Hello,
Presque tout comme Marc. Presque parce que je ne suis pas assez fin pour faire les mêmes analyses que lui et, que je ne suis pas d'accord sur un point.
EvansL'éclairage était effectivement "sensass". Mais la logique de l'installation m'a parfois échappé. On trouvait des images que deux ou trois décennies séparaient sans pour autant comprendre immédiatement le lien entre-elles. Un vrai reproche, on ne savait pas si les tirages étaient ou pas d'origine.
Son travail pour la FSA est effectivement bien mis en valeur et la série très belle. Presque vivante. Mais réduire Walker à ça, c'est manquer beaucoup de choses. J'ai été particulièrement touché par les mineurs de Cuba qui avaient une vie dans leurs regards.
Dans les séries de portraits, il y en avait deux faites dans des conditions différentes. La première, presque "au détour d'un bois" ; où le photographe apparaissait brusquement aux yeux des portraiturés. Cela leur fait exprimer une surprise qui n'est pas, à mon avis, très agréable à regarder. Impressions de lapins pris dans les phare de l'auto.
La deuxième, faite "incognito" dans les rames de métro (l'appareil était caché) au contraire était, toujours pour moi, complètement différente. On y voyait des visages qui n'étaient pas composés, ou influencés par la caméra. J'avais l'impression de pouvoir lire leurs pensées.
Il y avait aussi les outils, chers à Mr O7, très proprement réalisés. Les petites "chapelles blanches" (sauf pour celle réservée aux noirs qui n'était pas peinte) qui étaient prises frontalement de manière très académique. Ces séries étaient étayées par celles consacrées à la société de consommation.
Façades de boutiques, affiches publicitaires, cimetières de voitures (c'est un des cas où la "non-chronologie" de l'accrochage perturbe un peu : je pensais au début que ces carcasses de Ford T avaient été prises dans les années 30, mais en fait elles dataient des années 60 ce qui rendait la série plus "normale" : ce qui aurait marqué aurait été de voir la société de consommation qui moins de 10 ans après les avoir produites envoyait à la casse ses autos).
Il y a en effet dans cet ensemble une volonté de documenter la société dans laquelle il vit. Exactement comme ses confrères de l'époque. A la nuance près que plutôt de publier dans "Camera Work", il publie dans "Fortune" dont on voit maints exemples. Il y a notamment cette image avec des dames "photographes de plage" qui proposaient au touristes de faire des portraits en compagnie de pélicans ou au volant d'un canot moteur en carton pâte. Le vent soulevant les jupes & jupons de la dame.
Là, où je ne suis pas tout à fait d'accord avec Marc, c'est dans son discours digne des meilleurs insoumis de notre assemblée. Rejetant Stieglitz et ses copains en vrac parce qu'ils ont voulu "faire du beau". Comme si la beauté de l'image était le principal et son caractère documentaire l'accessoire.
J'ai l'impression qu'il s'agit là d'une posture. Il n'a pas pu rentrer dans le groupe Camera Work ; alors il le dénigre. Du Merluche avant l'heure : discours socialisant mais plein de pognon dans les fouilles (c'est dit pour son travail FSA : les retombées pour les fermiers égales au néant et la fortune pour lui). Surtout, qu'au final, on regarde ses images aussi et parfois principalement parce qu'elles sont belles.
Bien évidemment, cette analyse pleine de finesse et toute en diplomatie n'appartient qu'à moi...
Tout comme Marc, j'ai trouvé qu'un certain nombre d'images n'avait pas sa place. Dans les polaroïds, des choses dont on ne perçoit pas immédiatement l'intérêt (ni à la seconde lecture d'ailleurs). Mais bon, peut-être que dans toute cette variété il y a des gens qui au contraire les trouvent fascinants. Ou que c'était aussi là un des pans de la société de consommation américaine.
HockneyJe ne connaissais pas. J'avais bien sûr vu les piscines et un court reportage au journal parlé. Cette rétrospective est aussi très riche. J'ai eu du mal à accrocher au début (lire je regardais les images d'un air ennuyé mais au demeurant poli). Mais, plus on avance dans l'expo, meilleures sont les surprises.
Faut dire, que sans rien connaître de l'homme, on comprend assez vite qu'on ne verra pas beaucoup de portraits de dames lascives et nues. Que passées les gravures et dessins de presse (qui ressemblent à des "inner jokes" incompréhensibles du visiteur moyen), on va voir de la couleur.
Les piscines californiennes sont là. Avec de grands aplats sur les murs et les ciels, mais un gros travail sur l'eau. Les grandes toiles de portraits sont souvent surprenantes. Sur la même peinture deux personnages. Un, central, peint avec précision et force détails. L'autre, sur le côté et un peu en retrait, peint de façon plus naïve ou enfantine.
Ou encore, de ces deux hommes d'age mur que l'on retrouve plus tard pris en photo qui semblent former un couple stable il émane une sensation de sérénité tranquille.
Malgré l'emploi de couleurs saturées et vives.
Il y avait aussi un portrait d'Andy Warol assis, presque allongé avec ses jambes étendues et son air de dandy. J'ai trouvé ce portrait réalisé apparemment aux crayons de couleur touchant de vérité.
A propose de couleur, on allait avancer vers des choses de plus en plus osées. Fin des portraits. Les paysages de son Angleterre arrivent. Impression de Velvia avec le curseur saturation dans le coin. On a bien sur un peu de mal à croire que le Yorkshire puisse être aussi lumineux. Mais on se laisse facilement porter. Même chose avec le Grand Canyon dans lequel on ne trouve que des oranges et des rouges. Flamboyants.
On termine l'exposition sur une œuvre géante. De retour dans le Yorkshire où les arbres deviennent violets. Dans géante il faut lire plus de 10 mètres de large sur 3 ou 4 de haut.
Deux autres types de travaux attirent l'attention. Du dessin "électronique" fait à la tablette graphique ou sur un iPad, qui m'ont laissé plus insensible et une large utilisation des "Pola".
Dans une piscine, un nageur des vagues. L'image est composée d'une cinquantaine de polaroids collés. Cela interroge sur la technique employée puisque chaque image individuelles représente une petite surface. Longue focale ? Pola de photo ? Va savoir. En tous cas le résultat est très plaisant à voir.
AfterVoilà, avec Thibault, Marc, Dominique et Emmanuel nous avons quitté Beaubourg et traversé la "Fierté en Marche" pour dîner dans le Marais. Comme il se doit, nous avons combiné la sortie culturelle avec la convivialité.
Le lendemain matin nous avons retrouvé Jean Philippe, Alain, Jacky et d'autres* pour une promenade photo sur les quais de seine où les Rolleiflex étaient de sortie.
Avant, comme il se doit, de prendre un déjeuner bien mérité dans un petit restaurant italien qui ne sert même pas de pizza. Là aussi, les échanges furent vifs rieurs et chaleureux.
On a remisé les gens de l'est et du nord dans leurs gares respectives. Ils sont bien rentrés.
En bref, une excellente rencontre GP.
J
* Ces autres étaient issus d'un forum voisin : Sumilux. Les gens qui nous croisaient dans notre promenade croyaient qu'on rejouait la bataille de 50 ans en arrière entre Leica & Rolleiflex... Inutile de le préciser, mais... on sait qui qu'a gagné. Ceux qui sont dans la charte de GP !
Modifié 9 fois. Dernière modification le 29/06/17 10:08 par Ventdesable.