« Ça coûte cher d’être pauvre »

C’est un voyage restant sous une ligne qui maille une autre Amérique, celle qui connait des taux de pauvreté supérieurs à 20 % selon la définition du recensement américain, celle des populations déshéritées, proches mais tellement éloignées des paillettes de Hollywood ou des jeux d’influence de Washington.

C’est une géographie des laissés-pour-compte, proche des Raisins de la colère de Joseph Steinbeck et du travail de Dorothea Lange lors de la Grande Dépression des années 1930. Être pauvre aux Etats-Unis c’est vivre à l’ombre du rêve américain de la réussite et de l’aisance, plus une histoire de pouvoir que d’économie, pouvoir ou impuissance à satisfaire ses besoins essentiels.

Quarante millions de personnes connaissent cette situation, un chiffre aussi élevé que la population de Californie, région la plus peuplée et la plus riche du pays.

American Geography de Matt Black



[www.a-l-oeil.info]

sur le même thème, cet ouvrage de Gerry Johansson de 2018 : american winter, ( Mack, isbn 978-1-912339-02-0 ). le monde des red neck. La trumpérisation des USA.

[www.youtube.com]

cordialement

o7 philippe

Merci Mr 007,
la vidéo est hachement bien. J'imagine qu'il faut être américain depuis plusieurs générations pour produire une telle vidéo. A moins que ce soit le petit fils de Buster Keaton, auquel cas il est beaucoup moins drôle. Mais ce doit être l'époque actuelle qui rend taciturne.
Pour en revenir à G. Johansson, excellentes photos mais pas tellement en rapport avec M. Black. (me semble-t-il)

je vous sent curieux, sachez qu'il s'agit d'un récidiviste : [www.youtube.com]

Pour en revenir à gerry Johansson, grand rolleïste devant l'éternel à photographier en 2017 ce qui donna en 2018 America winter, cette amérique profonde, cette amérique des "red neck". Ces petits blancs américains ruiner par la mondialisation qui désindustrialise certaines régions.

johansson fut un précurseur de cette approche paysagère, qui après l'élection de Trump, inspira de nombreux photo-reporter. La désindustrialisation se voit dans le paysage d'état américain qui ont eut rarement l'honneur des rôde movies de précédent photographe. Ils leurs préféreraient le sud et la Californie. (walker Evans, robert Frank, etc....)

Pontiac, (ISBN 10 : 1907946098, MACK)en 2010, premier livre sur une ville "automobile" en perdition, fût pour Johansson, le premier ouvrage sur ce phénomène mondial.

Sur le même sujet la mondialisation, le travail d'Alan sekula sur les port californien et les conditions de travail des dockers dans les années 90/2000 illustrent cette mondialisation industrielle. Dans une veine un peu différente mais toujours sur l'évolution de la mondialisation le travail de Zoé Léonard, rolleïste couleur, dans son travail "Analogue" ( isbn 978-0-262-12295-5, MIT press) photographia les boutiques Kodak à travers le monde dans les 95/2000 ainsi que les objets mondialisés comme par exemple des boutique de ventes de poste télé. Elles disparaissaient aux US à la même époque. Le vent vient toujours des US pour le meilleur ou le pire, en photo comme ailleurs.

cordialement

o7 philippe

La longue ouverture du colis pour accéder au livre m'a fait sourire, la mauvaise qualité des photos beaucoup moins. Il restait la satisfaction du visuel et du sonore du feuilletage.

Je ne suis pas sûr qu'il ait fallut attendre Trump pour découvrir et voir des Red Necks. La désindustrialisation que nous connaissons date des chocs pétroliers des années 70 au moins. Une longue agonie de la classe ouvrière qui ne voulait rien savoir des charmes de la mondialisation !

Stephen Shore à fait une série pour un journal nommée «Steel Town» vers 1977, dont nous avons parlé plus ou moins récemment. David T. Hanson a documenté le Montana des cols bleus vers 1985. Danny Wilcox Frazier a travaillé sur le Midwest déclassé dans «Driftless Stories from Iowa to the Badlands» vers 2010. Matthew Hamon a œuvré sur le Montana rural dans les années 2010s. J'imagine volontiers qu'il en existe bien d'autres.

«Nomadland» réalisé par Chloé Zhao (2020) est un bon film sur des saisonniers fragiles entre désir de liberté et précarité économique.

La force des image de gerry Johansson, zoé léonard est de photographier les traces de la société et non les gens. on est dans le constat, la scène de crime (Atget). je trouve cela très pertinent de décrire une société à travers le délabrement du paysage urbain ou non. il évite les photographies de paysages détruit par l'activité humaine mais montre la dégradation du niveau de vie par les traces qu'ils laissent par leur habitat, leur loisirs, leurs consommation, leur lieux de travail etc...

cordialement

o7 philippe

Je vois un travail sur le paysage autant que sur l'habitat de la part de Gerry Johansson.

Un gars qui pourrait vous plaire avec la précision de vos critères est Mark Ruwedel avec «Message From the Exterior» (2003)

Une critique dit de ce travail :
‘While Ruwedel’s concise framing draws attention to the resemblance between one house and the next, it also compels us to reflect on the singular defeats that they portray, each one a small chip out of the American dream.
‘Message from the Exterior sets the minor misfortune of individual failure against the collective image of a country slowly eating itself from the inside.’

Que l'on peut traduire par :
Si le cadrage concis de Ruwedel attire l'attention sur la ressemblance d'une maison à l'autre, il nous oblige également à réfléchir aux défaites singulières qu'elles dépeignent, chacune étant un petit morceau du rêve américain.
Message from the Exterior oppose les petits malheurs de l'échec individuel à l'image collective d'un pays qui se ronge lentement de l'intérieur.

je connais ce photographe et ce travail. je trouve les sujets très "décontextualisé". très peu identifiant. johansson s'appuie sur un contexte visuel qui complète le sujet, le renforce. C'est une marque de son travail.

cordialement

o7 philippe

Tous n'ont pas le regard de Gerry Johansson, mais les blancs déclassés de l'arrière pays est un sujet qui n'a pas attendu Trump ! Il est évident qu'il y a plusieurs angles pour "enregistrer" une situation (portrait, paysage, nature morte, ....) et tant mieux pour nos mirettes et la photographie.

Bryan Schutmaat dans «Grays the Mountain Send» (2012) et Andrew Borowiec dans «The Post-Industrial Rust Belt» (2012) ont documenté le quotidien des Red Necks également


Un autre film sur les blancs pauvres de l'intérieur : Winter's Bone de Debra Granik (2010)
Je crois bien qu'il y a plus de bonnes œuvres artistiques qui viennent des USA que de la France, depuis un moment (hélas).

Même s'ils sont dans le fond assez proches, il ne faut pas confondre "rednecks" et white trash.

;)

Je ne crois pas que dans les photographes et travaux que je cite, il soit question de White Trash.

J'ai trouvé une distinction faites par un habitant de ce vaste pays :

White trash are trashy white people that can live anywhere in america rural or urban. They commonly do meth, oxy, have lots of children out if wedlock, get in fights and do lots of other trashy things.

Hillbillies are mountain people and live in the Appalachian and Ozark mountains. They have a bit of a distinct culture from the rest of rural white people. They commonly live in "hollers" or mountain valleys where their Scottish and irish ancestors settled a long time ago. Bluegrass and other fiddle folk music is related to their style of music. Most of the jobs in their area are based on either coal mining or timber cutting. Hillbillies are also moonshiners.

Rednecks are working class white people who live in rural areas. They may be farmers, miners, oil rig hands, etc. They can be found across the USA from the South to the Midwest to the Rockies. They stereotypically drive pickup trucks, like country and western music and love hunting and fishing. They are called rednecks because their neck gets sunburned from working outside in the sun.

Un deuxième habitant ajoute :

Hillbillies live in the mountains. Usually isolated from cities or towns, and usually in poor areas. It overlaps a bit with the kind of people who want to be isolated from the rest of society. I think of hillbillies being most common in Appalachia.

Rednecks live in rural areas, but not necessarily the mountains, and they can be poor or comfortably well-off. They are usually politically conservative. Farming and rural areas across the country have rednecks. Hillbillies are often also rednecks, but not all rednecks are hillbillies.

“White trash” just means poor, uneducated white people. It can apply to people who live in rural areas and who live in cities too. Rednecks and hillbillies can also be in this category if they’re poor and uneducated, but that isn’t always the case.

Un troisième estime :

"Hillbilly" usually refers to a southerner from Appalachia. Think Kentucky, Tennessee, West Virginia.

"Redneck" more refers to someone in the Deep South where it's hotter, hence the term "redneck". (Sunburned neck)

"White trash" just refers to an unpleasant white person who is an addict of some kind, lives in a trailer park, a hoarder, all of the above.

The first two are guys you want to drink with, the latter is someone you want to run from.


Il semble avoir débat (sur un ton aimable par ailleurs ...)

«Nomadland» a pour sujet des Redneck saisonniers
«Winter's Bone» a pour sujet les fameux Hillbillies, sortes de .Rednecks avec quelques spécificité culturelles

pils écrivait:
-------------------------------------------------------

> Je crois bien qu'il y a plus de bonnes œuvres
> artistiques qui viennent des USA que de la
> France, depuis un moment (hélas).

Croyance gratuite sans aucun fondement d'un type qui pense que son mauvais goût est la panacée universelle ...

Nestor, prend toi des vacances...

matb écrivait:
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> Nestor, prend toi des vacances...

Je te retourne le conseil ...

Pils> Je crois bien qu'il y a plus de bonnes œuvres artistiques qui viennent des USA que de la France, depuis un moment (hélas).
Nestor > Croyance gratuite sans aucun fondement d'un type qui pense que son mauvais goût est la panacée universelle ...

Encore une formule à l'emporte pièce, une dénonciation grossière et mensongère.
Je ne suis pas majoritaire (!) mais pas seul non plus à penser ainsi. L'examen des faits, cher aux anglo-saxons, les prévienne de dire moins de conneries qu'ici.

pils écrivait:
-------------------------------------------------------
> Pils> Je crois bien qu'il y a plus de bonnes
> œuvres artistiques qui viennent des USA que de
> la France, depuis un moment (hélas).
> Nestor > Croyance gratuite sans aucun fondement
> d'un type qui pense que son mauvais goût est la
> panacée universelle ...
>
> Encore une formule à l'emporte pièce, une
> dénonciation grossière et mensongère.
> Je ne suis pas majoritaire (!) mais pas seul non
> plus à penser ainsi. L'examen des faits, cher aux
> anglo-saxons, les prévienne de dire moins de
> conneries qu'ici.

Ce n'est pas une formule, votre proposition est stupide sur plusieurs points, donc c'est NON, il n'y a rien d'autre a dire.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 25/11/21 14:16 par Nestor Burma.

et pourquoi pas en chanson ?
[www.youtube.com]