8e étage - Un film de Raymond Depardon (Palmeraie et désert, 2014)

Le nouveau film de Raymond Depardon : ici

C'est un dispositif qui fonctinne très bien chez Alain Cavalier (Vies), là c'est un peu "flou". Je trouve que seuls Kitano et Alberola (quelle présence !) sont biens, on sent qu'ils ont compris le truc. Sinon le cadre n'est pas terrible-terrible, les corps apparaissent de façon incertaine.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 01/10/14 19:12 par Zoran.

Zoran écrivait:
-------------------------------------------------------


Sinon le cadre n'est pas terrible-terrible...


C'est une cage. Avec des barreaux, comme un parc à bébé dans lequel on a mis des artistes de talent en barboteuse. Ils font de la peine.
Sont en garde à vue. A la torture.

Attendent un verdict, une punition. L'espèrent clémente.


.

Par rapport à la réussite sans réserve de ses portraits dans "la vie moderne", je pense surtout à Daniel sur son tracteur, portrait hurlant de vérité et d'authenticité, un personnage vrai dans son décor de vie, juché sur son outil de travail, RD nous présente ici des portraits fabriqués de toutes pièces.
On a choisi un décor(?), on y a planté des personnages. Ont-ils été mis en scène ou se sont-ils mis en scène tout seuls, on n'en sait rien.
Et ce n'est pas la seule interrogation qu'on peut lire sur leurs visages ni celle qu'on peut se poser sur ce travail.
Il ne laisse pas indifférent, c'est toujours ça.


.

ça sent la commande à plein nez torchée à toute vitesse, quand par ailleurs il soigne son travail perso. Ce n'est pas un artiste "contemporain", mais là il surjoue l'art déceptif des années 90 : tromper l'attente d'art du spectateur et sa relation stéréotypée à l'objet, c'est juste un académisme qui en chasse un autre.
En résumé c'est plus décevant que déceptif.

Bon, ces films étaient visible à la fondation Cartier ce printemps.
Il faudraient les remettre dans leurs contextes avec les oeuvres présentées pour l'évènement peut-être?
Comme cela, ce n'est pas très parlant!!!
On réduit à vouloir trop en faire...Peut-être?

C'est drôlement long 13 mn 19 s

C'est tout de même plaisant de ne pas devoir supporter un discours ésotérique de David Lynch. Ce dernier se contente d'un "Thank you" qui me rappelle avec émotion une séquence identique dans "Afriques: comment ça va avec la douleur?". Rappelez-vous, lorsque l'ami Raymond décide de filmer un Nelson Mandela muet pendant une minute. Bouleversant.
Et souvenons-nous également de "Dix minutes de silence pour John Lennon".
Filmer le silence (ou le jouer comme Thelonious Monk) me paraît bien compliqué et assez réussi ici.
Et encore une fois, quelle satisfaction de ne pas trop entendre Lynch...

Au secours! Je n'ai pas tenu les 2min20.
Faut vraiment voir l'original.

Coupez le son! ;-)

Oui. Mais non.
L'original nous permet d'entendre l'émotion au travers du silence de milliers de personnes. Pendant 10 minutes. Et à New York!
Mais qu'attend le modérateur du forum pour supprimer cette vidéo de youtube?..

Il y a quelques chose qui m'intéresse ici , outre la grande présence ou pas des personnes filmées : c'est la présence de RD.

Que fait-il derrière sa caméra : il baisse la tête, la détourne, ferme les yeux, se cache derrière la caméra?

Ces questions m'intéressent, comme toute question que l'on peut se poser lorsqu'on filme ou photographie une sorte d'intime.

Il n'est peut-être pas là. L'absence du cinéaste après l'absence du photographe.

[collodion-humide.com]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 08/10/14 15:39 par Jacques Cousin.

Si, il est présent, il faut bien regarder : iil parle, il serre des mains et on voit son reflet dans la vitre.