Depardon Encore

[delieutraz.net]

Avec l'aide de Caroline Delieutraz

Nestor Burma écrivait:
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> Avec l'aide de Caroline Delieutraz


Ce serait plutôt Caroline Delieutraz avec l'aide de Depardon, on ne peut pas dire que RD soit bien servi par ce boulot ;-)
J'ai trouvé ce travail très pertinent, il pose pleins de questions intéressantes. La première d'entre elles serait "qu'est ce que photographier ?", la réponse dans les contraintes données est : choisir. Du coup on se dit que le travail de RD n'a pas un grand avenir, hors l'attachement que son public éprouve à l'égard de sa personne, parce que sur l'image, en termes de composition et de choix, on est pas loin du jeu égal, quelquefois street view a même l'avantage (meilleure lumière). Entendu ce n'est pas du 8x10, mais l'avenir ne joue pas en faveur de notre chambriste simple enregistreur de bord de route. Elle anéanti mine de rien, l'idée si romantique de la rencontre du photographe et du paysage, de l'imprégnation sentimentale d'un individu, et tout ça avec une vraie machine. Depardon parlait autrefois du regard de la caméra surveillance auquel il voulait substituer le sien. Pas de chance, il vient de se faire doubler par la google car.
Cruelle donc, plus qu'aidante :)



Modifié 3 fois. Dernière modification le 12/11/13 19:40 par Zoran.

Le streetview ne montre ici que ce qu'on lui demande de montrer, les cadrages restent ceux de Depardon, même affichés dans streetview...
Le streetview n'est rien d'autre que la tentative de numériser le paysage, ce paysage qui est la matière première du photographe, c'est lui qui a fait le choix du cadrage dans ce paysage.
Indépendament de streetview, toutes les images existent déjà potentiellement dans le paysage, alors quoi ? on arrête de le photographier ?

"on arrête de le photographier ?"

Oui, on arrête de photographier la même chose depuis le même point de vue, avec une même intention de pseudo objectivité. Cela laisse de la marge pour faire beaucoup d'autres choses.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 12/11/13 19:55 par Zoran.

"avec une même intention de pseudo objectivité".

On pourrait tout autant imputer la remarque à ce "travail". La série a quand même le mérite de ne pas s'intituler "3 visions".

Zoran écrivait:
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> "on arrête de le photographier ?"
>
> Oui, on arrête de photographier la même chose
> depuis le même point de vue, avec une même
> intention de pseudo objectivité. Cela laisse de
> la marge pour faire beaucoup d'autres choses.


Absolument,
Mais Depardon est loin de le comprendre,
Même avec l'aide de Caroline Delieutraz.

Tout cela est tellement drôle !!!

moi non plus je ne le comprends pas, je ne vois pas en quoi streetview anihilerait toute intention de photographie du paysage ??? (et laissons de côté l'objectivité)

Pas toute intention,
Toute intention sur le mode RD

qu'a-t-il de si particulier le mode RD?

didier d écrivait:
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> qu'a-t-il de si particulier le mode RD?

D'être comparable et comparé à un robot photographe mis au point par une multinationale despotique.

Et encore le RD "photographe" c'est pas le pire, il y a aussi le RD "cinéaste" !!!

Nestor Burma écrivait:
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> didier d écrivait:
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> > qu'a-t-il de si particulier le mode RD?
>
> D'être comparable et comparé à un robot
> photographe mis au point par une multinationale
> despotique.

Dans ce cas, on peut dire la même chose de 99.99 % des photographes qui travaillent par série sur l'humain...
Photomaton existait bien avant le gogol.

Ioury écrivait:
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> Nestor Burma écrivait:
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> > didier d écrivait:
> >
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> > > qu'a-t-il de si particulier le mode RD?
> >
> > D'être comparable et comparé à un robot
> > photographe mis au point par une multinationale
> > despotique.
>
> Dans ce cas, on peut dire la même chose de 99.99
> % des photographes qui travaillent par série sur
> l'humain...
> Photomaton existait bien avant le gogol.

Tu as raison pour une bonne partie d'entre eux, mais tous les photographes ne sont pas de la même veine qu'un Photomaton.

Sans donner mon appréciation personnelle dont on se contrefiche :

Je ne sais pas si c'est systématique dans la série de Depardon, mais d'après les photos montrées, il ne quitte finalement jamais la chaussée, tout comme Google ; ça illustre un peu l'idée du « sentier battu » (dont il faudrait sortir, ou pas).

Si Depardon cherche à montrer la France de la manière la plus commune et dans sa plus grande banalité (un genre d'anti « La terre vue du ciel »), ce choix de point de vue me semble correspondre, quelque part le fait que ce soit le même que celui de Google vient juste le confirmer.

« Anything more than 500 yards from the car just isn't photogenic » plaisantait Edward Weston.

La différence avec Google, c'est que Depardon fait un choix (choisir c'est renoncer, etc.), et théoriquement ça en fait un auteur.
À rapprocher des derniers scandales juridiques de photographes à qui on a dénié la qualité d'auteur pour cause de photos jugées trop banales…

Une chose amusante; il semble que le logiciel de google s'est fait un devoir de flouter ce qu'il a reconnu comme un visage sur la publicité du cirage éclipse.

Là, je trouve que ceux qui n'aiment pas le Raymond poussent un peu le bouchon.
Le vieux ne s'est pas foulé, c'est vrai, mais il fait des photos.
Le robot enregistre des données, ce n'est pas pareil !

Prendre une photo, c'est enregistrer de la lumière, c'est tout.

Du reste les capteurs numériques de Google sont tout aussi analogiques que le plan-film de Raymond, ce sont les convertisseurs analogiques-numériques qui reçoivent le signal qui l'interprètent sous forme de données…

Je dirais plutôt que le robot prend des photos, mais sans conscience. Comme je le disais, il ne choisit pas.

jeanba3000 écrivait:
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> Prendre une photo, c'est enregistrer de la
> lumière, c'est tout.
>
> Du reste les capteurs numériques de Google sont
> tout aussi analogiques que le plan-film de
> Raymond, ce sont les convertisseurs
> analogiques-numériques qui reçoivent le signal
> qui l'interprètent sous forme de données…
>
> Je dirais plutôt que le robot prend des photos,
> mais sans conscience. Comme je le disais, il ne
> choisit pas.


Oui, mais le conducteur de la Google-car à une conscience, non ?
Alors tout les photographes "pro" anti-Depardon qui se font payer pour enregistrer la lumière, rendez les sous à vos clients, bande d'escro-nazes...
Après tout, nos yeux, ils font quoi, en dehors d'enregistrer la lumière ?

<<Après tout, nos yeux, ils font quoi, en dehors d'enregistrer la lumière ?

Il la transforme en données et les confrontent à un référentiel, pour ensuite livrer les résultats à notre version consciente.

Nestor Burma écrivait:
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> <<Après tout, nos yeux, ils font quoi, en dehors
> d'enregistrer la lumière ?
>
> Il la transforme en données et les confrontent à
> un référentiel, pour ensuite livrer les
> résultats à notre version consciente.


Bha, c'est ce que fait Google, non ?

Ioury écrivait:
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> Nestor Burma écrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
> > <<Après tout, nos yeux, ils font quoi, en
> dehors
> > d'enregistrer la lumière ?
> >
> > Il la transforme en données et les confrontent
> à
> > un référentiel, pour ensuite livrer les
> > résultats à notre version consciente.
>
>
> Bha, c'est ce que fait Google, non ?

Si on veut, mais Google est beaucoup plus lent et beaucoup moins personnalisé

C'est vrai !

Le conducteur de Google ne prend pas les photos, il conduit sur les routes que sa direction lui a demandé de parcourir et vérifie que le matériel de prise de vue et transmission fonctionne.

jeanba3000 écrivait:
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> Le conducteur de Google ne prend pas les photos,
> il conduit sur les routes que sa direction lui a
> demandé de parcourir et vérifie que le matériel
> de prise de vue et transmission fonctionne.


Et alors ?

jeanba3000 écrivait:
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> Le conducteur de Google ne prend pas les photos,
> il conduit sur les routes que sa direction lui a
> demandé de parcourir et vérifie que le matériel
> de prise de vue et transmission fonctionne.


Pourquoi voir une différence ?
Tu crois que RD ne sait vérifier le fonctionnement de son matériel de PdV ?

Henri, tu n'a pas compris ce que j'ai écrit, mon propos ne porte que sur le fait que Depardon effectue un choix, pas Google et encore moins ses conducteurs.

Iouri, je répondais à votre phrase : « Oui, mais le conducteur de la Google-car à une conscience, non ? »
Alors je vous retourne votre « et alors ? »

La GoogleCar, c'est l'équivalent des robots de référencement de Google, l'une a un conducteur, les autres ont des informaticiens qui les ont programmés et les font fonctionner, mais aucun conducteur décide quelle photo en particulier prendre de même qu'aucun des informaticiens ne décide quel site internet en particulier le robot va visiter.

Du reste, si Google en avait la possibilité (légale, car techniquement la solution existe), nul doute qu'ils vireraient le chauffeur pour n'avoir plus que des bagnoles entièrement automatisées.

jeanba3000 écrivait:
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> Henri, tu n'a pas compris ce que j'ai écrit, mon
> propos ne porte que sur le fait que Depardon
> effectue un choix, pas Google et encore moins ses
> conducteurs.


;-)

@Jeanba,
La question c'est de savoir si cela a ou aura encore un sens d'aller faire le photographe de bord de route. Caroline Delieutraz montre que c'est inutile, qu'on peut rester chez soi devant son écran pour faire des choix comparables à ceux de RD, voire meilleurs ...
Depardon a eu du pot, il a fini son projet juste a temps, tant mieux pour lui. Qu'on nous impose sa présence devenue écrasante (aujourdhui au grand palais) est une volonté politique, pas esthétique, l'argent public a massivement financé le bonhomme, il faut maintenant le rendre visible (l'argent et le bonhomme). il est loin le temps des correspondances américaines, de ce rapport texte-images si particulier. Photographiquement ce n'était pas très intéressant, mais Depardon était devenu un sujet qui lui l'était, aujourd'hui il veut faire l'artiste et ça ne marche pas.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 15/11/13 09:35 par Zoran.

Zoran écrivait:
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> @Jeanba,
> La question c'est de savoir si cela a ou aura
> encore un sens d'aller faire le photographe de
> bord de route. Caroline Delieutraz montre que
> c'est inutile, qu'on peut rester chez soi devant
> son écran pour faire des choix comparables à
> ceux de RD, voire meilleurs ...
> Depardon a eu du pot, il a fini son projet juste a
> temps, tant mieux pour lui. Qu'on nous impose sa
> présence devenue écrasante (aujourdhui au grand
> palais) est une volonté politique, pas
> esthétique, l'argent public a massivement
> financé le bonhomme, il faut maintenant le rendre
> visible (l'argent et le bonhomme). il est loin le
> temps des correspondances américaines, de ce
> rapport texte-images si particulier.
> Photographiquement ce n'était pas très
> intéressant, mais Depardon était devenu un sujet
> qui lui l'était, aujourd'hui il veut faire
> l'artiste et ça ne marche pas.

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Parce que refaire le coup de la pissotière derrière un PC avec une maîtrise hors par du banc de repro ça a plus de sens ?... Delieutraz ne montre rien d'autre que sa propre inscription dans le champs traditionnel de l'art contemporain, qui lui ne souffre d'aucune critique. On prend une cible facile, si possible un monument en fin de course ; une petite touche d'ironie, ici les clichés dégueulasses d'un livre de poche ; un titre qui se veut aussi neutre que possible histoire de donner une illusion descriptive ; on secoue le tout et hop un bel étron est livré, et miracle, c'est tellement creux que ça nous stimule quelques neurones pour compenser le vide.

C'est aberrant que ce genre de taf sorte d'un carnet de croquis en l'état, ça ira peut être rejoindre les caves des FRAC qui regorgent de petits bijoux du genre.