Claudia Andujar

Un peu à reculons, je m'y suis laissé entraîner par ma femme qui choisit les expos du we.
Très belle surprise, Claudia Andujar, La Lutte Yanomami est à mon sens un mauvais titre pour une exposition magistrale du travail de cette photographe qui ne confond pas militantisme et expression artistique. Le travail montré est sensible, intelligent, onirique ; l'exposition est rehaussée par une scénographie claire qui semble avoir été pensée par un architecte : le public s'y déplace lentement sans se gêner laissant la part belle à la contemplation des images.
Et le beau documentaire en prime, visible sur le site de la Fondation :
[www.fondationcartier.com]
Jusqu'au 13 septembre.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 28/06/20 19:03 par Zoran.

Zoran écrivait:
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> Un peu à reculons, je m'y suis laissé entraîner
> par ma femme qui choisit les expos du we.
> Très belle surprise, Claudia Andujar, La Lutte
> Yanomami est à mon sens un mauvais titre pour
> une exposition magistrale du travail de cette
> photographe qui ne confond pas militantisme et
> expression artistique. Le travail montré est
> sensible, intelligent, onirique ; l'exposition est
> rehaussée par une scénographie claire qui semble
> avoir été pensée par un architecte : le public
> s'y déplace lentement sans se gêner laissant la
> part belle à la contemplation des images.
> Et le beau documentaire en prime, visible sur le
> site de la Fondation :
> [www.fondationcartier.com]
> gyuri-extraits-2020
> Jusqu'au 13 septembre.



holà !
Le week-end arrive...
On peut savoir sur quoi s'est porté le choix de möman pour ces cette semaine ?

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Goéland qui s'gratte le gland, mauvais temps. Goéland qui s'gratte le cul, pas d'beau temps non plus !
(Proverbe breton)

Ioury écrivait:
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> holà !
> Le week-end arrive...

En effet !

> On peut savoir sur quoi s'est porté le choix de
> möman pour ces cette semaine ?

Le choix de möman ... connais pas, c'est un concept d'expo chez Ikea ?

Zoran écrivait:
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> Ioury écrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
>
> > holà !
> > Le week-end arrive...
>
> En effet !
>
> > On peut savoir sur quoi s'est porté le choix
> de
> > möman pour ces cette semaine ?
>
> Le choix de möman ... connais pas, c'est un
> concept d'expo chez Ikea ?


Sais pas...
C'est vous qui vivez avec., non ?
Ou alors elle vous fait languir jusqu'au samedi matin ?

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Goéland qui s'gratte le gland, mauvais temps. Goéland qui s'gratte le cul, pas d'beau temps non plus !
(Proverbe breton)

Il me semble que les Yanomai que l'on montre ici ne soient plus que des indiens pour touristes; Ces civilisationsencore vivantes il ya 50 ans sont aujourd'hui etnocidées;

Voir les ouvrages de jacques LIzot entre autres "Le Cercle des feux. Faits et dits des Indiens Yanomami 1976". A cette époque cette ethnie était encore vivante.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 06/07/20 00:07 par mougin.

mougin écrivait:
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> Il me semble que les Yanomai que l'on montre ici
> ne soient plus que des indiens pour touristes

>Voir les ouvrages de jacques LIzot entre autres "Le Cercle des feux. Faits et dits des Indiens Yanomami 1976". A cette époque cette ethnie était encore vivante.


Libre à vous de faire la critique d'une exposition que de toute évidence vous n'avez pas vu, mais Claudia Andujar a commencé son travail avec les Yanomami en 1969, et les photographies les plus saisissantes de l'exposition datent de 1974.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 06/07/20 01:32 par Zoran.

Je ne critique rien. Si effectivement les photos date de 1974, alors elles sont témoin des derniers yanomamis.

mougin écrivait:
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> Ces civilisationsencore vivantes il ya 50 ans sont
> aujourd'hui etnocidées;
>
> Voir les ouvrages de jacques Lizot

Jacques Lizot ethnologue français élève de Levi-Strauss, je ne connaissais pas cet horrible personnage, on peut dire qu'il a activement participé à l'ethnocide et de la pire façon qu'il soit. La BBC a livré une enquête fouillée sur les agissements des ethnologues de l'époque qui ont transformé ce territoire en champ d'expériences plus monstrueuses les unes que les autres.
Je ne la mettrai pas en lien, le travail de cette photographe ne le mérite pas, même si par effet de contraste (euphémisme) la démarche de Claudia Andujar s'en trouve grandie.

Insultant et ridicule. Il a été avec Pierre Clastres, le dernier témoin de ces cultures dont il a sauvé la mémoire. Le mot ethnocide a été inventé par Robert Jaulinn dont je te conseille la lecture. "La Paix Blanche", tu y comprendras le comment etb le pourquoi de la disparition de ces cultures.

mougin écrivait:
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> Insultant et ridicule. Il a été avec Pierre
> Clastres, le dernier témoin de ces cultures dont
> il a sauvé la mémoire. Le mot ethnocide a été
> inventé par Robert Jaulinn dont je te conseille
> la lecture. "La Paix Blanche", tu y comprendras le
> comment etb le pourquoi de la disparition de ces
> cultures.


Ecoutez Mougin on ne se connait pas, et je ne comprends pas très bien quel est le sens de vos interventions sur ce fil consacré à une exposition de photographies.
Je suis obligé de vous répondre une première fois à propos d'un sujet que je ne tiens pas à aborder et maintenant à propos de vos accusations.
Sachez que les témoignages des collègues de Lizot ont qualifié ses agissements "d'atrocités" commises sur cette population, les témoignages des yanomamis dans le documentaire "Secrets of the tribe" sont d'une extrême gravité, c'est de crimes contre l'humanité dont il est question.

Moi je préfère parler de photographie si cela ne vous fait rien.



Modifié 3 fois. Dernière modification le 08/07/20 08:03 par Zoran.

Je n'ai pas vu le film. Peu d'ethnologues ont passé 25 ans dans la société qu'il étudiait. Comment en passant seul 24 ans dans une société aussi différente de la sienne a-til pu y commettre des atrocités.

Lis les bouquins de Robert Jaulin sur l'ethnocide. Il dit beaucoup da mal de Levi-Strauss et de des confrères, mais ils ne les accusent pas de génocide. Ecrire un dictionnaire Yanomami-français, n'est pas un crime contre ce peuple, mais conserver une partie de cette culture qui est disparue et sur le point de l'être, cons"quence surtout de le deforestation de l'Amazonie.

Zoran,

il est regrettable que vous propagiez avec emphase, et en généralisant, les allégations du livre paru en 2000 "Darkness in El Dorado" dans lequel l'auteur accuse deux scientifiques américains d'être à l'origine d'une épidémie de rougeole en employant un vaccin de mauvaise qualité, et deux autres d'abus sexuels : le français jacques Lizot de sodomie et l'américain Good pour son mariage avec une jeune indienne. Le livre fut très bien accueilli par les media. Le film "Secrets of the tribe" reprend le livre.
Du fait de la gravité des accusations portées contre Neel et Chagnon les Associations américaines d’anthropologie et de génétique ont mené plusieurs enquêtes terminées par une enquête indépendante. La conclusion est que les accusations les plus graves sont sans fondement et les autres très exagérées. Vous trouverez facilement les documents en anglais.

Au minimum vous auriez pu indiquer que controverse il y a eu. Et éviter des généralisations comme "les ethnologues de l'époque".

Je vous conseille la lecture des travaux de Clastres sur les Guayaki.

Dommage, je vous croyais sérieux.

Christian Ille écrivait:
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> Zoran,

>
> Dommage, je vous croyais sérieux.

Sérieux, je ne sais pas, mais imbu de lui mème, ça c'est sûr !

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Goéland qui s'gratte le gland, mauvais temps. Goéland qui s'gratte le cul, pas d'beau temps non plus !
(Proverbe breton)

Christian Ille écrivait:
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> Zoran,
>
> il est regrettable que vous propagiez avec
> emphase, et en généralisant, les allégations du
> livre paru en 2000 "Darkness in El Dorado" dans
> lequel l'auteur accuse deux scientifiques
> américains d'être à l'origine d'une épidémie
> de rougeole en employant un vaccin de mauvaise
> qualité, et deux autres d'abus sexuels : le
> français jacques Lizot de sodomie et l'américain
> Good pour son mariage avec une jeune indienne. Le
> livre fut très bien accueilli par les media. Le
> film "Secrets of the tribe" reprend le livre.
> Du fait de la gravité des accusations portées
> contre Neel et Chagnon les Associations
> américaines d’anthropologie et de génétique
> ont mené plusieurs enquêtes terminées par une
> enquête indépendante. La conclusion est que les
> accusations les plus graves sont sans fondement et
> les autres très exagérées. Vous trouverez
> facilement les documents en anglais.
> Au minimum vous auriez pu indiquer que controverse
> il y a eu. Et éviter des généralisations comme
> "les ethnologues de l'époque".

Que les institutions couvrent les turpitudes de Neel, Chagnon etc n'est pas très surprenant. Les enquêtes, pour être crédibles, doivent être menée à tout le moins par des instances indépendantes et non être en relation avec les activités des protagonistes.
Et puisque vous semblez avoir vu le film qui ne "reprend" pas le livre de Patrick Tierney comme vous l'affirmez, c'est un documentaire d'entretiens qui permet à ceux que vous citez de plaider largement leur cause en confrontant leur affirmations avec celles de leurs confrères. Et que faites-vous des accusations portées contre Lizot ? De la parole des victimes et du recoupement avec celle des témoins ?

> Dommage, je vous croyais sérieux.

De mon côté je souhaite simplement parler de photographie, mais je constate que c'est de plus en plus difficile. C'est Mougin qui sans avoir vu l'exposition introduit Lizot dans cette conversation, en le donnant en exemple, or ce n'est ni un artiste, ni un photographe, et je ne vois pas l'exemplarité de l'homme (euphémisme).

Et puisque tous les intervenants de ce fil n'ont manifestement pas vu l'exposition de Claudia Andujar et viennent s'exprimer ici avec des motivations diverses, voici le lien du documentaire :
[www.youtube.com]
Bonne soirée.



Modifié 6 fois. Dernière modification le 08/07/20 19:55 par Zoran.

J'en reviens après coup à cette exposition.
Au sous-sol de la Fondation se trouve la partie plus documentaire du travail de Claudia Andujar, outre une très belle série de portraits posés de Yanomami saisis sobrement dans l'intimité de leurs maisons collectives. On y voit un projet de dessins, réalisés durant cinq mois en 1974 par les Yanomami à l'initiative de la photographe et de Carlo Zacquini, qui propose de décrire leur vision de la forêt et du cosmos. Ces dessins rendent compte des différents aspects de leur culture comme le ferait un artiste en résidence, c'est donc un projet artistique qu'elle a proposé à ses hôtes, et le résultat est remarquable :
"Les Yanomami sont très libres et sont dotés d'une grande imagination. Généralement, les personnages du passé se mêlent à ceux du présent. Je trouve ce travail particulièrement intéressant, notamment parce qu'il témoigne d'une perception visuelle bien spécifique, tout comme leur manière de penser et concevoir le monde" C.A.

Dans la deuxième partie de la salle sont exposées ses photos les plus documentaires notamment ses portraits repérés par des numéros que portent les personnes lors des différentes campagnes de vaccination. Cet aspect, qui aurait pu être une collection de photographies de style purement utilitaire, est représenté avec les moyens de l'art, c'est l'entrelacement de deux histoires de génocides qu'évoque ce travail : celui des Yanomami et celui des juifs dont elle est elle-même rescapée. Certains portraits aux visages noircis, silhouettes rendues à l'indistinction m'ont fait penser à un autre travail : celui de Zoran Music.

Une exposition à voir.



Modifié 2 fois. Dernière modification le 10/07/20 10:35 par Zoran.

Bonsoir

L'exposition se poursuit jusqu'au 13 septembre 2020. Claudia Andujar a ramené pendant plus de 50 ans des images des Yanomami. Voici comment l’exposition de la fondation Cartier retrace ce travail.

La première partie nous happe : par les images en elle-même et par l’utilisation du grand angle de la prise de vue au plus près, (sans tomber dans l'intrusif, ce qui est un tour de force). Son usage de la vaseline et son habitude de se mettre à hauteur du sujet (voire en dessous) y contribue. Elle n’oublie pas de se mettre à hauteur des enfants notamment.

La proximité avec le sujet est évidente dès 1974. A cette époque elle vient chez les Yanomami depuis trois ans. C’est à se demander si les indiens n'ont pas développé une certaine indifférence à l'appareil photo (ce que semble pourtant contredire le chef Davi Kopenawa puisqu’il explique que l’utilisation de l’image n’est pas évidente dans son peuple, a fortiori après le décès de la personne représenté.)

Les angles de vue varient : en général de face mais parfois de dos.

Cette partie est immersive : il s’agit d’un suivi au quotidien de la vie et de la culture des Yanomami.
La forêt constitue un fond récurrent et forme un écran incitant le spectateur à rester dans le cadre.



Deuxième partie : les fêtes.
Les images sont organisées en harmonie de forme, de couleur et de répétition de motif.


Troisième partie : Le portrait documentaire ou comment adopter un style unique et ne pas se répéter pour ne pas lasser. Un maître du portrait n'aurait pas fait mieux.

Les dessins des Yanomami
Ces dessins peuvent être rang dans la catégorie de l'art brut, parfois il rappelle le dessin d'enfant.

Je signale le livre « amazonia » : une maîtrise parfaite de la narration, une utilisation délicate et intelligente des couleurs ; une utilisation de la récurrence des motifs pour faire progresser le regard, une utilisation de la répétition des vues différentes de quelques degrés pour renforcer les effets sans lasser.
Un modèle de livres documentaire.

Les photos surimprimées accidentellement : même si ce n’est pas ma partie préférée, une leçon comme quoi il n'y a pas de photo ratée mais seulement de mauvaises utilisations.




Les photos du programme de santé :
Comment faire une série artistique grâce à une série documentaire ou plutôt fonctionnelle. Notamment en les exposants sériellement à la manière des Becher.

Je signale les interrogations éthiques sur fond d'aide médicale : Claudia Andujar parle d"étiqueter des êtres à des fins diverses" en référence à l’étiquette que portait son père juif pendant la seconde guerre mondiale.
Même sans mettre un numéro sur des photos d'identité (ce qui est le cas dans cette série), la photographie et à fortiori la photographie documentaire peut avoir cette fonction d’étiqueter.
Les Yanomami ne veulent pas que leur image reste après eux, afin de pouvoir rejoindre leurs ancêtres sur le dos du ciel. Ils ont fait le choix de les livrer au monde pour que leur lutte soit connue. Ne l'oublions pas.