Bonsoir !
Rien de changé vis à vis de l'image que donne ce miroir par réflexion,
voir cette discussion.
Par rapport au miroir plan réfléchissant presque tout, le miroir partiellement réfléchissant transmet directement et sans autre altération géométrique qu'une petite translation égale à 1/3 de son épaisseur tout ce qui se trouve de l'autre côté. Bien entendu l'intensité transmise dépend ... du coefficient de transmission de ce miroir.
Rappelons qu'un miroir ordinaire de salle de bain ne réfléchit jamais plus que 90% de la lumière incidente, mais les miroirs de salle de bain sont en général recouverts d'une couche parfaitement opaque au dos, donc ils ne transmettent rien du tout.
Concernant l'épaisseur du dépôt métallique nécessaire à réfléchir 50% de la lumière (en unités photométriques), il est vraiment très mince, puisque les 90% de réflexion avec l'aluminium en couches minces sont atteints dès 0,1 micron ; l'épaisseur d'une lame semi 50 / 50 avec une couche d'alu sur verre ce serait autour de 50 nm. Donc ça ne se fabrique pas au pinceau sur un coin de table.
Le rendu, en termes d'images vues et de projection géométrique, de la combinaison des images transmises et des images réfléchies n'a rien de très compliqué.
En revanche la visibilité de l'une ou l'autre image dépend évidemment de la quantité de lumière qui tombe sur les objets placés de part et d'autre de la glace, et des coefficients de réflexion et de transmission du miroir.
Dans une « glace sans tain » qui serait formée d'un verre clair ordinaire il n'y a que les 4% de réflexion, sur chaque face, comme pour toute vitre ordinaire dépourvue de tout dépôt réfléchissant.
Ce coefficient est remarquablement stable autour de 4% jusqu'à des angles d'incidence de l'ordre de 40°, ensuite ça grimpe assez vite pour atteindre 100%. Autrement dit, en partant, autour de l'incidence normale, de 100% de lumière incidente, la première face de la vitre en verre clair réfléchit 4%, transmet 96% ; la deuxième face réfléchit encore 4% de ces 96%, ce qui fait donc presque 8% réfléchi au total.
Si des observateurs sont dans l'obscurité totale derrière la glace sans tain, dans un cagibi secret peint de noir et les observateurs vêtus de noir pour ne pas attirer l'attention, il est parfaitement possible auxdits observateurs de voir à travers la glace sans tain tout ce qui se passe dans une pièce bien éclairée, sans que ceux qui sont dans la pièce ne voient autre chose qu'un miroir réfléchissant faiblement la lumière qui les éclaire.
Il est sans doute souhaitable que le verre non aluminisé de la glace sans tain soit relativement absorbant, pour que la lumière de la pièce ne révèle pas la présence des observateurs cachés. Donc ce qui tombe sur la 2e face ne vaut sans doute pas 96% de la lumière incidente, ça peut être beaucoup moins, du coup la 2e réflexion sur la face de sortie devient négligeable pour ce qui repart vers l'avant après s'être réfléchi sur la 2e face.
Du moins j'imagine qu'il devait en être ainsi pour les glaces sans tain à une époque on ne savait pas déposer de couches minces métalliques de 50 nm ; en revanche depuis des temps immémoriaux on sait faire des verres plus ou moins absorbants avec un large choix de teintes et de couleurs.
La mise en scène d'une « glace sans tain » la plus effroyable que j'aie en mémoire se trouve vers la fin du film
« Le vieux fusil » de Robert Enrico (1975) dont les vedettes sont Philippe Noiret et Romy Schneider.E.B.Modifié 5 fois. Dernière modification le 24/04/20 23:11 par Emmanuel Bigler.