Un journal sans images.

Le Libération du jour est sans photo, mais avec des rectangles blancs accompagnés de légendes.

Explications :

"Par BÉATRICE VALLAEYS
Malgré les apparences, le numéro spécial que vous avez entre les mains n’est pas tout à fait un journal sans image. C’est un Libération où la photo a été volontairement escamotée. Du blanc en hauteur ou en largeur, comme le négatif d’images invisibles et pourtant bel et bien là.

Cette nuance a son importance. Libération voue une infinie reconnaissance à l’iconographie, celle des photoreporters, mais aussi des photographes de mode, des portraitistes, des conceptualistes. Au fil des ans, notre passion pour la photographie dans tous ses états ne s’est jamais démentie. Non pas pour «faire joli», «faire choc» ou illustrer, mais parce que la photo a l’œil sur les mœurs et usages de notre monde.

Choisir l’ouverture du salon Paris Photo, au Grand Palais, pour «installer» des images blanches dans toutes nos pages comporte, bien sûr, un engagement de notre part. Il ne s’agit pas d’un deuil, nous n’enterrons pas aujourd’hui l’art photographique et toutes les photos escamotées se retrouvent réduites sur une double page. Nous rendons, au contraire, à l’image l’hommage qui lui revient. Mais nul n’ignore la situation calamiteuse où se trouvent les photographes de presse, en particulier les reporters de guerre, qui mettent leur vie en danger pour à peine la gagner. Quant à ceux exposés pour quatre jours au Grand Palais par des galeristes avisés, leur sort apparemment plus enviable est en réalité un miroir aux alouettes : le marché de la photographie est en pleine confusion.

L’abstraction possède une vertu irremplaçable quand elle est claire et radicale : elle met en lumière les évidences oubliées."

Je crois qu'il faudrait demander aux photographes comment ils sont traités par ce journal. Après on pourra se contenter d'une lecture en diagonale de ce baratin schizophrénique de bobo.

J'aime beaucoup la dernière phrase...

Frozen Piglet va encore nous faire marrer :-)

Ben la Béatrice, faudrait qu'elle ouvre un peu les yeux, car la situation calamiteuse n'est pas l'exclusivité des photographes de presse, il y a d'autres métiers qui souffrent sur cette planète.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 15/11/13 08:20 par Marcel Couturier.

Marcel Couturier écrivait:
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> Ben la Béatrice, faudrait qu'elle ouvre un peu
> les yeux, car la situation calamiteuse n'est pas
> l'exclusivité des photographes de presse, il y a
> d'autres métiers qui souffrent sur cette
> planète.

+ 1000

Le journalisme cultive le culte du nombril doublé d'un certain aveuglement.

Nestor Burma écrivait:

> Le journalisme cultive le culte du nombril doublé
> d'un certain aveuglement.

ce qui pour des photographes de journal est redihbitoire non?

Andge écrivait:
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> Nestor Burma écrivait:
>
> > Le journalisme cultive le culte du nombril
> doublé
> > d'un certain aveuglement.
>
> ce qui pour des photographes de journal est
> redihbitoire non?

Pas forcement, ils peuvent nous raconter de belles histoires.

Vous arrêtez de souligner à tout va, on a l'impression qu'il y a des liens à cliquer ; si vous voulez mettre en avant des mots, mettez-les en gras ! ;-)

Attention, rédhibitoire ne signifie pas éjaculateur précoce (Desproges)

Désolé JB c'est un bug, je ne souligne jamais ce n'est pas un enrichissement qui me convient.

jeanba3000 écrivait:
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> Vous arrêtez de souligner à tout va, on a
> l'impression qu'il y a des liens à cliquer ; si
> vous voulez mettre en avant des mots, mettez-les
> en gras ! ;-)

C'est Pavlovien ?

Marcel Couturier écrivait:
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La situation calamiteuse n'est pas
> l'exclusivité des photographes de presse, il y a
> d'autres métiers qui souffrent sur cette
> planète.


Ce qui revient à dire qu'aucun problème particulier n'est valable et qu'il faudrait dissoudre toute situation dans un contexte général ... Je n'y crois pas trop, je lis surtout le énième procès des journalistes, des journaux, du corporatisme de presse, etc. Pourquoi pas ? L'instruction n'est pas finie, les juges sont encore au travail. Mais a mon sens on passe a côté de l'objet qui est intéressant et pose des questions.
Charlie Hebdo avait sorti un numéro sans dessins (le 26 septembre 2012), pour d'autres raisons, pardon, par corporatisme également ;-). Le résultat était aussi assez extraordinaire, un petit aperçu d'un monde sans images.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 15/11/13 14:18 par Zoran.

Intéressant de s'interroger sur le rôle de l'illustration dans la presse (photo comme dessin), comme si c'était indispensable à l'information…

Par rebonds d'idées (désolé c'est déjà le week-end dans ma tête), ça me fait penser à cette petite vidéo amusante sur le livre (en espagnol sous-titré)

jeanba3000 écrivait:
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> Intéressant de s'interroger sur le rôle de
> l'illustration dans la presse (photo comme
> dessin), comme si c'était indispensable à
> l'information…
>
> Par rebonds d'idées (désolé c'est déjà le
> week-end dans ma tête), ça me fait penser à
> cette
> p
> etite vidéo amusante sur le livre (en espagnol
> sous-titré)

Assez drôle cette vidéo

Oui, dans la série des délires marrants et pas cons d'Espagnols, y avait aussi cette parodie d'Apple : iJam, mais là on s'éloigne de la discussion

Voilà, bon apéro et bon week-end à tous ! ;-)

jeanba3000 écrivait:
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> Intéressant de s'interroger sur le rôle de
> l'illustration dans la presse (photo comme
> dessin), comme si c'était indispensable à
> l'information…

Oui, et pour le coup ce n'est pas juste une question théorique, mais un cas pratique. Il y en a eu peu d'autres avant, Patrick Bouvet l'avait déjà expérimenté dans "Shot" (éditions de l'olivier 1999), un recueil de légendes sans les photos, mais avec leurs places laissées vacantes dans la page.
[www.amazon.fr]

Sophie Ristelhueber a aussi tenté l'image manquante dans "Opérations" (2007), pas le livre de la rétrospective chez Thames & Hudson, mais la compilation de tous les noms des opérations militaires de ces dernières années, en laissant les blancs pour les photos :
[www.le-quartier.net]

Trois projets, avec celui de Libé, qui croisent le regard, l'information et sa représentation dans un monde saturé d'images. Jusqu'ici ces pratiques étaient contenues dans le domaine artistique et littéraire, c'est la première fois qu'un média d'info générale fait ce genre d'expérience.

> Par rebonds d'idées (désolé c'est déjà le
> week-end dans ma tête), ça me fait penser à
> cette
> p
> etite vidéo amusante sur le livre (en espagnol
> sous-titré)

Ah, c'est drôle ! L'autre jour dans l'avion, les passagers lisant sur e-books étaient prié de les éteindre pendant le décollage et l'atterrissage, pendant que les autres lisant sur "books" pouvaient continuer ;-)



Modifié 2 fois. Dernière modification le 15/11/13 19:16 par Zoran.

[www.legorafi.fr]

:o)

@didier d

Un ptit coup de Depardon de bord de route pour se remettre ? d'ailleurs ils l'aiment beaucoup !
;-)

Pour les amateurs, il y a les psychothérapeutes au travail : [culturevisuelle.org]
Encore plus drôles que legorafi, mais chaque semaine au chevet de leur patient, d'une fidélité à toutes épreuves, en plus se sont eux qui payent ;-)

Il y a un psychotique aujourd'hui qui n'a pas dû aimer Libé sans images...

Charles

On peut se poser la question,vu qu'il a tiré à l'aveugle...

MarcN écrivait:
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> On peut se poser la question,vu qu'il a tiré à
> l'aveugle...


... sur un assistant photographe sérieusement blessé. On nous signale aimablement que le photographe, lui, est indemne, merci.

Charles

Bonjour
Assistant photographe, en plus de porter les sacs, vérifier les accus, les cartes (ex-charger les appareils) installer les pieds, ils faut qu'ils interceptent les balles, mais ou va-t-on ?