JH Lartigue

Bonjour

Il y a eu sur GP une étude de la célèbre photo de JH Lartigue à l'Automobile Club de France en 1913.
Je n'arrive plus à la trouver.
Sauriez-vous m'aider ?
merci

Bonjour !
Oui, je crois voir. Il s'agit d'un article de Julia Peyre, la fille d'Henri. L'objet était de calculer la vitesse de la voiture après analyse des différents paramètres de prise de vue et de déformation des roues.
Malheureusement, je ne retrouve pas l'article.
Vincent

il y a ça aussi: [forum.nikonpassion.com]

Merci de toutes ces infos. Je voulais comprendre la raison de l'ovalisation des roues : c'est tout simplement (je n'y avais pas pensé) que la voiture se déplace (relativement à la surface sensible) plus vite que la rotation de l'appareil. Ceci, couplé à la chute de l'obturateur, donne cette superbe impression de mouvement. Hergé dans "Tintin au pays des Soviets" (1927) a repris cette façon de montrer le mouvement. Il ne s'est pas inspiré de Lartigue qui n'a publié sa photo que dans les années 50.
J'aurais bien aimé lire l'article de Julia Peyre.

Pourquoi n'écririez-vous pas à Henri Peyre pour lui demander un pdf de l'article ?

Un peu de lecture par ici
[web.archive.org]

Et par ici encore de la lecture, avec un modèle simple dans le cas où l'appareil avec son obturateur à rideaux à défilement vertical est fixe par rapport au sol devant une roue qui défile.
http://www.galerie-photo.info/forumgp/read.php?4,76086,76492#msg-76492

La figure ci-dessous résume l'effet d'ovalisation dans l'image, pour différentes vitesses de translation de l'image du centre de la roue.
http://bigler.blog.free.fr/public/images/roues-ovales-4.jpg

Le cas de la photo de J.H. Lartigue est nettement plus compliqué, car l'appareil n'est pas fixe (sinon les bonshommes en arrière-plan n'apparaîtraient pas penchés) mais c'est très bien expliqué dans l'article de Julia Peyre.

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 04/03/19 18:57 par Emmanuel Bigler.

Super, merci Emmanuel Bigler.

L'article est super, et j'aime beaucoup la tentative d'objectivation scientifique (dont je suis incapable).
Il manque une donnée cependant : la vitesse de rotation de Lartigue tentant de suivre l'auto : il a fait une courbe horizontale en photographiant le bolide : le sol est filé, les verticales sont penchées dans la direction opposée de l'auto : il n'y a rien de net dans l'image.

Par conséquent il faut évaluer comme le souligne Julie Peyre :
la vitesse des rideaux
les grandissements
les angles d'inclinaison

+ la vitesse de rotation horizontale de notre JH Lartigue préféré qui essaie de suivre en "filé" cette bagnole (et la loupe accessoirement, d'où le tiroir pour l'image)

De façon strictement empirique : le bolide fonce à une vitesse plus grande que la rotation manuelle horizontale de JHL (trop lente par rapport à l'auto et aussi par rapport à la descente de l'obturateur) : les roues se déforment vers la droite puisque l'opérateur est en retard et l'obturateur défilant verticalement les plans fixes verticaux encaissent un filé gauche et les horizontaux un filé horizontal, le tout du au mouvement de rotation horizontal de Jacques Henri.

Conclusion : la rotation de Lartigue était trop lente, l'obturateur était rapide et a fait son job, mais l'auto allait plus vite que les prédécesseurs de cette histoire.
;)



Modifié 6 fois. Dernière modification le 04/03/19 20:34 par Zoran.

Notons cependant qu'il ne s'agit ni d'une Delage, ni du Grand Prix de 1912. Ce qui ne retire rien aux mérites du photographe et de Julia Peyre.

Charles

CPB écrivait:
-------------------------------------------------------
> Notons cependant qu'il ne s'agit ni d'une Delage,
> ni du Grand Prix de 1912.

Oui mais l’auto passant près de notre opérateur, la vitesse angulaire est grande : Il n’etait donc pas simple de la
suivre en filé.

Pour l'anecdote; Francis Bacon, à partir de la photo de Lartigue, a repris les deux personnages à chapeaux juste derrière l'automobile, dans son triptyque "Crucifixion" de 1965. On les retrouve sur le panneau de droite.