Les reliefs, la vacuité

Pardon pour les fans, fait probablement à la chambre :
[www.editionsmacula.com]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 16/10/20 21:52 par Zoran.

Merci de nous signaler ce genre de friandises ...

Je me pose une question,
L'achat de ce type de livre et sa lecture, peut-il faire l'effet d'une bouteille de Champagne ou d'une tablette d'un bon chocolat ...

Personnellement ça me fait l'effet du bruit d'une chasse d'eau.

Franchement

Avoir table ouverte chez Trois Gros pour photographier les reliefs, ........ cela frise le génie !



Modifié 1 fois. Dernière modification le 17/10/20 00:22 par Pierre L.

Histoire et boucler le sujet, faudrait compéter avec un livre photo sur les brosses à dents à reliefs de mangeaille et le papier-cul fraîchement utilisé.
Avec une clé USB intégrée de MP3 de bruits de fourchettes, de rots, borborygmes et flatulences.

De l’art et du cochon.

.

Ça vient. Avec la 5G et une cuvette de WC connectée, d'un clic vous pourrez partager avec vos 'followers' la masse, la couleur, et la consistance de ce que vous venez d'y poser. Et attendre les 'like' en retour. Ça, ce sera de la photo Linky !

Zoran écrivait:
-------------------------------------------------------
> Personnellement ça me fait l'effet du bruit d'une
> chasse d'eau.

C'est un peu la même chose,
Trop de champagne, trop de chocolat, conduit vers trop de chasse d'eau.

Les faits se discutent mais les opinions ne se discutent pas
les opinions je les entends, les explications je les attends.

"Michel Troisgros et Eric Poitevin ont dans l’idée de faire un livre, mais les traditionnelles images des bouquins de cuisine ne les enthousiasment pas. C’est alors qu’Eric Poitevin a une idée saugrenue, en apparence du moins. Retourner le gant, c’est-à-dire saisir les assiettes au sortir de table, dégustées, saucées, vidées… juste avant la plonge."

On s'en doutait, c'est une commande luxueuse : photographe reconnu + chef étoilé + deux ans de prod + pas mal d'argent + éditeur de haut vol = collection d'assiettes sales photographiées à la manière d'un minimalisme sériel boum-boum-boum le plus éculé.
Une info tout de même : les clients ne bouffent pas les coquilles et les os, par conséquent c'est bien de la publicité déguisée, mais en quoi exactement ? En art ?



Modifié 2 fois. Dernière modification le 17/10/20 21:51 par Zoran.

Zoran écrivait:
> On s'en doutait, c'est une commande luxueuse :
Oui

> photographe reconnu
Michel-Ange

>+ chef étoilé
Le pape

>+ deux ans de prod
un peu plus

>+ pas mal d'argent
une petite fortune

>+ éditeur de haut vol =
la chapelle sixtine

> collection d'assiettes sales photographiées à la
> manière d'un minimalisme sériel boum-boum-boum

On peut photographier des légumes, des canettes écrasées : bien
des assiettes sales : pas bien

> le plus éculé.
Ça, c"est une assertion

Et alors ?

Chacun son business !


Le livre trône sur la réception au moment où le client règle l'addition;

Le chef est fier de dédicacer une exemplaire qui lui revient à 20 €; cadeau Royal pour les VIP et Super VIP

Plus c'est VIP plus ce doit être conceptuel, à la mesure de ce que seul peuvent comprendre les élites de notre temps.

Le livre va rejoindre la boîte à gants de la Porche Cayenne, confiné entre Klenex, Holywood chewing gum et une boîte de Durex.

Pour finir, après être résuccité d'un car wash, il écoulera des jours heureux, à moitié ouvert sur sa dédidace dans la bibliothèque empire de l'heureux client.

Tout le monde s'en fout des photos, celui qui les a faites, celui qui les commandite, celui qui en est l'heureux acquéreur; Personne n'en voudrait pour remplacer le calendrier Pirelli des chiottes; aucune importance.

Jaloux Zoran ?

Moi pas, je salue l'idée gag, l'équipe s'est goinfrée de turbot poché chez les Trois Gros; tout le monde est content sauf .........

C'est pas plus con que le journal municipal ou que la luxueuse revue glacée de la région, ou quelques pontifiantes missions de la DATAR qui ont nourri quelques coquins aux frais de ma pomme.


.



Modifié 4 fois. Dernière modification le 17/10/20 23:14 par Pierre L.

Andge écrivait:
-------------------------------------------------------

> On peut photographier des légumes, des canettes
> écrasées : bien
> des assiettes sales : pas bien

Non il n'y a pas de règle, ce n'est pas une question de prédisposition de sujet, on ne juge que sur un résultat.

> > le plus éculé.
> Ça, c"est une assertion

C'est surtout un constat en France depuis la fin des années 90. La répétition devient aliénante... surtout pour le lecteur qui ne se laisse plus prendre avec la même ficelle archi usée.

D’aucuns font fortune en faisant les poubelles des célébrités et en revendant les mégots, canettes ou serviettes périodiques qu’ils en ont extraits. Ce livre propose-t-il au moins de voir les assiettes de Patrick Bruel, Guillaume Musso, Amanda Lear ou autres grandes gloires françaises ?
PS. Éditions Macula, ça fait tache...

Charles



Modifié 1 fois. Dernière modification le 18/10/20 10:09 par CPB.

Je ne vois guère l'utilité de discuter de ce genre de détritus puisque tout le monde est à peu près d'accord.

bellegarde écrivait:
-------------------------------------------------------
> Je ne vois guère l'utilité de discuter de ce
> genre de détritus puisque tout le monde est à
> peu près d'accord.


:-)

CPB écrivait:
-------------------------------------------------------

PS. Éditions Macula, ça fait tache...

:-))

C’est cohérent mine de rien.
A rapprocher des éditions Cacaboudin pour les petits.

.

¿Qui ici aurait refusé une commande de ce genre?

Gabriel
gabrielramon.com

Gabriel écrivait:
-------------------------------------------------------
> ¿Qui ici aurait refusé une commande de ce genre?


Est-ce vraiment la question ?
Pourquoi vouloir mettre le spectateur à la place de l'artiste, ou le lecteur à la place de l'auteur ?

Gabriel écrivait:
-------------------------------------------------------
> ¿Qui ici aurait refusé une commande de ce genre?


Excellente remarque, on a tous nos ménages...

Ça le rappelle les photos sur les poubelles des stars qu'on avait eu il y a quelques temps...

=====================================================================
Anything more than 500 yds from the car just isn't photogenic. - Brett Weston

Quelques images et vidéo : [www.facebook.com]

"Est-ce vraiment la question?"
On peut préferrer questionner á émettre une opinion. (Sur ce forum nous sommes censés ne pas être seulement spectateurs).

Gabriel
gabrielramon.com

Gabriel écrivait:
-------------------------------------------------------
> Sur ce forum nous sommes censés ne pas
> être seulement spectateurs.

Doit-on par conséquent se mettre en concurrence (ou se mesurer) avec tous les projets qui sortent ? Parce que logiquement le talent, le savoir faire, la nécessité vont se substituer au jugement esthétique.
Autrement dit : parce qu'on est photographe, notre jugement esthétique n'aurait aucune autonomie. Je vous souhaite bon courage avec ça, parce que la vie doit être vraiment douloureuse ;-)

Pour ma part je me contente de regarder ce qui est proposé, de le comparer aux travaux qui ont un rapport ou qui reprennent le dispositif, par exemple je me demande comment Irving Penn ce serait emparé de cette commande, lui qui a photographié des assiettes après le repas en studio en plaçant la chambre à l'aplomb de l'assiette : Fish Bones on Plate.
Penn est un cas intéressant : il savait produire des images qui ne faisaient plus sentir le labeur de l'obligation de la commande commerciale, exactement ce qu'un lecteur pourrait chercher dans un beau livre vendu 45 euros, publié chez un éditeur estimable, mais qui pour une pub est un peu cher.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 18/10/20 15:05 par Zoran.

Zoran vous êtes un maître dans l'art de détourner les sujets.
Bonne fin de week end.

Gabriel
gabrielramon.com

Zoran écrivait:
-------------------------------------------------------
> Gabriel écrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
> > ¿Qui ici aurait refusé une commande de ce genre?
>
>
> Est-ce vraiment la question ?
> Pourquoi vouloir mettre le spectateur à la place de l'artiste, ou le lecteur à la place de
> l'auteur ?

- Est-il vrai que vous autres jésuites répondez toujours à une question par une autre question ?
- Qui vous a dit ça ?

Charles

Je me souviens d'une BD dans l'Écho des Savanes de mon adolescence où le personnage invitait sa conquête au resto, resto dont le menu ne présentait pas des photos de plats mais du résultat escomptable au fond la cuvette.

——————————————————————————————————
.: jeanbaPhoto ::: jeanbaBlog :.

Je trouve ça bon et j'ai aussi mangé là-bas.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 21/10/20 00:33 par Raphaël Schott.

Les puissants du pays seront moins contestées le jour où ils auront repris le chemin abandonné de la beauté.
Cela va de cet exemple à la construction des zones minables qui ont défiguré l'abord des villes, à la destruction lente des paysages et des sites, à l'idée folle de la constitution dans le pays d'un art pseudo-révolutionnaire subventionné. "Je me fous de tout" dit le puissant, provocant amertume, révolte et sourde rage. Au lieu qu'il devrait donner silencieusement l'image de la maîtrise modeste et de la vertu.

En révolte, citoyens, faisons du beau et de la qualité partout. ;-)

à la suite du message d'Henri et pour bien commencer la semaine,

"la beauté nous rend meilleurs"
[www.artduvivant.org]

henri peyre écrivait:
-------------------------------------------------------
> Les puissants du pays seront moins contestées le
> jour où ils auront repris le chemin abandonné de
> la beauté.
> Cela va de cet exemple à la construction des
> zones minables qui ont défiguré l'abord des
> villes, à la destruction lente des paysages et
> des sites, à l'idée folle de la constitution
> dans le pays d'un art pseudo-révolutionnaire
> subventionné. "Je me fous de tout" dit le
> puissant, provocant amertume, révolte et sourde
> rage. Au lieu qu'il devrait donner silencieusement
> l'image de la maîtrise modeste et de la vertu.

Oui forcément c'est sinistre.
Mais ce qui me frappe le plus c'est que les artistes français suiveurs des Becher n'ont pas compris l'usage de la photographie qui a été faite par leur élèves exposés à la Mep au début des années 90 (très difficile au passage de retrouver la date de l'exposition).
L'Allemagne des années 70 n'est pas la France d'aujourd'hui. Je me souviens qu'à cette époque on pouvait lister les choses qu'il était autorisé de faire, la RFA était une société verrouillée, une démocratie entravée par le passé nazi, un pays coupé en deux par un mur, un peuple écartelé mis littéralement en pièce par le politique.
Thomas Ruff et ses portraits vidés de toute psychologie exprimait parfaitement l'idée de ce monde normalisé que tu retrouves aux abords de nos villes : impersonnel, interchangeable et neutre, sans grâce ni beauté.
La série de Poitevin exprime bien son incompréhension de ce que les modèles de Ruff montraient avec force : l'idée d'une normalisation politique si puissante qu'elle avait le pouvoir d'aliéner les individus a un point que les vivants (de France) ne connaissent pas. Alors transposer les dispositifs de productions d'images de la RFA des années 70 aux assiettes de Trois Gros n'est rien d'autre que la gangue morte d'un maniérisme débile.




> En révolte, citoyens, faisons du beau et de la
> qualité partout. ;-)



Modifié 1 fois. Dernière modification le 26/10/20 19:33 par Zoran.

Zoran écrivait:
-------------------------------------------------------
> henri peyre écrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
> > Les puissants du pays seront moins contestées
> le
> > jour où ils auront repris le chemin abandonné
> de
> > la beauté.
> > Cela va de cet exemple à la construction des
> > zones minables qui ont défiguré l'abord des
> > villes, à la destruction lente des paysages et
> > des sites, à l'idée folle de la constitution
> > dans le pays d'un art pseudo-révolutionnaire
> > subventionné. "Je me fous de tout" dit le
> > puissant, provocant amertume, révolte et
> sourde
> > rage. Au lieu qu'il devrait donner
> silencieusement
> > l'image de la maîtrise modeste et de la vertu.
>
> Oui forcément c'est sinistre.
> Mais ce qui me frappe le plus c'est que les
> artistes français suiveurs des Becher n'ont pas
> compris l'usage de la photographie qui a été
> faite par leur élèves exposés à la Mep au
> début des années 90 (très difficile au passage
> de retrouver la date de l'exposition).
> L'Allemagne des années 70 n'est pas la France
> d'aujourd'hui. Je me souviens qu'à cette époque
> on pouvait lister les choses qu'il était
> autorisé de faire, la RFA était une société
> verrouillée, une démocratie entravée par le
> passé nazi, un pays coupé en deux par un mur, un
> peuple écartelé mis littéralement en pièce par
> le politique.
> Thomas Ruff et ses portraits vidés de toute
> psychologie exprimait parfaitement l'idée de ce
> monde normalisé que tu retrouves aux abords de
> nos villes : impersonnel, interchangeable et
> neutre, sans grâce ni beauté.
> La série de Poitevin exprime bien son
> incompréhension de ce que les modèles de Ruff
> montraient avec force : l'idée d'une
> normalisation politique si puissante qu'elle avait
> le pouvoir d'aliéner les individus a un point que
> les vivants (de France) ne connaissent pas. Alors
> transposer les dispositifs de productions d'images
> de la RFA des années 70 aux assiettes de Trois
> Gros n'est rien d'autre que la gangue morte d'un
> maniérisme débile.

Belles descriptions terriblement réalistes ...

> > En révolte, citoyens, faisons du beau et de la
> > qualité partout. ;-)

Faire du beau, oui, c'est un beau projet, du beau partout, mais le montrer sera une autre affaire ...