[image-devinette] pour le premier janvier 2019

Copie suisse de Castagnettes non conformes mises au rebut. La fabrication a été abandonnée.

cordialement

o7 philippe

Une colonie visible lorsqu'un lac ou une rivière est à sec, lors d'une sécheresse centennale.

Le fond du Doubs aux Brenets cette été ?

Gagné !

À ces détails près qu'on n'est pas au fond mais sur un rocher qui normalement est sous l'eau, et nous ne sommes pas aux Brenets (NE-CH) mais sur la rive française, à Chaillexon (25-F).

Les Brenets, c'est en face.

J'ignorais l'existence de ces bivalves dans les bassins du Doubs, alias lac de Chaillexon (dénomination française un peu tombée en désuétude) ou lac des Brenets (appellation suisse). Et je ne connais pas l'espèce de lamellibranche visible sur la photo ; j'ai lu par ailleurs qu'il y avait des espèces invasives de ce genre de mollusque de nos lacs et rivières pas salées pour deux sous et situées très loin de l'Océan.

Cette sécheresse qui a vidé complètement les bassins du Doubs, tari la source de ladite rivière à Mouthe (25-F) et fait disparaître la rivière en surface sur plusieurs kilomètres entre Pontarlier et Morteau a attiré de nombreux visiteurs à la fois intrigués et inquiets. 35 communes du département du Doubs, privées d'eau potable, ont dû être ravitaillées par camion-citerne pendant l'automne 2018.

Voir ce collage d'images de la webcam des Brenets montrant l'assèchement quasi-complet des bassins du Doubs entre le printemps et l'automne 2018.


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Concernant la légende de la montagne de coquillages de mon enfance, ce n'est pas une légende, mais hélas ce n'est presque plus qu'un souvenir, il s'agit des buttes coquillières de Saint Michel en l'Herm (85-F) dont on pense qu'il s'agit d'une accumulation de coquilles d'huîtres consommées autour de l'abbaye pendant des siècles.

Voir cet article de nonante-cinq qui fait le point sur cette curiosité historique et géologique.

TRAVAUX DU COMITÉ FRANÇAIS D'HISTOIRE DE LA GÉOLOGIE - Troisième série - T.IX (1995)

Gaston GODARD

Histoire d'une énigme : Les buttes coquillières de Saint-Michel-en-l'Herm (Vendée)

COMITÉ FRANÇAIS D'HISTOIRE DE LA GÉOLOGIE (COFRHIGEO) (séance du 8 mars 1995)

http://www.annales.org/archives/cofrhigeo/buttes-coquillieres.html

E.B.



Modifié 2 fois. Dernière modification le 01/01/19 22:50 par Emmanuel Bigler.

Sur cette image on voit clairement la limite du niveau de l'eau en temps normal.

Les bivalves sont installés sur le rocher dans la zone qui apparaît noire sur la photo.

La webcam des Brenets est située juste en face.
[lesbrenets.roundshot.com]

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6 - le rocher n'est pas une roche sédimentaire

JyL, simple curiosité de ma part : comment pouvais-tu être si catégorique ?

E.B.

Re
L'éclate de moules, de frites, ou de tout autres victuailles signifie une telle consommation que le ventre éclate.
Toute resemblance avec l'éclade ou l'Encelade et à plus forte raison une ensalada ...

A +
franville

[www.flickr.com]
[www.flickr.com]?
[lesmotsdargent.wordpress.com]

Emmanuel Bigler écrivait:
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>
> 6 - le rocher n'est pas une roche sédimentaire
>
> JyL, simple curiosité de ma part : comment pouvais-tu être si catégorique ?

Du bluf, Emmanuel, du bluf !
Émettre cette hypothèse de façon si catégorique était dans le ton ;);)
Je me suis bien amusé et j'ai bien cherché et j'ai appris deux ou trois choses, merci :)

Jean-Yves, ignorant pragmatique :)

https://www.soslrc.com/2018/08/20/assechement-du-doubs-etat-des-lieux-le-20-aout/

Merci pour cet excellent article !
Je suis allé à la source de la Loue lorsque le Doubs était à sec dans le haut, quelqu'un qui n'aurait pas suivi l'actualité aurait simplement remarqué que la source de la Loue n'était pas très spectaculaire, comme tous les étés.
L'eau de la Loue ne provient qu'en petite partie des pertes du Doubs près d'Arçon, pertes bien connues depuis un siècle.

E.B.

Emmanuel Bigler écrivait:
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> J'ignorais
> [url=http://bigler.blog.free.fr/public/images/2019
> -01-01-mystere.jpg]l'existence de ces bivalves
> dans les bassins du Doubs[/url], alias lac de
> Chaillexon (dénomination française un peu
> tombée en désuétude) ou lac des Brenets
> (appellation suisse). Et je ne connais pas
> l'espèce de lamellibranche visible sur la photo
> ; j'ai lu par ailleurs qu'il y avait des espèces
> invasives de ce genre de mollusque de nos lacs et
> rivières pas salées pour deux sous et situées
> très loin de l'Océan.

Bonjour Emmanuel,
superbe devinette quelle celle-ci de début d'année car la photo illustre une observation qui n'est pas commune. Car on ne peut pas qualifier d'invasives les espèces de Nayades ( les bivalves d'eau douce) qui au contraire sont devenues extrêmement rares, tellement leur nombre s'est affaibli jusqu'à la quasi disparition dans nos rivières dont la distribution elle-même s'est réduite comme peau de chagrin. Mais dans l'histoire ce ne fut pas toujours le cas. On peut citer dans la quinzaine d'espèces qui composent le groupes des nayades, parmi les margaritiféridés les deux espèces principales la moule perlière (Margaritifera margaritifera) et la grande mulette ( Pseudunio auricularius) qui furent distribuées à peu près partout dans les bassins français selon l'abondance des poissons, truite, saumon, esturgeon et autres qui sont des agents de propagation essentiels dans le cycle complexe de reproduction de ces mollusques. Ces deux espèces principales de bivalves sont marquées par un passé d'abondance et malheureusement un déclin catastrophique depuis la Seconde Guerre Mondiale dans les rivières françaises. Mais un passé également pendant lequel la moule perlière a fourni, jusqu'à une époque récente, dans les eaux des rivières d'Europe, de grandes quantités du précieux ornement qu'est la perle et évidemment la moule perlière a souffert durablement des ramassages intensifs. je peux vous dire qu'ainsi, la robe de Marie de Médicis, femme d'Henri IV, pour le baptême de son fils (futur Louis XIII) le 14 septembre 1606, était ornée de 32000 perles. En sachant que l'on récoltait une perle de qualité pour un millier de moules, il est facile d'imaginer les millions d'individus collectés. Je crois que l'on peut voir cette robe au musée national de la Renaissance d'Écouen dans le Val d'Oise.
Vous pourrez peut-être trouver dans une bibliothèque de Bezançon qui possèderait un fort rayon nature-sciences un petit ouvrage facile de lecture sur le sujet:
Gilbert Cochet, la moule perlière et les nayades de France, Catiche productions, juin 2004.
[url]https://imageshack.com/a/img923/4249/OeB7ee.jpg[/url]

À bientôt pour la prochaine devinette,
Cordialement.
Olivier F

Bonsoir et merci de ces précisions érudites !

Quelques mois plus tard, le paysage a quelque peu changé, les coquillages en question ont prouvé par le passé qu'ils sont capables de survivre sous la glace l'hiver, mais ont-ils survécu à l'effroyable mise à sec de cet été et de cet automne ?

E.B.

Je ne suis pas spécialiste des moules d'eau douces mais sous la glace elles sont dans l'eau à +0°C.
A sec en plein soleil... je crains d'autant que les moules d'eau douces n'ont pas l'habitude d'être hors de l'eau contrairement à leurs cousines de mer à marée basse (mais y a t il des moules en Méditerrané?).
Sur la photo on peut voir qu'un certain nombre sont ouvertes, mauvais signe...

Bonsoir Emmanuel, bonsoir Jean-Paul,
je ne suis pas un spécialiste des moules non plus. Juste un curieux de nature qui se souvient que plus jeune, il en ramassait, des grosses, dans les étangs de Commelles alimentés par la Thève, un petit affluent de l'Oise. Étangs qui furent creusés par des moines au sud de la forêt de Chantilly. Même au barboque, cela n'avait pas très bon goût et c'était il y a 40 ans. Je ne suis vraiment pas sûr qu'il en reste actuellement, j'irai y faire un tour — avec mon Rolleiflex évidemment. ;)
Quoi qu'il en soit, il est évident que ces regroupements de mollusques ont souffert, et sûrement plus de la chaleur et de la dessication que de la température de l'eau. Tous les organismes aquatique sont résistants à l'eau très froide, une eau qui n'est jamais à 0°C sous la glace, sinon c'est... de la glace. En effet dans le courant, seule une fraction de l'eau, la plus pure, congèle au contact du froid extérieur puis de la première épaisseur de glace. Ensuite quand l'épaisseur de glace grossit, le courant qui est dessous diminue (baisse du débit) et la turbidité de l'eau augmente ainsi que tous les éléments minéraux et autres dissous ou en suspension dans l'eau. Cette légère concentration abaisse le poids de congélation de l’eau de la rivière. Enfin... tout ça est question d'équilibre.
Oui, Jean-Paul, il y a aussi des moules en Méditerranée.

;)