WILLY RONIS EN RDA⎢La vie avant tout
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WILLY RONIS EN RDA⎢La vie avant tout

Envoyé par Nestor Burma 
WILLY RONIS EN RDA⎢La vie avant tout
jeudi 10 juin 2021 19:15:47
WILLY RONIS EN RDA⎢La vie avant tout
Du 19 mai au 19 septembre à l'Espace Richaud

« Willy Ronis en RDA » : une rencontre de l’histoire et de l’émotion par la photographie

Célèbre photographe humaniste français, Willy Ronis (1910-2009) a fondé sa renommée sur ses photos sensibles de Paris, ses illustrations des régions françaises, ses vues engagées du monde ouvrier et des mouvements sociaux. Willy Ronis se vit rarement confier des missions à l’étranger. La Ville de Versailles lui rend hommage à l’Espace Richaud en exposant ses clichés pris en 1960 et 1967 dans l’ex-République démocratique allemande (RDA).

[www.versailles.fr]
Re: WILLY RONIS EN RDA⎢La vie avant tout
vendredi 11 juin 2021 05:56:04
Souhaitons lui d'avoir plus de succès qu'il n'en a eu de son vivant avec cette exposition.

Œuvre de commande à visée politique, son exposition fit un tour de France dans les centres culturels soutenus par le PC, mais n'obtient pas le succès escompté; il en aurait eu quelque aigreur et désillusion.
Utilisateur anonyme
Re: WILLY RONIS EN RDA⎢La vie avant tout
vendredi 11 juin 2021 17:56:03
Pierre L écrivait:
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> Œuvre de commande à visée politique, son
> exposition fit un tour de France dans les centres
> culturels soutenus par le PC, mais n'obtient pas
> le succès escompté; il en aurait eu quelque
> aigreur et désillusion.

D'ou vient cette information qu'il en aurait eu quelque aigreur et désillusion ? Je ne l'ai jamais le, ni dans les ouvrages de RONIS ni dans les ouvrages que j'ai lu qui lui ont été consacrés.
En 1967 RONIS avait déjà quitté le PCF depuis 2 ans (a la suite du rapport KROUTCHEV de 1956) et n'avais semble t'il pas d'illusion sur le régime de l'URSS et de ses satellites. Cependant, il a continué très longtemps après à se dire Marxiste.
Re: WILLY RONIS EN RDA⎢La vie avant tout
samedi 12 juin 2021 15:12:19
Dans ses propos:

Le plombier-zingueur de la photographie

« Pour éviter d’avoir à m’auto-foutre de ma gueule chaque soir à l’heure du bilan quotidien, j’ai (lâchement ?) préféré pratiquer mon boulot comme un plombier-zingueur consciencieux 1. » Tel est le regard amer que Willy Ronis porte sur deux décennies de photographie en 1979, année où le destin s’apprête à lui réserver des jours meilleurs. La distance qu’il affiche avec le métier fut progressive ; elle fait suite à des choix rationnels, des désillusions profondes, ainsi qu’à des aspirations à une vie privée différente et à des responsabilités familiales concrètes. « Moi je travaille, sans grandes satisfactions, pour vivre ; parce que la vie me fut donnée, que j’ai contracté des responsabilités en m’intégrant dans la
société, et qu’il faut bien assumer ce que cela implique 2. »

En fait c'est un ensemble;

D'après la description de sa personnalité aigreur n'est pas le mot; j'aurais dû employer tristesse et désillusion.

(En 70 il y avait encore des communistes de base, membres du parti, qui avaient visité en voyage organisé des pays communistes et qui croyaient sincèrement au bonheur communiste et qui étaient persuadé que l'on vivait mieux au delà du rideau de fer;) Les intellectuels qui avaient, au sortir de la guerre soutenu le PC et qui connaissaient la réalité étaient devenus soient des cyniques soit plein de désillusion.

A ce moment, la mode de la photo humaniste est passée et il avait du mal à vendre ses photos; les difficultés financières sont venues et il a du quitter Paris pour se réfugier dans le Vaucluse (comme d'autres) ou la vie était moins cher et où il a pu enseigner à la fac d'Aix.

Quand je faisais mes études, on le voyait sur le Cours à la terrasse d'un café; je ne savais pas qui il était et c'est un ami photographe qui me l''a désigné et parlé de lui et de ses photos. On était plus à l'époque Hamilton........

Son exposition fût soutenue assez artificiellement par le PC mais il y eût peu d'engouement pour ses photos; le public étant passé à autre chose et le sujet peu passionnant. On ne sait pas au vrai combien il y a eu d'exposition; il y en avait une soixantaine prévues et affichées mais en fait l'opération a tourné court

C'est un artiste que j'aime beaucoup mais je comprends que ce n'était pas un artiste des années 70



Modifié 1 fois. Dernière modification le 12/06/21 15:14 par Pierre L.
Utilisateur anonyme
Re: WILLY RONIS EN RDA⎢La vie avant tout
dimanche 13 juin 2021 06:14:45
CQFD, ce n'est pas cette exposition itinérante dans les maisons de la culture tenues par le PC qui est à l'origine de sa mélancolie, les raisons en sont toutes autres comme l'extrait de texte que vous présentez l'indique.
Les expos dans les maisons de la culture en province avaient assez peu de fréquentation en général, il y avait du monde le jour du vernissage (et encore s'il y avait un pot) et ensuite les œuvres restaient sur les murs sans que grand monde ne s'y intéresse jusqu'au décrochage.
Par contre il y a eu l'expo de Montreuil en 1968 qu'il avait lui même organisée et pour laquelle il avait tiré lui même 200 photos en 18x24.

Ensuite concernant son installation à Gordes, elle a eu lieu dans les années 40 si je ne me trompe pas, bien avant que le Luberon soit un repère pour les riches Parisiens et il y a vécu, peut être pas en continu jusqu'aux années 90 et au décès de sa femme.
Re: WILLY RONIS EN RDA⎢La vie avant tout
dimanche 13 juin 2021 08:48:27
WR a découvert le Lubéron après la guerre (en 47 d'après sa bio la photo de son épouse à sa toilette date de 49) mais s'y est installé beaucoup plus tard en 72 car il n'avait plus de travail et des soucis d'argent. En revanche il s'y rendait régulièrement en vacances puisqu'il a fait des séries importantes sur les villages de cette Provence

Je cite:

"En 1948, Ronis avait acheté une maison en ruine à Gordes ("la Maison-Vieille"), rue de la Calade, puis une autre maison en 1958 (le "Moulin"), toute proche la première, rue de la Fontaine-Basse.

Au début, Gordes sera le village de la résidence secondaire, utilisée seulement à la belle saison, entre deux allers-retours vers Paris.

Mais à Paris, les commandes se font rares car, durant toute cette période, Ronis n'est pas reconnu, et sombre dans l’oubli. Il dira d'ailleurs: "Les rédactions pensaient que j'avais tout plaqué, elles ne m'appelaient plus. J'ai alors sérieusement songé à quitter le métier. J'étais une espèce de maniaque inadapté." Alors il s'installe à plein temps à Gordes, dans sa maison de la rue de la Fontaine-Basse, un ancien moulin avec sa roue, qu'il avait d'abord acquis pour servir de garage à la "Maison-Vieille". Il va alors restaurer de fond en comble le "Moulin" et, en 1969, "Maison-Vieille" sera vendue.

Pour se régénérer, Ronis va se lancer dans l’enseignement à temps partiel avec des cours hebdomadaires aux Beaux-arts d'Avignon, à la Faculté des Lettres d'Aix en Provence, à la Faculté des Sciences Saint-Charles à Marseille, il prendra aussi la direction d'un stage à la Maison des Jeunes à Arles. Mais Gordes, éloigné des grands axes de circulation, ne rend pas facile tous ces déplacements alors, en 1972, il s’installe à L'Isle-sur-la-Sorgue. Il y restera 10 ans. Puis en 1982, il retourne à Paris, car vivre loin de la capitale pour un photographe est suicidaire, surtout pour quelqu’un qui travaille sur le réel immédiat, et de surcroît Marie-Anne est frappée par la maladie d'Alzheimer."
Vu dans « Like »  N° 5 été 2021 : livre sur Willy Ronis en RDA (1960 - 1967)
mardi 15 juin 2021 11:42:18
Vu dans la revue « Like » No 5 été 2021 une note de lecture assez élogieuse sur le livre suivant :

« Willy Ronis en RDA, la vie avant tout (1960 - 1967) » par Nathalie Neumann et Ronan Guinée, 224 pp. 170 photos, 38 euros, éditions Parenthèses, ISBN 978-2-86364-372-3

E.B.
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