Encore merci à Christian-Wista pour sa recommandation d'aller voir ce qui se passait dans les rues de Vevey (VD-CH) avant la fin du mois de septembre 2018.
Ce dimanche matin 23/09, heureusement que j'avais consulté la météo suisse , qui annonçait beau temps à Vevey [ça n'a pas duré] car à B'zançon, c'était gris et pluie, un temps à rester à la maison.
Mais dès Pontarlier, beau temps, la Riviera vaudoise bénéficiait d'une météo superbe. Vérité au-delà du Jura, erreur en-deçà ...
Le parcours des expos-photos, beaucoup en plein air, mais beaucoup à l'intérieur, relevait un peu du jeu de piste pour qui avait commis l'erreur de ne pas venir en train (on expliquera cela plus loin).
Promenade agréable en direction de la Tour de Peilz, les innombrables troquets sous les platanes au pied des hôtels de villégiature pour riches étazuniennes du début du XXe siècle, la chaleur estivale, les voiliers sur le lac ... quel contraste avec la météo de l'autre côté du Jura !
Retour par la rue d'Italie, au N° 22, Pierrick Sorin exposait des trucs bizarres, et le programme indiquait le mot-clé « hologramme ». Bon, il fallait s'en douter, point de laser de restitution et encore moins de ces légendaires plaques façon Lippmann venues de Russie, exposant l'or des Scythes de façon virtuelle.
Pour ce que j'en ai compris, P. Sorin expose des petites boîtes avec des p'tits objets du monde réel, donc en relief, forcément, et grâce à une lame semi à 45° judicieusement placée, l'image virtuelle d'un écran luminescent se forme au milieu du p'tit décor. Du coup on a l'impression que l'image surajoutée, qui provient d'un écran tout ce qu'il y a de plus plat et tout ce qu'il y a de moins holographique, flotte au milieu d'une petite scène dotée de relief. Procédé intéressant, ces lames semi-transparentes étaient déjà utilisées pour faire apparaître des fantômes pour mystifier un public crédule, c'était déjà en vogue au XIXe siècle, voire même au XVIIIe, dans les spectacle de magie.
Bref, un truc rigolo. Et comme l'entrée était gratos, comme pour tous les autres lieux, les radins-des-campagnes n'ont pas protesté.
Sur la grand' place, là où il y a le musée de la photo, il y avait des bâches montrant un travail de Marcos Chaves, le Pain de Sucre de Rio de Janeiro vu avec de multiples premiers plans. Belles couleurs, beaux tirages soignés [y'a du budget à Vevey, le contraire eût été étonnant]. Les bâches étaient simplement suspendues, et se balançaient au vent avec élégance. De plus, ces pains de sucre exotiques faisaient écho à trois autres pics de formes analogues dominant la Riviera vaudoise : la dent de Jaman, la Tour d'Aï et la tour de Mayen.
Poursuivant le long du rivage, il faisait toujours aussi chaud, il y avait des nageurs dans l'eau ! Des trucs étaient exposés sur une pelouse, des images qui ne m'ont pas marqué, puis on poussa au-delà du torrent jusqu'au CEPV, là où il y a l'école de photo. Un beau parc avec des arbres magnifiques, une ambiance de guinguette des bords de Marne, avec les gens qui font la sieste sous les arbres et des pique-niques étalés un peu partout. Étonnant mais sympathique.
Bon, j'ai pas bien vu ce qu'il y avait à voir au CEPV, j'étais peut-être pas au bon moment, donc je suis ressorti déçu et je suis retourné vers la salle de spectacles del Castillo sur la grand' place.
L'après midi était déjà bien entamée, il y avait pas mal de monde, j'ai bien apprécié les faux portraits d'Olivier Blanckart, tout autant un travail de comédien qu'un travail de photographe. Dommage que le balcon de la salle soit si exigu, ces images, souvent marrantes, auraient mérité un endroit un peu moins confiné.
L'auto-portrait du l'artiste façon Courbet-désespéré, et l'autre, façon Angela Merkel, méritait la visite.
Dans la salle del Castillo, il y avait une librairie temporaire, et en tête de gondole, un gros bouquin d'Arnold Odermatt que je ne connaissais pas ! Un rapide coup d'oeil au programme m'indique que le plus célèbre des policiers-rolleiphiles du monde [et, accessoirement du canton de Nidwald] est exposé vers la gare CFF !
La première de couverture du bouquin n'est pas triste.Vite, on court vers la gare, on découvre une gigantesque bâche de douze mètres sur douze couvrant une façade en face de l'entrée de la gare, justement avec ladite image.
Damned ! Douze mètres sur douze ! On connaissait la qualité des images du flex-bi en général, et celles d'Arnold Odermatt en particulier, mais là, on reste admiratif !
Devant la gare, étaient exposées plusieurs images d'Arnold Odermatt que je connaissais déjà,
dont certaines tirées en un mètre carré de surface, couleurs parfaites, netteté parfaite ... Au point qu'on se demande : mais à quoi bon toute cette technologie numérique, quand on voit ce qu'un flex-bi sur film peut enregistrer ! Réponse immédiate : en l'an 2018, la technologie numérique sert, au moins, à tirer de façon impeccable, jusqu'à douze mètres sur douze, avec des couleurs parfaites et une netteté parfaite, des images noir et blanc ou couleur 6x6 [cm] prises avec un flex-bi dans les années 1960 ...
Impressionné et comblé en tant que rolleiphile militant, je suis tout de même monté sur les quais de la gare pour voir la baleine de Daido Moriyama ; bon je sais que par post-traitement numérique, on peut gommer les fils, mais vue de là d'où j'étais, dans le monde réel
[en Suisse toutes les lignes ferroviaires sont électrifiées avec des caténaires, même les plus petites], l'image étrange était un peu bouffée ...
Retour à B'zançon, le truc classique des retours de ski de printemps en revenant du Valais avec des coups de soleil, les méchants coups de patin qui ne préviennent pas sur l'autoroute, la vitesse qui passe 120 km/h à zéro en rien de temps, ça s'est pas arrangé, et à peine tu r'montes vers chez nous au col de Jougne, vlan, temps pourri ...
Bref, c'était vraiment bien, la prochaine fois on essaiera d'y aller en groupe de GP-istes et en train, l'expo est faite pour être à portée du piéton qui arrive par la gare CFF. Devant la gare il y avait un petit kiosque d'accueil avec le programme de l'expo, j'aurais dû commencer par là.
E.B.Modifié 3 fois. Dernière modification le 23/09/18 21:24 par Emmanuel Bigler.
