Le photographe au cinéma

[cinema.arte.tv]

Le photographe au cinéma ne m'a jamais fait vibrer, il est souvent réduit à une caricature, surtout le bouffon bondissant de Blow Up, Antonioni ne devait pas avoir une grande sympathie pour son personnage pas plus que pour celui du journaliste de Profession : reporter. Celui de fenêtre sur cour est très bien, le film est très élégant dans sa façon de poser le rôle de James Stewart comme le montre ce petit doc. Mais pour des raisons qui m'échappent ce sera toujours Blow Up qui sera l'étalon (si j'ose dire) du genre :-)

James Stewart et Hitchcock nous ramènent á l'iconographie de Norman Rockwell, (entendons nous, si vous me demandez mon cinéaste préféré je répondrais "¡Hichcock, hélas!) et en 1970 çe n'était déjà plus crédible. Le boom de "Blow-up" laisse encore des séquelles aujourd'hui; ne nous plaignons pas trop, nous en avons tous profité (disons jusqu'á la fin du 20ème), maintenant c'est du domaine de la nostalgie (Jeff Beck, Jimmy Page, jane Birkin etc..).mais c'est loin d'être ce qui s'est fait de pire au cinéma á cette époque. Et l'image du photographe est peut -être des moins caricaturales que l'on ait pu voir.
Maintenant le cinéma est autre et il existe youtoube; chacun se met en scène. Les grands formistes se régalent devant ces images de "photographes-archers zens", le 20x25 á l'épaule sur le gitzo, tout pénétrés de leur rôle salvateur des sous bois et des cascades, pouces et index inversés devant la représentation définitive de trois arbustes; la représentation se prolonge dans un labo au carré pour se terminer par une carte postale détentrice de toutes les vertus de la haute résolution...
Je préfère Davis Hemmings á cheval sur Veruska...
Les vacances sont terminées.

Gabriel
gabrielramon.com



Modifié 1 fois. Dernière modification le 30/08/15 22:13 par Gabriel.

J'ai toujours trouvé Blow up un peu lourd. En fait c'est la période que je trouve lourde probablement : ce moment du structuralisme qui prône l'idée que l'homme n'a aucune espèce de liberté, qu'il est le jouet de puissances supérieures qui le dépasseront toujours. Cette sorte de pessimisme qui conduit à dégrader la beauté du réel, et l'extraordinaire fête de la perception, pour y opposer le refuge triste de la drogue et du sexe. Le film est une sorte de ballet mélancolique de gens revenus de tout sans y être allés.

Ceci dit, ne jamais oublier que le structuralisme a aussi été très vitaliste dans la vie réelle : il a permis à une génération de prendre le pouvoir universitaire en renversant la précédente, et, en désorganisant la pensée des plus jeunes, de s'en assurer la maîtrise.

C'est ce fossé profond entre la théorie et son exercice très concret et pas du tout désespéré par ceux qui l'ont prônée qui condamne à mes yeux le structuralisme, révélant qu'il n'est surtout qu'une pensée d'obsédés de pouvoir...

Après son rôle dans Barbarella, Hemmings perd toute crédibilité (mais en 66~68 je préfère Jane Fonda à Veruschka) :-)

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Modifié 1 fois. Dernière modification le 02/09/15 00:56 par jeanba3000.