce genre de révélateur, qui est une solution aqueuse, présente très peu de risques toxicologiques.

(** note 2) Je ne sais pas quelles sont les résines épaisses utilisées dans les plaques de F. Besson et J. Péguet. Les consulter directement pour plus de détails.
Les résines épaisses que je connais, dites « SU-8 » sont des époxy transparentes à un seul composant, on peut les mettre en oeuvre avec des épaisseurs de plusieurs dixièmes de millimètre. On les utilise, entre autres applications, pour fabriquer des pièces d'horlogerie en nickel par dépôt galvanique de nickel dans un moule de résine.
Voir le site web de ce fabricant valaisan ...
https://mimotec.ch/technologie-uv-liga/
https://mimotec.ch/
... pour plus d'infos sur ce procédé industriel suisse-de-précision, qui appartient à la classe des méthodes additives, mais qui n'a rien à voir avec les imprimantes 3-D !! Cela dit, les procédés additifs permettent certainement de fabriquer des plaques typographiques avec de beaux reliefs, mais il n'y a plus nécessairement de photons qui interviennent dans la fabrication ;-)

Le mécanisme de photo-sensibilité des résines SU-8 est très différent de celui des résines positives.
Les SU-8 sont des résines dites « négatives », c'est à dire qu'elles durcissent sous l'effet des UV, exactement comme le bitume de Judée de Nicéphore Niépce. Le « révélateur » est un solvant organique.
Pour le bitume de Nicéphore Niépce, le révélateur était l'essence de lavande, un mélange de solvants organiques qui dissout plus rapidement les parties de la résine qui n'ont pas vu la lumière. Pour les résines SU-8, le révélateur est un mélange de solvants organiques à base de cétones. La mise en oeuvre des résines négatives époxy présente plus de risques toxicologiques que les résines fines positives, d'abord à cause de la manipulation de la résine époxy elle-même et du révélateur, mélange de solvants organiques qui, professionnellement, n'est manipulé que sous hotte de chimie.

E.B.
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