Arles 2014
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Arles 2014

Envoyé par Tuoner06 
faire aimer l'art contemporain
vendredi 18 avril 2014 17:11:13
Il faut sortir d'une logique où l'on tente, comme je l'entends si souvent, de "faire aimer l'art contemporain".

En matière de musique « contemporaine », il y avait une mode chez certains organisateurs de concerts « classiques » du siècle dernier, consistant à utiliser la méthode du sandwich musical : une fine couche de musique contemporaine servie entre deux bonnes grosses tranches de pain musical classique de chez classique.

Le gens qui venaient au concert uniquement pour les parties 1 et 3 n'allaient tout de même pas se sauver pendant la partie 2 et revenir pour la partie 3.
Ils étaient donc obligés de rester sagement assis à écouter une fine tranche de musique contemporaine choisie « pour leur bien » par des programmateurs éclairés (en général le public de la musique classique d'aujourd'hui reste sagement assis, et ne se déchaîne pas en hurlant et en cassant les chaises lorsqu'ils ne sont pas contents).

J'ai un souvenir ému d'avoir assisté salle Pleyel à Paris à un concert de Saint Yehudi Menuhin, violon solo, qui était organisé selon cette méthode du sandwich. Bien entendu j'étais venu pour voir Saint Yehudi en personne et pour l'entendre jouer la célèbre chaconne du Cantor. Pour voir et entendre Saint Yehudi, on serait venu à pied de B'zançon s'il avait fallu le faire ; et le morceau qu'Il joua au milieu était déjà quelque chose de classique : la sonate de Bartok dont Il fut le dédicataire. Saint Yehudi était bien du genre à vouloir faire aimer l'art contemporain au peuple. Mais comme nous buvions Ses parles et Sa musique comme parole d'Évangile, il ne nous serait jamais venu à l'idée d'ironiser sur cette pédagogie du sandwich musical, parce que c'était Lui.

Ça fait un moment que je ne suis pas allé au festival de musique de B'zançon en septembre, mais j'ai l'impression que cette méthode qui s'apparente à la stratégie parentale d'avant la 2e guerre mondiale, avec l'huile de foie de morue accompagnée d'un chocolat pour faire passer, n'est plus en vogue aujourd'hui.

E.B.
Mécénat d'entreprise et orientation des travaux des artistes
vendredi 18 avril 2014 17:19:30
mais qui imposent aux artistes d'employer

Je n'arrive pas à croire une seconde qu'une entreprise ouvrant une galerie d'art contemporain puisse influencer ce qui est exposé à l'intérieur en fonction des produits commercialisés par ladite entreprise.

Prenons un exemple volontairement absurde et qui ne peut évidememnt pas exister : imaginons que je sois le patron d'une entreprise d'eau minérale, j'ouvre une galerie d'art à côté de la source, et j'impose que les oeuvres qui y seront exposés soient toutes sur le thème de l'eau.
Une telle chose, heureusement, ne se verra jamais dans notre bonne France, là où le bon sens est la chose du monde la mieux partagée !

E.B.



Modifié 2 fois. Dernière modification le 18/04/14 18:12 par Emmanuel Bigler.
Re: Arles 2014
vendredi 18 avril 2014 17:31:40
Emmanuel Bigler écrivait:
-------------------------------------------------------
> mais qui imposent aux artistes d'employer
>
> Je n'arrive pas à croire une seconde qu'une
> entreprise ouvrant une galerie d'art contemporain
> puisse influencer ce qui est exposé à
> l'intérieur en fonction des produits
> commercialisés par ladite entreprise.
>
> Prenons une exemple volontairement absurde et qui
> ne peut évidememnt pas exister : imaginons que je
> sois le patron d'une entreprise d'eau minérale,
> j'ouvre une galerie d'art à côté de la source,
> et j'impose que les oeuvres qui y seront exposés
> soient toutes sur le thème de l'eau.
> Une telle chose, heureusement, ne se verra jamais
> dans notre bonne France, là où le bon sens
> est la chose du monde la mieux partagée
!

Mais bien sûr ;-)
[www.paperbackswap.com]
De même qu'ci toute ressemblance avec le monogramme LV est purement fortuite, le contraire ne peut être que les suppositions d'esprits mal tournés.



Modifié 2 fois. Dernière modification le 18/04/14 17:43 par Zoran.
Des monogrammes créatifs
vendredi 18 avril 2014 18:09:11
... avec le monogramme ...

Tiens, bonne idée : on devrait suggèrer à notre bon quotidien national de référence, Le Monde, de soutenir des artistes contemporains pour leur faire des beaux « M ».

Ptèt' ben qu'y aurait même des artistes qui feraient ça gratos rien pour la fierté d'être publiés dans le supplément dominical oups .. ouiquende-en-foto de leur quotidien favori !

E.B.



Modifié 2 fois. Dernière modification le 18/04/14 18:11 par Emmanuel Bigler.
Re: Arles 2014
samedi 19 avril 2014 11:12:39
Cette discussion sur la commande publique me fait penser à la différence fondamentale entre la photographie et les autres arts. J'ai un ami écrivain régulièrement invité en résidence en région pour des durées de 3 mois. Durant cette période il doit animer un module pédagogique de quelques heures (en général 24 à 30 heures auprès de scolaires, classique du travail en résidence), le reste du temps il peut travailler comme il le souhaite et sans qu'on lui impose un sujet. A l'issue de la résidence personne ne vient ramasser sa copie, s'il n'a rien ou peu produit, aucun reproche ne lui sera adressé. Pour un photographe la situation est bien différente,en plus du module pédagogique il doit fournir un résultat précis basé sur une mise en valeur préétablie d'un aspect de la région, son travail intégrera une archive ou une collection etc.
En photographie la "résidence d'artiste" est en réalité une commande pure, et cela tient, je crois, au caractère profondément documentaire du médium, les collectivités locales l'ont bien compris et l'ont fait entrer dans une chaîne de leviers qui permettent le financement d'une région ou autres. Derrière la façade artistique se cache la réalité de la communication et ses bas enjeux financiers.



Modifié 2 fois. Dernière modification le 19/04/14 11:38 par Zoran.
Re: Arles 2014
samedi 19 avril 2014 13:37:52
Qu'il y ait des enjeux de prestige, de communication, des sous en jeu... bien sûr. Mais j'ai souvent vu des résidences photographiques où il n'y avait pas de réelle commande. Certaines, les plus importantes et les plus ambitieuses aboutissent avec une exposition conséquente à la clef, un catalogue parfois quand ce sont des résidences onéreuses et de longue haleine où il s'agit clairement d'une commande. Celles-ci sont axées documentaire. D'autres s'achèvent simplement par une visite de l'atelier, une rencontre avec le/la photographe, la présentation du travail des mois passés et une discussion autour, une exposition sommaire du work in progress. Ce qui est souvent demandé, c'est une animation et une implication dans la vie de la ville commanditaire. L'accord de résidence en photographie, je te suis, est souvent basé sur une conception documentaire, du moins pour les plus importantes.

Il me semble parfois que l'approche photographique des institutions n'est pas toujours claire. Ca tend naturellement vers le documentaire. Mais si la structure commanditaire est par exemple un musée porté sur le contemporain, c'est plus vague, plus hésitant parfois, ça va partir davantage sur le plastique, d'autant qu'il vont composer avec d'autres structures pour payer.

C'est ce que je vois ici.

Jimmy
Re: Arles 2014
samedi 19 avril 2014 14:16:07
Je n'ai pas une connaissance exhaustive du programme de résidences d'artistes, je m'appuie sur l'expérience de gens que je connais, des propositions qui m'ont été faites et de ce que je peux voir. Les programmes qui peuvent garantir une pratique qui reste personnelle sont à rechercher plus dans les programme d'aides. Encore qu'il y ait là aussi obligation de résultat, ce qui semble normal dans le cadre d'une production, c'est pourquoi j'ai jusqu'ici continué à produire seul, je veux pouvoir conserver la liberté de ne pas montrer un travail qui n'atteint pas l'exigence fixée, ce qui est difficilement compatible avec le système de résidence ;-)



Modifié 1 fois. Dernière modification le 19/04/14 14:42 par Zoran.
Re: Arles 2014
dimanche 20 avril 2014 07:55:47
Zoran écrivait:
-------------------------------------------------------
> "Je distingue subvention ou commande publique et
> commande privée. Le commanditaire privée engage
> son argent ; c'est tout autre chose. La commande
> privée engage un rapport entre deux hommes qui
> unissent leurs intérêts respectifs et
> établissent des rapports directs entre eux."
>
> Je ne vois aucune différence entre commande
> publique et la commande privée issue de
> l'entreprise, les intérêts de l'artiste et de
> l'organisation quelle soit publique ou privée ne
> peuvent converger, c'est impossible tant les
> logiques sont différentes. Le commanditaire
> commande, dès lors l'artiste est tenu de faire
> des compromissions. La question est d'autant plus
> intéressante que les marques arrivent en force
> dans le milieu de l'art. Celles de luxe comme
> Louis Vuitton qui a ouvert une galerie d'art dans
> la boutique des Champs Elysées et commande à des
> stars du marché, celles de bières qui
> investissent beaucoup pour changer leur image
> "beauf", mais qui imposent aux artistes d'employer
> les couleurs de leurs produits, et plus improbable
> les industries du lait qui ont ouvert une galerie
> d'art la Milk Factory [www.lamilkfactory.com]
> évocation directe à Warhol, dont je vous laisse
> juge de la qualité des productions ;-). Ici l'art
> est utile, il répond à des objectifs
> stratégiques d'image de la marque, ces objectifs
> sont parfaitement comparables à ceux d'une
> région qui passe commande à un photographe pour
> la mise en valeur de tel aspect de l'urbanisme ou
> du paysage, avec un nombre d'images fixé à
> l'avance (plus le nombre d'images est grand, plus
> l'institution culturelle sera en mesure de
> justifier son action auprès de ses autorités de
> tutelles), qui circulera dans un réseau de lieux
> prédéterminés, un livre prévu etc.
> Restent les commanditaires privés, et parmi
> ceux-là il y a de tout : quelques rares personnes
> éclairées qui comprennent ce qu'est le travail
> de l'artiste et les autres plus nombreux qui
> veulent décorer leur salon et n'hésitent pas à
> donner des directives sur le format, la couleur
> etc...
> Autrement dit il est rarissime que l'art reste une
> expérience personnelle dans le cadre de la
> commande, on peut même affirmer que c'est
> l'exception.


Je précise un peu les choses.

Je suis globalement d'accord sur ce que tu dis des concessions...toutefois : à l'artiste de les accepter... ou pas, n'est-ce pas ? Est-ce si inconcevable de refuser ? Il y a tellement d'autres moyens de gagner sa vie dans nos sociétés modernes ! Ne peut-on pas envisager de se dérober à une commande si les compromissions sont trop importantes... On n'a pas l'impression que cette possibilité toute simple existe à te lire ! Ceci pour le côté artiste.

Je ne suis pas d'accord si tu dis que commande publique = commande privée. La commande publique est normalement faite au nom de l'intérêt général. Pour ma part je n'ai pas admis que cela puisse se perdre et je parle depuis cette position. Un privé qui achète, c'est son argent ; qu'il le donne à un mauvais, il n'y a rien de gênant. Il paie pour apprendre. Une collectivité locale qui s'amuse à ce jeu là, cela me déplaît. Or dans la production contemporaine, très abondante, ce n'est peut-être pas plus mal de laisser décanter un peu les choses, disons une ou deux générations peut-être. Ceci pour le côté commanditaire.

Je termine avec un mot encore. C'est certainement une question de vocabulaire qui nous empêchera d'être d'accord cette fois : un type qui accepte de faire une œuvre pour améliorer l'image d'une bière, je ne mets pas cela dans le champ de l'art. Je crois qu'on dit "publicité" ou quelque chose comme cela. Si tu dis, d'abord, que c'est de l'art et qu'on discute dessus de ce qu'est l'art, on ne peut pas s'entendre. C'est une question de vocabulaire, mais c'est aussi une question du niveau où on place ce que doit être l'art. Après tu pourras me dire que tu as une conception plus contemporaine que la mienne... et tu auras peut-être raison ;-)
Re: Arles 2014
dimanche 20 avril 2014 09:04:29
Jimmy Péguet écrivait:
-------------------------------------------------------
> ... on ne peut pas "démocratiser" l'art
> au-delà de tenter de rendre plus accessible à la
> fréquentation l'art fermement reconnu du passé.
> Pour l'art contemporain, comme pour l'art ancien,
> le développement du goût des uns et des autres
> est avant tout un reflet des qualités
> personnelles, des qualités morales, des qualités
> intellectuelles, des qualités d'analyse des uns
> et des autres. Le chemin de chacun est à faire
> par chacun. L'Etat ne peut que s'engager à tenter
> de faire se développer à l'école, chez chacun,
> une capacité de raisonnement, la capacité de
> raisonnement la plus indépendante possible. Il
> faut sortir d'une logique où l'on tente, comme je
> l'entends si souvent, de "faire aimer l'art
> contemporain". Sur ce terrain, c'est à chacun de
> voir. Et à chacun de se délecter. Ou pas.

>
> Il y a dans ton raisonnement quelque chose que je
> ne saisis pas bien : pourquoi le développement
> des "capacités de raisonnement le plus
> indépendantes possibles"
ne pourrait-il pas
> passer par la rencontre des productions
> contemporaines, ce qui ne me paraît pas exclure
> la connaissance de l'art plus ancien ? Il me
> semble qu'en dehors de certaines caricatures,
> "l'Etat" au sens large fait parfois plutôt pas si
> mal le travail, sans trop tomber dans des travers
> souvent énoncés.
>
> Jimmy



Si tu parles de "la rencontre des productions contemporaines", on sera d'accord.
Dans les faits, ce n'est pas tout à fait comme cela que cela se passe.
On amène les enfants au musée, on leur "explique" des productions qui sont ce qu'elles sont.
On sacralise une œuvre placée dans un environnement qui domine les petits spectateurs, on les fait asseoir, on requiert silence, attention, et bientôt admiration. C'est à dire qu'on place les enfants dans un lieu de sacralisation de valeur.
Ce rapport à l'art, cette sorte d'"enseignement" me semble éminemment suspect et ne me plaît guère.

Il y a des outils pour la raison, qui doivent être enseignés ; globalement on peut dire que l'esprit scientifique nécessite d'être développé et en France on le fait plutôt bien. Après il y a les moyens d'expression qui doivent être développés : maniement de la langue, maniement des pinceaux, maniement des instruments et des sons. Peut-être le fait-on pour l'instant, et j'espère temporairement, nettement moins bien.
Après il y a des ponts à établir entre les savoir-faire et la conduite par chacun de sa vie. Et là il faut commencer à être infiniment prudent. Il faut certainement montrer à chacun comment le comportement d'un être peut avoir des conséquences sur le comportement de tous (la morale) et amener à réfléchir là-dessus. Il faut certainement, là, responsabiliser. Montrer qu'on n'est pas dans du virtuel et que les paroles et les comportement sont des actes, et faire comprendre que rien n'est sans conséquence et que chaque chose qu'on fait a ce statut d'acte et modifie la réalité.
Il ne faut certainement pas laisser penser à l'enfant que tout est jeu et sans conséquence, au prétexte que les enfants aiment jouer et qu'ils apprennent mieux en jouant. Il faut certainement montrer à l'enfant que tout est acte, et faire naître le goût de la responsabilité en lui ; cela marchera parce que les enfants rêvent de devenir grands et d'être traités comme des adultes.

Il me semble que le monde ainsi n'existe fortement pour chacun d'entre nous que si chacun comprend bien l'importance de la projection de chacun de nos actes sur lui. C'est parce que tout est signifiant que le réel prend une importance immense ; c'est parce que le sort du Monde dépend de moi que je mets mon papier à la poubelle au lieu de le jeter au sol. C'est parce que j'ai compris, c'est parce que je ressens la nécessité, c'est parce que j'ai découvert par moi-même cette nécessité et que j'en ai la perception complète, que je jette mon papier dans une poubelle mais qu'aussi je ré-enchante le réel jusque dans le plus microscopique de mes actes, et que le quotidien peut avoir un peu de qualité.

Hélas, Jimmy, je ne pense pas que cette brutale montée de la responsabilité puisse être enseignée par un processus pédagogique vertical et descendant de soumission. Je pense qu'à un moment, il est tout à fait possible, par contre et heureusement, que chaque être ait une vision de la fragilité du Monde et de ce que cela implique de sa propre responsabilité possible, et que ce soit une sorte de déclic.
Cela ne relève pas du travail et de la persuasion d'Etat. C'est un processus montant qui doit partir de chacun. Comme nous avons une responsabilité évidente, chacun, dans la marche du Monde, nous devons tous pouvoir arriver à la découverte de cette évidence par le raisonnement, et c'est en y arrivant par le raisonnement, en nous connaissant profondément nous-mêmes et par une observation rigoureuse du Monde que nous pouvons seulement en être convaincus.

L'Art fait parti de ce" connait-toi toi même" ; C'est avant tout et depuis toujours un moyen d'apprendre à voir le Monde, et à se connaître soi-même. Il n'est pas l'outil publicitaire que Zoran décrit dans un fil précédent. S'il est social c'est uniquement en ce que l'exploration qu'il nous permet de faire du Monde nous renseigne sur notre propre position dans le Monde.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 20/04/14 09:12 par henri peyre.
Re: Arles 2014
dimanche 20 avril 2014 09:09:45
Zoran écrivait:
-------------------------------------------------------
,
> c'est pourquoi j'ai jusqu'ici continué à
> produire seul, je veux pouvoir conserver la
> liberté de ne pas montrer un travail qui
> n'atteint pas l'exigence fixée, ce qui est
> difficilement compatible avec le système de
> résidence ;-)


Dont acte, je répondais à ton post de fin de page 1.
Et je découvre seulement après avoir répondu celui-là.
On va peut-être encore finir par être d'accord, après s'être un peu frictionné sur le vocabulaire.
Re: Arles 2014
dimanche 20 avril 2014 09:29:31
Zoran écrivait:
-------------------------------------------------------
> Je n'ai pas une connaissance exhaustive du
> programme de résidences d'artistes, je m'appuie
> sur l'expérience de gens que je connais, des
> propositions qui m'ont été faites et de ce que
> je peux voir. Les programmes qui peuvent garantir
> une pratique qui reste personnelle sont à
> rechercher plus dans les programme d'aides. Encore
> qu'il y ait là aussi obligation de résultat, ce
> qui semble normal dans le cadre d'une production,
> c'est pourquoi j'ai jusqu'ici continué à
> produire seul, je veux pouvoir conserver la
> liberté de ne pas montrer un travail qui
> n'atteint pas l'exigence fixée, ce qui est
> difficilement compatible avec le système de
> résidence ;-)

La fable du Renard et des Raisins trouve toujours son chemin même chez les esprits "éclairés".

[www.lafontaine.net]

Certain renard gascon, d'autres disent normand,(1)
Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille (2)
Des raisins mûrs apparemment (3),
Et couverts d'une peau vermeille.
Le galand (4) en eut fait volontiers un repas;
Mais comme il n'y pouvait point atteindre:
«Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats.(5)»

Fit-il pas mieux que de se plaindre?
Re: Arles 2014
dimanche 20 avril 2014 10:51:23
henri peyre écrivait:
-------------------------------------------------------
> Je termine avec un mot encore. C'est certainement
> une question de vocabulaire qui nous empêchera
> d'être d'accord cette fois : un type qui accepte
> de faire une œuvre pour améliorer l'image d'une
> bière, je ne mets pas cela dans le champ de
> l'art. Je crois qu'on dit "publicité" ou quelque
> chose comme cela. Si tu dis, d'abord, que c'est de
> l'art et qu'on discute dessus de ce qu'est l'art,
> on ne peut pas s'entendre. C'est une question de
> vocabulaire, mais c'est aussi une question du
> niveau où on place ce que doit être l'art.
> Après tu pourras me dire que tu as une conception
> plus contemporaine que la mienne... et tu auras
> peut-être raison ;-)

Henri,
Ce n'est pas la mienne, je présentais le contexte tel quel, mon opinion est aussi négative que la tienne mais elle est désormais marginale devant la conception la plus largement admise. Les marques sont en train de tout bouffer, et non plus pour des raisons fiscales, mais cette fois l'action "artistique" est un élément de leur stratégie commerciale. Heineken impose le vert, ce n'est pas très fin mais ce n'est déjà plus de la publicité au sens classique, et tu verras, ils sont à l'œuvre pour améliorer leur tour de passe-passe, on n'en est qu'au début. L'argent venant à manquer, comme tu le disais, les marques vont avoir le champs libre. C'est uniquement une question d'ajustage des mentalités, quelqu'un finira bien par présenter ce débat comme un affrontement entre anciens et modernes : entre l'idée "ancienne" que l'art n'est pas un moyen (de vendre), n'a pas à répondre à une utilité mercantile (stratégie commerciale) pour exister, et la "modernité" qui met de son côté le pragmatisme de la nécessité de faire avec les marques et la publicité pour que l'art existe. Cette dernière attitude gagnera la partie parce qu'en face il n'y a pratiquement plus personne. Vanessa Beecroft peut tranquillement affirmer qu'il était "naturel" (sic) qu'elle compose le monogramme de Louis Vuitton pour son abécédaire fait de corps humains, et qu'elle l'expose dans la galerie de la marque sans que personne et je dis bien personne ne vienne faire la moindre remarque, ne vienne critiquer un travail qui est clairement de la communication publicitaire. Ces dix dernière années les marques de luxe ont grandi de 1000%, l'art a été placé au centre des décisions stratégiques de ces groupes, souviens-toi de Pinault et des enjeux autour de sa fondation, parmi bien d'autres exemples ...
En discutant avec des artistes j'ai constaté un lent revirement de mentalités et de discours qui à favorisé un contexte d'intrusion des marques, un nouveau modèle s'est créé en plusieurs étapes :
1/ Discours de l'artiste aujourd'hui largement admis : la publicité est un moyen de gagner de l'argent pour produire de l'art.
2/ Intrusion des marques sur le marché de l'art, dans l'ordre chronologique sous les formes:
a/ de mécénat auprès d'institutions culturelles (rénovation de peintures, de bâtiments historiques, de constructions de centres d'art, etc)
b/ de production directe auprès d'artistes.
c/ d'acteurs de l'art : galeries (Vuitton), centres culturels (Chanel et son "centre d'art" itinérant), musées (la Punta dogana à Venise de Pinault) , etc.

Et quand Marc Jacobs, grand collectionneur d'art contemporain, demande à ses "amis" artistes (Murakami et autres) de transposer sur des sacs à mains leurs pratiques artistiques légitimées par les institutions culturelles publiques ou privées, la boucle est bouclée.
[www.complex.com]
Et voilà !



Modifié 2 fois. Dernière modification le 20/04/14 11:18 par Zoran.
Re: Arles 2014
dimanche 20 avril 2014 13:34:53
Zoran,

D'accord, bien compris, ce n'est pas ta vision, comme ce n'est pas la mienne.

Ce qui me gêne juste, c'est quand tu dis :
" En discutant avec des artistes j'ai constaté un lent revirement de mentalités et de discours qui a favorisé un contexte d'intrusion des marques, un nouveau modèle s'est créé en plusieurs étapes (...)"

Tu as l'air de cautionner, et cela rien que parce que tu dis que tu as discuté avec "des artistes".
Si ces gens méritent tes reproches, ce que je veux bien croire, ils ne méritent pas alors que tu les appelles comme cela.

Ne perdons donc pas trop de temps à nous intéresser à ce qui constitue un banal petit cirque social.
Faisons chacun notre travail artistique extrêmement proprement, en plein accord avec ce que chacun nous est et avec la meilleure exigence de qualité, de progrès et de respect pour cette place si ténue que nous avons chacun dans l'aventure humaine. Prenons y la joie la plus grande, qui récompense chaque avancée que nous faisons, et n'attendons pas une reconnaissance sociale qui ne sera jamais de toutes façons que la consolation d'une vieillesse qui aurait arrêté la création !

Je déplore comme toi que le monde n'ait que le niveau qu'il a. Mais il faut penser que tout le temps qu'on passe à le déplorer nous empêche de monter nous-mêmes, ce qui est pourtant un élément fort positif du règlement général du problème. Nous sommes finalement en la matière une partie du problème et une partie de la solution. ;-)
Re: Arles 2014
dimanche 20 avril 2014 18:23:55
henri peyre écrivait:
-------------------------------------------------------

> Ce qui me gêne juste, c'est quand tu dis :
> " En discutant avec des artistes j'ai
> constaté un lent revirement de mentalités et de
> discours qui a favorisé un contexte d'intrusion
> des marques, un nouveau modèle s'est créé en
> plusieurs étapes
(...)"
>
> Tu as l'air de cautionner, et cela rien que parce
> que tu dis que tu as discuté avec "des
> artistes".
> Si ces gens méritent tes reproches, ce que je
> veux bien croire, ils ne méritent pas alors que
> tu les appelles comme cela.

Ils sont reconnus en tant que tels, pas par moi, encore une fois ils le sont dans un contexte général, même si je peux trouver ça discutable.

> Ne perdons donc pas trop de temps à nous
> intéresser à ce qui constitue un banal petit
> cirque social.

Tu fais une erreur d'appréciation en réduisant un changement de modèle à la caricature du jeu social.

> Faisons chacun notre travail artistique
> extrêmement proprement, en plein accord avec ce
> que chacun nous est et avec la meilleure exigence
> de qualité, de progrès et de respect pour cette
> place si ténue que nous avons chacun dans
> l'aventure humaine. Prenons y la joie la plus
> grande, qui récompense chaque avancée que nous
> faisons, et n'attendons pas une reconnaissance
> sociale qui ne sera jamais de toutes façons que
> la consolation d'une vieillesse qui aurait
> arrêté la création !
> Je déplore comme toi que le monde n'ait que le
> niveau qu'il a. Mais il faut penser que tout le
> temps qu'on passe à le déplorer nous empêche de
> monter nous-mêmes, ce qui est pourtant un
> élément fort positif du règlement général du
> problème. Nous sommes finalement en la matière
> une partie du problème et une partie de la
> solution. ;-)

Ici je m'intéresse à la meilleure compréhension possible d'un environnement et de ses parties prenantes (et non son cautionnement), penser ce que l'on fait c'est aussi penser le contexte dans lequel s'exerce une activité quelle qu'elle soit. Je ne ressens donc pas de mauvaise conscience ou de culpabilité d'y consacrer un peu de temps, savoir où l'on se situe ne se fait que par rapport à une géographie et un groupe social donné. "Artiste" à force de banalisation est devenu communément une simple étiquette, que certains en abusent n'est qu'un fait parmi d'autres. Ce qui compte pour moi aujourd' hui c'est le résultat, autrement dit l'œuvre, et devant la lecture de l'œuvre le contexte social, économique et médiatique disparaît pour le plus grand malheur de nos "artistes" qui voudraient bien le retenir ;-).
Le fait de ne pas jouer ce jeu en tant qu'artiste c'est déjà se présenter comme leur ennemi déclaré. Cela m'aide donc à comprendre une certaine forme d'agressivité et de mépris devant mes refus de ne pas faire de pub par exemple, tant les frontières entre art et communication sont désormais poreuses. Et je pense qu'au moment de faire des choix, il n'est pas inutile d'avoir les idées claires sur la question.



Modifié 5 fois. Dernière modification le 20/04/14 19:13 par Zoran.
Re: Arles 2014
dimanche 20 avril 2014 22:59:51
Nestor Burma écrivait:
-------------------------------------------------------
> Zoran écrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
> > Je n'ai pas une connaissance exhaustive du
> > programme de résidences d'artistes, je
> m'appuie
> > sur l'expérience de gens que je connais, des
> > propositions qui m'ont été faites et de ce
> que
> > je peux voir. Les programmes qui peuvent
> garantir
> > une pratique qui reste personnelle sont à
> > rechercher plus dans les programme d'aides.
> Encore
> > qu'il y ait là aussi obligation de résultat,
> ce
> > qui semble normal dans le cadre d'une
> production,
> > c'est pourquoi j'ai jusqu'ici continué à
> > produire seul, je veux pouvoir conserver la
> > liberté de ne pas montrer un travail qui
> > n'atteint pas l'exigence fixée, ce qui est
> > difficilement compatible avec le système de
> > résidence ;-)
>
> La fable du Renard et des Raisins trouve toujours
> son chemin même chez les esprits "éclairés".
>
> [www.lafontaine.net]
> hp?id=54
>
> Certain renard gascon, d'autres disent
> normand,(1)
> Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille
> (2)
> Des raisins mûrs apparemment (3),
> Et couverts d'une peau vermeille.
> Le galand (4) en eut fait volontiers un repas;
> Mais comme il n'y pouvait point
> atteindre:
> «Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des
> goujats.(5)»
>
> Fit-il pas mieux que de se plaindre?

Ne pas courir derrière un certain type de production/financement dénote donc forcément une impossibilité d'atteindre un haut "niveau" ?
Libre à toi d'affirmer de telles idées, mais parle pour ton propre compte, pour ma part j'ai déjà assez affaire avec les braves gens qui tentent de me convaincre de passer en pub, nouveau modèle d'excellence paraît-il. Bientôt ils se confondront avec tes semblables, vous partagez les mêmes schémas de pensée, vous finirez donc par vous entendre.
Re: Arles 2014
lundi 21 avril 2014 08:16:29
Zoran écrivait:
-------------------------------------------------------
Ce qui compte pour moi aujourd' hui
> c'est le résultat, autrement dit l'œuvre


Tout à fait d'accord. C'est pour cela que je suis depuis longtemps obsédé par la question de la valeur de l'œuvre : même si le marché fixe cette valeur pour les hommes d'un moment donné, la qualité objective de l'œuvre a forcément tendance à jouer à terme : si l'œuvre a une allure de trésor, aucune génération ne la jettera distraitement dans une poubelle. D'où la nécessité d'avoir recours à des matériaux solides et stables, d'où la nécessité de travailler fortement la grammaire de l'esthétique à l'intérieur de l'œuvre.

En cela tu es probablement assez "anti-contemporain" dans la mesure où l'art contemporain affecte de juger de l'intention et de l'attitude plutôt que de la qualité de l'œuvre en tant qu'objet, ayant, par l'influence de l'histoire artistique récente, conservé un préjugé "révolutionnaire" sur cette question...

Grosse erreur de l'art contemporain à court terme. Il n'en restera qu'un désuet petit catéchisme enfermé dans une portion ténue d'histoire.

On verra le retour du bâton même de notre vivant. C'est simplement de la pure logique. Un peu de patience donc, cela arrive, et il n'y a rien à faire de notre côté. Cela s'effondrera tout seul. Pas de temps à perdre dans cette lutte-là ;-)
Re: Arles 2014
lundi 21 avril 2014 08:49:08
Je connais (ou plutôt je crois connaître :-)) ta défiance envers les musées et institutions publiques. Les galeries fonctionnent en gros sur le même modèle si tu penses admiration et sacralisation.

Ce qui me semble, ce sera grossier et difficile à développer en quelques lignes (ce ne sera pas la partie la plus intéressante de cette discussion), c’est que ce que je lis comme une méfiance m'apparaît trop radical. Il faut faire confiance aux capacités de réflexion et d’évolution, aux rencontres de ceux qui vont entrer là, aux ponts, comme tu dis, qui seront construits. Pour beaucoup, le musée avec les préventions évoquées plus haut, avec ses défauts sera un point d’entrée, parfois le premier, parfois le seul. Il peut y avoir du très bon travail fait en aval qui n’enferme pas dans la soumission et la sacralisation.

 «…Cela ne relève pas du travail et de la persuasion d'Etat. C'est un processus montant qui doit partir de chacun… »

Bien entendu. Mais le but de l’école - et du musée, même s'il y a d'autres enjeux ici - , avec ses difficultés, n’est-il pas de commencer à contribuer à la recherche de la fabrication de ces outils d'apprentissage et de connaissance du monde et de soi dont tu parles ?

Jimmy



Modifié 2 fois. Dernière modification le 21/04/14 08:50 par Jimmy Péguet.
Re: Arles 2014
lundi 21 avril 2014 09:34:56
Zoran écrivait:
-------------------------------------------------------

> > Certain renard gascon, d'autres disent
> > normand,(1)
> > Mourant presque de faim, vit au haut d'une
> treille
> > (2)
> > Des raisins mûrs apparemment (3),
> > Et couverts d'une peau vermeille.
> > Le galand (4) en eut fait volontiers un repas;
> > Mais comme il n'y pouvait point
> > atteindre:
> > «Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des
> > goujats.(5)»
> >
> > Fit-il pas mieux que de se
> plaindre?
>
> Ne pas courir derrière un certain type de
> production/financement dénote donc forcément une
> impossibilité d'atteindre un haut "niveau" ?
> Libre à toi d'affirmer de telles idées, mais
> parle pour ton propre compte, pour ma part j'ai
> déjà assez affaire avec les braves gens qui
> tentent de me convaincre de passer en pub, nouveau
> modèle d'excellence paraît-il. Bientôt ils se
> confondront avec tes semblables, vous partagez les
> mêmes schémas de pensée, vous finirez donc par
> vous entendre.

Je me situe en dehors de ce débat et n'exprime pas "MA" pensée, ni "MA" conduite, je remarque juste que La Fontaine a le mot qui convient, je dirais même le seul qui convienne, l'ensemble de ce que tu exprimes n'est que paraphrase, une sorte de jonglage stérile.
Je ne cherche pas à te convaincre, cela ne m'intéresse pas, je suis juste amusé par ce petit théâtre de marionnette.
Re: Arles 2014
lundi 21 avril 2014 11:14:03
henri peyre écrivait:
-------------------------------------------------------

> même si le marché fixe
> cette valeur pour les hommes d'un moment donné,
> la qualité objective de l'œuvre a forcément
> tendance à jouer à terme : si l'œuvre a une
> allure de trésor, aucune génération ne la
> jettera distraitement dans une poubelle. D'où la
> nécessité d'avoir recours à des matériaux
> solides et stables,

Cette idée a été dévoyée par les neo pop, regarde le crâne serti de diamants de Hirst, ou l'ingénierie de haut niveau de Koons pour réaliser son cœur de métal. Ces pièces ne finiront pas à la poubelle pour les raisons que tu évoques, pourtant leur valeur artistique intrinsèque est nulle. Le jeu sur la valeur démentielle du crâne de Hirst, ou sur la qualité d'ingénierie chez Koons avec la nullité du propos est le régime d'opposition favoris de ces "artistes". L'allure de trésor n'est donc pas suffisante.


> En cela tu es probablement assez
> "anti-contemporain" dans la mesure où l'art
> contemporain affecte de juger de l'intention et de
> l'attitude plutôt que de la qualité de l'œuvre
> en tant qu'objet, ayant, par l'influence de
> l'histoire artistique récente, conservé un
> préjugé "révolutionnaire" sur cette question...

en effet ;-)

> Grosse erreur de l'art contemporain à court
> terme. Il n'en restera qu'un désuet petit
> catéchisme enfermé dans une portion ténue
> d'histoire.
> On verra le retour du bâton même de notre
> vivant. C'est simplement de la pure logique. Un
> peu de patience donc, cela arrive, et il n'y a
> rien à faire de notre côté. Cela s'effondrera
> tout seul. Pas de temps à perdre dans cette
> lutte-là ;-)

J'espère que tu as raison, mais je ne suis pas aussi optimiste.
Ta remarque me fait penser à celle de Lamarche-Vadel qui prédisait une chute à 2-3 ans du système tel qu'il le décrivait il y a 30 ans. C'était sans compter que les trois valeurs Art, Religion, Philosophie, à partir desquelles s'est construite la pensée moderne sur l'art allaient être complétées par celle du Marché. Lamarche-Vadel en a vu les prémisses qu'il jugeait éphémères, le moins qu'on puisse dire c'est qu'il s'est trompé !



Modifié 2 fois. Dernière modification le 21/04/14 12:09 par Zoran.
Re: Arles 2014
lundi 21 avril 2014 13:13:47
Nestor Burma écrivait:
-------------------------------------------------------
> La Fontaine a le mot qui convient, je
> dirais même le seul qui convienne,

Ton moralisme de supérette est utilisé mal à propos :

> Mais comme il n'y pouvait point
> atteindre:
> «Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des
> goujats.»

Si j'étais ce renard j'aurais dit qu'ils étaient bons pour les singes
;-)

l'ensemble de
> ce que tu exprimes n'est que paraphrase, une sorte
> de jonglage stérile.
> Je ne cherche pas à te convaincre, cela ne
> m'intéresse pas, je suis juste amusé par ce
> petit théâtre de marionnette.

Avec un copié-collé d'une idée toute faite, tu ne risques pas de me convaincre, en effet, mais cela dit je comprends que cette forme de conformisme à laquelle tu tiens soit une ambition dans la vie ;-)



Modifié 1 fois. Dernière modification le 21/04/14 13:19 par Zoran.
Re: Arles 2014
lundi 21 avril 2014 13:20:23
Au lieu de comprendre la question, tu t'interroges sur la forme de la question, que tu ne trouves pas digne de ta celèbre formation autodidacte, et encore un petit tour, le paon fait la roue, mais la question reste là, éternelle, une des rare constante de ce vaste monde.
Re: Arles 2014
lundi 21 avril 2014 14:32:58
Nestor Burma écrivait:
-------------------------------------------------------
> Au lieu de comprendre la question, tu t'interroges
> sur la forme de la question

Ah mais pardon ! Mon singe est très d'à propos en regard de ton renard famélique, regarde le bien, il est prospère, bien vêtu, son ventre est légèrement rebondit, comment ne pas trouver sa situation enviable ? Sans nul doute ce macaque est un champion de la grimpe !



Modifié 1 fois. Dernière modification le 21/04/14 14:37 par Zoran.
Re: Arles 2014
lundi 21 avril 2014 15:10:05
Le problème c'est que cette conversation, c'est ton problème, c'est toi qui te mets dans l'arène, nous autres nous ne sommes que spectateurs, et nous plaçons notre pouce selon notre bon vouloir, et tu es pas le favori, le système non plus et notre ami Henri encore moins, juste des types qui regardent des raisins hors de portée.
Re: Arles 2014
lundi 21 avril 2014 15:53:24
Nestor Burma écrivait:
-------------------------------------------------------

> dans l'arène, nous autres nous ne sommes que
> spectateurs, et nous plaçons notre pouce selon
> notre bon vouloir

Voilà, tu confonds les jeux du cirque avec le forum, je comprends donc mieux ton mépris devant des échanges qui ne peuvent t'apparaître que futiles. Il te faut le glaive et le coup de gourdin ;-)



Modifié 1 fois. Dernière modification le 21/04/14 15:54 par Zoran.
Re: Arles 2014
lundi 21 avril 2014 16:04:43
Jimmy Péguet écrivait:
-------------------------------------------------------
> Je connais (ou plutôt je crois connaître :-)) ta
> défiance envers les musées et institutions
> publiques.

Mais le but de l’école - et du
> musée, même s'il y a d'autres enjeux ici - ,
> avec ses difficultés, n’est-il pas de commencer
> à contribuer à la recherche de la fabrication de
> ces outils d'apprentissage et de connaissance du
> monde et de soi dont tu parles ?


En fait j'adore les musées, je suis toujours fourré dedans, et quand je n'ai pas vu de musée d'art depuis... disons une semaine, je souffre si je ne suis pas dans un lieu où il n'y ait pas au moins une belle architecture. Raison pour laquelle j'habite Nîmes où l'architecture est superbe. C'est un besoin vital ; si je ne le nourris pas je suis vraiment moralement accablé.

Je n'ai donc pas de défiance envers le musée en lui-même, au contraire. C'est formidable d'avoir des endroits où on essaie de conserver ce que l'homme a pu faire de meilleur et de plus beau. Par contre, faire entrer en masse des merdes contemporaines au musée pour faire croire que notre époque produit à la pelle le meilleur et le plus beau, c'est une inversion de proposition que je n'apprécie pas. On baigne dans l'escroquerie. Et comme les visiteurs ont tendance, forcément, à ne pas marcher, on invente qu'il faille ouvrir au progrès les yeux du peuple. Début du catéchisme.
Re: Arles 2014
lundi 21 avril 2014 16:29:57
Zoran écrivait:
-------------------------------------------------------
> Nestor Burma écrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
>
> > dans l'arène, nous autres nous ne sommes que
> > spectateurs, et nous plaçons notre pouce selon
> > notre bon vouloir
>
> Voilà, tu confonds les jeux du cirque avec le
> forum, je comprends donc mieux ton mépris devant
> des échanges qui ne peuvent t'apparaître que
> futiles. Il te faut le glaive et le coup de
> gourdin ;-)


Sur ce fil c'est toi et Henri qui fabriquent les jeux du cirque, je te l'ai dit, je ne suis que spectateur,
Je contate juste qu'il y a dans cette société, sur ce forum, des autodidactes méprisant toutes les institutions privées, publiques sans discernement. Quelle chance nous avons de pouvoir boire vos paroles. Ces nouveaux créateurs ont leur propre définition de l'Art, de L'Artiste, de l'Œuvre, mais n'ont pas pour autant une production permettant de cerner leurs propos, le vaste monde n'étant pas prêt pour les accueillir, ils ne produisent pas, ils attendent que ce monde s'écroule pour pouvoir reconstruire.
Je suis heureux et fier de pouvoir assister à ce grand moment, ou l'artiste comme l'œuvre peuvent être défini par l'artiste et l'œuvre eux-même entre quatre yeux. Mais comme il s'agit d'Arles, le sujet de ce fil, on peut s'attendre à tout, c'est la seule ville au monde ou vit un artiste qui a obtenu un doctorat dont l'objet d'étude était lui-même.
Vous êtes sur la bonne voie, je le sens bien ;-) et il y a des arènes pas loin, c'est l'ambiance des lieux.
Re: Arles 2014
lundi 21 avril 2014 17:40:37
Nestor Burma écrivait:
-------------------------------------------------------
> et il y a des arènes pas loin, c'est l'ambiance
> des lieux.

Tu y seras donc à ton aise pour tourner tes pouces face au "spectacle", bon voyage ;-)



Modifié 1 fois. Dernière modification le 21/04/14 17:41 par Zoran.
Re: Arles 2014
lundi 21 avril 2014 18:14:58
Zoran écrivait:
-------------------------------------------------------
> Nestor Burma écrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
> > et il y a des arènes pas loin, c'est
> l'ambiance
> > des lieux.
>
> Tu y seras donc à ton aise pour tourner tes
> pouces face au "spectacle", bon voyage ;-)


Je risque pas, j'ai pris des leçons sur ce fil, que je compte bien appliquer, je suis en train de monter une sorte de secte à huis clos, avec des artistes et des œuvres qui s'auto-congratulent, cela fonctionne tellement bien que j'ai pas le temps de descendre en Arles.
Re: Arles 2014
mercredi 23 avril 2014 18:14:07
Zoran écrivait:
-------------------------------------------------------
L'allure de trésor n'est donc pas
suffisante.

On est d'accord.
Sur ce point précis j'ai essayé un développement sur [www.galerie-photo.com] .
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