[juin 2019] Souvenir de Bâle [BS-CH]
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[juin 2019] Souvenir de Bâle [BS-CH]

Envoyé par Emmanuel Bigler 
[juin 2019] Souvenir de Bâle [BS-CH]
dimanche 16 juin 2019 00:39:29
Souvenir de Bâle, juin 2019

Cette année 2019 je suis retourné à la foire d'art de Bâle [BS-CH] avec un éminent galerie-photoïste du Grand Est français.

Comme d'habitude, rien de changé depuis la dernière visite, la foire d'art de Bâle est organisée dans deux halles distinctes : la grande halle N°1 accueille les installations et les oeuvres monumentales ; la halle N°2, sur deux niveaux, accueille les galeristes pour l'expo-vente. La photo se trouve principalement dans la halle N°2, mais il peut y avoir des installations dans la halle N°1 avec des photos. C'était également le cas cette année 2019, mais je n'ai pas souvenir de photos marquantes. Disons que j'ai « zappé ».
Mais dans la halle N°2, tout au contraire, j'ai eu l'impression qu'il y avait plus de photos que lors de nos précédentes visites.

Comme de coutume, nous avons commencé par la halle N°2. Et comme d'habitude, le nombre d'oeuvres exposées est vertigineux. Certes, il y a en libre service, à l'entrée, des dépliants luxueux [la moindre de choses, vu le prix élevé du ticket-journée] avec des plans détaillés suisses-de-précision, mais pour cette halle N°2, quand on vous dit « galerie Schtroumpfbühl, Zürich », vous n'avez aucune idée de ce qui est exposé [et peut-être, déjà vendu, et potentiellement invisible !] chez Schtroumpfbühl !

Choses qui m'ont beaucoup plu dans cette halle N°2 :

- des tirages originaux de nos maîtres photographes vénérés du XXe siècle [par ordre alphabétique ; liste de mémoire donc j'en oublie]

Walker Evans
André Kertesk
Dorothea Lange
August Sander
Paul Strand
Josej Sudek
Man Ray
Edward Weston

- des tirages originaux des photographes contemporains [par ordre alphabétique ; toujours liste de mémoire donc j'en oublie, en sans doute non des moindres]

Berndt & Hilla Becher
Edward Burtynsky
Jean-Marc Bustamante
Elger Esser
Andreas Gursky
Candida Höfer
Thomas Struth
Wolfgang Tillmans

De Saint Edward W. nous avons pu nous recueillir devant un tirage de poivron original
[res.cloudinary.com]

De ces images légumières célèbres je ne connaissais que la légende, et de pâles copies sur écran. Le tirage que nous avons vu est magnifique, et fait taire toute velléité de plaisanterie stupide sur ce sujet photographique un peu étrange qu'est un poivron, dont on imagine qu'il était vert plutôt que rouge devant l'appareil de Saint Edward.

De Saint August S., un original signé du maître, tiré vers 1930, des dames travaillant dans un cirque, avec leurs enfants, devant leur roulotte.
[res.cloudinary.com]


Collé sur une espèce de papier à dessin granuleux en train de se décoller. Et ô surprise : ce tirage genre 18x24 cm est bordé d'un très fin liséré noir de moins de 2 mm de large, d'une précision helvétique ! Quel choc !

Et moi qui pensais que ce liséré noir, cette cartier-bressonnerie que je n'aime pas du tout, était liée à l'instant décisif du photo-journalisme en 24x36 !
Erreur cardinale, les cartier-bressonniens n'ont pas le monopole du liseré noir ; mais du coup je m'interroge sur la façon dont Saint August S. a procédé, j'imagine qu'il a tiré une plaque 9x12 ou 13x18 ... d'où vient le liseré ?

Concernant les contemporains, il y avait un large Gursky montrant une foule, un truc datant de l'an 2000 et qui a du mal à m'impressionner malgré le prix supposé stratosphérique de l'oeuvre en question.

Plus impressionnante [à mes yeux] est une image très récente de Thomas Struth prise au coeur des instruments du CERN ; « Alice, Cern, Saint Genis-pouilly, 2019  ». Un très grand tirage de 2m30 par 2m70.
https://www.artbasel.com/catalog/artwork/87838/Thomas-Struth-Alice-Cern-Saint-Genis-pouilly

Prise avec un très grand-angulaire, elle nous laisse voir quatre coins noirs en limite du cercle-image. On peut s'approcher et scruter le tirage, la netteté est stupéfiante jusqu'à la limite du cercle effectivement illuminé, une caractéristique des optiques de chambre modernes.
Le public n'était pas indifférent à cette image, elle nous fait prendre conscience de l'extraordinaire complexité des installations de physique des particules et des hautes énergies, et nous montre ce que l'Europe unie sait faire de mieux !

Au rez de chaussée du bâtiment N°2, donc au début de notre visite, j'étais en train de m'étonner de ne pas avoir vu les habituels f....ges de g...le sans lesquels Bâle ne serait plus à la hauteur de sa réputation.
C'est tout simplement qu'au rez de chaussée de la halle N°2 on trouve en vente rien de moins que des tableaux de Picasso, de Miro, de Magritte [** note 2], des sculptures de Miro et d'Henri Moore ...
Donc pour des raisons bien compréhensibles, les gentils organisateurs ont fait monter les f....ges de g...le à l'étage, où nous fûmes servis.

Tas de sacs en plastique colorés, six lingots d'aluminium de section triangulaire bien assemblés à même le sol, distributeur automatique de cailloux à $9900 pièce, châlits de colonie de vacances [deux étages] où les sommiers avaient été remplacés par de magnifiques miroirs plans, dont l'un, celui du haut, était percé pour laisser passer une ceinture ... et d'autres f....ges de g...le que j'oublie. Dans un coin, entre deux ou trois belles oeuvres contemporaines, on voyait, bien en évidence, un frigo couvert de capsules de bière, avec un tas de bouteilles vides au sol, ce qui entretenait l'équivoque : s'agissait-il des restes de la consommation des galeristes, ou bien d'une installation à vendre ?


Je concède volontiers que je suis très intéressé par tout ce qui est sculpture contemporaine, car j'y vois souvent le fruit d'un long et patient travail manuel, j'y vois une variété de formes et de matières absolument épatantes. Autant j'ai un peu de mal à entrer dans le monde des statues maigres de Giacometti, autant j'ai admiré sans réserve et sans rien connaître de l'artiste, un superbe phoque de Brancusi en pierre polie, vu chez Pompidou-Beaubourg il y a près de 40 ans.

Donc à Bâle, j'aime bien cette variété de sculptures en tous genres. Il y avait cette année des trucs franchement pas beaux, par exemple des espèces de collages de faux outils (vrais ou faux fers de haches, pseudo-lames de scie, prétendus marteaux, etc.) au poste à souder ; mais il y avait des trucs qui m'impressionnent, de magnifiques structures en métal poli ou en bois multiplis polis.

Certes, difficile d'échapper à un incontournable coeur enrubanné de Jeff Koons ; sans connaître l'artiste, la présence au pied de l'oeuvre d'une très placide vigile bâloise à casquette militaire montant la garde était là pour signifier aux incultes : « Attention ! Chef d'oeuvre ! »

Donc pour en revenir aux belles sculptures étonnantes, il y avait une espèce de bloc parallépipédique transparent rouge de 1m haut, partiellement évidé ; il y avait une coulure de polyuréthane de César, je trouve que ça a plutôt bien vieilli  ; différents mobiles de Calder, même remarque, ils ne portent pas le poids des années. Il y avait une espèce de polyèdre en résine posé sur le sol et astucieusement éclairé par une ou plusieurs lampes ponctuelles accrochées bien haut : en tournant autour de l'objet, les différentes réfractions laissaient apparaître des couleurs changeantes par le simple effet de prisme disperseur du spectre visible associé à chaque arête du polyèdre.

À noter cette information technique indispensable, lue pendant la visite, au premier étage du bâtiment N°2 : « Limite de charge, 500 kg/m2 ». C'est vrai qu'il y avait différentes oeuvres en acier qui ne devaient pas être loin de cette limite, mais pas de grandes tôles de 5cm d'épaisseur de Richard Serra, vues naguère chez Beyeler, mais qui étaient installées au rez de chaussée [pas d'étage chez Beyeler à Rihen (BS-CH), tout est de plain-pied, plus un petit sous-sol].

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Nous terminâmes la journée par la grande halle N°1. Déception cette année, seul le niveau 2 était ouvert, donc pas de très grandes installations sur deux niveaux.


(À SUIVRE)


Notes de bas de page

[** note 1] Cette année 2019, nous étions sans notre mentor de Bollwiller, fin germaniste, qui sert d'entremetteur entre les timides membres du groupe GP Grand-Est et les galeristes d'outre-Rhin lorsqu'il s'agit de s'enquérir du prix d'une oeuvre.
C'est ainsi que par le passé nous avions su que pour acquérir ce beau haut-fourneau de Berndt & Hilla Becher, un impeccable tirage original de format 50x60 cm, il eût fallu débourser dans les 50 k-euro. Rien de tel cette année, pas de mentor-de-Bollwiller pour nous aider, donc timides plus que jamais, nous n'avons rien osé demander ; évidemment ce n'est pas l'envie qui nous manquait de connaître le prix d'une belle typologie de tuyauteries d'aciéries de Saint Berndt et Sainte Hilla. On fera mieux la prochaine fois.

[** note 2] « Je ne supporte pas que Magritte me batte » disait un peintre jaloux, contemporain du grand maître surréaliste belge.

E.B.



Modifié 5 fois. Dernière modification le 16/06/19 00:54 par Emmanuel Bigler.
Re: [juin 2019] Souvenir de Bâle [BS-CH]
dimanche 16 juin 2019 01:13:10
Merci pour le compte-rendu.
Quelques observations :
- Élever Sander au rang de sainteté me semble excessif, AA je comprends mais AS ne m'apparaît pas (encore) un objet de dévotion. Cela dit je n'y connais rien en canonisation.
- La vue de Struth est belle, merci pour le partage.
- Concernant le "Hanging Heart" (1994-2006) de J. Koons il en existe 5 uniques versions (Red/Gold, Magenta/Gold, Blue/Silver, Violet/Gold, Gold/Magenta), chaque élément pèse deux tonnes et a fait l'objet d'une étude particulière pour sa réalisation : comprendre qu'il s'agit d'une prouesse technique.
Peut-on encore parler de "sculpture" ? probablement pas, il s'agit plutôt d'un objet manufacturé, Koons ne touche pas à la réalisation de son "art" il délègue à des petites mains, ici des ingénieurs, donnant les gages nécessaires à la distance exigée par le Marché entre "l'artiste" et son "œuvre".
[...]la garde était là pour signifier aux incultes : « Attention ! Chef d'oeuvre ! »
Le garde est inutile pour ça car ce "chef d'œuvre" est précisément destiné aux incultes qui le reconnaissent comme tel sans difficulté, le garde est simplement là pour signifier l'importance de la valeur marchande de l'objet, soit une adjudication à 23 millions de dollars en 2007.

Mais consolez-vous, il y a une justice le prix et la disponibilité réelles de cet objet sont parfaitement accessibles à des tarifs qui reflètent un peu plus la qualité artistique du projet :
[www.alibaba.com]



Modifié 5 fois. Dernière modification le 16/06/19 01:39 par Zoran.
Re: [juin 2019] Souvenir de Bâle [BS-CH]
dimanche 16 juin 2019 05:08:49
Art basel 2019,


Pour compléter l'épitre aux grand formistes de l'apôtre Emmanuel, voici quelques impressions ci et là sur la foire :


Akram Zaatari, photographe, artiste archiviste libanais. Il accumule des photos d’archives, dans le cas d’espèce, des photos de mariage. Cette pratique que j’ai découverte avec Santu Mofokeng, et son fameux The Black Photo Album, consiste à amasser des photos sur une période, photos dont les photographes sont généralement inconnus pour leur démarches artistiques mais qui reprennent les codes occidentaux. Dans le cas de cette année avec Akram Zaatari, il s’agit de photos de mariages, plus d’une centaine ou l’on voit comme dans les années cinquante / soixante dix, madame en blanc et monsieur en costume sombre dans un studio, fixant l’objectif, sans un sourire pour faire acte de présence. Ce type de photo que l’on retrouve sur tous les buffets de grand-mère en France, aux US et bien cela existait aussi au Liban et ailleurs dans le monde arabe. Une mondialisation de l’image avant l’heure. Cela révèle bien l’influence de l’occident sur le monde.

Michael Schmidt, à la galerie Thomas Zander de Cologne, était présent avec une petite série issue de son dernier ouvrage paru : Waffenruhe. C’est d’ailleurs la première fois que la galerie Zander proposé du Schmidt. Tirage argentique récent. Une belle typologie. Le reste des présentations, dans cette galerie pourtant habituée à nous étonner était assez décevante : 4 clichés vraiment secondaires d’Ed Rusha et quelques peintures, 4 photos de Lewis Baltz.

Walker Evans était présent par une série de polaroids couleur, une vingtaine, ou l’on pouvait bien approcher son attachement maladif aux signes. Il s’agissait de pancartes de bord de route ou de trottoir, manuscrites et dont l’objet est parfois bien incompréhensible sans le contexte.


La galerie Howard Greenberg présentait sans conteste les plus beaux lots de photos noir et blanc, de photographes classiques avec les qualités attendues : tirage d’époque par le maître, exemplaire numéroté et signé, de photo emblématique dans l’oeuvre, la crème de la crème.
Comme déjà indiqué, August Sander, mais surtout Weston et son poivron. Splendide. C’est bien sûr la photographie des années 20 à 50 qui est présentée. Les galeries comme Fraenkel ou Edwynn Houk présentaient des lots de bien moindre qualité, que ce soit avec du Mapplethorpe et des photographies très secondaires (autoportrait, fleurs), ou avec Gordon Parks avec des séries vraiment mineures sur Harlem.

Dans l’univers des photographes contemporains une mention spécial à Thomas Struth pour cette magnifique photo du Cern. Mais l’école de Dusseldorf faisait bien pâle figure : les Becher étaient bien sur présents sur 3 ou 4 stands, mais avec des typologies secondaires, ou même parfois des brouillons, comme découvert il y a deux ans à Photobasel à 60 000 euros. Gursky, Candida Höfer, Thomas Ruff quasi absent ou avec des oeuvres vraiment secondaires. Petite forme pour la photo documentaire allemande. A noter toutefois que Elger Esser bénéficiera d’une rétrospective à la fondation Fernet Branca de Saint Louis, (F, banlieue de Bâle). Il n’y avait aucune série de leurs travaux récents. À noter toutefois, la galerie belge de Bruxelles, Greta Meer, présenter une demi douzaine de tirage de Unconcious Places de Thomas Struth, mais pour avoir vu la rétrospective faite par cette même galerie à Bruxelles l’année dernière cela faisait maigrichon.

Il n’y avait pas que cela de maigrichon, Epstein présent par une photographie prise il y a 10 ans et assez insipide, Edward Burtynsky avec 4 clichés de voie de chemin de fer traversant des paysages minéraux, très moyens, Dayanata Singh, représentée par une seule galerie et un panneau de bois de 4 photos, on connaît mieux (2018 fut une très très belle exposition). De grande déception, Zoe Léonard a abandonné la photographie pour des installations plasticiennes….. en toc …….

Il y avait de grands absents, aucune oeuvre d'Elena Brotherius par exemple, Catherine Opie disparue, Thomas Demand absent, Wolfang Tillmans absent même lorsqu’il est présent par une photographie du fleuve Congo à la tombée de la nuit. Et ce n’est pas une petite série de Corolle Schneemann qui releva le niveau.

Il y avait vraiment une grande absente de ce Artbasel 2019 c’est la photographie plasticienne, contemporaine. On ne sait dire.

Pensez donc un Jeff Wall, seul et moyen format. Assisterions nous au retrouvailles des valeurs sûres, c’est l’impression (sic) que cela donne surtout en regardant la peinture où les grands classiques étaient très très présents : Picasso, Calder, Magritte (dont un magnifique petit tableau) et une série de dessins de Magritte. Il se disait sur la foire qu’une galerie venue de Québec présentant ce type de d’oeuvre avait vendu pour plusieurs dizaines de millions de dollars dans les deux premières heures d’ouverture Lundi.

Dans les grands absents, la galerie Gagossian, on évita ainsi les Avedoneries de service (ouf !!). Mais, mauvaises nouvelles, ce ne sera plus une fois par an, puisqu’il ont ouvert une succursale à Bâle, Rheinsprung 1, à moins d’une minute à pied de notre point de chute, Schifflände. N’ébruitez pas l’affaire, cela risque de devenir un haut lieu de pèlerinage GF a chaque sortie bâloise.

Est ce le début d’un mouvement plus profond qui touche toutes ces grandes messes, Swatch qui a quitté Baselworld, la Photokina qui n’arrive plus à exister, bah il nous restera la porte de Versailles et le salon de l’agriculture…. Des valeurs sûres. Bien de chez nous.

Mais ou sont passées les galeries photos parisiennes, européennes ?

La suite dans un prochain post. … … …

cordialement

o7 philippe



Modifié 1 fois. Dernière modification le 16/06/19 11:36 par Emmanuel Bigler (modérateur).
Re: [juin 2019] Souvenir de Bâle [BS-CH]
dimanche 16 juin 2019 12:06:35
Allez aussi à PhotoBasel c'est à 10mn de marche de BaselArt (Claraplatz) pour 20SF

Une salle spéciale Mario Giacomelli dont deux versions de la ronde des séminaristes.
Une galerie genevoise présente une demi douzaine de Bill Brandt, des Drtikol (dont une gomme à 200k€)
Brancusi (génial 200k€) un douzaine de distortions de Kertesz, un Sieff 7x10cm pour 4k€ (hommage à Seurat)
Des Lucien Clergue et Michael kenna en masse.

Mais aussi les colotypes de l'atelier Benrido, avec une charmante hotesse d'une gentillesse exquise,
qui en connait un rayon sur la technique du collotype avec un exemple de plaque et tirage qui va avec.

les portraits de Frida Kahlo par Giselle Freund,
Kinski sur le tournage de fitzcarraldo

Ce qui m'a plu
le stand des éditions Xavier Barral et Aperture
un dyptique de paysage japonais de Robert Voit
Boris Gaberscik
la galerie IBASHO
Branko Lenart


de 12h à 18h aujourd'hui dimanche dernier jour.



Modifié 5 fois. Dernière modification le 16/06/19 12:15 par Ron Talis.
Re: [juin 2019] Souvenir de Bâle [BS-CH]
dimanche 16 juin 2019 15:31:30
(BÂLE 2019, SUITE)

de Zoran
La vue de Struth est belle, merci pour le partage.

Oui, il y a quelque chose d'extraordinaire dans les photos prises avec ce qui se fait de mieux sur le plan optique [je suppose que le détecteur utilisé pour réaliser cette image n'est pas une chambre à fils, mais plus probablement un très bon morceau de silicium  ;-)] c'est que dans cette image, chaque portion de 10 par 15 cm offre la netteté qu'on est en droit d'attendre de tout tirage 10x15 cm issu d'une prise de vue avec du matériel d'amateur moderne. Sauf qu'ici le tirage fait 2m30 par 2m70 ... Mais ce qui fait l'intérêt de l'image, c'est la vue d'ensemble telle que Struth l'a vue et matérialisée de façon magistrale.

La photo documentaire haut de gamme a donc de l'avenir devant elle  ;-)

Pour info, ce que signifie ALICE  : c'est un détecteur d'ions lourds.
https://home.cern/fr/science/experiments/alice

La localisation de l'image à Saint Genis Pouilly (01-F) s'explique simplement par le fait que le grand anneau de collisions du CERN, le LHC, fait environ 8,5 km de diamètre ; il est situé administrativement de part et d'autre de la frontière franco-suisse, mais principalement en France.
https://home.cern/fr/news/news/cern/when-science-goes-beyond-borders


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de Philippe O.
Mais ou sont passées les galeries photos parisiennes, européennes ?

... parisiennes, je ne sais pas, il faut demander aux Parisiens qui nous lisent.
Je note avec intérêt que dans votre esprit, les galeries suisses ou allemandes plutôt bien présentes dans la halle N°2 de la foire de Bâle ne sont pas européennes  ;-) Mais elles pourraient le devenir ? ;-)



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Passons aux souvenirs des installations dans la halle N°1, cet édifice allongé couvert avec une structure étrange en métal déployé, édifice et couverture conçus par MM. Herzog et de Meuron.

Probablement influencés par le souvenir des extravagances des années passées, disons en résumé que nous n'avons été que moyennement impressionnés cette année 2019 par cette partie de la foire très immodestement appelée « Unlimited ».

Néanmoins, grâce aux prospectus A4 gracieusement offerts près de chaque installation, je me souviens de ce qui suit (par ordre alphabétique) :


- Andreas Angelidakis « Post-Ruin (Pink), 2019 » : des structures en matériaux légers, effectivement en camaïeu de rose ; en particulier une espèce de demi-lune a priori censée évoquer une voûte antique, mais dans les faits, et une fois renversée, servant de balançoire pour les enfants. Parce qu'à la foire d'art de Bâle, quand c'est ouvert au public [donc pas en début de semaine, qui est sur invitation uniquement pour les gens de qualité], on y vient en famille : l'entrée est gratuite pour les enfants de moins de 12 ans lorsqu'ils sont accompagnée par un adulte. Les enfants adorent les trucs dans lesquels on peut monter, si c'est gonflable, c'est plus rigolo, et si ça peut servir de toboggan ou de balançoire, c'est encore mieux.

- Monica Bonvicini « Breathing » Il s'agit d'une variation sur le thème du pendule entretenu. Certes, ce n'est pas un pendule simple, encore moins un pendule de Foucault. Les oscillations du dispositif sont plutôt celles d'une corde pesante, un exercice académique bien connu des élèves-ingénieurs des écoles de mécanique. À l'extrémité de cette corde est attaché un faisceau de ceintures qui, de loin, évoque parfaitement l'extrémité d'un balai de cantonnier. À environ 30 cm en-dessous du point d'attache de la corde, se situe un anneau à l'intérieur duquel passe la corde. Cet anneau est attaché à l'extrémité mobile commune à deux vérins pneumatiques formant un V. Deux degrés de liberté, les deux longueurs des deux vérins, permettent en les modifiant indépendamment, un déplacement de l'anneau dans un plan parallèle à celui du plafond. Et donc parallèle à celui du plancher bien entendu. Un automate programmable savamment programmé commande les deux vérins et met en mouvement la corde selon ses modes d'oscillations naturels, mais oscillations entretenues par le déplacement de l'anneau. Bref, l'automate donne vie au balai de l'apprenti-sorcier. Difficile d'échapper à cette installation, car le claquement sec des vérins s'entend dans toute la halle, au contraire des discrètes souffleries donnant vie à certaines structures gonflantes ... oups ! ... gonflables dont nous allons parler maintenant.

- Alicia Framis « LifeDress, 2018 »  : incontestablement une réussite. Il s'agit de mannequins costumés en blanc exclusivement à partir d'un assemblage de coussins gonflables de sécurité, cette pièce importante de la sécurité automobile qu'en principe l'usager ne doit jamais voir. J'ai souvent déploré que dans les oeuvres exposées à Bâle, finalement [à mes yeux] seule une petite minorité peuvent être qualifiées d'élégantes, raffinées, séduisantes. Du noir-affreux, du provocant-moche-griffu, il y en a légion. Les mannequins blancs d'Alicia Framis frappent immédiatement par leur élégance. Bon, on reste tout de même loin d'un défilé de mode, l'austérité du matériau impose tout de même quelques limites à l'élégance. Bien entendu certaines robes se soulèvent et prennent forme grâce à une discrète source d'air comprimé, la référence à une image fameuse du film « Sept ans de réflexion  » n'est probablement pas fortuite.


- Olaf Nicolai  « Big Sneaker [The Nineties], 2001 » : une chaussure de sport, non pas en modèle réduit, mais en modèle agrandi, une structure en plastique gonflable de près de 10m de long. Avec sa soufflerie (discrète) pour le maintenir en forme, l'objet peut être présenté à plat ou couché sur le côté, et les visiteurs peuvent s'asseoir dedans. Avouons que nous avons toujours eu un préjugé favorable vis à vis des structures artistiques gonflables, c'est probablement d'avoir trop lu Gaston Lagaffe au siècle passé.


- Giuseppe Pennone  « Cedro di Versailles, 2000-2003 » : un beau tronc qui est issu d'un arbre appelé cedar sur le prospectus ; vu son important diamètre ce cedar n'est certainement pas un cèdre tel que nous en avons en France, ni un beau cèdre du Liban, mais plus probablement un arbre appelé cèdre de l'Ouest ou thuya géant [de Californie]. À l'intérieur du tronc évidé, l'artiste a inséré un branchage pas forcément du même arbre. Dont acte. Nous connaissions déjà Giuseppe Pennone et ses troncs évidés grâce à une visite à la Fondation François Schneider à Wattwiller (68-F) (** note 2).


- Franz West « Test, 1994 » : 1994, ça ne nous rajeunit pas mais c'est sans doute encore éligible en 2019 à l'appellation « d'art contemporain ». Il s'agit d'espèces de canapés recouverts de tapis ou de tissus bien colorés, sur lesquels l'artiste encourage le public à s'asseoir. Comme dans toute foire de Bâle, le spectacle est aussi celui de la diversité des visiteurs, cette installation a quelque chose de particulièrement plaisant, de l'art vivant au sens propre du terme.

- Xu Zhen® (** note 1) « Nirvana, 2019 » : des tables de baccarat ou de roulette dessinées avec du sable coloré ...

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Que dire de plus sur cette halle N°1 ? Comme chaque année, il y a des cabanons obscurs où sont projetées des vidéos ou autres démonstrations avec des projections ; souvent il faut faire la queue pour y entrer, j'avoue que je n'accroche pas du beaucoup à cette forme d'art, là encore, j'ai zappé.

J'ai tout de même vu du coin de l'oeil (car ce n'était pas dans un cabanon obscur) une intéressante vidéo de Mircea Cantor « Aquila Non Capit Muscas, 2018 », montrant en gros plan le majestueux vol d'un bel aigle, à qui on flanque dans les serres un méchant drone quadricoptère, nettement plus petit que l'aigle ; intrus que la bête attrape et fracasse comme si c'était une proie vivante.
J'ai évidemment pensé à cette scène frappante du récent film islandais
« Woman at war - Kona fer í stríð »
dans lequel notre héroïne (jouée par l'impressionnante [coupez-collez] Halldóra Geirharðsdóttir) attrape un méchant drone de la police avec une flèche munie d'un fil comme un harpon, tire à elle au sol la machine malfaisante et l'écrase comme un nuisible.
La différence symbolique est que le quadricoptère de Mircea Cantor est d'un blanc immaculé, alors que le méchant drone qui poursuit Halldóra Geirharðsdóttir a toute la noirceur d'une plage de sable volcanique, ou celle d'un grand méchant intergalactique, façon Star WarsMD.

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Ne restait plus qu'à passer voir au rez de chaussée de la halle N°1 ce qui était proposé aux bouquins, en particulier chez Taschen et chez Hatje Cantz. Chez Taschen, difficile de résister aux monographies trilingues vendues à prix doux ; pour le reste, presque tout était en allemand. À noter un bouquin énorme avec des photos de la NASA, cinquantenaire du programme Apollo oblige, et on pouvait commander des tirages sur dibond signés par Buzz Aldrin lui-même. Eh oui, Struth, Armstrong et Aldrin, même combat en faveur de la photo documentaire de haute qualité  ;-)


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Notes de bas de page


(** note 1) Xu Zhen® : c'est la première fois que je vois un artiste s'auto-désigner ainsi avec le signe anglo-saxon d'une marque déposée. C'est qu'il faut assurément se méfier des contrefaçons, des faux Xu Zhen, il y en a probablement beaucoup dans l'Empire du Milieu.

(** note 2) De Bollwiller à Wattwiller, il n'y a qu'un pas vite franchi. Et puis comment résister à la tentation de visiter un village alsacien équipé d'une belle fondation d'art contemporain, et dont l'eau de source ne contient absolument aucun nitrate ?


E.B.



Modifié 2 fois. Dernière modification le 16/06/19 16:40 par Emmanuel Bigler (modérateur).
Re: [juin 2019] Souvenir de Bâle [BS-CH]
dimanche 16 juin 2019 19:16:50
Emmanuel, tu as du style, c'est habituel mais il faut dire que c'est vraiment plaisant.
Merci :)

Jean-Yves, ignorant pragmatique
Re: [juin 2019] Souvenir de Bâle [BS-CH]
dimanche 16 juin 2019 19:32:54
La suite sans style.


Plus de photographie argentique N&B, moins de photographies contemporaines au langage abscons, on pourrait me croire déçu en bien. Mais pendant la semaine Art Basel les manifestations artistiques ne manquent pas et notamment dans l’univers photographique. J'en ai retenu 3, pour un vendredi après midi qui au final s’est avéré copieux, voire gargantuesque.

1) Une galerie qui présentait une exposition d’une collectionneuse : Isabelle Mège ;

2) Photo Basel, une quarantaine de galeries spécialisées dans la photographie ;

3) La Kaserne avec des petits éditeurs de livres d’artistes ou non.



1) Il s’agit d’une exposition présenté par la galerie Baudoin-Lebon de Paris. Elle est constituée de la collection particulière d’Isabelle Mège. Elle décida à 20 ans de poser nue pour des photographes en échange de tirages. Elle a contacté une centaine de photographes qui réalisèrent les photos. Elle répéta avec certains l’expérience au cours de sa vie. La liste est impressionnante.

Parmi les plus belles photos, celle de Witkin (1990) qui d’abord refusa puis accepta devant la ténacité de la demoiselle. Elle alla jusqu’à envoyer des pochettes de son sang que l’on retrouve sur la photo. Un tirage magnifique.
Willy Ronis réalisa un très beau dos du modèle tout en nuance. Un tirage d’une douceur impressionnante.
Un très très beau tirage de Giorgia Fiorio, avec des nuances de noir très très profond.

Il y a une cinquantaine de tirages présentés. Une très belle expo réussie. Dans une vitrine étaient exposés les refus de photographes : HCB ; Giacomelli, très drôle (ma femme et ma matresse sont trop jalouses, je ne peux accepter votre proposition) ; Helmut Newton qui avait demandé 10 000 dollars (il faisait deux à trois séances par mois pour de richissimes américaines).

Pour l’anecdote, le galièriste offrait une entrée gratuite à Photo Basel pour tout visiteur, plus le catalogue de Photo Basel 2019. L’exposition était située à côté de la librairie galerie Stampa. (4mn).

Un article de 2008 sur cette exposition :

http://lunettesrouges.blog.lemonde.fr/2018/06/10/isabelle-mege-quand-le-modele-fait-loeuvre/


2) Photo Basel.

Cette manifestation prend de l’ampleur avec un nombre important de galeries et une qualité en nette hausse. Comme à mon habitude j’ai regardé le N&B et il y en avait tellement que je n’ai pas tout vu. (cf Ron Talis)

Les galeries viennent d’un peu partout, Europe du Nord, Allemagne, Espagne, Italie mais il y avait aussi des galeries américaines du nord et du sud et aussi japonaises.

Il y avait une grosse quantité de tirages que j’appellerai « historiques », que l’on ne voit plus du tout à Art Basel :

Ansel Adams : deux tirages de AA, 14 000 et 19 000 euros. Notamment un Half Dome (43/205) et une cascade (?). Photos archi connues. Parfait techniquement.

André Kertész avec une très belle série de distorsions. Des tirages d’époque.

On pouvait découvrir une collection d’une quinzaine de tirages de Giacomelli avec les grands classiques, les prêtres en soutane sur la neige, mais aussi des paysages. Tous des tirages d’époque.

Quelques tirages de Michael Kenna, Christopher Thomas, Witkin avec 3 magnifiques photos, 30 000 euros chaque.

Dans les travaux exposés vus récemment, il y avait une série de 8 photographies de Marchand et Meffre que nous avions rencontrés à La Chaux de Fonds. Il s’agissait de leur série sur les cours intérieures de Budapest, présentée par une galerie hollandaise. Pris à la 4x5 en bois, avec un seul objectif. C’est assez réussi techniquement. (Entre 1900 et 2500 euros).

Un travail assez étonnant que celui de Gregor Törzs. De la macro à la chambre. Des ailes de papillon et des papillons entiers en tirage au platine et d’autres en couleur. Une vrai découverte. D’autant que d’après la galiériste, il a inventé une chambre 24X36 cm étanche qui lui permet de photographier les fonds marins et les poissons. Il y avait quelques repro au stand. En photographie grand format, il y a quand même plus d’extravagants que dans une population normale. Une vraie découverte photographique.

Dans la même approche on pouvait voir un ou deux clichés de Robert Voit qui s’inspire des travaux de Blossfeldt. Je vous mets un lien de son site et de la série :

[www.robertvoit.com]

Une galerie allemande exposait trois clichés de Gerry Johansson, de sa série Tokyo. Très beau tirage numérique, froid, graphique. Ce n‘est pas le travail que je préfère. Un peu déçu.

Une petite découverte, des photos de Brancusi, le sculpteur. Assez étonnantes. Bien composées, bien tirées, il s’agissait de monuments, d’études de volumes. Une découverte.

Deux clichés de Christer Stömholm, son fameux baiser et un gros plan sur une statue de corps entremêlés. Beaux tirages, plus nuancés que ce que l'on voit sur net. Le baiser notamment avait un effet de volume lié à la gradation des gris, très discret, mais très efficace.

Y ayant consacré 3 heures de visites, il y aurait beaucoup de choses à dire. Mais là aussi, peu de photographie contemporaine de bon niveau. Cette manifestation se déploie tranquillement, ce n’est sûrement pas Paris Photo, mais cela commence à ressembler à quelque chose.


3° Artbook Fair à la Kasern. C’est un salon de petits éditeurs, tous très jeunes, qui rivalisent d’imagination autour du livre comme objet, comme support. Essentiellement en langue allemande et quelques uns en langue anglaise. Il y avait en plus cette année quelques éditeurs de disques vinyle avec des pochettes plus étonnantes les unes que les autres.

On voit d’année en années quelques « maisons » étoffer leurs catalogues, preuve que ce marché permet à de petites entreprises de grandir.

Vu un très jeune auteur, moins de 30 ans, présenter une biographie de Walter Benjamin, illustrée par des gravures, très belles gravures, présentation soignée : une page - une gravure, un texte en dessous, à la manière des premières BD. Un beau travail. D’autant qu’il a « récidivé » avec une biographie de Van Gogh, assez réussie graphiquement. Cela n’existe qu’en langue allemande et je n’y pipe pas un mot.

Un stand tenu par un zurichois, présentait une flopée de revues du monde entier sur tous les thèmes possibles et i(ni)maginables. J’y ai repéré la revue « The Gourmand » qui présente une série de photographies de fromages avec des souris. Il s’agit du travail de Jenny Van Sommers. Je vous mets un lien sur une partie de la série présentée sur son site :

[www.jennyvansommers.com]

On peut imaginer le dispositif de prise de vue………


N’ayant plus de batterie à mon téléphone depuis mon arrivée à Bâle, j’ai avec un crayon et une feuille repris la suite de mes notes. Malheureusement j’ai égaré le papier…..


Voici donc le résumé d’un bel après midi à Bâle. 3 sites à moins de 10 mn de marche les uns des autres. Gratuit, grâce à la bonne volonté d’un gallieriste. J’ai aussi entendu parler d’une manifestation dans une ancienne brasserie avec des galeries underground. Apparemment cela marche fort aussi. Ma foi, ce sera pour l’année prochaine. Prévoir une bonne grosse après midi pour prendre le temps de tout voir. Peut être y aller un jeudi ou un mercredi, on peut y rencontrer certains artistes qui, à partir du vendredi, rentrent chez eux. Il n’ont pas coutume d’affronter le grand public.

cordialement

o7 philippe



Modifié 2 fois. Dernière modification le 16/06/19 22:44 par Emmanuel Bigler (modérateur).
Re: [juin 2019] Souvenir de Bâle [BS-CH]
lundi 17 juin 2019 10:00:32
Ah mince ! Je suis passé complètement à coté de cette expo-histoire "Isabelle Mège".

J'ai visité un peu comme toi, ce qui attire mon regard c'est le noir et blanc avec de la matière.
En ce sens, les Brancusi étaient vraiment bons. M^eme faites dans un but documentaire
(sans doute, je n'en sais à vrai dire rien) les images transpirent le sculpteur avec la matière,
la lumière, le grain de la pierre ou le lisse du métal.

Qui m'a dit, qu'au lieu d'offrir des fleurs il offrait des photos de fleurs ?
Re: [juin 2019] Souvenir de Bâle [BS-CH]
lundi 17 juin 2019 11:00:55
J'attends avec impatience la réouverture de la bibliothèque de Bollwiller. le gérant est en cure de soleil. il doit bie y avoir un livres ou deux. j'en reparlerai à l'occasion.

cordialement

o7 philippe
Re: [juin 2019] Souvenir de Bâle [BS-CH]
lundi 17 juin 2019 11:24:09
Faîtes-moi signe le moment venu.
Re: [juin 2019] Souvenir de Bâle [BS-CH]
mercredi 10 juillet 2019 12:32:24
Ayant tout lu lentement avec attention , et imaginé posément ce que les deux rapporteurs de qualité ont écrit je pose la question : cette visite vous laisse-t-elle , ou pas , l'envie de photographier ?
Cette citation plus qu'approximative , dont je me souviens seulement qu'elle se situe dans notre littérature classique : tout a été dit et depuis deux siècles on vient trop tard . Si vous voyez , merci de me la recadrer .
Personnellement cette lecture convaincante me laisse sans le moindre motivation , même pour jouer .
Re: [juin 2019] Souvenir de Bâle [BS-CH]
mercredi 10 juillet 2019 20:28:19
de M. Gérard :
... cette visite vous laisse-t-elle, ou pas, l'envie de photographier ?

Bonsoir M. Gérard !
En ce qui me concerne, cette année je ne suis allé qu'à la foire d'art, je n'ai pas vu les expositions de photo qui étaient proposées à Bâle en-dehors des bâtiments de la foire (die Messe) elle-même, et en aucun cas ces visites ne m'enlèvent l'envie de photographier, bien au contraire.

C'est l'occasion de voir des tirages originaux de noms très connus, soit des maîtres anciens, soit des auteurs contemporains, et, soit dit sans détour, l'incidence de cette confrontation avec ma pratique photographique du noir et blanc a été, jusqu'à ce jour, plutôt faible ; -)
Mais l'exemple des maîtres anciens m'incite toujours à me remettre au tirage à l'agrandisseur, tout à la main comme Saint Ansel !
Concernant les photographes contemporains, attiré comme par un aimant par le travail des représentants de l'École de Düsseldorf, on se dit qu'on aimerait bien suivre leur exemple en noir et blanc ou en couleurs, sauf en ce qui concerne Andreas Gursky dont l'usage extravagant du post-traitement numérique nous laisse nettement plus loin que sur le bord du chemin suivi par ce photographe « parmi les plus chers du monde ».

Et concernant le « tout a été dit », en matière de photo, cela n'est pas pour moi un frein pour l'action : chaque fin d'année nous achetons un ou deux calendriers des postes français ; si je passe en Suisse dans une bonne librairie (** note 1), je regarde toujours s'ils ont un beau choix de calendriers suisses avec des chalets, des alpages, des glaciers, des lanceurs de drapeaux, des grosses fermes bernoises, des chemins de fer à crémaillère, des Cervins vus depuis le Gornergrat, des ponts en bois de Lucerne, etc... et parmi mes projets, pour sûr, je ferai un jour mon propre calendrier des postes français et mon propre calendrier suisse.



(** note 1) Il y a quelques années, je passe un peu avant Noël à Yverdon (VD-CH) et je pousse la porte d'une belle librairie du centre-ville.
Après avoir parcouru presque tous les rayons, je tombe sur le rayon des calendriers et à ma grande déception, je ne trouve que des calendriers passe-partout internationaux que j'aurais pu trouver n'importe où ailleurs. J'ose alors m'adresser à l'accorte vendeuse à la caisse, et je lui demande : « Tout ce que vous avez en calendriers, c'est donc en rayon, là bas ? ». Au moment où la vendeuse me répond : « Oui », j'aperçois, juste derrière elle, un bel assortiment de calendriers suisses, dans la grande tradition. Je dis : « Ah ! Mais je n'avais pas vu ces beaux calendriers, là, juste derrière vous ! » On me répond, avec ce sérieux qui caractérise à l'évidence les bonnes librairies suisses : « Oui, mais ce sont des calendriers suisses. »


E.B.
Re: [juin 2019] Souvenir de Bâle [BS-CH]
jeudi 11 juillet 2019 10:43:20
- Sujet principal : voir un si grand nombre de réalisations artistiques convaincantes , me donne à juste titre le sentiment de ma médiocrité ; un genre de "à quoi bon" !
- Excellent , cette vendeuse devait être rarement sollicitée par un acheteur de calendrier suisse .
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