Le Grand Format au cinéma : Ida
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Le Grand Format au cinéma : Ida

Envoyé par Oksenh 
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
dimanche 4 mai 2014 01:06:27
Si l’histoire traitée est forte, elle n’est pas servie par le film qui lui, reste « léger », beaucoup trop. L’homme au fond de son trou – par deux reprises, au cas où le spectateur se serait endormi –, me laisse de marbre tellement la ficelle est grosse. Le père mourant, à l’hôpital : impossible d’y croire un seul instant. La camera à l’épaule de la dernière scène me donne l’impression d’une fin bâclée. Tout semble artificiel, non vécu, alors que, comme vous le faites très bien remarqué, le sujet est grave.
Sans que cela soit comparable, les plans du reportage diffusé sur arte en février dernier, Métamorphoses (sur l’Oural nucléaire), sont moins impressionnants mais beaucoup plus forts, parce que justes (et pour cause, pourriez-vous me dire). La valeur esthétique des plans de Ida passent malheureusement avant le scénario. « Hélas, trois fois hélas ».
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
dimanche 4 mai 2014 10:31:50
La scène de l'exhumation m'a impressionné parce que le trou devient un espace abstrait aux bords trop réguliers pour avoir été creusé à la hâte, on ne voit plus que l'homme seul et rien d'autre, rien des corps, pas de trace de la morbidité à laquelle on devrait s'attendre, juste un claquement sonore qu'on imagine être celui d'ossements. L'histoire nous dit qu'il s'agit d'une exhumation, mais l'image nous montre autre chose, ce type de situation au cinéma m'intéresse beaucoup, et comme chez Pedro Costa dans le magnifique "Ossos" le réalisme contredit le vraisemblable, pour ma part je ne trouve pas si évident de réussir cela. Mais c'est peut être ce qui vous gêne et qui vous empêche d'y "croire" justement, après tout on ne cherche pas tous la même chose au cinéma ou ailleurs ...



Modifié 1 fois. Dernière modification le 04/05/14 10:32 par Zoran.
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
dimanche 4 mai 2014 11:29:52
Pour L.: Vu cette semaine un reportage filmé sur un village abandonné près de Fukushima. La charge émotionnelle de ce film est extrêmement forte; sa valeur esthétique tout aussi élevée.
C'est filmé par un drône…
( Ce reportage m'a rappelé la séquence finale de "Silent running", quand dans un vaisseau spatial abandonné pour inutile par les humains un robot humanoïde arrose avec amour les dernières plantes de notre terre.)

Gabriel
gabrielramon.com
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
dimanche 4 mai 2014 13:55:25
Zoran écrivait:
-------------------------------------------------------

> J'ai cité Ozu pour le format qui est très inhabituel...<

Vous évoquez le format 1.37 qui fut le standard du cinéma pendant quelques décennies ????
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
dimanche 4 mai 2014 14:00:00
Marc42 écrivait:
-------------------------------------------------------

> Vous évoquez le format 1.37 qui fut le standard
> du cinéma pendant quelques décennies ????

et qui a aujourd'hui totalement disparu. (!!!!)
;-)



Modifié 2 fois. Dernière modification le 04/05/14 14:01 par Zoran.
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
mardi 6 mai 2014 23:08:42
« La scène de l'exhumation […] rien des corps, pas de trace de la morbidité à laquelle on devrait s'attendre […] »

Eh bien si justement, cette pseudo boîte crânienne que la tante enroule dans une couverture, est grossière. Un suggéré aurait été bienvenu. Je me serais bien passé également de la scène crue de l’inhumation au cimetière juif envahi par la végétation. L’évocation aurait largement suffit, le lecteur aurait compris : « le réalisme contredit le vraisemblable ».
Si certains plans sont beaux, d’autres sont trop esthétisants à mon goût et je n’ai pas ressenti dans ce film ce qui a été décrit plus haut. Zoran, je livre ici ma propre lecture sans vouloir offenser quiconque, juste pour l’échange.


Merci Gabriel pour ce pointeur Fukushima. La catastrophe nippone m’a beaucoup émue, des parents d’amis y ont perdu la vie alors que ma fille naissait.
Place du film N&B au XXIe siècle
mercredi 7 mai 2014 09:28:15
Cette discussion passionnante à propos du film Ida pose la question suivante aux cinéphiles :

Y a-t-il une place aujourd'hui pour des films en noir et blanc
- qui ne traitent pas des drames du passé (Ida, la liste de Schindler) ;
- qui, sans être sombres, visent par le choix délibéré du noir et blanc à replacer l'action dans une époque passée ;
- qui ne soient pas désespérants comme certains sombres Bergman des années 1960
(ah ! Le Silence ... ; lorsque je vis Cris & Chuchotements, quelle déception : d'abord il y avait de vilaines couleurs à la place du N&B éclairé par Sven Nyqvist ; et puis --horresco referens-- c'était doublé, on n'entendait plus directement
les voix de velours incompréhensibles des actrices suédoises parlant leur langue ...)

Il y a bien Manhattan de Woody Allen en N&B qui n'est pas franchement sombre ...
(je crois que je m'étais copieusement ennuyé à voir Manhattan ; et même quand W.A. se veut sérieux, y'a rien faire, chassez le naturel, il revient au galop, il ne peut pas échapper à au moins un intermède comique ... n'est pas Bergman qui veut ;-))

... donc Manhattan en N&B film très contemporain .. mais ce film fut réalisé au siècle passé ;-)

Je suis certain que dans la minute après que j'aie envoyé ce message, nos lecteurs cinéphiles vont me bombarder d'exemples pour me dire que je me trompe lourdement, et qu'aujourd'hui on tourne toujours des films marrants en N&B comme Les vacances de M. Hulot ou Le cave se rebiffe ;-);-)

E.B.
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
mercredi 7 mai 2014 09:30:56
Down by law de J. Jarmusch répond aux critères quoi qu'il ne replace pas l'action dans le passé ce qui à mon avis est une qualité supplémentaire, mais c'est très rare, Jarmusch s'est amplement expliqué sur ses difficultés de financer un film N & B. J'aime beaucoup Dead Man, qui est pour moi un chef d'œuvre, mais c'est assez sombre comme comédie ;)



Modifié 2 fois. Dernière modification le 07/05/14 09:37 par Zoran.
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
mercredi 7 mai 2014 09:34:57
Merci, Zoran, de cette réponse rapide !
Comme disent les mathématiciens : l'ensemble est non vide ;-)

E.B.
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
mercredi 7 mai 2014 09:45:41
The Barber des frères Cohen, superbe photographie et humour très noir.
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
mercredi 7 mai 2014 12:58:05
Plus récent Nebraska, en 2013 , bon film sans plus, remarquable par la durée de ses plans, ça change des montages stroboscopiques de type Gatsby (Navet Majuscule).
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
mercredi 7 mai 2014 18:42:37
Une liste de films en n & b "modernes" : ici
Une liste de films en n & b "modernes"
mercredi 7 mai 2014 19:27:04
Re: Une liste de films en n & b "modernes"
mercredi 7 mai 2014 19:49:24
Dans la liste, il n'y a pas Snake of june,film japonnais de shinya Tsukamoto (de 2002) .Film difficile d'approche peut-être, mais très beau. Pour ceux qui aiment le cinéma japonnais.

Isabelle



Modifié 2 fois. Dernière modification le 07/05/14 20:19 par Isabelle F..
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
mercredi 7 mai 2014 21:38:50
Petite liste non exhaustive depuis “Manhattan” jusqu'en 1998 avec les noms des chefs op. :

1979 Manhattan (G. Willis)

1980 Raging Bull (M. Chapman)
Elephant Man (F. Francis)
Les anges de fer (W. Lassaly)
Stardust Memories (G. Willis)

1981 L’Etat des choses (H. Alekan)
Le secret de Veronika Voss (X. Schwarzenberger)
Regards et sourires (C. Menges)

1982 Vivement Dimanche (N. Almendros)
Les cadavres ne portent pas de costard (M. Chapman)
Le dernier combat (C. Varini)
Journal intime (M. Jancso Jr)

1983 Zelig (G. Willis)
Rusty James (S. Burum)
La matiouette (P. Marti)
Princesse (Lajos Koltai)

1984 Broadway Danny Rose (G. Willis)
Stranger Than Paradise (DiCillo)
A Strange Love Affair (H. Alekan)
Zwei Bilder (M. Schäfer)
Last Night at the Alamo (B. Huberman)

1985 Down by Law (R. Müller)
Boy Meets Girl (J. Y. Escoffier)
Vaudeville (G. Simon) (n&b Ilford)
Les trottoirs de Saturne (R. Aronovich)
Accord parfait (L. Leymonie)

1986 Les ailes du désir (+ couleur) (H. Alekan)
Une flamme dans mon coeur (A. de Almeida)
Noir & Blanc (A. Lasfargues...)
Welcome in Vienna (G. Roll)
Je hais les acteurs (M. Cenet)

1987 Nola Darling n’en fait qu’à sa tête (E. Dickerson) (n&b et couleurs)
Papillons (M. Kukula)
Hamlet Goes Business (T. Salminen)

1988 La salle de bain (J. C. Larrieu)
Le sang (M. Schäfer)
Este tempo (E. Roque)

1989 Pluie noire (T. Kawamata)
Les baisers de secours (J. Loiseleux)
Bouge pas, meure, réssucite (V. Bryliakov)

1990 Lune froide (J. J. Bouhon)
Le trésor des îles chiennes (D. Khondji)
Rez de chaussée (V. Pankov)
Le garde du corps (G. Nilsson)

1991 Europa (H. Bendsten)
Korczak (R. Müller)
Ombres et brouillard (C. di Palma)
Kafka (W. Lloyd)
Rahu Tänav / La rue de la paix (Ago Ruus) (film estonien)
Bratan (le frère) (Gheorgy Dzalaev)
Le petit voleur d’Ulan-Bator (Nansalmaagin Uranchimeg) (DP : Shigshid Binder)

1992 La naissance de l’amour (Ph. Garrel) (DP : R. Coutard)
Meurtres d’enfants (T. Sas)
C’est arrivé près de chez vous (A. Bonzel)

1993 La liste de Schindler (J. Kaminski)
Moi, Ivan; Toi, Abraham (J. M. Fabre)
En compagnie d’Antonin Arthaud (F. Catonné)

1994 Tiens ton foulard, Tatiana (T. Salminen)
Clerks, les employés modèles (David Klein)

1995 La haine (P. Aïm)
Ed Wood (S. Czapsky)
Dead Man (film de K. Branagh)
In the Bleak Midwinter (R. Lanser)

1997 La leçon de Tango (Sally Potter) (R. Müller)

1998 La fille sur le pont (P. Leconte) (J. M. Dreujou)

Plus près de nous, il faut citer les films du hongrois Bela Tarr comme “L'homme de Londres” en 2007 et “Le cheval du Turin” en 2011, entre autres...
Sans oublier “Blancanieves” de Pablo Berger en 2012.

Encore faudrait-il préciser de quel “n&b” s'agit-il, certains films ayant été tournés sur négative couleur et tirés sur positive n&b (parfois même une positive son pour accroître le contraste).
Et plus récemment, nous sommes passés au n&b numérique !



Modifié 1 fois. Dernière modification le 07/05/14 21:49 par Marc42.
Re: Une liste de films en n & b "modernes"
mercredi 7 mai 2014 21:45:58
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
mercredi 7 mai 2014 22:59:17
Zoran, tous les films que vous citez, notamment le travail de Jarmusch, sont largement au-dessus de Ida et j’y adhère pleinement.
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
jeudi 8 mai 2014 01:11:20
L. écrivait:
-------------------------------------------------------
> Zoran, tous les films que vous citez, notamment le
> travail de Jarmusch, sont largement au-dessus de
> Ida et j’y adhère pleinement.


J'ai traîné ma famille voir Ida (une adulte et deux ados), ils ont été plus que mitigés, alors ... :)
Dead Man a été un échec commercial énorme : il a rapporté un neuvième de ce qu'il a coûté, on a vraiment failli le louper. J'ai revu Down by law ces jours ci, et la photographie de Robby Müller est à tomber, c'est Wenders qui après avoir vu Stranger than paradise à donné le des bobines n & b pour que Down by law se fasse. On n'imagine pas à quel point il est miraculeux que ces films existent. C'est pourquoi Jarmusch pour Down by law n'a fait q'une ou deux prises par plan avec une seule camera.
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
jeudi 8 mai 2014 01:18:11
Marc42 écrivait:
-------------------------------------------------------
> Petite liste non exhaustive depuis “Manhattan”
> jusqu'en 1998 avec les noms des chefs op. :
>
> 1979 Manhattan (G. Willis)
>
> 1980 Raging Bull (M. Chapman)
> Elephant Man (F. Francis)
> Les anges de fer (W. Lassaly)
> Stardust Memories (G. Willis)
>
> 1981 L’Etat des choses (H. Alekan)
> Le secret de Veronika Voss (X.
> Schwarzenberger)
> Regards et sourires (C. Menges)
>
> 1982 Vivement Dimanche (N. Almendros)
> Les cadavres ne portent pas de costard
> (M. Chapman)
> Le dernier combat (C. Varini)
> Journal intime (M. Jancso Jr)
>
> 1983 Zelig (G. Willis)
> Rusty James (S. Burum)
> La matiouette (P. Marti)
> Princesse (Lajos Koltai)
>
> 1984 Broadway Danny Rose (G. Willis)
> Stranger Than Paradise (DiCillo)
> A Strange Love Affair (H. Alekan)
> Zwei Bilder (M. Schäfer)
> Last Night at the Alamo (B. Huberman)
>
> 1985 Down by Law (R. Müller)
> Boy Meets Girl (J. Y. Escoffier)
> Vaudeville (G. Simon) (n&b Ilford)
> Les trottoirs de Saturne (R. Aronovich)
> Accord parfait (L. Leymonie)
>
> 1986 Les ailes du désir (+ couleur) (H. Alekan)
> Une flamme dans mon coeur (A. de
> Almeida)
> Noir & Blanc (A. Lasfargues...)
> Welcome in Vienna (G. Roll)
> Je hais les acteurs (M. Cenet)
>
> 1987 Nola Darling n’en fait qu’à sa tête (E.
> Dickerson) (n&b et couleurs)
> Papillons (M. Kukula)
> Hamlet Goes Business (T. Salminen)
>
> 1988 La salle de bain (J. C. Larrieu)
> Le sang (M. Schäfer)
> Este tempo (E. Roque)
>
> 1989 Pluie noire (T. Kawamata)
> Les baisers de secours (J. Loiseleux)
> Bouge pas, meure, réssucite (V.
> Bryliakov)
>
> 1990 Lune froide (J. J. Bouhon)
> Le trésor des îles chiennes (D.
> Khondji)
> Rez de chaussée (V. Pankov)
> Le garde du corps (G. Nilsson)
>
> 1991 Europa (H. Bendsten)
> Korczak (R. Müller)
> Ombres et brouillard (C. di Palma)
> Kafka (W. Lloyd)
> Rahu Tänav / La rue de la paix (Ago
> Ruus) (film estonien)
> Bratan (le frère) (Gheorgy Dzalaev)
> Le petit voleur d’Ulan-Bator (Nansalmaagin
> Uranchimeg) (DP : Shigshid Binder)
>
> 1992 La naissance de l’amour (Ph. Garrel) (DP :
> R. Coutard)
> Meurtres d’enfants (T. Sas)
> C’est arrivé près de chez vous (A. Bonzel)
>
> 1993 La liste de Schindler (J. Kaminski)
> Moi, Ivan; Toi, Abraham (J. M. Fabre)
> En compagnie d’Antonin Arthaud (F.
> Catonné)
>
> 1994 Tiens ton foulard, Tatiana (T. Salminen)
> Clerks, les employés modèles (David
> Klein)
>
> 1995 La haine (P. Aïm)
> Ed Wood (S. Czapsky)
> Dead Man (film de K. Branagh)
> In the Bleak Midwinter (R. Lanser)
>
> 1997 La leçon de Tango (Sally Potter) (R.
> Müller)
>
> 1998 La fille sur le pont (P. Leconte) (J. M.
> Dreujou)
>
> Plus près de nous, il faut citer les films du
> hongrois Bela Tarr comme “L'homme de Londres”
> en 2007 et “Le cheval du Turin” en 2011,
> entre autres...
> Sans oublier “Blancanieves” de Pablo Berger en
> 2012.
>
> Encore faudrait-il préciser de quel “n&b”
> s'agit-il, certains films ayant été tournés sur
> négative couleur et tirés sur positive n&b
> (parfois même une positive son pour accroître le
> contraste).
> Et plus récemment, nous sommes passés au n&b
> numérique !

Oui mais ils ne répondent pas tous aux critères d'Emmanuel, sinon il faudrait rajouter Nadja de Michael Almereyda ou Addiction d'Abel Ferrara ;)
Place du N&B au cinéma aujourd'hui
jeudi 8 mai 2014 09:41:15
Merci de vos réponses, je ne suis pas déçu de l'érudition cinéphile ici présente : je savoure.

Mais c'est vrai que si on se limite comme film N&B contemporain à ce qui est postérieur à l'an 2000 (pour ne pas relancer la vieille blague de savoir si le XXie siècle commence le premier janvier 2000 ou 2001, sachant qu'il n'y a pas eu d'an zéro), il ne reste plus beaucoup de films N&B contemporains.
Le fait qu'ils aient été tournés sur de la pellicule ou en vidéo de quelque nature que ce soit est devenu, à mes yeux, secondaire, c'est un autre débat. On ne va pas accumuler les gageures alors qu'il est si difficile de rentabiliser un fim N&B de nos jours.

Concernant l'évocation du Cave se rebiffe ou des Tontons fingueurs il semble raisonnable de penser que nous ne reverrons plus jamais ce genre de poilade franchouillarde populaire en noir et blac. Mais qui sait ?

Que les adolescents d'aujourd'hui aient un sentiment mitigé vis à vis de Ida serait à compléter par leur réaction face à un Bergman comme Persona !! Je pense que la réaction serait encore plus mitigée ...

Ah mais nous avons oublié Bollywood ! Une masse énorme de longs métrages jamais distribués en France !
Dans les archives du forum, on doit bien trouver une discussion où l'on évoque la pléthorique production cinématographique indienne ; dans l'ensemble de cette production, il serait intéressant, aujourd'hui, de voir s'il y a toujours du N&B, contemporain, sans aller chercher le Salon de musique ;-)

E.B.
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
jeudi 8 mai 2014 12:49:37
"Que les adolescents () face à un Bergman comme Persona !! Je pense que la réaction serait encore plus mitigée ..."

C'est garanti, il faut attendre un peu avant de leur montrer Persona, pourtant quel grand film, je l'ai vu à 20 ans en VHS une bonne dizaine de fois. La photo fait penser aux style de cadrages de Bill Brandt qui amplifie la dramaturgie sans que ce soit trop. Je me dis que même s'ils n'ont pas aimé le film, c'est quand même pas mal qu'ils voient que ça existe, et puis le temps et leurs souvenirs feront leur travail, ils en tireront peut être quelque chose. Cela dit ma fille me faisait remarquer qu'elle était la plus jeune dans la salle où la moyenne d'âge était plus du côté de la soixantaine ;-)

Oui la production de Bollywood reste pratiquement invisible, les choses changent mais très lentement, j'ai lu que pour la sélection de Cannes le comité à vu plus de 1800 films ! dont beaucoup sont produits hors occident, le festival à joué un rôle important de passeur du cinéma iranien par exemple, mais en couleur exclusivement ...



Modifié 3 fois. Dernière modification le 08/05/14 13:08 par Zoran.
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
jeudi 8 mai 2014 13:08:06
Zoran écrivait:
-------------------------------------------------------
> "Que les adolescents () face à un Bergman comme
> Persona !! Je pense que la réaction serait encore
> plus mitigée ..."
>
> C'est garanti, il faut attendre un peu avant de
> leur montrer Persona...

Tout dépend de qui et comment présente les films aux adolescents. Il faut un talent de “passeur”, rôle que l'Education Nationale joue bien peu depuis longtemps.
Il ne faut pas sous-estimer les adolescents, ils peuvent appréhender plus qu'on ne le croit.
Mais comme face à tout auditoire, on ne séduira ou convaincra jamais tout le monde à la fois.
Si le déclic se produit chez 2 ou 3, c'est déjà énorme.



Modifié 2 fois. Dernière modification le 08/05/14 13:10 par Marc42.
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
jeudi 8 mai 2014 13:20:32
Marc42 écrivait:
-------------------------------------------------------
> Zoran écrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
> > "Que les adolescents () face à un Bergman
> comme
> > Persona !! Je pense que la réaction serait
> encore
> > plus mitigée ..."
> >
> > C'est garanti, il faut attendre un peu avant de
> > leur montrer Persona...
>
> Tout dépend de qui et comment présente les films
> aux adolescents. Il faut un talent de
> “passeur”, rôle que l'Education Nationale
> joue bien peu depuis longtemps.
> Il ne faut pas sous-estimer les adolescents, ils
> peuvent appréhender plus qu'on ne le croit.
> Mais comme face à tout auditoire, on ne séduira
> ou convaincra jamais tout le monde à la fois.
> Si le déclic se produit chez 2 ou 3, c'est déjà
> énorme.


J'essaie de faire ce travail, mais mes résultats sont inégaux :), ils ont beaucoup aimé Les contes de la lune vague après la pluie de Mizoguchi, qui est une splendeur visuelle, victoire ;-) !
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
jeudi 8 mai 2014 14:05:33
Zoran écrivait:
----------------------------------------------------
........................Les contes de la lune vague après la pluie de Mizoguchi.......

Effectivement magnifique film, comme beaucoup de films de Mizoguchi

Isabelle
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
jeudi 8 mai 2014 18:36:36
Zoran,

Il ne faut pas désespérer ; j'avais emmené mes trois garçons voir Andrei Roublev de Tarkowski et ils s'étaient prodigieusement ennuyés. Bien des années plus tard, l'un d'eux, devenu cinéphile, me parla d'un film qui l'avait enchanté : c'était précisément celui qui l'avait tant barbé dix ans plus tôt !

François
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
jeudi 8 mai 2014 20:52:46
Pour mon expérience, je n’ai pas découvert Marcel Proust lorsque je l’ai lu pour la première fois à 16 ou 17 ans…
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
dimanche 11 mai 2014 22:11:52
Un film en n&b tout-à-fait contemporain : Frances Ha. Un film assez léger sur une trentenaire new yorkaise, rien d'exceptionnel mais ça se laisse regarder. Donc voici un exemple de comédie contemporaine en n&b

Pour revenir à Ida, je m'attendais à un film plutôt contemplatid, voire esthétisant, et en fait c'est plutôt un film austère, voire "rugueux" je trouve, proche de certains films de Bergman (par sa thématique notamment et par la place laissée aux personnages féminins) ou de Bresson

selsdargent.com , matériels et consommables argentiques
Re: Le Grand Format au cinéma : Ida
dimanche 11 mai 2014 22:30:34
Damien F écrivait:
-------------------------------------------------------
> Un film en n&b tout-à-fait contemporain : Frances
> Ha.

A titre d'information, ce film a été tourné en numérique avec un Canon 5D Mark II en 1080/24p ; Master DI 2K



Modifié 1 fois. Dernière modification le 11/05/14 22:41 par Marc42.
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