15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
Bienvenu(e)! Identification Créer un nouveau profil

Recherche avancée

15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger

Envoyé par Emmanuel Bigler 
15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
lundi 17 juin 2013 13:59:19
15/06/2013 Art Basel

Dans l'un des bouquins techniques de René Bouillot au siècle figurait ce conseil : pour que vos photos soient meilleures, allez voir des musées et des expositions.

Soumis à une pression intensive venant de Bollwiller (68-FR), et relayée sans discontinuer en Franche-Comté depuis Offemont (90-FR) il était difficile de résister longtemps à aller à la foire d'art contemporain de Bâle (Art Basel https://www.artbasel.com) en compagnie de ceux qui connaissent cet événement depuis sa fondation.

À l'entrée de la halle N°2 de cette Basel Messe récemment rénovée et agrandie, au moment où mon portefeuille s'allégeait de la coquette somme de CHF 40.-, j'avais un peu l'impression de revivre le sketch « Bonjour les pauvres ! » qui faisait les beaux soirs d'une émission impertinente de la télévision française au siècle dernier (eh oui, incroyable mais vrai, au siècle dernier la télévision du service public français avait quelques belles émissions impertinentes : comme c'est loin tout çà !).
Mais en sortant 7 heures plus tard de cette foire-exposition impressionnante à plus d'un titre, je me suis dit que, finalement, ramené à un taux horaire, c'était nettement moins cher et bien plus rigolo qu'une séance de cinéma.

Donc nous commençâmes par la halle N°2, celle où on parle de pognon sans détour. Certes la Foto n'occupe qu'une toute petite partie de ce lieu gigantesque, mais pour voir en un même endroit des tirages originaux de Richard Avedon (un exemplaire du « Dior chez les éléphants »), de Lewis Baltz (une série de « Park City »), d'Arnold Newmann (un exemplaire du fameux Stravinsky au piano) ou des Becher, je vois mal où aller qui soit si près de mon domicile, même Paris Photo est bien plus loin !!

Sous le vocable d'« art contemporain », il faut chez Art Basel comprendre : y compris tout le XXe siècle, car étaient proposés à la vente par une prestigieuse galerie étazunienne rien de moins que 3 tirages originaux du Père Atget dont « L'enseigne de l'homme armé » qui est en première de couverture du bouquin Atget chez Taschen.

Donc, rapidement et de mémoire, quelques visions ; des Polidori de 1995, le fin du fin du travail en couleurs à la chambre, avec une vue qui ressemble à un Atget : un porche et un escalier d'une noble demeure française, absolument magnifique. De Polidori en 2007 un détail de tableau comme à Versailles, avec son cadre et la tenture du mur où il est accroché ; un image tellement nette et aux couleurs tellement claquantes et absolument sans grain, qu'on imagine quelque prise de vue numérique.

De l'école allemande contemporaine, nous n'avons point vu de Gursky, mais pas mal de Struth et du Ruff dont une image du genre 3 m sur 3 m à regarder en anaglyphes. Et bien entendu des tirages originaux des Becher, une belle paire de haut fourneaux en ruines et parfaitement sinistres comme les aiment les amateurs de veilles usines, deux images qui m'empêcheraient de dormir si j'avais cela accroché chez moi.

Je passe sur les oeuvres autres que photographiques, disons cependant qu'à la liste habituelle des abréviations techniques en usage sur notre forum comme N&B, PdC, CdC, MaP, il faudra rajouter une abréviation esthétique : FdG pour désigner les joyeux F...ges de G...le dont les artistes contemporains sont encore aujourd'hui friands. Un siècle après le carré blanc sur fond blanc de Kasimir Malévitch, on pensait cette veine épuisée : point du tout ! Car étaient exposés l'un à côté de l'autre rien de moins que deux rectangles de fil noir épinglés à même la cloison de bois servant à l'accrochage des oeuvres. Mais venir à une foire d'art contemporain sans y trouver des FdG, serait parfaitement inadmissible ; on est donc content d'avoir vu, entre autres : un pneu de voiture (neuf) et un appareil électrique de cuisson, bien abrité sous une cloche cubique en plastique transparent.

Sans plaisanter, j'ai admiré un magnifique bronze poli de Jean Arp qui rappelle les splendeurs en bronze de Brancusi ; finalement quelque chose de très classique ; mais aussi des trucs vraiment hors du commun, comme un réseau de fils très fins organisé comme un cristal à maille cubique, cristal dont le motif élémentaire était formé de petites mouches genre drosophiles collées une par une. Un boulot suisse-de-précision incroyable !

Après la halle N°2 nous sommes passés dans la grande halle N°1 de la Basel Messe, rénovée depuis l'an dernier par le cabinet d'architectes Herzog & de Meuron, avec son toit en métal déployé qui évoque irrésistiblement (du moins chez les persifleurs, pas chez moi) le couvercle anti-graisses de votre poële à frire, mais en plus grand et en plus raffiné.

Le samedi on vient à Art Basel en famille, il y a une halte-garderie artistique pour les enfants, et au rez de chaussée, les volumes de cette halle sont suffisants pour pouvoir accueillir tout et n'importe quoi : monstres en tôle rouillée, structures en tissus, en fils, en tout ce que vous voulez ; accumulations diverses et variées de reliques de la société de consommation du siècle dernier, films sur pellicule projetés en boucle au sens propre du terme avec une grande boucle de film sur poulies faisant le tour de la pièce et jouant donc la même scène en boucle indéfinie avec une bande son du même genre ; vidéos marrantes d'images de synthèse évoquant le balancement d'un paquebot un jour de tempête, où tout le mobilier se balade joyeusement de droite à gauche etc ..

Bref cette halle N°1 était un joyeux b..el, un temple à la gloire des FdG de tous genres, qui méritait plus qu'un détour ; aussi fûmes nous surpris et heureux de trouver là, au milieu de tout ce f..oir, le travail parfaitement inattendu d'un photographe Indien, Dayanita Singh (représenté par la galerie Frith Street à Londres, [www.frithstreetgallery.com]) qui évoque irrésistiblement les images qu'Arnold Odermatt avait prises dans le bureau de police de Stans (NW-CH) dans les années 1960. Disons : un bureau de police de Stans qui se serait converti à l'hindouisme, transformé en une espèce de temple à la gloire des entassements de papier, un de ces édifices religieux mystérieux et foisonnants comme on les aime en Inde.

http://www.frithstreetgallery.com/artists/bio/dayanita_singh

Dayanita Sing a pris en photo les fonctionnaires des archives de diverses institutions indiennes, les personnages sont pris au milieu de montagnes de paperasses entassés de toutes les façons possibles et imginables ; entassements qui évoquent irrésitiblement la grotte du courrier en retard où Gaston Lagaffe avait creusé un abri secret, bien étayé.
Dayanita Singh nous propose de très beaux portraits N&B en format carré, très sensibles ; parfois un sourire radieux de telle ou telle secrétaire (Ach ! Le sourire radieux de la Sekretärin d'Odermatt !) prouve qu'elle n'est pas dupe. Parfois les fonctionnaires présentent un air très officiel et très sévère, comme certains gendarmes chez Odermatt, mais le portraitiste est toujours en empathie avec ses modèles. Bref un moment de jubilation au premier degré après les joyeux FdG de la halle N°1.
Chez Dayanita Singh, pas d'installation extravagante, simplement une accumulation d'images sagement accrochées en rangs d'oignons, répondant aux accumulations de papier que l'on peut voir photographiées ; au gré de la fantaisie de l'artiste, les images sont décrochées et raccrochées ; certaines en réserve sont rangées sur une étagère ; mais là nous sommes en Suisse alémanique, et nous n'avons point vu de tirages de réserve entassés en vrac dans un cagibi, la "réserve" était une belle petite étagère ouverte, d'apparence modeste, propre et en ordre. Mais en bois de Teck de Birmanie, cependant.

Nous terminâmes la journée pour un tour chez les maisons d'édition. Chez Taschen était mis en vedette le travail de Salgado « Genesis », dont l'honorable maison a préparé une édition monumentale et surdimensionnée, livrée dans sa caisse de transport en bois un peu comme une machine-outil qui doit voyager au-delà des mers. Un essai pour, ne serait-ce que décoller à peine, un coin de la caisse en tirant péniblement sur l'une des poignées s'étant avéré infructueux, nous nous sommes félicités, finalement, ne ne pas avoir apporté avec nous les quelques millliers d'euros nécessaires à l'achat de cette caisse que nous n'aurions pas pu transporter jusqu'à la voiture. La prochaine fois, nous penserons à prendre, en plus, le cash nécessaire pour que l'un des chauffeurs du service V.I.P nous coltine le truc jusqu'à une grosse berline allemande en faction juste devant la halle N°1.

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 17/06/13 14:04 par Emmanuel Bigler.
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
lundi 17 juin 2013 15:10:17
"De Polidori en 2007 un détail de tableau comme à Versailles, avec son cadre et la tenture du mur où il est accroché ; un image tellement nette et aux couleurs tellement claquantes et absolument sans grain, qu'on imagine quelque prise de vue numérique."

C'est du négatif couleur 20x25 développé au labo publimod à Paris.
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
lundi 17 juin 2013 15:25:46
C'est du négatif couleur 20x25 développé au labo publimod à Paris.
Merci de la précision !
Donc pas besoin de passer au numérique, ;-)
Pas trouvé dans le catalogue en ligne de chez Art Basel.
Mais la voici chez le galeriste, Houk

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 17/06/13 15:38 par Emmanuel Bigler.
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
lundi 17 juin 2013 15:50:26
C'était cette image ? (Une de mes préférées de la série pour l'impression de prolongement des marches hors du motif avec le cadre, la tenture, le galon et la plinthe).
[www.rosegallery.net]
Oui, le 20x25 bien maîtrisé et traité dans une chaîne numérique tient encore largement la route face aux dos à 60000 euros, si on s'en tient au résultat agrandit sur tirage.
Personnellement je ne vois aucun intérêt à l'acquisition d'images avec un dos dans une pratique artistique, hors cas particuliers.
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
lundi 17 juin 2013 16:04:05
le cadre, la tenture, le galon et la plinthe

Oui, c'est bien celle-là. Les bleus et les ors étaient tellement incroyables, le rendu des textures, magnifique ; l'absence de grain, absolue, Bernard B. et moi-même avons douté.
Merci de cette précision technique qui ne provenait pas d'une fausse interrogation.
Donc le négatif couleur moderne en grand format ... ça arrache. Avis à nos lecteurs qui veulent un jour se faire un plaisir avec un tirage géant de leurs images couleur ... une de ces machines qu'on trouve pour pas cher et qu'on appelle : une chambre grand format, ça marche très bien ;-)

Référence à des bouquins, que, du coup, j'ai commandés suite à ce passage à Bâle

Polidori :
Versailles, texte de Jean-Marie Pérouse de Montclos, photographies de Robert Polidori, Editions Place des Victoires ISBN 2809900280 (2009)

Et j'ai failli oublier les arbres de Mich Epstein, une splendeur dont un exemplaire de très grand tirage était exposé à Bâle pour ceux qui aiment les arbres en N&B.
New York Arbor, de Mitch Epstein Editeur Steidl Verlag ISBN 3869305819 (2013)

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 17/06/13 16:04 par Emmanuel Bigler.
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
lundi 17 juin 2013 19:06:59
Emmanuel Bigler écrivait:
-------------------------------------------------------

> Polidori :
> Versailles, texte de Jean-Marie Pérouse de
> Montclos, photographies de Robert Polidori,
> Editions Place des Victoires ISBN 2809900280
> (2009)

Le Versailles de Polidori est sorti aux Editions Mengès le 01/09/1995.
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
mardi 18 juin 2013 17:39:35
ART BASEL et MITCH EPSTEIN :

AMERICAN POWER était son avant dernier livre qui montrait les ravages de l'industrie de l'énergie aux USA, son pays.Livre soutenu par ROBERT ADAMS !!!

Voilà qu'à la Fondation belge A. STICHTING est présenté son nouveau travail en 20.25 : les arbres de NEW-YORK. Le titre NEW-YORK ARBOR et livre édité chez Steidl : une merveille.


C'est bien à ART BASEL que quelques tirages étaient offerts à la vue des enthousiastes de l'Art Photographique. Que peut-on en dire : tirages merveilleux avec tout le moelleux du 20.25.

Mais que nous dit Mitch EPSTEIN : '' J'avais très envie, après une série parcourue par la complainte, de faire quelque chose de l'ordre de la célébration. Pourquoi de l'argentique noir et blanc ? '' Je ne voulais pas que les couleurs de la ville, très vives, viennent faire irruption dans l'image '' dixit Mitch Epstein.

Pour se démarquer de EDWARD WESTON et de GEORGE N. BARNARD, il préfère citer, comme source de filiation photographique Eugène ATGET : '' je voulais que mes images soient contemporaines '' dit-il.


BIRSINGER Bernard Photographe.


PS. : fondationastichting.be exposition av. Van Volxem Bruxelles.

NEW YORK ARBOR , 96 pages , 58 euros.
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
mardi 18 juin 2013 17:51:33
Les Messieurs Plus du forum ont déjà gagné : mon Mitch EPSTEIN est en cours d'empaquetage et arrivera à B'zançon plus vite que mon (coupez, collez) Pentti SAMMALLAHTI qui, de fait, était épuisé et dont j'attends la ré-impression.

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 18/06/13 17:52 par Emmanuel Bigler.
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
mardi 18 juin 2013 21:33:39
Merci pour ces retours. A la verve (bien agréable) des commentaires on sent qu'il y avait du spectacle, fdg ou pas.
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
mercredi 19 juin 2013 19:51:56
Emmanuel Bigler écrivait:
-------------------------------------------------------
Un siècle après
> [url=http://fr.wikipedia.org/wiki/Carr%C3%A9_blanc
> _sur_fond_blanc]le carré blanc sur fond blanc de
> Kasimir Malévitch[/url], on pensait cette veine
> épuisée : point du tout !


Je ne suis ni critique, ni historien de l'art, mais mettre le carré blanc sur fond blanc de Malévitch dans la catégorie des foutages de gueules me semble pour le moins être... du foutage de gueule...
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
jeudi 20 juin 2013 14:55:44
Yeahhhh
C'est parti !
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
vendredi 21 juin 2013 13:30:11
Je ne suis ni critique, ni historien de l'art, mais mettre le carré blanc sur fond blanc de Malévitch dans la catégorie des foutages de gueules me semble pour le moins être... du foutage de gueule...

Je suis très sérieux, je persiste et je signe et j'ajoute même : les FdG du siècle N deviennent les classiques du siècle N+1.

Je pense que cela a commencé avec le Père Courbet au début du XIXe siècle. Je peux préciser des exemples chez Courbet si vous le souhaitez. En revanche, je vois moins de FdG dans les siècles qui ont précédé.

Puis, en peinture, cela a continué avec les Impresionnistes, les Cubistes ... donc ce n'est pas faire injure à Malévitch que de le placer dans cette noble lignée.

D'ailleurs les organisateurs d'Art Basel le savent bien. Cette entreprise privée for profitable, où on ne peut guère soupçonner de cirer les pompes à quelque ministère de la culture ou quelque institution gouvernemantale, se doit de choisir aujourd'hui les bons FdG pour les collectionneurs avides de voir la cote de leur oeuvres monter en flèche avec le temps qui s'écoule.

E.B.
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
vendredi 21 juin 2013 21:15:06
il faudrait alors définir ce que l'on entend par foutage de gueule...
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
lundi 24 juin 2013 16:03:02
@Emmanuel B.: Merci de ce beau compte rendu qui fait rêver - tous les ans j'ai envie d'y aller - et je n'y vais jamais - je dois être bête! (en plus, Bâle est magnifique!).

@qui-voudra-le-lire:

Je crois que le FdG est un art autrement plus ancien et génréral que la photographie. Il existait même sans doute avant Lascaux (à moins que Lascaux soit également un FdG - qui sait?).

Ce qui est certain, c'est que le FdG est comme la photographie: ça va du micro à l'Ultra-Grand Format!
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
lundi 24 juin 2013 17:32:21
définir ce que l'on entend par

On peut le définir par des exemples.
Lorsque Gustave Courbet peint « l'enterrement à Ornans », il choisit une surface de tableau gigantesque et un format panoramique qui jusqu'alors étaient réservés pour les oeuvres représentant des divinités, des rois, des reines, des princes, des princesses.
En peignant la tronche du petit peuple d'Ornans, avec le chien en premier plan le bedeau à toque rouge, il se F. franchement de la G. de ceux qui auraient les moyens d'acheter un tel tableau « monumental ».
Du coup pour le classer, on a appelé Courbet « réaliste ».
Je ne pense pas qu'on puisse reprocher une telle attitude FdG aux artistes de Lascaux. C'est pour cela que j'aimerais un exemple de FdG artistique antérieur à Courbet.

E.B.
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
lundi 24 juin 2013 17:38:50
<<Je ne pense pas qu'on puisse reprocher une telle attitude FdG aux artistes de Lascaux. C'est pour cela que j'aimerais un exemple de FdG artistique antérieur à Courbet.

Les cathédrales en sont pleines
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
lundi 24 juin 2013 18:07:40
@Nestor: +1

En fait, j'allais proposer Jérome Bosch!
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
lundi 24 juin 2013 18:41:45
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
lundi 24 juin 2013 20:11:41
J'y ai toujours vu une forme d'ambiguité - qui fait son charme d'ailleurs. Et je ne suis certainement pas le seul:

[www.aparences.net]

[www.epilepsiemuseum.de]

[cieljyoti.wordpress.com]

Mais en matière d'art, à part le canular, le FdG dès lors qu'il est accepté ou qu'il fasse partie de la "démarche", n'en est plus un, et se transforme, par la magie de notre reconnaissance, en art à part entière. C'est d'ailleurs ce que j'aime: on peut faire des batailles d'Hernani avec une simple pissotière! Ou encore avec quelques colonnes grises et blanches un peu cheap (sans être du povera).
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
lundi 24 juin 2013 20:51:31
Voila ce que pense Diderot de la peinture de Boucher au Salon de 1765 !
Un vrai FdG :

La dégradation du goût, de la couleur, de la composition, des
caractères, de l’expression, du dessin a suivi pas à pas la dépravation des
moeurs. Que voulez-vous que cet artiste jette sur sa toile ? Ce qu’il a dans
l’imagination. Et que peut avoir dans l’imagination un homme qui passe sa
vie avec les prostituées du plus bas étage ?

J.C.L.
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
mardi 25 juin 2013 10:33:36
Merci Jean-Claude : Donc les tableaux de Boucher, c'était du FdG avant Courbet.
Reste à situer le démarrage du mouvement FdG à une certaine époque entre Jérôme Bosch et Boucher.
J'exclurais de mon point de vue Jérôme Bosch. Mais Boucher, là le doute n'est pas permis.

E.B.
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
mardi 25 juin 2013 12:21:17
Si on accepte de rapprocher le FdG de la satire, on touve bien des choses.

En cherchant (sur Internet - c'est mal mais tellement facile) un peu (le sujet est passionnant), j'ai trouvé un petit ouvrage du début du siècle passé:

"Le genre satirique dans la peinture flamande"

[archive.org]

qu'on peut directement lire ici: [archive.org]


L'auteur, d'après ma lecture de son avant-propos (http://archive.org/stream/legenresatiriqu00maet#page/n11/mode/2up) ne semble pas exclure Bosch.

Je me rends bien compte que la notion de FdG est assez large (et que mon interprétation est bien personnelle), mais je suis assez d'accord avec EB lorsqu'il écrit:

> les FdG du siècle N deviennent les classiques du siècle N+1.
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
mardi 25 juin 2013 12:49:31
Si on accepte de rapprocher le FdG de la satire

.. un genre que je n'ai pas vu à Art Basel, où je n'ai vu que des trucs sérieux, ou se prenant vraiment au sérieux. Mais je peux avoir mal vu : il y a tellement de pièces présentées et tant de recoins ... (j'ai passé une partie de mon temps à essayer de ne pas perdre mes deux guides bénévoles).

À Art Basel, le gars qui punaise un tour de fil noir directement au mur ne pratique pas la satire, c'est du sérieux.
Idem pour l'artiste qui présente un pneu ou appareil de cuisson sous sa cloche de plastique.
Ou du moins je n'ai pas vu le côté satirique.

Je pense que lorsque le Gustave peint « l'enterrement à Ornans », c'est pas pour rigoler. Quoique les tronches de certains personnages soient proches d'une caricature.
En revanche lorsqu'il peint de joyeux ecclésiatiques « de retour de conférence » on est en plein dans la satire (tableau qui fit scandale et dont il ne subsiste qu'une version en gravure)

Peut-être tout simplement le FdG est l'oeuvre pour laquelle, soit l'ignare, soit l'expert du siècle N°N dit : « C'est un scandale ! Comment peut-on oser présenter cela comme de l'art ! ». Au siècle N° N+1, l'artiste et son travail seront, peut-être, mais pas forcément, répertoriés et cotés. Mais cette manière de transformer un FdG en pièce maîtresse me semble tout de même quelque chose de très récent.

Parmi les beaux FdG du style photographique documentaire du XXe que Bernard B. nous a fait découvrir, il y a les beaux outils de cordonnier
d'
Albert Renger-Patzsch. Mais peut-être que Renger-Patzsch est devenu très vite un classique et un maître d'un certain genre photographique reconnu.

E.B.
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
lundi 29 juillet 2013 09:28:56
L'écrit et la parole ne semble pas exempt de l'influence de ce mouvement . Il existe même au moins une sous classe de l'écrit dont cela paraît être la finalité .
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
lundi 29 juillet 2013 17:51:51
>>>le gars qui punaise un tour de fil noir directement au mur ne pratique pas la satire, c'est du sérieux.<<<

Si c'est un Schaublin™ ou quelque-chose du genre, outre le fait que mur et punaises doivent être solides, il me semble qu'il y a quand-même un peu de FdG dans l'air…
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
jeudi 22 août 2013 21:02:31
Du foutage de gueule en chambre à la 2025, on en a vu aussi cet été. Et en plus, c'est de l'officiel...
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
jeudi 22 août 2013 22:34:15
Emmanuel Bigler écrivait:
-------------------------------------------------------
> 15/06/2013 Art Basel
>
> Dans l'un des bouquins techniques de René
> Bouillot au siècle figurait ce conseil : pour
> que vos photos soient meilleures, allez voir des
> musées et des expositions.


Paix à son âme,
RB a fermé son parapluie,
Mais ses bouquins lui donnent une certaine éternité.
Re: 15/06/13 Une journée à la foire de Bâle avec A-L. et B. Birsinger
vendredi 23 août 2013 07:26:37
Je me souviens des encarts dans LE PHOTOGRAPHE, ou le menu du jour dut est figuré dans un encadré.

o7 philippe
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquez ici pour vous connecter