robert adams au jeu de paume

bonjour,
j'ai vu aujourd'hui l'expo de Robert Adams au Jeu de paume et je recommande d'y aller: ça faisait un moment que je n'avais pas été enchanté comme ça. Certaines vues sont absolument sublimes et la richesse des tonalités des tirages est parfois impressionnante.
julien

bonsoir,

j'ai vu l'expo de 2007, j'avais hâte de voir celle-ci et je suis d'accord avec vous. C'est super j'aime ce type de travail.
Il travail depuis longtemps sur son sujet. Pas de tapage, pas de grands formats retouchés à tout va, bref à l'opposé du monsieur qui a exposé à la MEP.
Bref j'ame le travail de Robert.

Alain Gillet

[www.alaingillet-auteurdimages.fr]

Bonjour,

Je suis allé au Jeu de Paume pour l'exposition de Robert ADAMS, superbe en effet, mais j'ai aussi découvert Mathieu PERNOT et là, c'est pour moi une vrai découverte !

Jean-Pierre RADO

J'ai eu du mal à passer de l'une à l'autre, donc je n'ai pu apprécier le travail de mathieu Pernot. "le Meilleur des mondes" m'a cependant rappelé le film de Chris marker "la Jetée".

Oui Pernot très bien très très bien. J'ai été très surpris étant plutôt N&B. Mais là quelle série, superbe jeme suis fait surprendre :-)

Alain Gillet

[www.alaingillet-auteurdimages.fr]

Je partage les avis sur Robert Adams et la qualité du travail , les idées et des tirages parfaits.

Je suis surpris des avis sur Pernot, ce travail aussi bien photographique que graphique m'a laissé de marbre.

Les immeubles qui s'écroulent ... BOF
Le montage sur les immeubles ... BOF

Seules les photos sur les hurleurs m'ont touchées par le thème et non par la réalisation.

JP

Bonjour,

Mathieu PERNOT, au JEU DE PAUME, c'est aussi les séries:

- Le Feu
- Les Migrants
et surtout la série Le camps pour les Bohémiens qui est une petite leçon d'histoire de France peu connue.

Et cela ne me laisse pas du tout de marbre.

Jean-Pierre

Bonjour,
De retour du Jeu de Paume, j ai apprécié l exposition de Robert Adams
De petites séries en noir et blanc , un style qui s 'en dégage où se conjugue peine et espoir.
Une intéressante composition en carré dans la série EDEN

Puis au rez de chaussée une tout autre exposition d'un photographe documentaire Mathieu Pernot.
Des séries d 'actualité : le monde carceral , implosion d immeubles dans les banlieues, hurleurs ,les migrants...
une volonté forte de parler en photographie de tous les exclus
Enfin , une très belle lumière de feu pour éclairer les visages des gitans .

Deux approches très différentes , une visite passionnante si vous êtes sur Paris.

Caro
www.carolinemichaud.com

Bonjour,

je suis ravi d'avoir lu le message de CARO, je suis d'accord ! Les deux expos sont superbes.

Alain Gillet

[www.alaingillet-auteurdimages.fr]

Il y longtemps que je n'avais plus vu de tirages de Robert Adams, j'étais également sorti enchanté et très ému de l'exposition. Je craignais un peu le monumental, pas du tout, c'est une belle rétrospective, bien construite. Clin d'oeil au passage, pour quelqu'un d'ici qui se reconnaîtra peut-être :-) (qui me disait à peu près qu'il ne trouvait pas grand chose à photographier dans les plaines de par chez ici), il y a un joli extrait d'un texte d'Adams* sur les plaines en exergue d'une des séries les plus anciennes exposées.

J'étais tellement dedans que j'ai failli oublier d'aller voir Pernot que j'aime bien, il aurait été dommage de le manquer. Il m'a semblé que les deux expos étaient finalement assez complémentaires.

Jimmy

* On a tendance à définir une plaine en termes d'absence : on regarde la carte pour voir jusqu'où il faut aller pour trouver quelque chose : des montagnes à l'ouest ou des villes à l'est. Après tout, qu'a-t-on à faire d'un champ de blé, d'un village perdu, du ciel ?

Dans ce paysage, le mystère est une certitude, et il est éloquent. Partout c'est le silence : le silence dans le grondement du tonnerre, dans le vent, dans le roucoulement des colombes et même dans le claquement d'une portière de pick-up. Si vous traversez une plaine, quittez l'autoroute, trouvez une petite route sur laquelle marcher, et écoutez.

Bonjour,
Je suis allé voir les expo au jeu de paume.
Pour Adams, j'ai aimé "le nouvel Ouest" ainsi que "les plaines" pour l'utilisation de la lumière crue du soleil. J'ai été touché par la série Ludlow.

Comme JP Rado et Alain Gillet, Mathieu Pernot restera la découverte de cette visite. J'ai le même avis que Jimmy sur les aspects peu connus que ce travail permet de ramener à notre mémoire.
J'ai également trouvé réussi le mariage entre photographie et autres matériaux. J'en profite pour signaler l'expo "photographie et dessin" à la galerie Immix.

Conclusion, comme cela se dit 'parfois' sur ce forum : il faut les deux.

Ludovic

J'ai trouvé que cette expo d'Adams était beaucoup plus convaincante que celle qui s'était tenue à la Fondation Cartier il y a quelques années et que j'avais trouvé très ennuyeuse. De beaux tirages, et une muséographie qui sert bien son discours, comme une conversation avec cette voix bien esseulée dans le chambardement des US en pleine croissance, mais doucement têtue.

Pernot, pour moi bof, la seule série intéressante ce sont ses hurleurs face aux murs des prisons, une belle idée. Quant aux Gitans, certes tout le monde n'est pas Koudelka, mais j'ai trouvé le résultat faible et convenu. Dommage.

+1 pour Admas et aussi Pernot, pas si mal à la réflexion, mais en effet il y a comme quelque chose de convenu. Je trouve que les portraits de gitans ne collent par rapport à la caravane en feu. Leurs regards sont vers le bas comme vers un feu de camp.... impression bizarre.

Ma découverte au jeu de paume c'est faite, quasiment comme à chaque fois, à librairie, ou j'ai pu consulter le petit livre "Limons" de Remi Guerrin. Super attachant ses contacts cyano, et bien je suis reparti avec...
(mais je cherche toujours si l'orange fluo de la couv à un sens ??!!??)

" ...Pernot, pas si mal à la réflexion, mais en effet il y a comme quelque chose de convenu"

On peut en convenir, toute l'expo au Jeu de Paume de Mathieu PERNOT n'a pas le même impact et de loin mais la série Le camps pour les bohémiens a un sens que je relie aux déclarations récentes au plus haut niveau de l'état Français::

«C'est illusoire de penser qu'on réglera le problème des populations ROMS à travers uniquement l'insertion»

Ce qui m'a touché, c'est son travail d'historien au travers des découvertes faites dans les archives des portraits de femmes, d’homme et d’enfants internés par le régime de Vichy dans un camp pour nomades près d’Arles. Partant d’affiches sur les « gens du voyage » utilisées par les autorités françaises jusqu’en 1965 (les carnets anthropométriques pour les tsiganes ont été supprimés en 1969).

Le photographe a tenté de retrouver les survivants. Il les a photographiés pour redonner toute leur dignité à ces personnes marquées par la vieillesse et l’adversité.

On pourra se référer aux liens consacrés au Camps de Saliers ici et là également.

Jean-Pierre RADO

Il y a des choses visuellement peut-être un peu inégales dans l'exposition de Pernot, ça n'enlève rien à l'intérêt de l'ensemble. Sur la partie peut-être la plus classique, les portraits de gens maintenant âgés accompagnés d'extraits sonores parlant du voyage, du passage dans les camps français, avec au mur le chemin dessiné de l'errance sur papier millimétré, je suis complètement avec Jean-Pierre. Sans pathos, sans sentimentalisme, on retrouve des hommes et des femmes derrière l'abstraction terrifiante et les lieux communs qui règnent ces temps-ci. Photos qui se lient bien avec les autres, celles du feu.

On se dit parfois que certaines photos sont faciles de prime abord. Et puis non. Les photos de sacs de couchage (je n'ose même pas dire "de gens, de migrants dans leurs sacs de couchage") sont difficiles, comme le sont celles des hurleurs ou celles des cours de promenade grillagées. On est tout le temps dans la nuance avec Pernot. C'est une exposition qui laisse des traces.

Merci pour les liens sur Saliers.

Jimmy

Pour revenir à quelque chose de plus esthétique et rassurant, à propos de bouquins à la librairie du jeu de Paume, il y a une bricole (à 200 € tout de même et qui n'apportera rien à l'oeuvre d'Adams :-)), un portfolio de quatre photographies imprimées dont j'ai complètement oublié le titre aujourd'hui, "Four quelque chose", accompagnées de quatre poèmes somptueusement imprimés en typographie au plomb. Je n'ai pas 200 € à mettre là-dedans bien sûr, mais bon dieu que c'est joli :-) !

Jimmy

Retrouvé : "Four broadsides".



Modifié 1 fois. Dernière modification le 13/04/14 12:03 par Jimmy Péguet.

Je passerai sur Mathieu Pernot, dont je n'ai pas trop aimé l'aspect trop rigide

En ce qui concerne l'expo de Robert Adams, j'ai trouvé les tirages abominablement mauvais : par ici des hautes lmières crémas, par là des ombres bouchés, ailleurs des tirages totalement grisouilles

Par ailleurs, le choix d'exposer par séries, et parfois de manière un peu trop exhaustive (par exemple 5 photos de rivages pratiquement identiques côte à côte) déservait le trail du photographe, si bien que l'on saisit bien mieux la cohérence et la force de sa démarche en feuilletant une monographie qu'en parcourant les allées de l'expo.

selsdargent.com , matériels et consommables argentiques

Vu aujourd'hui l'expo Robert Adams: je ne parlerai pas de cette approche pudique du monde, j'ai beaucoup apprécié. Les tirages sont justes, c'est á dire en accord avec le propos; en photographie le blanc n'est pas porteur, c'est dommage, il est si facile de dramatiser une photographie. Les séries sont justes aussi mais demandent une observation attentive car rien n'est gratuit dans leur contenu. Il est vrai que c'est une expo difficile et épuisante á voir et que le livre est son support privilégié.
Pour moi une grande découverte et une émotion profonde, j'en suis ressorti assez bouleversé. Aux antipodes du néfaste St Ansel .
Impossible ensuite de voir Mathieu Pernot, c'eut été trop. Dommage peut être...

Gabriel
gabrielramon.com

du néfaste St Ansel.

Bonjour Gabriel et merci de ce compte-rendu de visite qui donne envie d'aller la voir !
Je serais curieux de connaître ce côté néfaste de Saint Ansel ; à supposer que ce ne soit qu'un côté, c'est peut-être tout Saint Ansel qui est néfaste ;-)

E.B.

Vu aussi. Robert Adams : bien, Pernot bien aussi ;-), sans plus.
L'accrochage d'Adams m'a semblé un peu bas, il faut se pencher tout le temps sur des tirages petits. Le livre me semble plus juste pour montrer son travail.
J'aime bien ses séries des années 60, moins les photos avec les personnages en gros plans avec lesquels il n'y a pas d'interaction, pas très à l'aise il ne fait que passer, nous aussi ;).
Pernot, je le vois comme faisant du reportage artistique, sa préoccupation première semble être de nous parler du monde, ses séries reposent sur des sujets sociaux solides à partir desquels il construit des formes qui relèvent plus ou moins de l'art, ça ne marche pas à tous les coups.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 16/05/14 15:08 par Zoran.

Accrochage un peu bas, accrochage un peu bas, c'est vite dit :-)

Cette exposition est un peu organisée comme une suite de livres, chacun étant résumé en une dizaine de photos. Je crois aussi que c'est par le livre qu'on entre le mieux dans les photographies d'Adams, y compris par les plus humbles et les plus discrets, ceux qui sont venus sur le tard. Mais je suis aussi passé plus rapidement sur les personnages.

Je ne suis pas du tout d'accord avec Damien sur les tirages. Certains m'ont laissé pantois tant ils m'ont semblé parfaits sans chercher à être spectaculaires (certaines photos de Los Angeles spring par exemple), parfois presque douloureux à regarder tant la présence du monde est forte, tant ce monde semble fragile, tant la lumière vibre. La grande majorité sont des tirages très discrets, tout en gris, ce qui ne veut pas dire sans contraste, ils sont tirés sans les noirs riches et profonds et les lumières détaillées qu'affectionnent les amateurs de beaux tirages. Il me semble que cela dit d'abord qu'il faut être très attentif, ne pas se laisser distraire.

Ce qui en reste et qui est bouleversant, c'est la manière de regarder ce monde avec amour et curiosité, avec toujours en tête l'histoire, c'est la façon d'être attentif aux vagues, aux arbres, au jardin, de ne pas faiblir un instant et de montrer jusqu'au bout de sa vie les blessures irréversibles des coupes à blanc et les dégâts causés par la cupidité et la recherche du profit, mais aussi de montrer sans cesse à côté toute la beauté de ce monde. J'aime infiniment les photographies tardives de rivages. C'est une belle vie que celle d'Adams. Encore une fois, je suis sorti profondément ému de l'exposition.

J'ai acheté deux des livres parus récemment, différents des grands livres classiques, où se côtoient des photographies d'époques et d'endroits différents. Je craignais un peu que ce ne soit comme trop souvent au moment du crépuscule des grands photographes que des resucées à des fins commerciales de choses déjà vues. Non, j'aime bien. Ce sont des livres plus apaisés, construit par un homme âgé mais qui ne renonce pas.

Jimmy

mais bon sang, ne pas aimer les tirages de Robert Adams ne veut pas dire que l'on soit un gros blai... hmm... je veux dire que l'on apprécie les tirages n&b spectaculaires façon Genesis

mais les blancs un peu trop blancs dans les coins, les zones d'ombre un peu bouchés, sans être tout-à-fait noirs, etc. ça me gêne, ça perturbe ma lecture de l'image et ce que j'aurais aimé pour ces photos, ce sont des tirages discrets justement, qui se font oubler, qui se fondent avec l'image

Mmmm, est-il suggéré quelque part que tu es un gros blaireau ? Non. Je disais que l'amateur de noir et blanc - j'en fais partie - aime bien souvent des tirages assez riches, des noirs et des blancs avec du détail, et que cela prend parfois le pas sur le fond. Rien d'autre.

Jimmy

non, mais bien pire encore, d'aimer les tirages n&b spectaculaires !

Mauvaise lecture de mes propos. C'est pas grave :-)

Jimmy

Belle critique de Jimmy.
Mon mètre soixante huit a apprécié la hauteur d'accrochage.
@ Emmanuel: ne faites pas attention á tout ce que j'écris, j'ai mes petites haines, comme tout le monde...

Gabriel
gabrielramon.com

Jimmy Péguet écrivait:
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> accrochage un peu bas, c'est vite dit :-)

Tu veux dire que c'est un peu "court" ?
;-)

Juste que je n'ai pas eu à baisser les yeux :-)

Jimmy Péguet écrivait:
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> Juste que je n'ai pas eu à baisser les yeux :-)


Ah ... :)
Sinon, j'ai trouvé les tirages très bien aussi :-)