Je pensais au rétroprojecteur portable, Exactement, vous avez raison, je me demandais où était le problème avec le rétroprojecteur à éclairage par transmission, probablement le plus répandu, mais j'avais oublié le rétroprojecteur compact donc vous parlez, avec éclairage par réflexion. L'ampoule est juste à côté de l'objectif, et on pose le transparent sur une lentille de Fresnel sous laquelle se trouve un miroir plan.
Dans ce type de rétroprojecteur, la lumière passe deux fois dans le transparent. Si on « déplie » optiquement le système, on trouve un truc vraiment étrange, où il y aurait deux diapos identiques projetées en même temps, une première juste avant la lentille de Fresnel, et une deuxième, juste après !
Dès qu'on soulève un peu le transparent, l'image est dédoublée, donc l'astuce indiquée précédemment pour mettre les cernes de la lentille de Fresnel hors du plan de netteté ne fonctionne plus.
Et comme les densités optiques s'ajoutent, eh bien la D
min et la D
max des deux « diapos » s'ajoutent, et donc l'écart de densité entre le min et le max est, dans cette approche naïve, carrément doublé.
Parfait pour les documents au trait dont le contraste est ainsi grandement amélioré, mais pour une diapo demi-teinte prévue pour un simple passage, disons que l'objet projeté voit son écart de densité doubler.
Rien de tel avec le rétroprojecteur classique à éclairage par transmission.
Pour couvrir les 285 mm à 300 mm de côté de l'image, impossible évidemment d'utiliser l'un de ces épais condenseurs asphériques en verre du projecteur 24x36 traditionnel. Mais à part le fait que l'on pose le transparent sur les cernes de la lentille de Fresnel, et que ces cernes sont visibles sur l'image, il n'y a aucune différence dans le type d'éclairage entre un rétroprojecteur avec éclairage en transmission et n'importe quel projecteur de diapos, il s'agit d'un éclairage à condenseurs à source ponctuelle et faisceau très dirigé.
Ceci étant dit, je pense que la grande lentille de Fresnel pour rétroprojecteur est l'un des éléments importants du projecteur ; pour se fabriquer un projecteur 4x5 pouces il faut trouver une telle lentille de Fresnel carrée de 150 mm de côté avec une focale moitié de celle des rétroprojecteurs pour format A4.
Tout ceci étant posé, on peut objecter à juste titre que vu le temps passé et les sommes dépensées pour faire des diapos couleur 4x5 pouces ou 20x25, la projection mérite mieux que la bête lentille simple qui fait office d'objectif de projection dans la plupart des rétroprojecteurs.
Pour aller chercher au moins un triplet, il faut sans doute aller chiner en occasion des optiques anciennes pour épiscope, par exemple celle-ci :
http://www.ebay.fr/itm/Epicope-Lens-For-Ernst-Leitz-Wetzlar-VC-Episcope-projector-/181662299593On peut également se rappeler que les focales des optiques de projection sont en général le double de la diagonale du format, pour avoir une netteté parfaite en ne prenant que le centre du cercle-image de l'objectif.
Donc 210 de diagonale pour du carré de 150 et donc une focale de projection autour de 400.
Et pour du 285 de coté, diagonale de 400, il faudrait aller chercher du 800 de focale !
L'autre objection est que les diapos 4x5 pouces et 20x25 n'ont jamais été faites pour être projetées, du moins dans leur utilisation professionnelle traditionnelle au siècle dernier à l'époque de la photogravure optique analogique.
Avec les diapos N&B, on ne risque pas de détruire les couleurs, donc la projection de diapos N&B GF garde, me semble-t-il, tout son intérêt.
E.B.