Je précise que encore novice en grand format...! En combinant un dos 6x7 avec un SA 58mm xl sur ma Sinar, j'obtiens finalement un 100mm, est-ce correct ?Bonjour !
Euh ... on va plutôt dire qu'une focale ne change jamais, un 58 reste un 58, en moyen et grand format, quand on peut utiliser différents formats d'image, formats qui peuvent être d'allongements très différents, plus les décentrements, il faut renoncer à la notion purement commerciale de « focale équivalente » qui a été introduite au début de la diffusion des appareils numériques avec des formats de silicium bien plus petits que 24x36, le format photographique alors hégémonique sur film, à la fin du siècle dernier.
Une focale ne change jamais, sauf dans un zoom, quand on tourne la bague !
La notion de « focale équivalente » est source de confusion si on change l'allongement du format entre le carré, allongement de 1, et le format panoramique 6x17, allongement autour de 3, comment définir une « focale équivalente ? » dans ces conditions ?
Rappelons que la focale d'un objectif nous donne :
- la dimension de l'image un objet lointain vu sous un angle donné, par exemple la Lune vue sous un angle de 1/2 degré soit environ 1/120 radian, se projette comme un petit rond de 0,5 mm de diamètre avec une focale de 60 mm, 1 mm avec une focale de 120 mm, 2 mm avec une focale de 240 mm, etc. ce diamètre de la Lune-image est évidemment indépendant du format !
- la distance dont se déplace sur le dépoli, l'image d'un point d'un objet lointain lorsqu'on tourne l'ensemble de l'appareil : avec un 100 mm de focale, l'image d'un point lointain se déplace de 1 cm si on tourne l'appareil de 6° (~= 1/10 radian) sur son support, de 2 cm si c'est un 200 mm en tournant de 6°, etc.
Ce qui change, sachant que la focale ne change jamais, c'est l'angle de champ embrassé sur un format donné.
Donc il faut s'habituer à raisonner en angle de champ, ce n'est pas très intuitif, j'en conviens !
Pour en revenir aux images à la chambre sur rollfilm, je pratique cet exercice avec bonheur depuis 18 années et j'en suis très content. J'utilise principalement le dos 6x9 [56x82 mm] et le dos 6x12 [56x114 mm sur le Horseman].
Les focales que j'utilise le plus en 6x9 et 6x12 sont le 55 mm [Rodenstock apo grandagon 55 - 110°] le 75 mm [Rodenstock Grandagon-N 6,8 de 75 - 102°], le 100 mm [Zeiss planar 2,8 de 100 - ~60°] et le 135 [Schneider Apo Symmar 135 - 72°].
J'ai également un 90 [Rodenstock Grandagon-N 6,8 de 90 - 102°] mais en 6x9 j'utilise plutôt le 75. Ces optiques sont somptueuses, le problème est de pouvoir extraire du film tout ce que les images contiennent !
Lequel Grandagon-N 6,8 de 75 offre assez peu de marge de décentrement en 4x5 pouces, le Grandagon-N 4,5 à 105° couvre un peu plus que son petit frère 6,8 ; mais c'est un autre débat ; comme on dit souvent ici
« Ça dépend de votre projet »
Concernant les limites du cercle-image, parfois on les atteint avant même d'avoir vu l'assombrissement « naturel » en cos
4θ,
(avec les ultra-grand angulaires comme le Schneider 58XL ou l'apo grandagon de 55, c'est plutôt en en cos3θ), on peut en effet buter sur d'autres limites.
Voir cette image prise en 6x12 avec un peu de décentrement vertical avec le planar 2,8 de 100, prévu pour le 6x9, et pour lequel le constructeur a rajouté une espèce de casquette arrière qui coupe tous les rayons au-delà d'un cercle-image de l'ordre de 120 mm, c'est à dire pas plus que le cercle-limite pour un tessar de 100 mm de focale.
Inutile de diaphragmer ce planar à f/32, on ne gagnera absolument rien en cercle-image, et on perdra en netteté à cause de la diffraction ;-)
E.B.Modifié 1 fois. Dernière modification le 04/09/18 11:30 par Emmanuel Bigler.