Luc Peiffer écrivait:
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> NCC écrivait:
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> -----
> > Un jour quelqu'un, qui savait et continument
> > cherchait, a écrit à quelqu'un d'autre, qui
> se
> > demandait s'il fallait chercher:
> >
Diese vor allem: Fragen Sie sich in der
> > stillsten Stunde Ihrer Nacht: Muss ich
> > schreiben?> >
> > En effet, même en pleine clarté, il est
> > salutaire de se rappeler cette question.
>
> [
www.rilke.de]
>
>
Citation
Personne ne peut vous conseiller et
> vous aider, personne. Il n'y a qu'une seule chose
> à faire. Regardez en vous. Explorez la raison
> pour laquelle vous écrivez, voyez si elle a ses
> racines au plus profond de votre cœur, admettez
> que vous devriez mourir si vous n'écrivez pas.
> Ceci avant tout : demandez-vous, à l'heure la
> plus calme de votre nuit : dois-je écrire ?
> Creusez en vous pour trouver une réponse
> profonde. Et si cette réponse est affirmative, si
> on vous permet d'affronter cette grave question
> avec un "je dois" fort et simple, alors
> construisez votre vie en fonction de cette
> nécessité ; votre vie dans son heure la plus
> indifférente et la plus mineure doit devenir un
> signe et un témoin de cette pulsion. Ensuite, il
> faut se rapprocher de la nature. Essayez ensuite,
> comme un premier être humain, de dire ce que vous
> voyez et ce que vous vivez, ce que vous aimez et
> ce que vous perdez.
>
> Rainer Maria Rilke,
Lettre à un jeune
> peintre, Éditions Insel, Frankfurt a.M. 1929,
> 8.
>
>
>
> Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version
> gratuite)
> [
www.deepl.com]
Rilke peut-être donne la réponse.
On ne fait bien les choses que lorsqu'elles nous apparaissent dictées par une
nécessité.
Après, le parcours personnel entraîne l'orientation de la production nécessaire vers le genre (portrait, paysage, nature morte...) ou le style de représentation, en fonction de l'efficacité de ces moyens pour aider à sortir l'image interne qui cherche à s'exprimer.
Disons d'ailleurs, pour être précis, que si je parle de façon commode d'une image interne, celle-ci n'existe qu'en creux. Il y a quelque chose que nous aimerions voir, qu'on ne voit pas, dont le manque nous fait souffrir atrocement, ce qui crée la nécessité de se lever pour chercher. Et, à certains moments on a le sentiment que quelque chose qu'on voit, autour de nous, porte des éléments de ce qui nous manque, et que cette chose pourrait nous aider à avoir moins mal.
A force de chercher, mû par la nécessité d'exprimer cette image interne, on finit par trouver ainsi en tâtonnant que certains sujets, modes de représentation, constructions, permettent d'arriver mieux à l'expression. C'est là que la culture et la curiosité jouent à plein : voir beaucoup de choses permet de repérer à ce moment ce qui peut favoriser en nous le déclenchement de sensations qui peuvent renvoyer plus directement à l'image primitive, et combler le vide. A ce stade, attention : beaucoup de culture sans une nécessité interne suffisante fait dérailler la recherche ! Le goût du neuf l'emporte.
Le travail artistique commence alors, qui consiste, une fois repérés ces fragments qui peuvent nous soulager, à les détacher du reste qui nous est inutile ou indifférent ; à collectionner ces fragments, à les assembler bout à bout. Parfois la chance ou le hasard, ou même un patient travail de logique déductive peuvent améliorer la lente distillation. A un moment, ce patient travail de collecte et d'assemblage arrive à faire émerger des images qui nous correspondent enfin. On finit même par avoir au mur l'image interne dont l'absence nous avait fait si longtemps souffrir. Et, la contemplant, nous arrivons bizarrement à l'illusion de l'éternité.
Il y a une bonne nouvelle : aucun de nous ne possède la même image interne. Chercher le lieu de cette souffrance et essayer de le remplir ne se fait que par un lent processus qui est propre à chacun. Donc le résultat débouche forcément sur un style propre, qui vient de lui-même. Si vous cherchez simplement à exprimer l'image que vous aimeriez le plus voir, vous arriverez forcément tout naturellement à ce que les autres appelleront le style, qui n'est que vous. Ou plutôt que le seul médicament efficace à votre douleur atroce.