Photos de Nuit Brassai

Si je vous disais Henri que lors d´ une conférence sur Proust par un docte personnage ma copine l´a coincé "off the record" sur plusieurs points de désaccord, ce monsieur dont je tairais le nom dut reconnaître qu'il " n'avait pas tout lu".
Mais tout le monde s'accorde que le plus difficile est de le "relire", ce qui permet d'éluder la véracité d'une première lecture.
Mais je reconnais aussi que notre équivalent en pays Ibère (El Quijote, bien sûr) est autant cité et aussi peu lu.

Gabriel
gabrielramon.com

Pas lu plus de 50 pages ........

Je n'ai jamais aimé Proust dont le style sent l'empoix.

Mais tout le monde n'est pas obligé d'aimer la tête de veau

L'immensité littéraire est suffisante pour combler 100 vies



Modifié 1 fois. Dernière modification le 25/07/20 23:20 par Pierre L.

Gabriel écrivait:
-------------------------------------------------------
> Ne pas oublier "Marcel Proust sous l'emprise de la
> photographie" par ce même (surprenant) Brassai,
> ce qui permet de briller en société sans avoir
> lu une seule ligne de Proust.

Mhmm ...

> (je devrais dire plutôt deux lignes si je m'en
> tiens á la première phrase de "Du côté de chez
> Swann ").

Ça m'étonnerait ;-)

La première phrase de Du côté de Chez Swann est Longtemps, je me suis couché de bonne heure.
Ce qui n'est pas le cas de l'excellent Brassaï qui a été plutôt du genre couche-tard ;-))



Modifié 2 fois. Dernière modification le 26/07/20 00:59 par Zoran.

Gabriel écrivait:
-------------------------------------------------------
> Si je vous disais Henri que lors d´ une
> conférence sur Proust par un docte personnage ma
> copine l´a coincé "off the record" sur plusieurs
> points de désaccord, ce monsieur dont je tairais
> le nom dut reconnaître qu'il " n'avait pas tout
> lu".
> Mais tout le monde s'accorde que le plus difficile
> est de le "relire", ce qui permet d'éluder la
> véracité d'une première lecture.
> Mais je reconnais aussi que notre équivalent en
> pays Ibère (El Quijote, bien sûr) est autant
> cité et aussi peu lu.

Merci pour l'anecdote, oui, vous avez raison de pointer du doigt la relecture ...

Pierre L écrivait:
-------------------------------------------------------
> Pas lu plus de 50 pages ........
>
> Je n'ai jamais aimé Proust dont le style sent
> l'empoix.
>
> Mais tout le monde n'est pas obligé d'aimer la
> tête de veau
>
> L'immensité littéraire est suffisante pour
> combler 100 vies

Il ne s'agit pas d'aimer, mais de chercher à comprendre un style, une époque, un monde, aimer cela peut venir, mais après un petit effort ...

« Du côté de chez Swann » est terriblement culpabilisant pour les parents qui ont négligé ces moments précieux de l’enfant en proie aux terreurs nocturnes au moment du coucher qui quémande une histoire ou un câlin. J’ai eu beaucoup de mal avec ce « temps perdu » jamais retrouvé

.

Jamais lu une ligne de Proust, par contre la lecture du soir à mon fils suivi d'un câlin est un rituel quotidien depuis « toujours » (il a huit ans), surtout qu'il a toujours été un couche tard.

——————————————————————————————————
.: jeanbaPhoto ::: jeanbaBlog :.

Un extrait pour les non-lecteurs et peut-être un avant-goût, il y a beaucoup à puiser dans la Recherche du côté de l'esthétique :

Elle eût aimé que j’eusse dans ma chambre des photographies des monuments ou des paysages les plus beaux. Mais au moment d’en faire l’emplette, et bien que la chose représentée eût une valeur esthétique, elle trouvait que la vulgarité, l’utilité reprenaient trop vite leur place dans le mode mécanique de représentation, la photographie. Elle essayait de ruser et sinon d’éliminer entièrement la banalité commerciale, du moins de la réduire, d’y substituer pour la plus grande partie de l’art encore, d’y introduire comme plusieurs « épaisseurs » d’art : au lieu de photographies de la Cathédrale de Chartres, des Grandes Eaux de Saint-Cloud, du Vésuve, elle se renseignait auprès de Swann si quelque grand peintre ne les avait pas représentés, et préférait me donner des photographies de la Cathédrale de Chartres par Corot, des Grandes Eaux de Saint-Cloud par Hubert Robert, du Vésuve par Turner, ce qui faisait un degré d’art de plus. Mais si le photographe avait été écarté de la représentation du chef-d’œuvre ou de la nature et remplacé par un grand artiste, il reprenait ses droits pour reproduire cette interprétation même. Arrivée à l’échéance de la vulgarité, ma grand-mère tâchait de la reculer encore. Elle demandait à Swann si l’œuvre n’avait pas été gravée, préférant, quand c’était possible, des gravures anciennes et ayant encore un intérêt au-delà d’elles-mêmes, par exemple celles qui représentent un chef-d’œuvre dans un état où nous ne pouvons plus le voir aujourd’hui (comme la gravure de la Cène de Léonard avant sa dégradation, par Morghen). Il faut dire que les résultats de cette manière de comprendre l’art de faire un cadeau ne furent pas toujours très brillants. L’idée que je pris de Venise d’après un dessin du Titien qui est censé avoir pour fond la lagune, était certainement beaucoup moins exacte que celle que m’eussent donnée de simples photographies. »

Sublime

J'aimerais faire un parallèle avec Proust mais je crains une volée de bois vert… et pourtant il est la première vente d'auteur français à l'étranger, pour qui sait séparer l'auteur de son œuvre!

A +
franville

[www.flickr.com]
[www.flickr.com]?
[lesmotsdargent.wordpress.com]

franville écrivait:
-------------------------------------------------------
> J'aimerais faire un parallèle avec Proust mais je
> crains une volée de bois vert… et pourtant il
> est la première vente d'auteur français à
> l'étranger, pour qui sait séparer l'auteur de
> son œuvre!

[lepetitjournal.com]

Entre Saint-Exupéry et Marc Levy, le cœur des étrangers balance

En littérature française, le trio de tête des ventes à l’étranger fait l’unanimité. Depuis sa parution, en 1943, Le Petit Prince, de Saint-Exupéry, est l'ouvrage le plus vendu au monde et le plus traduit après la Bible. Il est suivi par L'Étranger, d'Albert Camus, et Madame Bovary, de Gustave Flaubert. La réputation de ces auteurs incontournables ne se résume toutefois pas aux chiffres d’exportation et il arrive que des notoriétés relèvent davantage de l’imaginaire que de lectures avérées. Aussi, vous avez déjà dû vous voir citer Sartre ou Proust dans une première conversation avec un étranger, avant que celui-ci n’avoue, plus amusé qu'honteux, n’avoir jamais rien lu d’eux. En effet, si l’auteur de A la recherche du temps perdu n'est pas un best-seller à l’étranger, il est celui sur lequel on publie le plus de livres et à la gloire duquel on ne compte plus les associations de fans.

Proust, c'est du français à l'état pur, une esthétique éblouissante, une fluidité d'écriture, une richesse de vocabulaire, une construction littéraire irréprochable.

Camus, petit génie issu de la pire pauvreté algéroise, l'Etranger ce n'est pas son meilleur à mon goût, lire (ou relire) plutôt son dernier, le Premier Homme. Tout Camus est dedans.

Sartre, petit génie issu de la bourgeoisie, dont Desproges disait qu'il valait mieux lire "MINUTE" puisqu'en 2 minutes, tu as la nausée et les mains sales :-))

Flaubert idem, son meilleur, toujours à mon goût, c'est Salammbô. 6 ans de travail pour ne pas être pris en défaut par les archéologues de Carthage et des guerres puniques.

Je ne parlerai pas de la bible, écrite 4 siècles après "les faits" mais dont le brillantissime marketing est un cas d'école.

Houellebecq se vend bien à l'étranger. Dommage que ce ne soit pas le cas pour Blondin ou Calaferte, entre beaucoup d'autres.

.

"Je ne parlerai pas de la bible, écrite 4 siècles après "les faits"

Ne pas confondre la Bible et les Evangiles

Pour les Evangiles:

Pas tout à fait seulement 30-40 ans

Le premier des évangiles est celui de Marc daté entre 60 à 70

Puis Mathieu et Luc 80-90

et enfin Jean 90-100

Tu confonds avec les évangiles apocryphes qui ont leur intérêt intellectuel et historique sur les premiers temps du christianisme mais dont tous sauf un ont été écrits aprés le II° siècle.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 27/07/20 18:51 par Pierre L.

J’évoquais sa version latine qu’on appelle Vulgate, sans avoir creusé davantage la question tellement elle est embrouillée et qu’elle ne fera aucun sujet de discussion de ma part.

.

Jean écrivait:
-------------------------------------------------------


> Houellebecq

Dans " La carte et le territoire " de Houellebecq, le grand format est présent.
Le personnage principal Jed martin, photographe qui devient peintre par la suite , utilise une Linhof .

Un photographe pro de Besançon, amateur de littérature répertorie le matériel cité dans ce livre:


[www.fotofoto.info]

Schneider apo sinar 1,9 ??

Norma écrivait:
-------------------------------------------------------
> Jean écrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
>
>
> > Houellebecq
>
> Dans " La carte et le territoire " de Houellebecq,
> le grand format est présent.
> Le personnage principal Jed martin, photographe
> qui devient peintre par la suite , utilise une
> Linhof .
>
> Un photographe pro de Besançon, amateur de
> littérature répertorie le matériel cité dans
> ce livre:
>
>
> [www.fotofoto.info]
> q
>
> Schneider apo sinar 1,9 ??

Rodenstock apo sinar F/9

"La Carte et le territoire" se termine en Limousin, en Creuse à Chatelus le Marcheix et au CHU de Limoges pour son héros. J'ai croisé l'auteur sans oser l'aborder, avec la peur qu'il se désintègre sur place :-)) Il donne une impression de fragilité fébrile, il faut dire qu'en gros il écrit un livre entre deux tentatives de suicide...
Ce livre a eu le Goncourt, mais de l'avis général, ce n'est pas son meilleur. "La possibilité d'une île" est bien plus fort, dans lequel il raconte entre autres son expérience dans une secte de raéliens (qu'il aurait intégrée en vrai pour voir ce que c'est!).
Son dernier est époustouflant. "sérotonine", du nom d'un anti-dépresseur, (ça met dans l'ambiance), raconte entre autres autre la tragédie des paysans normands qui ne peuvent plus vivre de leur travail, avec une violence dans l'écriture quasiment impossible à transcrire au cinéma, bon courage à celui qui essaiera.

.

Ce doit être possible: j'ai vu, en tout point excellente, un adaptation des "particules élémentaires" par J. Gosselin, donnée à l'Odéon Berthier. Tout l'univers houellbecquien était sur les planches.

Ca devait être en 2017; il se trouvait qu'il assistait à le représentation, mais il y avait aussi ce coq de Montebourg, qui, à l'entrac'te, en faisait des tonnes pour absolument se faire remarquer , tandis que le premier, avec sa clope et son imper mastic, était entouré d'un aéropage de belles créatures..

MarcN écrivait:
-------------------------------------------------------

> Ca devait être en 2017; il se trouvait qu'il
> assistait à le représentation, mais il y avait
> aussi ce coq de Montebourg, qui, à l'entrac'te,
> en faisait des tonnes pour absolument se faire
> remarquer , tandis que le premier, avec sa clope
> et son imper mastic, était entouré d'un
> aéropage de belles créatures..


:)

AM a du se contenter de sa groupie officielle de l'époque (il était accompagné d'A. Filipetti, qui avait quitté le gvt et le soutenait désormais à la primaire du PS)..; et tout ça ne faisait guère recette, il faut bien le reconnaître ;-)

était entouré d'un aéropage

Espérons que « l'aéropage » en question ne souffrait pas d'aérophagie avant de retourner à l'aéroport, à un rythme martial !

E.B.

Jean écrivait:
-------------------------------------------------------
> "La Carte et le territoire"

> Ce livre a eu le Goncourt, mais de l'avis
> général, ce n'est pas son meilleur.

Il donne envie d'en lire d'autres de Houellebecq en tous cas, pourquoi pas "sérotonine "dont tu parles et qui se déroule en Normandie, donc forcément bon !! :-))
Même si effectivement ce n'est pas un grand roman, il ouvre des portes et en particulier vers un auteur que je ne connaissais pas et dont Houellebecq dit qu'il est le dernier écrivain Français intéressant ( décédé en 2009)): Thierry Jonquet.
Du coup, je me suis intéressé à Jonquet.
C'est noir, social, bien construit, toujours étonnant, marrant, varié; il aurait certainement plu à Brassaï...

Le bal des débris
La bête et la belle
La vie de ma mère
Mygale, adapté au cinéma par Almodovar
Etc...
Une trés belle rencontre

Extrait de mygale :
"Tu as dormi. Au réveil, la soif était là, tapie dans le noir à t'attendre.Elle avait veillé, patiente, sur ton sommeil. Elle te serrait la gorge, tenace et perverse. Une poussière râpeuse, épaisse, qui tapissait ta bouche, dont les grains crissaient sous tes dents; non pas une simple envie de boire, non, bien autre chose, que tu n'avais jamais connu et dont le nom, sonore et clair, claquait comme un coup de fouet: la soif."

De Jonquet, lire le terrible "Mémoire en cage".

[www.guillaumejouet-photographe.fr]