Bonjour à tous, et grand merci aux organisateurs de ces 3e rencontres des carbonnades du Nordpasdecalais.
Je suis passé par Paris avant d'arriver à Lens le samedi, et de fait il faisait plus froid à Paris ; à Lens le temps était en train de tourner à la pluie et début d'après midi lensois du samedi 7/02, avec un beau soleil, sembait presque clément.
Je n'étais jamais venu à Lens, et j'ai été ravi de découvrir le beau musée installé à cinq minutes de marche du légendaire stade Bollaert où je conseille aux visiteurs venant en voiture de laisser leur véhicule : en dehors des matchs, les aires de stationnement y sont amples et généreuses comme les gens du Nordpasdecalais qui nous ont accueillis. On peut également prendre la navette de bus gratuite depuis la gare, où, notez-le bien sur vos tablettes, il y a en évidence dans la gare SNCF de Lens un téléphone public qui fonctionne, au contraire de la gare du Nord à Paris qui est aujourd'hui totalement dépourvue de téléphones publics, même hors d'usage.
L'esplanade sur laquelle est bâtie le musée du Louvre à Lens évoque à l'évidence un de ces lapiaz que nous avons dans nos coins secrets du Jura, une table de roc crevassée mais néanmoins recouverte d'une végétation variée. On est donc confiant que dans quelques temps on aura de nombreuses petites plantes se nichant dans les creux de terre ménagés volontairement dans cette grande dalle lensoise aujourd'hui encore un peu rude.
Austères semblent à première vue les bâtiments des architectes Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, et on a vraiment du mal à voir l'intention des créateurs de cet ensemble, « ... des barques sur un fleuve qui seraient venues s'accrocher délicatement entre elles ». Mais probablement sommes-nous trop cartésiens pour voir cela.
Mais dès qu'on est entré, tout au contraire de l'apparente austérité de l'extérieur au milieu de son lapiaz, le musée du Louvre à Lens est l'un des plus chaleureux que je connaisse, on a plaisir à se retrouver à la cafétéria, la bibliothèque est généreuse, (même si elle ne parle pas de chambre grand format, apparemment). L'acoustique est étonnamment sèche, rien avoir avec un hall de gare malgré le béton, le verre et le métal omniprésents, le plafond savamment troué doit très probablement amortir les résonances.
En ce moment on peut voir l'expo sur 3500 années d'oeuvres d'art mises en parallèle entre le proche-Orient et l'Europe ; plus une exposition sur le thème des animaux de l'Égypte antique. À première vue, on pourrait penser à grand tort qu'il y a peu de sources d'inspiration pour le photographe dans ces deux expos, mais ce serait oublier un peu trop vite Saint Matthieu de Rembrandt faisant face à Saint Joseph de La Tour, où il y a matière, à propos de la lumière et des éclairages, à l'une de ces controverses que nous aimons sur notre forum « esthétique ». Si je vous dit que l'un des galerie-photoïstes n'a pas hésité à critiquer le Rembrandt, vous aurez compris que les oeuvres exposées ne nous ont évidemment pas laissés indifférents.
Je suis aussi tombé en admiration devant ce qui est plutôt du domaine des arts décoratifs, des peintures égyptiennes sur limon vieilles de 3000 ans dont les couleurs n'ont pas disparu, des papyrus presque aussi anciens, avec des dessins à la plume en noir et blanc qu'on croirait faits hier. Et dans le domaine tri-dimensionnel, les imprimantes 3-D modernes ont encore un peu de boulot à faire pour atteindre le raffinement des petites grenouilles égyptiennes en pierre polie de quelques cm de long, ou l'éclat magnifique des motifs floraux rouges et bleus des céramiques ottomanes. Sans oublier une extravagante table florentine en marqueterie de pierre, qui nous fait apparaître, en comparaison, comme des barbares.
Dans la grande halle des 3500 ans, presque toutes les oeuvres peuvent être scrutées de très près, aucune, même les tableaux, n'est accrochée au mur, on a une très grande liberté pour tourner autour.
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Mais pour ceux qui seraient restés sur une vision austère du bâtiment, malgré l'éblouissement des pièces exposées à l'intérieur, la « carbonnade », 3e de la série, était là pour remettre les choses à leur juste place.
Lorsqu'on trouve en Franche-Comté des bières de garde du Nordpasdecalais, on a tout de même un petit doute sur le fait que les autochtones les boivent
effectivement ; le souvenir, en Angleterre au siècle dernier, de prétendus « vins de Doulce France » et autres piquettes destinées aux britanniques non connaisseurs, m'avaient rendu un peu méfiant vis à vis de certains produits estampillés du drapeau tricolore et du béret-baguette archétypal que l'on peut trouver à l'étranger.
Mais pour les bières du Nordpasdecalais, que nenni : je peut certifier que les gens de ch'nord boivent
effectivement certaines des bières qu'ils nous exportent vers la Bourgognefranchecomté, et je peux également certifier qu'ils en
gardent, c'est le cas de le dire, quelques unes sous le coude qui méritent à l'évidence de faire le déplacement. Surtout lorsque les précautions élémentaires ont été prises pour que l'hébergement du soir après la carbonnade se fasse sur place, avec 100% des déplacements à pied.
Comme d'habitude, le temps a manqué pour échanger avec tous les participants lors de la soirée du samedi après la visite du Louvre-Lens où nous sommes retournés le dimanche matin. Outre le plaisir de rencontrer Dominique S. et les deux Freds, ainsi que Jérôme-de-sable
[qui n'a pas échappé à un discours sur les horloges de laboratoire, tant pis pour lui, y n'avait qu'à pas poser de questions], nous avons eu le plaisir de retrouver Rénald O. et ses amis qui nous avaient fait l'honneur de venir dans le Jura il y a 3 ans 1/2. Sans oublier Alain B., que je salue bien bas, que je connais depuis une mémorable rencontre galerie-photo au début de ce siècle.
Donc merci à tous les participants, merci à Dominique S. pour son hospitalité du dimanche, le temps est passé trop vite, mais il restait tout de même 7 heures de route jusqu'à Bollwiller-68, sans compter l'escale à B'zançon, donc il nous a fallu partir avec regret en début d'après midi le dimanche.
On reviendra évidemment avec plaisir ! Ne serait-ce que pour étendre notre connaissance des estaminets ! Et de revoir d'autres amis galerie-photoïstes du Nordpasdecalais et d'autres expos au Louvre de Lens, sachant qu'à une heure de train de Lens, il paraît qu'il y a aussi une succursale du musée qui s'appelle : le Louvre-Paris, et dont on dit le plus grand bien ;-)
E.B.Modifié 2 fois. Dernière modification le 09/02/15 10:59 par Emmanuel Bigler (modérateur).
