Pour les non parisiens, il reste "photo basel", qui cette année reprend un format normal (avec un certificat 3G à présenter à l'entrée). Voici ce que j'ai remarqué en flânant dans photo basel 2021.
Dans le cabinet vintage, un tirage 13x18 absolument renversant de Wynn Bullock. Une montée d'escalier avec balustrade en fer forgé d'Atget, peut-être la plus belle image de l'exposition.
Une belle série, pour moi inédite, de Lisette Model chez Baudoin-Lebon.
Chez la sympathique galerie Catherine et André Hug, jamais avare de renseignements, deux tintypes de Joni Sternbach à 7500€. On ne m'a plus adressé la parole après que j'aie évoqué "les prix suisses".
Ailleurs aussi un Stieglitz 12x15cm très très moyen à 75000 SF.
Une douzaine de tirages de notre flic suisse préféré Arnold Odermatt, certains déjà vus, mais on ne s'en lasse pas.
Et aussi les anciens Albarràn Cabrera et de nouveaux Cupido présentés par Bildhalle. En fait j'ai fait le déplacement pour Ibasho et son groupe de photographe japonais (cyanotype, gomme et palladium sur papier artisanal). Je n'ai pas été déçu, mais pas emballé non plus. J'ai vu mieux question palladiotype ...
Sinon trop d'impressions en couleur montées sur Bidond me donnent la nausée.
Quand même, un grand coup de coeur pour Kathrin Linkersdorrf et la galerie Springer. Il s'agit certes ici aussi d'impression en couleur de fleurs de tulipes et autres diaphanités. L'auteur, très causante, m'a expliqué avec bienveillance son procédé. Les fleurs sont d'abord décomposées dans un bain alcalin jusqu'à atteindre le niveau de transparence désiré, reste le squelette et un tissu floral très fin comme une robe de Fortuny. La pigmentation est récupérée et éventuellement ajoutée après coup. Puis les fleurs sont disposées dans un aquarium et photographiées dans le liquide la tête en bas (avec un Leica S). Un fichier d'impression pour un tirage de 1,5x1,5m fait dans les 4 Gigabytes. Avec des tirages limités à 3 + 2AP, je n'ai pas osé demander les prix,
On rencontrera à photo basel des artistes intéressants ouverts à la discussion et c'est toujours marrant d'écouter le baratin préparé d'un galeriste vendeur. Mais j'avoue que la photo conceptuelle m'ennuie. Du c^oté de la photographie, si on sépare le faux du vrai, c'est à dire les impressions industrielles du travail artisanal, on trouvera son bonheur. Mais ce qui est rare est cher.
Modifié 1 fois. Dernière modification le 23/09/21 16:46 par Ron Talis.