"Techniques d'un maître du tirage" - Adrian Ensor -

Bonjour,
Quelqu'un possédant ce livre aurai -t-il un avis à me donner?
Merci.

[pictures.abebooks.com]

(Je ne sais pas si je suis sur le bon forum, les modérateurs pourront déplacer)

Bonjour,

Oui je l'ai depuis quelques années et il traite très bien les sujets.
Films et révélateurs, Papier et contraste, évaluation et contrôle du tirage et techniques de tirages avancés.
J'y ai appris beaucoup notamment au niveau du tirage lith et des virages.
Allez y c'est un bon ouvrage.

Cordialement,
Henri

Bonsoir Jean-Paul,

Je dois l'avoir... je vais regarder.

La question c'est ce que vous attendez d'un tel ouvrage: j'imagine, à travers vos interventions, que vous maîtrisez une très grande partie de ce qui est inévitablement exposé dans ces ouvrages; d'où un certain risque de déception.

Disant celà, je ne sais pas si je suis très clair: p. exemple, en ce qui me concerne, j'aurais une préférence pour un livre qui traite de l'approche esthétique du tirage, c'est-à-dire le cheminement, au cours du tirage, qui conduit à l'usage des différentes techniques de maquillage que nous pratiquons tous, à défaut d'en être virtuoses.

Peu ou prou, tous ces ouvrages se ressemblent un peu,avec la présentation des concepts de base, puis des exemples tirage brut/tirage final, ce qui fait que, de mon point de vue, leur intérêt marginal est somme toute limité.

Le seul que j'ai trouvé allant dans cette direction est celui écrit par Larry Bartlett (qui doit être disponible gratuitement en pdf). Il faut juste passer au-dessus de considérations atroces (un plaidoyer appuyé d'entrée pour le papier RC, qu'il faut replacer dans le contexte des années 70, d'un champion national du tirage sponsorisé par Iford), pour se consacrer à l'étude de cas et les propositions intermédiaires.

Merci à vous deux pour vos retours.
En matière de tirage je suis un autodidacte, j'ai fait il y a assez longtemps un stage mais j'ai été un peu déçu surement à cause des différences de niveau des stagiaires.
j'ai appris les bases adolescent par mon père qui était un modeste tireur amateur de "famille" comme il y en avaient beaucoup dans les années 60/70.
Je n'ai jamais fait de séance de tirage avec un tireur confirmé et c'est peut-être cette lacune que je voudrai combler par ce genre d'ouvrage, surement illusoire.
Mais j'ai quand même apprécié celui-ci:
[www.decitre.fr]

Je vais me renseigner sur le livre de Larry Bartlett que vous mentionnez.

Autodidacte en tirage, c'est le cas de beaucoup d'entre nous, j'imagine.. en fait la plupart des techniques sont simples, après, c'est l'histoire de coups de main et d'acquisition de vitesse d'exécution (la plupart des tireurs professionnels ont fait leurs armes dans des grands labos où il faut "tomber" du tirage), ce qui n'est pas forcément un gage de qualité.

Tout est aussi une question de culture d'image, je crois, et là, pas de secret, il faut bouffer de l'exposition et passer du temps devant les tirages (en tout cas, c'est le meilleur conseil que l'on ne m'ait jamais donné).

J'ai regardé dans ma bibliothèque, j'ai en fait les trois ouvrages: si vous avez le Mc Leod, je ne pense pas que vous puissiez trouver qq chose de plus dans l'opus d'Adrian Ensor; les images sont très bien reproduites (comme le Mc Leod), mais c'est vraiment hyper basique comme commentaires..

Dans le " Larry Bartlett's Black and white Photographic Printing workshop", les reproductions sont un peu moins qualitatives que dans les deux ouvrages précédents, mais il me semble bien plus intéressant. A ce prix là, ce serait dommage de s'en priver.

Je vous ai envoyé un MP.

Merci pour le "Larry Bartlett", mais mais petit handicap: ma maîtrise de la langue anglaise limitée...
Je vais me procurer la version originale, je gagnerai quelques fins ou débuts de ligne.:)
Impressionnant le nombre d'exemples de tirages avec explications dans cet ouvrage.

Bonjour,

Dans le même esprit que le livre de Larry Bartlett et Jon Tarrant, avec beaucoup d’exemples très commentés de tirages, il y a aussi Creative Elements de Eddie Ephraums, paru chez 21C en 1993.

Thibault

Pour le tirage,
Les bouquins, la formation, les virtuoses,
Particulièrement avec l'école de Paris,
Il faut distinguer les photographes qui tirent leurs propre images
Et ceux qui tirent les négatifs de leurs clients.

La virtuosité des tireurs de l'école de Paris est liée à la piètre qualité technique des négatifs de leurs clients.

Un amateur qui tirent ses propres images n'a nul besoin d'un tel savoir faire, il ne tire que de très bons négatifs.
Il y a un minimum à connaitre bien sûr, mais les principes sont assez simple.
Cet amateur (dans le beau sens du terme) doit savoir ce qui est possible et savoir ce qu'il veut, un rendu particulier et savoir s'y tenir sur l'ensemble d'un projet.
Et pour cela, il y a quelques préalables, des négatifs adaptés au projet, format, type de film, calage de pose, développement, soins de traitement, choix de papier, de type d'agrandisseur, voir d'optique d'agrandisseur.
Ensuite beaucoup de travail, avec méthode et régularité sans oublier, une grande poubelle.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 17/04/19 11:08 par Nestor Burma.

Il y a un livre un peu à part, dans cet univers, c'est "Les grands maîtres du tirage", par D.Gaessler, édité en 1987 chez Contrejour.

Chaque tireur est interviewé, puis livre une image avec, classiquement, la comparaison tirage brut- tirage final, avec les indications de ses interventions, mais qui restent un peu nébuleuses.

Mais ce livre vaut surtout pour ses interviews; y défilent toutes les sommités (Brégand, Steinmetz, Dufau, les Sudre, Le Marlec, Bruhat, Fèvre...), les relations photographe-tireur, leur conception du métier, leurs marottes, leur matériel; il décrit finalement si bien en filigrane ce qu'était Paris à cet âge d'or, une sorte de capitale mondiale du tirage, un univers de personnages hauts en couleur (;-)) qui avaient acquis un statut de véritables magiciens, le mot ne me paraît pas trop fort* .

A ce sujet d'ailleurs, il faut voir ce que l'un d'entre eux (Steinmetz ou Fèvre, je ne l'ai pas sous les yeux), sort d'un négatif de Doisneau - 2 figures de Belleville, prises dans une sorte de grenier - sur lequel il n'y a quasiment rien de rien, même après un renforcement; c'est prodigieux.

Ou bien le travail au ferrycyanure de Brégand sur les touffe d'herbes de cette image des petites dalles prises par JL Sieff..

La qualité de reproduction du livre fait bien ressortir, je trouve, le rendu de l'Ilford Galerie, avec des ombres si veloutées, une progression subtile dans leur profondeur, que je ne trouve pas dans les papiers qui nous restent, et qui semblent , en comparaison, finalement, un peu vulgaires.

On ne dira jamais assez comment ces types pouvaient sortir des images superbes de grands photographes qui exposaient comme des cochons.

Je ne me rappelle pas par quel hasard cet ouvrage fut le premier que j'ai acquis sur le sujet, mais c'est celui qui, sans nul doute, parmi la dizaine de ma bibliothèque, m'a donné ce virus du labo.


(*) Je garde comme une relique cet article des débuts de Réponses Photo, ou Sylvie Hugues et JC Béchet avaient organisé chez eux un diner autour du NB, avec entre autres Yvon Le Marlec qui avait atteint un stade presque mystique de son art, comme un vigneron obsédé par l'extraction de son terroir..



Modifié 1 fois. Dernière modification le 17/04/19 11:05 par MarcN.

"A ce sujet d'ailleurs, il faut voir ce que l'un d'entre eux (Steinmetz ou Fèvre, je ne l'ai pas sous les yeux), sort d'un négatif de Doisneau - 2 figures de Belleville, prises dans une sorte de grenier - sur lequel il n'y a quasiment rien de rien, même après un renforcement; c'est prodigieux"


Monsieur Georges et Riton, rue Watt, Paris 1953
Photo de Robert Doisneau
Tirée sur papier Guilleminot Guilbrom N° 4
Du grand art pour ce tirage de Philippe Salaün
Ce qui prouve que d'un négatif à chier un tireur peut faire des prouesses techniques pour en sortir une œuvre, chapeau l'artiste
Malheureusement le nom des tireurs n'est pas souvent cité, car sans eux "les grands photographes" seraient sans doute un peu moins grands.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 17/04/19 12:46 par Marcel Couturier.

Salut Marcel,

Merci de corriger ma mémoire défaillante, c'est effectivement Philippe Salaün qui était à la manoeuvre sur cette image.

C'est vrai, le nom des tireurs n'est pas souvent cité; et si certains ont pu prendre la lumière, ils n'ont guère pris d'argent... je me rappelle de Georges Fèvre, qui, dans ses dernières années avait du vendre ses tirages (quelques petits HCB dédicacés et les algériennes Marc Garanger)...

D'accord avec votre avis sur le livre de D.Gaessler qui a été aussi un de mes premiers; intéressant mais pas une aide pour la pratique du labo.

Concernant les grands photographes qui exposent comme des cochons il faut noter que cela concerne surtout des photographes de reportage qui ne prenaient pas le temps de faire une mesure d'exposition le posemètre restant au fond du sac (la cellule intégré du Leica n'est apparu qu'en 1984).

Merci à Thibault pour cette nouvelle référence.

Bonjour Marc,

Pas de mérite j’ai le bouquin sous les yeux, mais surtout en tête ce négatif horrible il faut bien le dire, négatif duquel un maître du tirage en à sorti quelques chose.

Apprendre en autodidacte, bon nombre d’amateurs photographes sont passé par ce processus, comme moi.
Einstein disait "La connaissance s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est que de l'information." Donc il s’agit de convoquer de l’information sur le sujet par rapport à ses carences techniques et de la structurer.
Les ouvrages ne manquent pas mais curieusement nous n’y trouvons pas toujours ce que nous avons besoin, alors nous les accumulons. Et force de constater que dans cette pile d’ouvrages seuls quelques éléments nous sont profitables. Il y à aussi la pléthore d’articles dans les revues spécialisées, les forums, les rencontres………De cet ensemble il faut mettre en adéquation nos difficultés et les réponses glanées.

Reste ensuite à appliquer, et la c’est « cent fois sur le métier…… » comparer son travail à des tirages pro, aller dans les expositions, recherche la disqualité dans son travail, oui nous entendons souvent parler de la qualité, mais rarement la non qualité nous est expliquée. Le repérage de défauts est formateur pour acquérir de l’expérience (l’expérience : c’est la somme de toutes les conneries que j’ai faites en essayant de ne pas les reproduirent) être autodidacte n’est pas simple, il faut trouver sa méthode d’auto apprentissage, ne passe décourager.

Pour avoir vu travailler Patrick Toussaint lors d'une rencontre GF aux Crozets, je peux dire qu'il n'a pas énormément de matériel, rien de sophistiqué, que de la simplicité mais un fabuleux coup de paluche qui est le résultat de nombreuses années de travail.

Bon j’ai peut être pas beaucoup apporté de réponses à la question de Jean Paul Mahé. Mais cela fait un bon nombre d’années que je fonctionne ainsi, ça s’améliore mais il y à du encore travail encore et encore, la retraite est bien occupée.

Pour moi le plus important est de prévisualiser ce que l'on veut obtenir comme tirage final....
les techniques de masquage et autres suivront...
si vous réalisez, d'un même négatif, des tirages à plusieurs années d'intervalle, vous serez sans doute surpris en les mettant côte à côte...
le regard, le ressenti, les modes changent (évoluent?), une culture visuelle se met en place....

>>> Il y a un livre un peu à part, dans cet univers, c'est "Les grands maîtres du tirage",
>>> par D.Gaessler, édité en 1987 chez Contrejour.

Un peu à part... D'accord, mais ça ressemble beaucoup aux "Darkroom" (1977) et "Darkroom 2" (1977) de Lustrum Press,
jusqu'à la maquette qui est identique !

Ce qui ne retire rien à l’intérêt de l'ouvrage.