Pourquoi faites-vous ...
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Pourquoi faites-vous ...

Envoyé par Luc Peiffer 
Re: Pourquoi faites-vous ...
dimanche 12 avril 2020 08:25:02
Le bonjour à toi Murnau!
Ah, tes portraits ... et EK toujours aussi séduisante.

A +
franville

[www.flickr.com]
[www.flickr.com]?
[lesmotsdargent.wordpress.com]
Re: Pourquoi faites-vous ...
mardi 28 avril 2020 23:08:06
Parce que c'est mon bon plaisir !

"La passion est encore ce qui aide le mieux à vivre."
(Émile Zola / 1840-1902)
Re: Pourquoi faites-vous ...
vendredi 1 mai 2020 08:32:28
Luc Peiffer écrivait:
-------------------------------------------------------
> NCC écrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
> > Un jour quelqu'un, qui savait et continument
> > cherchait, a écrit à quelqu'un d'autre, qui
> se
> > demandait s'il fallait chercher:
> > Diese vor allem: Fragen Sie sich in der
> > stillsten Stunde Ihrer Nacht: Muss ich
> > schreiben?

> >
> > En effet, même en pleine clarté, il est
> > salutaire de se rappeler cette question.
>
> [www.rilke.de]
>
>
Citation

Personne ne peut vous conseiller et
> vous aider, personne. Il n'y a qu'une seule chose
> à faire. Regardez en vous. Explorez la raison
> pour laquelle vous écrivez, voyez si elle a ses
> racines au plus profond de votre cœur, admettez
> que vous devriez mourir si vous n'écrivez pas.
> Ceci avant tout : demandez-vous, à l'heure la
> plus calme de votre nuit : dois-je écrire ?
> Creusez en vous pour trouver une réponse
> profonde. Et si cette réponse est affirmative, si
> on vous permet d'affronter cette grave question
> avec un "je dois" fort et simple, alors
> construisez votre vie en fonction de cette
> nécessité ; votre vie dans son heure la plus
> indifférente et la plus mineure doit devenir un
> signe et un témoin de cette pulsion. Ensuite, il
> faut se rapprocher de la nature. Essayez ensuite,
> comme un premier être humain, de dire ce que vous
> voyez et ce que vous vivez, ce que vous aimez et
> ce que vous perdez.
>
> Rainer Maria Rilke, Lettre à un jeune
> peintre
, Éditions Insel, Frankfurt a.M. 1929,
> 8.
>
>
>
> Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version
> gratuite)
> [www.deepl.com]



Rilke peut-être donne la réponse.

On ne fait bien les choses que lorsqu'elles nous apparaissent dictées par une nécessité.
Après, le parcours personnel entraîne l'orientation de la production nécessaire vers le genre (portrait, paysage, nature morte...) ou le style de représentation, en fonction de l'efficacité de ces moyens pour aider à sortir l'image interne qui cherche à s'exprimer.

Disons d'ailleurs, pour être précis, que si je parle de façon commode d'une image interne, celle-ci n'existe qu'en creux. Il y a quelque chose que nous aimerions voir, qu'on ne voit pas, dont le manque nous fait souffrir atrocement, ce qui crée la nécessité de se lever pour chercher. Et, à certains moments on a le sentiment que quelque chose qu'on voit, autour de nous, porte des éléments de ce qui nous manque, et que cette chose pourrait nous aider à avoir moins mal.
A force de chercher, mû par la nécessité d'exprimer cette image interne, on finit par trouver ainsi en tâtonnant que certains sujets, modes de représentation, constructions, permettent d'arriver mieux à l'expression. C'est là que la culture et la curiosité jouent à plein : voir beaucoup de choses permet de repérer à ce moment ce qui peut favoriser en nous le déclenchement de sensations qui peuvent renvoyer plus directement à l'image primitive, et combler le vide. A ce stade, attention : beaucoup de culture sans une nécessité interne suffisante fait dérailler la recherche ! Le goût du neuf l'emporte.
Le travail artistique commence alors, qui consiste, une fois repérés ces fragments qui peuvent nous soulager, à les détacher du reste qui nous est inutile ou indifférent ; à collectionner ces fragments, à les assembler bout à bout. Parfois la chance ou le hasard, ou même un patient travail de logique déductive peuvent améliorer la lente distillation. A un moment, ce patient travail de collecte et d'assemblage arrive à faire émerger des images qui nous correspondent enfin. On finit même par avoir au mur l'image interne dont l'absence nous avait fait si longtemps souffrir. Et, la contemplant, nous arrivons bizarrement à l'illusion de l'éternité.

Il y a une bonne nouvelle : aucun de nous ne possède la même image interne. Chercher le lieu de cette souffrance et essayer de le remplir ne se fait que par un lent processus qui est propre à chacun. Donc le résultat débouche forcément sur un style propre, qui vient de lui-même. Si vous cherchez simplement à exprimer l'image que vous aimeriez le plus voir, vous arriverez forcément tout naturellement à ce que les autres appelleront le style, qui n'est que vous. Ou plutôt que le seul médicament efficace à votre douleur atroce.
Re: Pourquoi faites-vous ...
vendredi 1 mai 2020 09:46:52
Bonjour Henri,

Cette quête interne est la même pour tenter de voir la lumière dans les ténèbres de l'écriture d'un scénario, fut-il d'un film de commande.
On connait les destinataires (donc le langage à prioriser), l'objectif, les messages forts à faire passer, le contenu, l'architecture, la tonalité du film, voire les humeurs et caprices du commanditaire.
On pourrait croire qu'on a tout sous la main pour produire sans stress ni douleur.

Hélas il manque l'essentiel, ce dont tu parles. Ici ça s'appelle "une histoire", c'est à dire une suite d'images, mais les affres sont en tous points semblables à ce que tu décris et on cherche le médicament partout, dedans, dehors, dans les livres, les photos, la musique, dans la mémoire, les rencontres, les contacts, les visionnages, avec la peur au ventre de produire un plagiat. On ressent des arcs électriques dans un entrelacs de câbles sous tension. Tout cela compliqué des propres angoisses du commanditaire.
Et puis pièce par pièce, le puzzle s'assemble, un peu en vrac au début. On se jette sur le bloc notes à 3H00 du mat et la libération commence. Le deuxième sommeil est zen :-)

.
Re: Pourquoi faites-vous ...
vendredi 1 mai 2020 17:01:48
Jean écrivait:
-------------------------------------------------------
> Et puis pièce par pièce, le puzzle s'assemble,
> un peu en vrac au début. On se jette sur le bloc
> notes à 3H00 du mat et la libération commence.
> Le deuxième sommeil est zen :-)
>
> .


3 h 00,
chacun son rythme, pour lâcher prise, ou laisser l'ordi s'éteindre sans avoir à le commander
Re: Pourquoi faites-vous ...
samedi 2 mai 2020 07:11:14
Faut-il nécessairement souffrir pour créer ?
Le manque ne peut-il pas être jouissance, sans aucune nuance de masochisme ou de perversité ?
Il est parfois plus cruel d'aboutir que de chercher.
Re: Pourquoi faites-vous ...
samedi 2 mai 2020 08:07:01
Hexar49 écrivait:
-------------------------------------------------------
> Faut-il nécessairement souffrir pour créer ?

Avant de savoir ce qu'il faut ou faut pas,
Il faut d'abord définir ce que l'on entend par "créer" ...

Pour ma part, la création est omniprésente, c'est une sorte de constante de la vie humaine ...
Re: Pourquoi faites-vous ...
samedi 2 mai 2020 23:19:03
Rainer Maria Rilke écrivait:
-------------------------------------------------------

>Personne ne peut vous conseiller et vous aider, personne. Il n'y a qu'une seule chose à faire. Regardez en vous. Explorez la raison pour laquelle vous écrivez, voyez si elle a >ses racines au plus profond de votre cœur, admettez que vous devriez mourir si vous n'écrivez pas.
>Ceci avant tout : demandez-vous, à l'heure la plus calme de votre nuit : dois-je écrire ? Creusez en vous pour trouver une réponse profonde. Et si cette réponse est affirmative, >si on vous permet d'affronter cette grave question avec un "je dois" fort et simple, alors construisez votre vie en fonction de cette nécessité ; votre vie dans son heure la plus >indifférente et la plus mineure doit devenir un signe et un témoin de cette pulsion. Ensuite

Cher Rainer Maria,
Merci pour ce message de haute tenue, c'est toujours un plaisir de te lire.
Cependant je ne crois pas qu'il faille absolument mourir si je n'écris ou ne compose pas, si je veux accomplir ces choses, et tel est mon souhait, il me faut d'abord vivre car c'est de la vie même, du rapport à l'altérité et au monde auxquels je me frotte qu'éclatent ces étincelles que je guette et espère, celles qui éclairent la nuit de mon existence. Par conséquent et avant toute chose mon cher Rainer Maria, il me faut admettre que la vie est essentielle et précède toute action et toute production.
Dans les sombres circonstances qui nous occupent ici bas et que tu contemples du haut d'un anachronisme en réalité pas si lointain, nous devrions nous inspirer de la nécessité absolue devant laquelle nous sommes tous confrontés.
Cette nécessité est une urgence et un don inespéré.
Porte-toi bien.
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