Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
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Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !

Envoyé par Emmanuel Bigler 
Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
dimanche 10 janvier 2016 12:03:52
Alléché par une bande-annonce parfaitement trompeuse qui fait la part belle à des chevauchées de diligences dans de beaux paysages enneigés du Wyoming, et malgré les critiques mitigées, je suis allé voir le dernier film de Quentin Tarentino, « Les 8 Salopards » (Titre original The Hateful Eight).

Je m'attendais, avec un film tourné en film 70 mm, à quelque chose de beau ; et j'étais presque prêt à m'enthousiasmer par avance devant ce que j'anticipais être le renouveau du genre western, façon tradition et modernité, servi par une musique d'Ennio Moricone.

J'avais bien apprécié les deux derniers films de Quentin Tarentino, celui traitant des méchants nazis et celui traitant des méchants esclavagistes du sud étazunien. La question d'aller, ou pas, voir ce nouveau film, ne se posait donc pas pour moi : j'irais, bien évidemment, le voir.

Hélas, trois fois hélas, ce film est une parfaite illustration des propos d'Henri Peyre dans cet article déjà ancien :

« Y a-t-il une esthétique de la photographie haute résolution ? »


http://www.galerie-photo.com/y-a-t-il-une-esthetique.html

Sujets impossibles

Commençons par évoquer les sujets qui ne peuvent pas être des sujets de photographie haute résolution :
ce sont les sujets que choisissent les photographes qui veulent attirer l'oeil du public en petit format. Pour compenser la taille et la qualité réduite, ils sont incités à se tourner vers des expressions fortes : photo « volée », sexe, violence, reportage à l'arrachée en exploitant au maximum la portabilité et en jouant sur la sensation immédiate. Les mêmes sujets en grand format sont écoeurants. La taille de la photographie fait qu'on entre dedans. On y circule, on s'en rapproche. En trop grand des expressions violentes sont purement et simplement obscènes. On écoute qui parle. On entend encore qui crie. Mais si le cri devient un bruit si fort qu'il est insupportable, on s'éloigne pour ne pas avoir les tympans percés...

Bref, le « Canard » a classé le film dans la catégorie de ceux qu'on peut voir à la rigueur, il termine son analyse en disant : « Quand est-ce que Tarentino va arrêter de nous faire du Tarentino ? ».
Je trouve que le Canard a été gentil, probablement en raison des états de service antérieurs du metteur en scène dans sa dénonciation des méchants et des turpitudes des États-Unis.

Avant la 2e guerre mondiale, certains films français péchaient par le genre « théâtre filmé », avec des cabotins sur-jouant et déclamant leur texte ; à l'opposé, on louait la sobriété des acteurs américains, pensez à Gary Cooper dans les beaux westerns classiques.

Hélas, trois fois hélas, au lieu de belles chevauchées en panoramique septante millimètre promises par la bande-annonce, avec de l'action et du suspense, Tarentino nous sert un huis-clos pénible, laid et sans intérêt, où les acteurs déclament, avec une intrigue qui n'en est pas une, et des thèses lourdingues appuyées à la presse hydraulique et au canon de 75 pour nous les faire rentrer dans la cervelle.

Au ciné hier soir le voisin tirait son portable pour regarder l'heure, ou sa messagerie, tellement il s'emm....

Quant à la musique d'Ennio Morricone, elle joue parfaitement son rôle de musique de film, elle entre par une oreille et ressort par l'autre, heureusement sans faire des dégâts des balles de colt qui volent en escadrille dans le film ; on est vraiment très loin des thèmes célèbres des westerns de Sergio Leone, qu'on a envie de courir revoir pour oublier ce faux pas de Tarentino !!

Bref, tant qu'à voir un film ruineux tourné en 70 mm, on a également envie de revoir « Play Time » de Tati, au moins on rigole un peu ....

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 10/01/16 12:05 par Emmanuel Bigler.
Re: Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
dimanche 10 janvier 2016 12:57:43
C'est le 3ème avis que j'entends qui va dans le même sens.
Je n'irai pas.
Re: Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
dimanche 10 janvier 2016 15:31:33
Oui mais la qualité d'images ? Sans autre considération sur la qualité (ou l'absence de qualité du film lui même)... J'imagine qu'il faut être dans une salle dédiée et qu'il y en a assez peu dans le monde...
Du coup quel intérêt de tourner avec ça si on ne peut pas projeter ?
En France peut-être sur Paris il y a ce qu'il faut ?

Thierry M.L.
Re: Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
dimanche 10 janvier 2016 15:37:32
<<Du coup quel intérêt de tourner avec ça si on ne peut pas projeter ?

De la com, une seule salle 70 mm sur Paris
Re: Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
dimanche 10 janvier 2016 16:29:33
Nestor Burma écrivait:
-------------------------------------------------------
> <<Du coup quel intérêt de tourner avec ça si on
> ne peut pas projeter ?
>
> De la com, une seule salle 70 mm sur Paris

Paris ne représente pas grand chose à l'échelle mondiale. Son choix a du prendre en compte d'autres critères que Paris.

PAyral
[payral.fr]
-----------------------------------------------------------------
I own an iPhone so I'm a Photographer, Damn It.
Re: Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
dimanche 10 janvier 2016 16:32:08
Nestor Burma écrivait:
-------------------------------------------------------
> <<Du coup quel intérêt de tourner avec ça si on
> ne peut pas projeter ?
>
> De la com, une seule salle 70 mm sur Paris

Exact. Avec des batailles d'arrière salle pour les petits distributeurs - Dulac - que la puissance publique a ordonné de servir, mais qui se sont retrouvés avec une proposition si coûteuse qu'ils ont laissé tomber.

Quant à Tarantino, il souhaite commettre dix films, mais cinématographiquement il peut d'ores et déjà s'arrêter, ça tourne en rond. De mon point de vue, son meilleur reste le premier (Reservoir Dogs), un vrai huis clos qui met mal à l'aise d'emblée, ce qui ne m'a pas empêché d'avoir aimé les autres, et tout particulièrement Pulp Fiction, Jackie Brown, où la proposition très esthétisante des Kill Bill.

Après cela s'est un peu gâté, personnellement je n'ai jamais vu une quelconque position sur le racisme aux US comme se plaît à le voir une certaine presse quant à Django Unchained, ennuyeux au possible, je pense qu'avec le succès - mérité - le type a basculé dans la posture, c'est dommage, sur le fonds je crois qu'il est au bout de sa réflexion sur son art, c'est arrivé à d'autres très grands (je pense à Wenders)..
Re: Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
dimanche 10 janvier 2016 16:32:10
PAyral écrivait:
-------------------------------------------------------
> Nestor Burma écrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
> > <<Du coup quel intérêt de tourner avec ça si
> on
> > ne peut pas projeter ?
> >
> > De la com, une seule salle 70 mm sur Paris
>
> Paris ne représente pas grand chose à l'échelle
> mondiale. Son choix a du prendre en compte
> d'autres critères que Paris.

Tu as raison, mais j'ai recherché en vain le nombre de salle 70 mm dans le monde capables de projeter ce film,
J'avais trouvé un article il y a qq semaines qui parlait de 70 salles,
Mais désolé, je ne l'ai pas retrouvé, alors j'ai cité ce que je pouvais confirmer par un article.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 10/01/16 16:34 par Nestor Burma.
Re: Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
dimanche 10 janvier 2016 18:06:27
Moi aussi tenté ces derniers temps pour aller le voir, je vais peut-être décliner la tentation.

Par contre, dans la majorité des cinémas sont projetées des copies numériques je crois, l'original projeté en 70 mm doit valoir le coup quand même au niveau rendu d'image. Il me semble avoir entendu parler de 3 salles équipées en France, dont une à Paris effectivement.
Re: Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
dimanche 10 janvier 2016 18:43:09
Nestor Burma écrivait:

> Tu as raison, mais j'ai recherché en vain le
> nombre de salle 70 mm dans le monde capables de
> projeter ce film,
> J'avais trouvé un article il y a qq semaines qui
> parlait de 70 salles,
> Mais désolé, je ne l'ai pas retrouvé, alors
> j'ai cité ce que je pouvais confirmer par un
> article.

[www.in70mm.com]
Re: Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
dimanche 10 janvier 2016 18:48:01
Entendue son interview sur France Inter :
Q.T annonce qu'il arrête le cinéma (ouf !)
il va passer à l'écriture de scénarios, romans ou pièces de théatre...
;-)
Patrick JJ

[www.flickr.com]
Re: Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
dimanche 10 janvier 2016 18:53:05
Marc42 écrivait:
-------------------------------------------------------
> Nestor Burma écrivait:
>
> > Tu as raison, mais j'ai recherché en vain le
> > nombre de salle 70 mm dans le monde capables de
> > projeter ce film,
> > J'avais trouvé un article il y a qq semaines
> qui
> > parlait de 70 salles,
> > Mais désolé, je ne l'ai pas retrouvé, alors
> > j'ai cité ce que je pouvais confirmer par un
> > article.
>
> [www.in70mm.com]
> m

Merci,

J'ai pas compté, mais 70 semble plausible



Modifié 1 fois. Dernière modification le 10/01/16 18:59 par Nestor Burma.
Re: Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
dimanche 10 janvier 2016 18:54:04
Je n'ai vu qu'une copie numérique du film de Q.T., mais une copie de très bonne facture.

Le nombre de films que j'ai vus projeter en 70 mm se compte sur les doigts d'une seule main.
J'ai vu le Play Time de Tati lorsqu'il est ressorti après restauration, dans une salle parisienne ; mais ce n'était pas un format ultra-panoramique comme pour le film dont nous parlons ici.
J'ai également vu un film documentaire à la Géode à Paris, mais là on est dans un autre circuit que celui de cinéma classique.

Ce que je regrette, entre autres, c'est que dans le film de Q.T., on passe 90% du temps dans un studio hollywoodien dernier cri, dûment réfrigéré pour que les scènes apparaissent réalistes (lu sur le 'net dans un entretien avec l'acteur au chapeau melon, Tim Roth, avec Télérama).
Soit dit en passant, en fait de Wyoming, les extérieurs ont été tournés dans le Colorado, vers Telluride ; mais comme on reste très peu à l'extérieur dans ce film, on s'en f..t complètement ;-)

L'ultra-panoramique, je trouve que c'est un choix étrange pour s'enfermer dans un bouge infâme pendant plus de deux heures !

Ceci étant dit, les bonnes âmes furent choquées lorsque le Père Courbet choisit un format panoramique géant, en principe réservé aux tableaux représentant des rois, des reines, des dieux et des déesses, pour représenter en haute résolution les tronches biscornues du petit peuple d'Ornans dans "l'Enterrement" ;-)

Ceci étant dit, pour ceux qui comprennent l'anglais, le film en V.O. sous-titrée que j'ai vu est une bonne introduction au langage le plus ordurier qui soit ; on y trouve le répertoire complet des termes marqués de trois macarons dans le dictionnaire Robert-et-Collins ;-)
Les fins connaisseurs apprécieront certainement l'opposition des différents accents de l'anglophonie ; Tim Roth parle avec l'accent britannique de son pays natal, alors que le brave chasseur de primes aux rouflaquettes, joué par Kurt Russel, est censé représenter l'homme du peuple du Nouveau Monde ; j'ai eu beaucoup de mal à comprendre les dialogues du début entre Kurt Russel et Samuel Jackson (acteurs excellents au demeurant, mais des acteurs si bons soient-ils ne peuvent pas à eux seuls renflouer une histoire ennuyeuse au possible).

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 10/01/16 18:58 par Emmanuel Bigler.
Re: Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
dimanche 10 janvier 2016 19:24:17
Excellent film, pas celui que je préfère de ce réalisateur mais bon..., très belles images de Richardson, vu en projection numérique un peu moins pire que ce à quoi je m'attendais, pas vu le temps passer. Pareil pour le dernier Bond, pas vu SW c'est pas mon truc mais je comprends que ça puisse l'être :-) Que les perfos soient encore longtemps chatouillées par griffes et contre griffes :-)

[collodion-humide.com]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 10/01/16 19:24 par Jacques Cousin.
... et le film septante millimètres, où le voir projeté ?
lundi 11 janvier 2016 00:01:44
En France peut-être sur Paris

Paris ???
Nous autres du Grand Est, on a déjà notre ciné-septante à Karlsruhe.
C'est bien plus près d'chez nous et la bière est bien meilleure ! (en plus pour y aller on peut se faire un p'tit plaisir avec une p'tite pointe de vitesse sur l'A-fünf, dans la portion à 2x3 voies unbegrenzte Geschwindigkeit juste au sud de Karlsruhe).

VO sous-titrée en allemand, ça monte d'un cran la difficulté, mais quand on regarde ARTE en bilingue tous les jours, et qu'on est équipé du passe-musées bâlois, ce n'est pas vraiment un problème : ça fait belle lurette qu'on regarde plus vers le Rhin que vers la Seine !
http://www.schauburg.de/in70mm.php

.................

Si mon film marche, j'ai l'espoir que cela contribue à ressusciter la pellicule, que tous condamnent au profit du ­numérique.

E.B.



Modifié 2 fois. Dernière modification le 11/01/16 00:19 par Emmanuel Bigler.
Re: ... et le film septante millimètres, où le voir projeté ?
lundi 11 janvier 2016 21:48:46
Avantage de la pellicule pour le montage d'un autre film ...

"Cela dit, que ce soit pour Senna ou pour Amy, je me suis rendu compte que beaucoup de gens possédaient des images sur leur ordinateur, mais qu'elles n'étaient plus exploitables à cause des changements de formats. C'est assez extraordinaire parce que nous sommes tous persuadés du contraire. Que les images que nous stockons sur nos disques durs sont éternelles. En fait, rien ne vaut la bonne vieille bobine de celluloïd." Asif Kapadia

[www.telerama.fr]
Re: ... et le film septante millimètres, où le voir projeté ?
mardi 12 janvier 2016 10:09:26
Merci M.Bigler j'économise 160 km et je gagne un après midi . Vous ouvrez la rubrique pour le cinéma à 2 titres croisés , "qualité image au service de l'intérêt du film" . Tout à fait légitime sur votre forum .
Re: Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
vendredi 15 janvier 2016 15:57:15
C'est en effet un peu triste de ne pouvoir profiter du film en projection 70mm. Alors que l'Arlequin en est capable. Et j'ai souvenir d'avoir dégusté "2001..." au Grand Action. Et pareil pour "Playtime" au Cinéma des Cinéastes. Reste juste à ce qu'il soit distribué dans ces cinoches. Ce qui n'est pas le cas.
Maintenant, le film. Pour ma part, une bonne première moitié constituée de dialogues et d'ambiances diverses introduisent très bien l'horreur verbale et physique qui va suivre. Le Christ enneigé filmé au ralenti sur une musique glaçante, l'arrière plan naturel lors des dialogues dans la diligence, la fameuse lettre de Lincoln, l'accent hillarant du furtur-ex shérif,... C'est un vrai régal. Les amateurs de Woody Allen apprécieront.
Ensuite, le huit clos. Rien que pour le premier salopard descendu, ça vaut le coup. Un militaire. Et de quelle manière! J'y ai appris ce qu'est un "Johnson" et tout ce que l'on peut faire pour une couverture. La musique lors de l'indigestion du café est mordante. Morricone (deux r) est toujours génial. Suffit d'écouter ça: [www.fipradio.fr]
Il y a quantité d'anecdotes sur d'autres westerns, voire du Monty Python à travers Tim Roth. ET et et et ....
Allez voir ce film.

Alban
Re: Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
lundi 8 février 2016 11:08:44
Emmanuel Bigler écrivait:
-------------------------------------------------------
> Alléché par une bande-annonce parfaitement
> trompeuse qui fait la part belle à des
> chevauchées de diligences dans de beaux paysages
> enneigés du Wyoming, et malgré les critiques
> mitigées, je suis allé voir le dernier film de
> Quentin Tarentino, « Les 8 Salopards » (Titre
> original The Hateful Eight).
>
> Je m'attendais, avec un film tourné en film 70
> mm, à quelque chose de beau ; et j'étais
> presque prêt à m'enthousiasmer par avance devant
> ce que j'anticipais être le renouveau du genre
> western, façon tradition et modernité, servi par
> une musique d'Ennio Moricone.
>
> J'avais bien apprécié les deux derniers films de
> Quentin Tarentino, celui traitant des méchants
> nazis et celui traitant des méchants
> esclavagistes du sud étazunien. La question
> d'aller, ou pas, voir ce nouveau film, ne se
> posait donc pas pour moi : j'irais, bien
> évidemment, le voir.
>
> Hélas, trois fois hélas, ce film est une
> parfaite illustration des propos d'Henri Peyre
> dans cet article déjà ancien :
>
> « Y a-t-il une esthétique de la photographie
> haute résolution ? »
>
>
> [url=http://www.galerie-photo.com/y-a-t-il-une-est
> hetique.html]http://www.galerie-photo.com/y-a-t-il
> -une-esthetique.html[/url]
>
> [i]Sujets impossibles[/i]
>
> [i]Commençons par évoquer les sujets qui ne
> peuvent pas être des sujets de photographie haute
> résolution :[/i]
> [i]ce sont les sujets que choisissent les
> photographes qui veulent attirer l'oeil du public
> en petit format. Pour compenser la taille et la
> qualité réduite, ils sont incités à se tourner
> vers des expressions fortes : photo
> « volée », sexe, violence, reportage à
> l'arrachée en exploitant au maximum la
> portabilité et en jouant sur la sensation
> immédiate. Les mêmes sujets en grand format sont
> écoeurants. La taille de la photographie fait
> qu'on entre dedans. On y circule, on s'en
> rapproche. En trop grand des expressions violentes
> sont purement et simplement obscènes. On écoute
> qui parle. On entend encore qui crie. Mais si le
> cri devient un bruit si fort qu'il est
> insupportable, on s'éloigne pour ne pas avoir les
> tympans percés...[/i]
>

Bonjour

Ma culture cinématographique est assez pauvre, et celle des films de Tarantino également. Le seul film que j'ai vu de lui est son précédent western, j'avais beaucoup aimé. Comme il se doit, je suis donc allé voir ce film. Je ne l'ai pas vu en panavision, mais une copie numérique, en VO.
Ceci dit, c'est à mon grand regret car ça m'aurait fichtrement bien plu de voir leurs trognes en haute définition. Qui vous dit que ce n'était pas l'objectif de Tarantino que de montrer de façon obscène la violence, la laideur humaine, l'absence d'empathie, l'animalité de l'être humain? Est ce que la haute définition doit se limiter au paysage? Bien sûr que non. D'autre part l'espace clos dans lequel se déroule la majeure partie du film est "large", la caméra en grand angle n'arrivant pas à embrasser la totalité du lieu, qui est lui même divisé en différentes zones. Je pense donc que le panavision pouvait s'imposer, même s'il y a probablement un avantage publicitaire à la base.

Pour ma part, j'ai adoré ce film. D'abord l'intrigue est saisissante, j'avoue avoir été surpris par les rebondissements. Les dialogues sont véritablement savoureux, servis par une plastique sonore bien à propos (quel gachis ce doit être que de voir ce film en VF). La musique de Morricone est absolument géniale. Et puis qu'est ce que c'est bien filmé. Ce Tarantino est quand même un p.... de metteur en scène...

A ceux qui auraient choisi de ne pas voir ce film sur la base de ce qui se dit sur les forums, je réponds que c'est bien dommage, et qu'il vaut bien le prix (dérisoire) d'un ticket de cinéma.
Re: Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
dimanche 1 mai 2016 20:55:06
Pour moi, c'est un de ses meilleurs. Reservoir dogs superbe aussi.
Mais celui-ci m'a vraiment touché. Django l'avait déjà fait, mais il était plus dans le divertissement, alors que j'ai ressenti
The hateful eight comme une oeuvre divertissante, certes, mais avec un propos très cohérent.

[vampyrworks.tumblr.com]
Re: Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
dimanche 1 mai 2016 23:09:54
Sortant d'un cinéma il y a quelques années tandis que je réalisais que le film avait été fait sur de la pellicule Fuji, je fus pris d'un petit coup de déprime en imaginant ce que j'aurais pu faire avec autant de pellicule gâchée...

Le seul truc que j'ai retenu de l'histoire, c'est le robot nettoyeur de la piscine qui prenait la fuite, objets inanimés avez vous donc une âme ?
Re: Quentin Tarentino et le film septante millimètres, quelle déception !
mardi 31 mai 2016 10:14:40
Tiens, de l'autre côté de l'Atlantique, il y au moins deux grand-formistes qui n'ont pas tellement apprécié ce film non plus.

http://www.largeformatphotography.info/forum/showthread.php?131161-The-Resurgence-of-Film!!!&p=1332029&viewfull=1#post1332029

http://www.largeformatphotography.info/forum/showthread.php?131161-The-Resurgence-of-Film!!!&p=1332080&viewfull=1#post1332080


La seule différence avec mon point de vue, c'est que l'avis de MM. Santanamura & Gittings est exprimé de façon nettement plus compacte, et ... comment dire ? En termes franchement moins diplomatiques ;-)

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 31/05/16 10:17 par Emmanuel Bigler.
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