Utilisation d'un pulvérisateur pour le procédé palladium...

Bonjour par curiosité j'ai acheté et essayé le papier japonais évoqué dans une autre discussion:
[www.monuniverspapier.fr]
Il s'agit là d'un très beau papier, au rendu nacré une fois le tirage platine/palladium effectué MAIS...
car il y a un mais, ce papier est très difficile à travailler et notamment pendant l'étape du couchage : il pompe très rapidement la solution qui traverse le papier et l'étendre au pinceau est un vrai défi. Même en utilisant le double de solution, difficile d'obtenir une couche unie, sans parler de la fragilité du papier qui une fois mouillé est délicat et est vite marqué par des "plis"...

J'ai essayé d'ajouter de l'alcool à la solution pour économiser la chimie, je ne crois pas que ce soit la solution...

Bref, je pratique certes peu, mais là c'est un vrai défi pour moi que de faire quelque chose de propre et d'économique (si je puis dire) entre le prix de la feuille et la quantité doublée de chimie...

Je me demande donc si la solution ne serait pas de pulvériser la chimie en l'empêchant de déborder d'un cadre prédéfini... je ne sais pas si je suis clair, mais ma question serait: existe-t-il des outils qui permettrait des pulvérisations très fines de faibles quantités de liquide ?

Si vous avez des pistes ou des remarques sur cette idées.

Pour info je prévois de faire plusieurs tirages, donc j'aimerai bien mettre au point une solution viable.

Merci pour vos retours, Thierry M.L.

J'ai utilisé la pulvérisation en développement de papier banal disposé horizontalement , sans pouvoir obtenir d'autre qu'un manque très net d'uniformité du développement . J'ai lu au sujet d'une installation de papier vertical devant un agrandisseur horizontal , il était noté qu'un arrosage de haut vers bas abondant était indispensable . J'ai vu dans un labo très ancien fossilisé une gouttière et un récipient de recueuil sous le panneau ayant porté le papier , ce qui va bien dans le sens de l'information lue .
J'aurais donc des doutes forts sur l'utilisation du pulvérisé .
Des pro du tirage grandes dimensions auront des informations plus pertinentes que les miennes , évidemment .

Moi je pensais plutôt à l'utilisation d'un brumisateur de ce type:
[www.cdiscount.com]
qui comme je comprends pulvérise en continue avec une vitesse d'environ 1 ml par minute. Contenance maxi 3 ml environ, ce qui devrait correspondre au cahier des charges...
En même temps, vu le prix du papier et de la chimie, une trentaine d'euros pour le dit instrument, moi je dis que ça peut se tenter... à moins que vous ayez des infos meilleures ou qui contredise l'idée envisagée ?...

Thierry M.L.

Brumisateur acheté, je vais tester une fois reçu et tiendrai le forum au courant...
Thierry M.L.

Bonjour ,

Pour limiter les frais , faire des essais en Cyano .

Bonne journée

AB

Sauf que je n'ai jamais fait de cyanotype... mon temps étant compté, je verrai assez vite si c'est fonctionnel ou pas. Et si cela permet de mettre moins de chimie, et sans gâcher les feuilles qui sont sans doute plus couteuse que ce que l'on met dessus, ce sera économique !
Thierry M.L.

bonsoir
je serais allé plutôt vers un aérographe pour avoir une pulvérisation contrôlée par passes successives...

1) l'aerosolisation est de toute facon dangereuse, il faut mettre un masque filtrant... je pense que c'est une tres mauvaise idee de pulveriser une solution de métaux lourds...
2) en ce qui concerne la fragilité du papier pourquoi ne pas le contrecoller avec une colle soluble a l'eau... genre un melange maizena eau chauffé ... le papier japonais se decolle simplement lors du rincage...
@+

Christophe

demandez à JCM comment il a procédé...

l'aerosolisation est de toute facon dangereuse, il faut mettre un masque filtrant... je pense que c'est une tres mauvaise idee de pulveriser une solution de métaux lourds...
J'ai ce qu'il faut en masque... mon frangin travaillant dans le domaine de la Chimie sur Genève dans une grosse boite très connue par chez nous...
Mais c'est bien de le redire !
Thierry M.L.

Je crois également que l'émulsion ne doit pas être en contact avec des éléments métalliques.
Pierre

Effectivement, mais le brumisateur acheté à très bas coût, vient de chine et à l'air d'être tout en plastique !!! pour une fois que ce serait une bonne chose...
De plus, la contenance totale de 3,2 ml me semble plus indiquée que les aérographes dont le volume est généralement bien supérieur...
Thierry M.L.

Vous ne pouvez pas utiliser un aéro... qui est plein de métal.
Même le plus plastique de la marque Aztek a des éléments métalliques:
Aiguilles + buses.
Votre brumisateur a surement un élément métallique quelque part.
En plus, ça fait même pas un beau placage :-(

Comme dit plus haut, vous allez brumiser des métaux lourds dans l'air ambiant.
Et même si le bazard est fait pour une diffusion localisée, l'idée est DANGEREUSE
même avec un masque à cartouches dédiées ( j'en possède un qui est A1 B1 E1 P2 + filtre poussières)
car ça ne résoudra pas le problème des particules qui vont se retrouver en suspension dans l'air ambiant.
Il va falloir envisager la création d'un espace de confinement avec hotte aspirante type cobra, filtres, etc.
Le genre chimie 2000 pour adulte :-)

J'ai utilisé par le passé quelques papiers japonais terriblement fin, un peu papier pour clope à rouler.
C'est très résistant mais magnifiquement casse-tête chinois pour déposer l'émulsion et le traiter.
Le mieux que j'ai trouvé à l'époque était d'émulsionner sur une plaque de verre, avec de toute manière une consommation
de liquide à la mesure du taux d'absorption de ces papiers.
Ce qui est important, ce n'est par la diffusion du liquide mais la répartition uniforme des particules métalliques.
Vu la couleur jaune, c'est facile d'observer la progression de l'eau dans le papier et la répartition du métal qui suit:
L'eau progresse plus vite que les particules métalliques, d'où une consommation immodérée mais indispensable...
Je laissais la feuille sur la plaque, le temps que l'eau s'évapore, que le papier reprenne de la tenue et puisse être décollé.
Il ne faut pas le laisser jusqu'à séchage complet car il sera alors fermement collé à la vitre.
Pour le traitement, je faisais tous dans la même bassine à fond plat avec toute la délicatesse et la sagesse requise.
Pas de vague tempétueuse, juste une légère ondulation pas plus forte que l'air qui caresse les cerisiers en fleur.
Et comme l'a dit notre ami JCM "nobody", le traitement est réduit à sa plus simple expression par rapport à un Arches ou autre papier épais
Pour que le papier reste plan, le meilleur moyen et de le contrecoller sur un support museum ou artcare avec un amidon de riz par exemple.
Ce qui peut se faire directement à l'étape du séchage pour éviter les pliures et autres marques impossibles
à éliminer une fois le papier sec. La fibre de par sa finesse garde la trace des cassures et autres pliures-froissement,
et se distend très facilement.

Certains ( lu dans la défunte revue post-factory de Judy Siegel) préconisent une plus grande dilution de la solution, mais je n'y ai pas trouvé un quelconque avantage.
Si, y'a pas de noir mais un gris anthracite.

Comme vous allez "foirer" un certain nombre de feuille, prenez peut-être un papier similaire mais moins cher et entrainez-vous en utilisant du cyanotype, ça reste des sels de fer et le fer, c'est pas cher.
Ce qui est important si vous voulez utiliser ce genre de grammage et de mettre en place un process qui vous convient en
manipulation et résultat de surface. A partir de cet instant, vous pourrez passer aux choses sérieuses sans pleurer de voir
tant de pognon finir au fond de la poubelle.

jeep

Merci pour ce long message, je prends bonnes notes de ces remarques. J'en viens à me demander si je ne vais pas "étendre" sous la hotte dans le labo de mon école qui se trouve juste à côté... une précaution de plus...
Reste sinon les autres solutions évoquées...

Merci,Thierry M.L.

J'ai toujours vu/lu le couchage au pinceau.
Je ne pratique pas, pas de temps et pas assez d'espace.
Mais l'usage d'un petit rouleau à peinture ne serait-ce pas plus aisé qu'un pinceau.

Je confirme, couchage au pinceau.
Pression légère en croisant.
Un coup de main à prendre.

quel pinceau utilises-tu Pascal ?

Un pinceau japonais ..... [www.youtube.com]
:))
Sérieusement, un pinceau japonais acheté chez Talas. Je n'ai pas les références ici, suis pas à l'atelier.
Si tu veux voir, tu sais où je me trouve.
A+

Talas Hake Brushes: [apps.webcreate.com]

:o)
merci

c'est la caverne d'ali baba ce site !!!

Hello
pour ce que j'en sais, c'est à dire rigoureusement rien, et de que que je viens d'en lire, et si j'ai bien compris...
Pourquoi ne pas utiliser une plaque de transfère soit en verres dépoli soit en caoutchouc texturé* de la même dimension que l'impression finale (éventuellement):
la plaque bien à plat et horizontale,
on étale la chimie pour faire un film humide
on fait tomber la feuille sur la solution
le transfère chimie à la feuille se ferai + rapidement qu'un quelconque mouvement de la chimie le long de la plaque par capillarité
on décolle la feuille dès qu'elle a pompé la chimie et on peut la mettre à sécher du une plaque de verre lise, peut être?

qu'en pensez-vous?

J.Ph.

*) pour mettre sur les établis on a du caoutchouc noir à lamelles d'un côté et avec un fin motif de pointe de diamant en creux de l'autre pour faire adhérer la colle, si la chimie supporte le caoutchouc, ça peut faire un gros tampon pas cher...

Pour en revenir à la question du début de ce fil, le papier recommander par Jean Claude est très fin (22 grs).
Commencer avec un tel papier n'est pas chose simple. Et surtout à ce prix là...
Il est possible de se faire plaisir et d'obtenir des résultats très intéressants avec des papiers plus épais (moins fins),
comme le Goyu et le Tosa (54grs). Les prix vont de 2 à 5€ la feuille 45x60 environ.
C'est un début raisonnable dans l'univers des washi.
De toutes façons les papiers japonais donnent des résultats bien supérieurs aux "cartonnettes cotonneuses de 300grs" que nous connaissont tous et qui ont tendance à confiner l'image. Elle ne vit pas, ne vibre pas.

Pascal Bonneau écrivait:
-------------------------------------------------------
"cartonnettes
> cotonneuses de 300grs"

:o)

ça peut se gélatiner un papier japonais ?

L'application du liquide se fait à la manière d'un lavis.
Ce n'est que de l'eau, il n'y a pas de liant donnant de la consistance, de l'épaisseur.
Le pinceau pompe un volume pour le restituer en grande partie sur le support de façon progressive
en fonction de la pression que vous exercez sur celui-ci.
C'est l'outil idéal pour pouvoir exécuter correctement un lavis, l'autre étant l'aéro mais qui est
incompatible avec l'application envisagée.
Pour exécuter correctement un lavis, il faut une légère humidité du papier pour permettre une bonne
diffusion de l'eau et son colorant. Avec l'aquarelle ou les encres, on passe un coup de pinceau humide
ou une éponge si la surface est grande puis on étale rapidement un mélange eau + couleur pour
obtenir une surface colorée uniforme. Finalement, dans le procédé visé le mode opératoire est
analogue, il s'agit de faire un lavis.

Pour utiliser un rouleau, il faudrait un liant qui donne suffisamment de viscosité à l'émulsion
pour permettre à la mousse du rouleau de la décharger progressivement. Essayez d'étaler une encre type Liquitex
de l'aquarelle ou du café, un truc à base de flotte qui colore avec un rouleau et vous vous rendrez compte que le liquide
se décharge trop rapidement et que votre rouleau crée des marques à chaque passage.
D'autre part vous perdrez pas mal d'émulsion restée prisonnière de la structure de la mousse...

Sur une plaque de verre, il faudrait un agent tensio-actif pour permettre un film d'eau uniforme sans rupture
de surface. Sur du dépoli, celui-ci à tendance à s'encrasser et à conserver des traces.
Il n'y a guère d'autre solution que de consommer plus et le verre, puisqu'il est lisse et imperméable
aide à la dépose et permet de tirer un peu le liquide et ses composants.
L'eau progresse plus rapidement que ses composants, ce qui implique une plus grande consommation pour qu'on ait
une répartition suffisante de composés métalliques. Ce papier de 20gr pompe instantanément, diffuse à mort
et ne permet pas comme un Arches 300gr d'étaler l'eau et ses composant uniformément.
Vu la métamorphose du caoutchouc pour le rendre utilisable, je doute que ce soit compatible avec ce type d'émulsion.

Hormis ce type de papier très particulier. Pour les autres, j'utilise une technique mixte. Tube en verre borosilicate pour
étendre en une ou deux passes l'émulsion puis dispersion de l'excèdent et finition des angles au pinceau type Hake brush
avec pochoir carton ou blue tape si je veux un bord net.

TML va essayer avec son accessoire de la mort sous la hotte du labo de son école. On attend.
Mais je ne pourrai que lui conseiller de faire une simulation avec du jus de chaussette par exemple avant
de le faire avec des métaux lourds et sa santé. J'ai déjà fait joujou avec un certain nombre de métaux dont
la fabrication de chlorure d'or et avec le recul, hormis le coté didactique, je ne crois pas que cela en
vaux la peine aujourd'hui, tant financièrement qu'en terme de santé.
Donc méfiance avec votre expérimentation et que cet accessoire beauté ne se transforme pas
en cochonnerie sanitaire...
Bon courage.
En résumé, ce papier vaut cher, pourquoi vouloir faire des économies de bout de chandelle.
Nourrissez-le correctement, mettez y la dose nécessaire. C'est ce que j'avais déjà constaté lorsque
j'avais utilisé ce genre de papier. J'essayerai ce papier un de ces quatre en sachant par avance que je
consommerai largement plus que sur un papier classique :-))

jeep

Je ne "consomme" pas plus sur du Gampi que sur du BFK.
Peut-être une question de dextérité ?

Didier, si un papier japonais peut se gélatiné? , ça dépend du papier ....
Si tu as l'occasion de passer par le cours Lieutaud.
A+

didier d écrivait:
-------------------------------------------------------
> Pascal Bonneau écrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
> "cartonnettes
> > cotonneuses de 300grs"
>
> :o)
>
> ça peut se gélatiner un papier japonais ?


Celui que fait un certain Lomig par exemple.
[lomig.fr]

j'ai vu ce que fait Lomig mais je ne suis pas intéressé pour l'instant, mais effectivement cela montre que c'est faisable...

Pascal, le cours Lieutaud, surtout en cette saison, n'est pas vraiment sur un itinéraire que j'emprunte fréquemment... ;o)

Bonjour, j'ai utilisé pour la première fois le brumisateur acheté peu cher pour déposer ma solution sur ce fragile papier japonais. N'ayant pas de hotte sous la main, j'ai fait ça au fin fond de mon garage (dans lequel je vais rarement et qui est relativement bien ventilé (il donne sur l'extérieur)). J'avais le masque qui va bien et 3,2 ml de chimie dans l'appareil.

L'étendage est à priori très facile mais il ne faut pas être pressé ça sort sous forme de gouttelette ultra fine et on voit que la couche est uniforme après de nombreux passages en regardant par transparence (la chimie traverse la feuille et les zones concernées sont plus foncées que celles qui n'ont pas été totalement traversées).

à priori en faisant ainsi je vais sans doute utiliser moins de chimie, la répartir de manière uniforme et surtout ne pas abimer le papier avec les coups de pinceaux (je ne dois pas être assez délicat ?).
J'attends que ça sèche et j'insole... on verra bien...

Thierry M.L.

3,2 ml = 64 gouttes = de quoi couvrir un 11x14