Petite précision tout de même,Oups ! J'ai dû écrire « glace » machinalement, sans
réfléchir ;-)
Aujourd'hui la planéité du verre moderne « flotté » c'est à dire coulé en continu sur un bain d'étain est stupéfiante.
Certes on n'est pas à la qualité de planéité requise pour un interféromètre de laboratoire, mais le gain de qualité par rapport aux vitres d'origine dans la maison de mon grand-père (vitres installées vers 1920, toutes n'ont pas été cassées depuis) est impressionnant.
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pourquoi est il plus rare de rencontrer le problème d'anneaux de Newton que dans le cas d'un passe vue d'agrandisseur. Et si cela se produit quel est la solution ?Hmmm... très difficile à dire.
La visibilité (le contraste) des anneaux de Newton est influencée bien entendu par le coefficient de réflexion des deux surfaces mises l'une contre l'autre (4% pour une face de vitre, je ne sais pas pour un film : selon qu'on est côté gélatine, plus mat, ou côté support, plus brillant, ça change), et également par la
dimension de la source lumineuse.
Avec une source très ponctuelle, le contraste (donc la visibilité) des anneaux est maximum. Mais ces anneaux, qui ont une origine physique voisine de celle des couleurs sur les lames ou les bulles de savon, sont (hélas pour nous) bien visibles avec une source relativement large.
Avec une très grande source très large, en principe la visibilité des anneaux est plus faible qu'avec une source ponctuelle.
Je n'ai pas d'explication simple et décisive pour se débarrasser de ces %*$!§?¶þ!! d'anneaux de Newton. Il y a quelques temps on a évoqué un produit à pulvériser sur les glaces, produit censé les rendre un peu granitées comme les cadres-diapo GEPE
MD anti-newton, et donc atténuer les anneaux de Newton ; ce qui est vrai pour le passe-vues de l'agrandisseur est immédiatement applicable à la glace de la contacteuse.
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Deux questions :
De même, toujours dans l'optique de faire le tirage dans ma salle de bain, avez-vous des conseils pour la lampe à utiliser pour le tirage ? Ou encore mieux, n'existe-t-il pas une sorte de table lumineuse sur minuteur qui pourrait faire la planche contact simplement en posant le négatif et le papier ?Pour ce qui est de l'ampoule servant de source de lumière pour le tirage, avec du papier à grade fixe, à peu près n'importe quoi même une lampe fluo-compacte doit marcher.
Les insoleuses avec des tubes sont très utilisées pour le tirage par contact des procédés comme les cyanotypes ou le platine-palladium ; ou encore les contacteuses pour la fabrication des circuits imprimés (résines photo-sensibles) dans lesquels il faut des UV ; on utilise donc des tubes fluorescents nus, sans poudre blanche, émettant directement les raies d'émission de la vapeur de mercure. Et on enferme ces sources UV dans une caisse pour que l'opérateur n'y soit pas exposé.
Pour un tirage gélatino-bromure je m'en tiendrais à une bête ampoule à incandescence à filament. On trouve encore les ampoules à filament dépolies comme ampoules de rechange pour les agrandisseurs. Apparemment les strictes règles européennes bannissent les ampoules à filament dépolies au-delà d'une certaine puissance, mais en 40w ça doit encore exister : voir votre magasin d'électricité ou de de bricolage le plus proche !
Un minuteur d'agrandisseur se trouve facilement et ne coûte pas cher en occasion ; délivre des temps entre 1 seconde et une minute ; ce qui est bon pour l'ampoule à filament de l'agrandisseur traditionnel est évidememnt bon pour l'ampoule seule au bout de son fil pour le tirage contact minimaliste !
En ce qui concerne la lanterne inactinique, là encore on est absolument conditionné par le type de papier utilisé.
Avec du papier à grade fixe, on peut utiliser une simple ampoule peinte en vert, ou une lanterne avec un filtre vert qui a l'avantage de bien éclairer le labo dans une couleur, le vert, à laquelle l'oeil est bien sensible ; et ainsi de moins fausser le jugement des contrastes que la lampe rouge ; l'oeil est assez peu sensible au rouge.
Néanmoins seul un examen à la lumière blanche (avec le paquet de papier bien refermé avant d'allumer la lampe blanche !), en encore, en principe, sur tirage final bien sec, permet une évaluation correcte de l'image.
Pour les papiers à grade variable, la lampe verte ordinaire ne convient pas, elle voilerait le papier, mais je n'ai pas d'expérience de tirage par contact avec du papier halogénure d'argent à grade variable. Aujourd'hui il y a des lanternes inactiniques à diodes qui sont en principe adaptées aux papiers à grade variable.
Mais pour un tirage par contact, comme il faut filtrer pour accéder aux différents grades variables d'un papier moderne, on voit que se pose le problème de la dimension du filtre.
Avec une simple ampoule, on peut imaginer interposer le filtre entre l'ampoule et le papier, mais avec une source très large placée près du papier, il faudrait un filtre aussi grand que la source !
D'autre part les sources très larges sont souvent fabriquées avec des tubes fluorescents, dont il n'est pas possible de filtrer le spectre comme on le fait en toute simplicité avec une bonne vieille lampe à incandescence.
Là encore, l'usage d'un agrandisseur équipé d'une tête multigrade comme source d'insolation de la contacteuse résout le problème, mais ne répond évidemment pas à la question qui est : simplicité maximale, pas d'agrandisseur !!
Je passe donc la parole à ceux qui ont récemment fait du tirage par contact sur papier halogénure d'argent à grade variable !
Enfin, mise à part le développeur, ... le révélateur ... (
developer, avec un seul p, est le terme anglais)
la chimie film et papier en n&b est-elle la même ?Oui et non.
Oui car dans les deux cas le révélateur pour les procédés aux halogénures d'argent, que ce soit du film ou du papier, est un réducteur doux. Bien entendu les autres procédés photochimiques utilisant un révélateur utilisent d'autres principes et d'autres composés actifs.
Oui car il existe certains révélateurs comme le fameux PQ-Universal
MD de chez Harman-Ilford
MD qui peut développer les films et les papiers ; mais je doute que personne ici sur notre forum n'utilise le PQ universal
MD pour ses films, à l'exception de ceux qui ont à développer du film ortho ou du film à grand contraste.
Non car le développement des papiers se fait à fond, avec une dilution bien déterminée, et en principe on ne doit pas écourter le temps de développement ; alors que pour développer un film, tout au contraire, on a une grande latitude dans la dilution du révélateur, la durée du développement et l'indice d'exposition du film à la prise de vue (les 3 facteurs sont totalement couplés et influent sur la courbe de noircissement et le contraste du film : vaste programme !).
Autant la famille des révélateurs pour papier est relativement restreinte, autant les révélateurs pour film sont un vaste monde dans lequel on peut se perdre !
C'est l'un des charmes de la photochimie en N&B faite à la maison, chacun ses sauces ;-)
Donc dans la pratique, on utilise des sauces différentes : une sauce pour le développement des papiers, et une autre sauce pour le développement des films.
Pour le fixateur, en revanche, le principe actif qui est le thiosulfate (hyposulfite pour les intimes) de sodium ou d'ammonium est le même pour les films et les papiers, mais on recommandait dans les bons livres du siècle dernier d'utiliser deux bains différents pour ses films et ses papiers sans les mélanger. En général le fixateur pour les papiers est plus dilué que celui pour les films.
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En résumé, le plus simple avec l'équipement minimum sans agrandisseur c'est l'usage du papier à grade fixe.
Lequel, aussi étonnant que cela puisse paraître, est toujours disponible chez Foma et Harman-Ilford ; à la fois en plastifié
(intéressant pour se faire la main; il se murmure que ces papiers ont fait des progrès considérables depuis le siècle dernier) et en baryté (le choix des connaisseurs, bien entendu, pour la beauté d'un tirage halogénure d'argent, et pour penser que dans un siècle cette image sera toujours là pour nos descendants).
E.B.Modifié 6 fois. Dernière modification le 06/03/14 12:07 par Emmanuel Bigler.