Axe de bascule des chambres
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Axe de bascule des chambres

Envoyé par PHIP 
Axe de bascule des chambres
samedi 14 mars 2015 00:15:16
Bonjour

J'aimerais savoir si la position de l'axe de bascule sur une chambre à une importance.
En effet, la position de l'axe est en arrière de la planchette.
Est ce que cela à une incidence sur la bascule.
(je parle bien des bascules axiales)

Merci pour vos précisions
Re: Axe de bascule des chambres
samedi 14 mars 2015 00:56:13
Hello
c'est expliqué dans le Groulx, avec plein d'autres choses tout aussi indispensable à comprendre sur les mouvements...
En plus c'est parfaitement expliqué avec des petits schémas...
J.Ph.
Re: Axe de bascule des chambres
samedi 14 mars 2015 09:02:34
J'aimerais savoir si la position de l'axe de bascule sur une chambre à une importance.

Bonjour !

Si on regarde l'ensemble des chambres qui furent fabriquées depuis que la photographie existe, on s'aperçoit que les bascules n'arrivent que relativement tard.
Si on regarde les chambres pliantes des années 1920, celles plutôt destinées à des pros ou des amateurs éclairés, comme l'Avus de chez Voigtländer ou les nombreuses chambres pliantes à abattant frontal concurrentes chez Ica & autres fabricants européens, il y a un petit décentrement à l'avant mais pas de bascule.

Il y a un grand nombre de combinaisons et de mécanismes possibles pour les bascules.
Si on se limite pour commencer à ce qui est le plus courant, on a trois systèmes qui existent, parfois combinés
- les bascules sur l'axe optique (au niveau de la planchette d'objectif) ;
- les bascules au pied du corps avant ou arrière ;
- les bascules sur berceau.

Pour ce qui est de l'objectif, les bascules sur l'axe optique semblent les plus intuitives.
C'est ce qu'il y sur la Linhof Technika. L'avantage de ce type de bascule est que lorsque la mise au point est faite, l'application d'une petite bascule sur l'axe défait assez peu la mise au point. Elle modifie évidemment la mise au point, puisque, justement, en basculant l'objectif on cherche à respecter la règle de Scheimpflug pour faire la netteté entre un plan objet et le film lorsqu'ils ne sont pas parallèles. Mais on perd assez peu la mise au point.

L'inconvénient de la bascule à l'axe n'apparaîtra sans doute jamais au photographe de paysage qui n'utilise presque jamais les bascules d'axes croisés simultanément.
Il faut se replacer dans le contexte de la prise de vue d'objets à la chambre grand format en studio au siècle dernier, où les photographes doivent appliquer très régulièrement des bascules croisées.
- les bascules au niveau de l'objectif changent la netteté sans modifier la géométrie de l'image projetée ;
- les bascules au niveau du film changent à la fois la géométrie de la projection et la netteté.

On voit que le réglage combiné avant / arrière où on veut avoir à la fois une projection géométrique bien déterminée et une netteté parfaite est un travail délicat, qui demande d'avoir à sa disposition tous les mouvements à la fois sur le corps avant et sur le corps arrière. C'est pour ce genre de travail que les chambres monorail se sont perfectionnées après la 2e guerre mondiale (le principe de la chambre monorail date de la fin du XIXe siècle, ** note 1), pour devenir l'outil prédominant en studio. Il faut également se placer dans un contexte où il n'y a pas de retouche possible pour la géométrie de l'image par post-traitement numérique !

Lorsque qu'on a une bascule à l'axe dont le mécanisme est porté par le corps avant, et que la bascule d'axe vertical croisé tourne tout le corps avant, on se trouve fréquemment dans une situation où, après avoir fait tous les réglages, l'image de l'objet n'est plus alignée avec les bords du film ; c'est ce qu'on appelle le phénomène de nutation. Le terme de nutation est emprunté au vocabulaire de la mécanique, il intervient dans le problème du gyroscope ; il est également utilisé en astronomie pour désigner un petit mouvement d'oscillation de l'axe des pôles, mais cet usage en astronomie est très, très éloigné de notre problème de mécanique photographique.

Pour régler cela, et empêcher cette rotation intempestive de l'image, il est préférable d'avoir une bascule au pied, avec une combinaison d'axes croisés dont la plus courante st de mettre l'axe de bascule horizontal sous l'axe vertical et portant celui-ci, et qui, après application des bascules croisées, laisse l'image de l'objet bien alignée avec les bords du film, et pas tournée.
L'inconvénient de la bascule au pied est que lorsqu'on l'applique, on fait bouger la distance objectif-film bien plus vite que lors de l'application d'une bascule à l'axe.
Donc pour ce qui est de la bascule au niveau de l'objectif, c'est très simple, plus l'axe mécanique de la bascule est proche de l'objectif, moins on défait la mise au point lors de l'application de cette bascule.
Pour ce qui est des bascules arrière, c'est un peu la même chose, un axe de bascule qui passe par le centre de l'image défait moins la mise au point qu'une bascule au pied.
Ne pas oublier que toute bascule arrière modifie la projection et donc rattrapper la netteté par la bascule arrière change la projection. Pour un paysage cela n'a guère d'importance, pour des sujets de forme bien déterminée qu'on ne veut pas distordre, il vaut mieux basculer l'axe optique un fois la géométrie réglée par la position du plan de film.

On voit ensuite au cas pas cas comment les différentes types de chambres peuvent comporter différents types de bascules avec leurs avantages et inconvénients.

Si vous avez en tête un modèle de chambre particulier, on pourra détailler comment les bascules sont agencées, et dire ssi la mise au point se défait vite ou pas vite lors de l'application de la bascule.

Concernant les bascules sur berceau, il suffit de dire que l'axe de bascule est au centre de l'arc de cercle suivant lequel le mouvement coulisse, géométriquement il n'y a pas de différence avec une bascule sur un axe de rotation matériel. Ensuite il n'est pas forcément facile de voir comment les axes croisés sont montés l'un sur l'autre, et voir si on aura de la nutation ou pas, c'est très difficile à expliquer en quelques mots.
À mes yeux l'avantage pratique majeur que je vois aux bascules sur berceau est qu'il est bien plus facile d'appliquer une fine bascule avec un mouvement sur berceau qu'avec une bascule à l'axe. Par exemple une bascule sur berceau permet une commande par un système à pignon et crémaillère, avec une très grande douceur et précision.


** note 1 : de même qu'Oskar Barnack n'a pas inventé la photographie sur film 35 mm perforé, de même Carl Koch n'a pas inventé le principe de la chambre monorail.

E.B.
Re: Axe de bascule des chambres
samedi 14 mars 2015 09:41:21
<<J'aimerais savoir si la position de l'axe de bascule sur une chambre à une importance.

Pour le résultat c'est non, l'optique se moque de la mécanique, on ne peut détecter l'axe mécanique des bascules en regardant une une image.

Pour le confort et la vitesse, oui c'est important, mais cette importance dépend beaucoup du sujet, du grandissement, du métier et de la patience du photographe.
Re: Axe de bascule des chambres
samedi 14 mars 2015 10:12:43
Bonjour à tous,

Merci Emmanuel pour toutes ces précisions.
Etant "apprenti" en GF ces conseils sont précieux.
Le GROULX a été commandé, il est attendu avec impatience.

Amicalement.

"La passion est encore ce qui aide le mieux à vivre."
(Émile Zola / 1840-1902)
Re: Axe de bascule des chambres
samedi 14 mars 2015 11:21:11
Pour les amoureux de la précision qui auront à utiliser des optiques 24x36 modernes équipées d'une bascule (pour ceux que je connais, c'est une bascule sur berceau), il faut préciser que la règle suivante

« les bascules au niveau de l'objectif changent la netteté sans modifier la géométrie de l'image projetée »

n'est rigoureusement vraie qu'avec les optiques de chambre quasi-symétriques, grand-angulaires ou focales standard les plus utilisées à la chambre lorsqu'on applique des bascules.
La règle n'est plus vraie lorsqu'un utilise un objectif asymétrique comme un télé-objectif ou un grand angulaire rétrofocus.
Avec de tels objectifs, en particulier les rétrofocus grand-angulaires, l'application d'une bascule alors que l'image n'est pas nette produit une distorsion particulière qui n'existe pas avec les optiques de chambre quasi-symétriques.
Cet effet était donc inconnu des photographes travaillant à la chambre qui uilisent assez peu les télé-objectifs et qui n'utilisent jamais de rétrofocus, parce que ça n'existe pas en grand format, jamais fabriqué parce que parfaitement inutile avec un appareil non reflex à film.

L'effet et été découvert et discuté sur galerie-photo par J.P. Planchon il y a quelques années, puis expliqué par Fabrice, un pro de la conception optique.

TSE24 mm sur 1DS mk2, effets de trapèze inhabituels, par J.P. Planchon
http://www.galerie-photo.org/n-f-69259.html

L'effet est visible dans la situation suivante :
- appareil parfaitement horizontal donc film ou capteur parfaitement vertical ;
- on vise une façade verticale parfaitement parallèle au plan du film ou du capteur et on bascule l'objectif.

Dans ces conditions, quel que soit l'objectif, l'image est floue parce qu'elle ne respecte pas la règle de Scheimpflug : si l'objet et le détecteur sont plans et parallèles, la netteté parfaite entre les deux ne peut être obtenue qu'avec le plan de la planchette parallèle à ces du plans, c'est à dire l'axe optique parfaitement perpendiculaire aux deux plans. Et bien entendu il faut que le réglage de mise au point soit fait !!

L'image est donc obligatoirement floue si on bascule l'optique (vers le haut pour voir le sommet de l'édifice par exemple) mais rien n'empêche de diaphragmer pour, non pas forcément récupérer la netteté (nous parlons ici d'images de haut de gamme, pas d'une image de bloc-note numérique) pour homogénéiser le flou (c'est ainsi que fonctionne un sténopé ;-) )

- Avec l'optique quasi-symétrique comme les optiques de chambre grand-angulaires ou standard, la géométrie n'est pas altérée, aucune distorsion en trapèze n'apparaît dans la pseudo-image projetée floue, mais de netteté acceptable une fois l'optique diaphragmée.

- Avec l'optique rétrofocus, la pseudo-image projetée floue même diaphragmée au-delà du raisonnable (et pour bien utiliser un capteur de trente-douze millions de pixels 24x36, il ne faut pas trop diaphragmer !!) est affectée d'une étrange distorsion, celle découverte par J.P. Planchon, effet qui n'est pas interprétable par un tracé de rayons de type sténopé / projection conique de perspective traditionnelle.

L'optique de chambre quasi-symétrique présente donc, pour l'enchaînement des réglages, et pour ceux qui veulent contrôler la géométrie de leur projection dès la prise de vue sans post-traitement numérique, l'avantage décisif de pouvoir régler en séparant tout ce qui est projection / géométrie de tout ce qui est netteté / Scheimpflug.

On peut régler ainsi, du moins dans les cas les plus simples rencontrés par nos lecteurs du XXIe siècle en photo urbaine ou de paysage :
- On règle la géométrie de l'image projetée, qu'elle soit nette ou floue, peu importe, en jouant uniquement sur le corps arrière ; il faut tout de même que l'image ne soit pas trop floue !!
- On règle la netteté par les bascules de Scheimpflug uniquement en tournant l'objectif.

Par exemple en photo d'architecture classique, chambre bien de niveau, on ne se sert que du décentrement pour cadrer et on ne pointe jamais l'axe optique vers le haut. Néanmoins on peut pointer à peine l'objectif vers le haut, on perd alors la netteté ; mais tant que le plan du film est vertical, les verticales, bien que partiellement floues, resteront parallèles dans l'image. Avec une optique de chambre quasi-symétrique.
On se sert des bascules latérales pour régler la netteté si le plan de l'édifice est incliné, par exemple : en représentation traditionnelle, les verticales n'ont pas le droit de converger, mais on accepte que les fuyantes horizontales convergent.
Voir les bons ouvrages comme le Groulx ou le Stroebel (en anglais) pour comprendre comment on peut changer la projection en jouant sur les mouvements de la chambre, c'est fascinant mais plus du tout utilisé par les photographes pro d'aujourd'hui (me semble-t-il).

Cette vision idyllique : netteté en jouant avec les bascules sur l'objectif, géométrie de la projection en jouant sur l'arrière uniquement, a néanmoins quelques limites.

Dans la photo de paysage classique avec des optiques qui n'ont pas un très grand cercle image, on peut faire comme Saint Ansel, c'est à dire simplement basculer le dos pour que le sol soit net de 1m à l'infini (Scheimpflug). Procéder ainsi évite que la limite du cercle image ne soit atteinte trop vite, ce qui se passe en basculant l'objectif. C'est une pratique courante avec une chambre de campagne qui possède une bascule d'axe horizontal à l'arrière.
Si le dos basculé n'est plus vertical, tout objet cubique dans le champ avec des arêtes verticales verra ses verticales projetées sous forme convergente, donc pas correcte au sens de la perspective classique.
Pencher l'axe optique vers le bas et remettre le dos à la verticale, puis régler le cadrage par décentrement est une façon de faire qui permet de satisfaire à la fois la règle de Scheimpflug et la non-convergence des verticales projetées avec une chambre qui n'a pas une très grande amplitude de décentrements.
Avec une monorail moderne vous êtes libéré de toutes ces contraintes, votre seule limite est le cercle-image de vos objectifs.

Et j'ajouterais : avec le post-traitement numérique, vous pouvez-même vous considérer comme libéré de toutes ces contraintes de réglage de projection à la prise de vue, mais c'est un autre débat ;-)

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 14/03/15 11:36 par Emmanuel Bigler.
Re: Axe de bascule des chambres
samedi 14 mars 2015 12:12:34
Et pour en revenir à la question initiale,

savoir si la position de l'axe de bascule sur une chambre à une importance.

on peut encore préciser qu'idéalement, en tournant autour du point principal H' (= point nodal d'émergence N') de l'objectif avec un film fixe par rapport au paysage, on bouge le moins possible le cadrage et la netteté lors de l'application d'une bascule.
Digression : H' étant placé à une fois la focale de l'objectif en avant du film, chercher le point de rotation qui ne fait pas bouger l'image sur le dépoli supposé fixe par rapport au paysage, permet de mesurer la focale d'une optique ancienne inconnue.
Ce n'est pas forcément facile à mettre en pratique, il faut pour faire cette mesure, pouvoir tourner l'objectif autour d'un axe quelconque qui soit différent de celui des bascules de la chambre, donc il faut que l'optique soit sur une glissière supplémentaire indépendante.


Plus on éloigne l'axe de bascule de H', plus l'image bouge (toujours en supposant le dépoli fixe par rapport à la scène) et plus vite le cadrage se défait.

Pour toutes les optiques de chambre quasi-symétriques, le point H' est situé vraiment très près de la planchette.
Donc les bascules axiales classiques, même si elles ne peuvent pas coïncider avec H' pour tous les objectifs, n'en sont jamais très éloignées avec les optiques quasi-symétriques. C'est l'avantage de la bascule à l'axe ou à la bascule sur berceau avec le centre de rotation du berceau proche de H'.
Seul le problème de la nutation fait préférer les bascules au pied.

Pour les télé-objectifs utilisés à la chambre, le point H' flotte dans l'air quelque part devant l'objectif, donc l'application d'une bascule autour de la planchette bouge énormément le cadrage. Mais avec un télé, il est rare qu'on bascule.

Sur la stationnarité de l'image lorsqu'on tourne autour de H'=N', voir la figure 16 de cet article sur galerie-photo.com
http://www.galerie-photo.com/pupilles-et-panoramique.html#sec26

Sur la position du point H' dans le télé-arton de 360 mm, voir la figure 29 dans cet article
http://www.galerie-photo.com/pupilles-objectif-photographie.html#Figure_29

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 14/03/15 12:21 par Emmanuel Bigler.
Re: Axe de bascule des chambres
samedi 14 mars 2015 21:01:35
Bonsoir

Merci Monsieur Bigler. C'est parfaitement clair.

Je m'était interrogé sur l'axe des bascules en pensant au calage des optiques sur les têtes panoramiques.
Si j'ai bien compris, l'idéal serait un réglage supplémentaire permettant de positionner l'axe de bascule.


Merci à tous
Re: Axe de bascule des chambres
dimanche 15 mars 2015 10:36:48
Je m'étais interrogé sur l'axe des bascules en pensant au calage des optiques sur les têtes panoramiques.

Bonjour !
Oui, c'est une question très pertinente et assez délicate, source de confusions, c'est pour cela que j'ai écrit l'article sur le raccordement panoramique cité plus haut.

Le déplacement de l'image dans une chambre avec mouvements, lorsqu'on bascule, revient à voir ce qui se passe lorsqu'on tourne l'objectif sur un appareil fixe par rapport au paysage et avec un film ou capteur fixe par rapport au paysage. Ceci ne peut être observé que dans une chambre avec mouvements, et de façon très limitée sur un appareil sans mouvement, comme un reflex, mais équipé d'une optique à bascule.

Dans ces conditions, le point de rotation de l'objectif qui fait bouger l'image le moins possible lorsqu'on tourne l'objectif est le point principal H' ou point nodal d'émergence N', comme expliqué ici.
Cet effet est connu depuis le XIXe siècle, et on appellait dans la tradition française « tourniquet de M. le colonel Moëssard » le dispositif permettant de trouver le point H'=N' assurant la stationnarité de l'image, en faisant tourner l'objectif, tout le reste étant fixe.
Cette rotation autour du point principal H'=N' est utilisée dans les appareil panoramiques à optique sur tambour rotatif comme le Noblex
http://www.galerie-photo.com/noblex-guigue.html
http://www.galerie-photo.com/noblex-sculpteur.html
ou l'Horizon, dans lequel le film est fixe par rapport au paysage, mais où l'objectif tourne (** note1).
Dans ces conditions, il est impératif de tourner l'objectif autour de H'=N', sinon les éléments d'image enregistrés à chaque instant de la rotation de l'objectif vont bouger, et l'image dans son ensemble sera affectée d'un flou de bougé.

L'autre situation est celle du raccordement panoramique d'images avec un appareil dépourvu de mouvements, j'ai envie de dire : un appareil ordinaire, mais je sens déjà les lecteurs nous accuser d'élitisme ;-)

Quels problèmes se posent dans ce raccordement ?
Si on se replace dans le cadre strict de la photographie sur film ou silicium sans aucun post-traitement numérique (on est élitiste, ou on ne l'est pas), par juxtaposition de tirages, pour un tour d'horizon des montagnes (il y en avait un, très beau, à la cabane Cunay au-dessus du lac de Joux, j'imagine qu'il y est toujours, soigneusement annoté à la main d'une belle écriture calligraphiée : le Cervin, la Dent Blanche, ..., les Dents du Midi, ... le Mont Blanc), le problème principal est l'homogénéité de la densité des tirages pour que la jointure d'une image à l'autre soit la moins visible possible.
Mais de problème géométrique de raccordement, finalement, il y en a assez peu : en ayant pris soin qu'elles se chevauchent, on superpose les images au mieux, on massicote les deux feuilles adjacentes avec précision, et hop, c'est raccordé.

Dans ce tour d'horizon suisse-de-précision, il n'y a pas de premier plan. Le premier plan est l'un des sommets des Préalpes situé au moins à 30 km à vol d'oiseau de la cabane Cunay ;-) Le raccordement sera très facile, nul besoin d'aucune tête-support spécialisée, on peut faire cela à main levée.

Mais lorsqu'il y a un premier plan avec étagement du sujet en profondeur, si le premier plan est vraiment très proche, le raccordement d'images ne pourra pas être effectué si le point de vue change lorsqu'on tourne l'appareil.
Pour minimiser le changement de point de vue et donc annuler les défauts de parallaxe, il faut tourner l'ensemble de l'appareil autour de la pupille d'entrée de l'objectif. Comme expliqué en détail dans l'article en question.

Sur le rôle de la pupille d'entrée comme point central déterminant le rendu de perspective, on lira avec profit cet autre article :
Angles de champ, focales, projections et rendu de perspective
http ://www.galerie-photo.com/angle-de-vue.html


--------------------------------------

Je résume : deux problèmes différents, et deux solutions qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre :

1/ rotation de l'objectif dans un appareil fixe par rapport au paysage avec film ou capteur fixe (** note 1) : tourner l'objectif autour de H'=N' assure la stationnarité de l'image ;

2/ rotation de l'ensemble d'un appareil dépourvu de mouvement en vue d'un raccordement panoramique : la rotation de l'ensemble de l'appareil autour de la pupille d'entrée de l'objectif assure la minimisation des effets de parallaxe nuisibles à un bon raccordement ultérieur des sous-images composant le panoramique.


** note 1 une variante de ce problème est celui où l'ensemble de l'appareil panoramique tourne autour de H'=N', mais avec le film tournant exactement en sens inverse de l'appareil, à la bonne vitesse assurant la stationnarité du film par rapport au paysage : c'est le cas de l'Alpa Rotocaméra, capable d'enregistrer sur film un panoramique à plus de 360°.

E.B.
Re: Axe de bascule des chambres
dimanche 15 mars 2015 14:00:47
Tout ceci est passionnant et je ne manquerais pas de consulter ces articles.
Mes connaissances en optique me permettent qu'une approche empirique des phénomènes
Et il est bon de comprendre un peu mieux avec de bonnes explications.

Merci beaucoup
Re: Axe de bascule des chambres
dimanche 15 mars 2015 23:00:26
Bonjour mr bigler ,

Dans un post voisin sur l utilisation des dos numeriques ,

vous ecrivez : Alors chez Vogt disent : bon, on va voir ce qu'on peut faire pour vous, et ils fabriquent la fameuse rampe hélicoïdale de la série R-line.


La rampe helicoidale est en effet tres precise ,

mais comment doit on utiliser la bascule sur la rmd3 ?

C est une bascule a l axe optique ?

Sur une chambre classique avec un grand depoli de 20x25 ou plus , il est aisé de faire la MAP sur le point eloigné et sur le point proche , mais sur le viseur dxe la rmd3 cela me parait diffcile ?

Merci de vos reponses

bonne journee
Re: Axe de bascule des chambres
lundi 16 mars 2015 11:01:09
C'est une bascule à l'axe optique ?

Oui.

mais sur le viseur dxe la rmd3 cela me parait difficile ?

Vous parlez du viseur optique grand-angulaire externe ?

E.B.
Re: Axe de bascule des chambres
lundi 16 mars 2015 11:06:16
Bonjour mr bigler ,

Excusez moi pour l erreur de langage ,

je parle du depoli a l arriere de la rmd3 dans le cas ou on est pas connecte a l ordinateur

BOnne journee
Re: Axe de bascule des chambres
lundi 16 mars 2015 11:23:01
je parle du dépoli a l'arrière de la rmd3 dans le cas où on est pas connecté à l'ordinateur

Je n'ai pas d'expérience de ce réglage avec les très courtes focales sur les R[m, L][2, 3]d, mais seulement sur une F-line 6x9 équipée du dépoli standard et pour des focales plus longues que 45 mm. Et avec le 45, les bascules que j'ai pu faire ont été faites en mettant 1/2 cran de l'orbix manuel soit 2,5° et sans chercher à peaufiner ce réglage autrement qu'en retouchant la mise au point à la loupe.
Combiner bascules et mise au point comme on peut le faire à deux mains avec l'orbix sur engrenage (mise au point en main droite et bascule en main gauche) ne me semble applicable en pratique que pour des focales de 75 mm ou plus .
Je sais qu'on peut avoir un dépoli avec une lentille de Fresnel de plus courte focale, mais le réglage visuel de bascule me semble très délicat à faire sans écran de contrôle avec les focales entre 28 et 45.

La raison en est que les angles de bascule deviennent minuscules avec les courtes focales.
Imaginons sur n'importe quelle chambre l'usage d'un 35 mm, placé à 1m20 du sol ce qui n'est pas très haut.
L'angle de bascule, à partir du zéro de bascule, qui amène la netteté au sol, sur un plan horizontal, c'est 60° x 35 / 1200 = 1,75 °. Certes, la bascule de la R[m, L][2, 3]d permet l'application précise d'angles très petits, mais on voit bien le problème qui se pose.
Avec un 120 mm de focale placé à 1m20 du sol l'angle en question n'est que de 6°, il faut déjà un système de bascules très doux et très sensible pour mettre cela en place au mieux.

Mais pour de la photo d'objets en studio avec par exemple un 100 mm de focale, l'appareil étant placé à 50 cm = 500 mm au-dessus du sujet, l'angle de bascule devient 60° x 1/5 = 12°, ce qui est au-delà de l'amplitude de bascule des R-line () plus ou moins 5°), mais parfaitement accessible à une chambre classique, dans ces conditions, il n'y a pas de problème particulier pour apprécier la variation de netteté sur le dépoli lors de l'application d'une bascule.

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 16/03/15 11:45 par Emmanuel Bigler.
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