Je ne m'interroge presque plus
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Je ne m'interroge presque plus

Envoyé par Floréal 
Je ne m'interroge presque plus
samedi 27 décembre 2014 11:24:39
Voyeur assidu de Galerie-photo depuis plusieurs années, je n'ai jamais éprouvé le besoin de participer aux échanges, ne sentant pas bien ce qui aurait pu m'y pousser et encore moins comment j'aurais pu les enrichir. Rien d'original à celà, tant ils doivent être nombreux, dans l'ombre à profiter, comme je l'ai fait, de la pertinence des interventions, de la mine d'informations de tout genre qui tissent l'étoffe de ce site "résistant", rassurant refuge à l'ordinaire ambiant.
Alors, pourquoi aujourd'hui ? La voix dans ma tête me souffle "ben, on s'en fout", mais tout de même, une présentation est une présentation...

J'ai pratiqué le GFen 4x5 d'abord, puis en 8x10, logique, enfin en 5x7, beaucoup de plaisir. Beaucoup de plaisir à préparer, trimballer, manipuler, oublier un truc, développer ; et curieusement beaucoup de déception à contempler le résultat. Mes photographies n'avaient aucun sens, si ce n'était que la représentation était fidèle, d'excellente qualité et qu'elles étaient nées dans une jouissante douleur. De jolis tirages en découlaient qui invariablement, le plus souvent, me précipitaient dans la raison bien connue, que la photo n'existerait que pas son référent.

Alors que dans un autre format, le petit (dois-je déjà m'excuser ?), mes images me semblent, à d'autres aussi, aboutir à la matérialisation de l'émotion, avec plus de vigueur, et pas seulement en raison de la "rugosité" due à l'agrandissement induit par le format du négatif.
Bien, m'a-t-on dit, c'est ton moyen d'expression, c'est aussi simple que ça, à quoi bon se poser des problèmes existentiels de nos jours... Parce que je me méfie de ce qui est aussi simple que celà.

J'ai tout revendu, sauf le voile de visée, la loupe et le déclencheur souple...

Qu'est ce qui fait, alors, que certaines photographies d'autres que moi, prises en GF, me séduisent et remplissent mon cahier des charges émotionnel ? Voire provoquent mon enthousiasme. Le talent, bien sûr, mais tout de même !
C'est ce goût d'échec qui s'interpose de plus en plus souvent entre ma main et mes petits boîtiers qui me fait me présenter devant vous.

Peut-être que je vais replonger et que je n'attends que l'occasion.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 31/12/14 11:05 par Emmanuel Bigler (modérateur).
Re: Je ne m'interroge preque plus
samedi 27 décembre 2014 11:29:37
<<Peut-être que je vais replonger et que je n'attends que l'occasion.<<

Le projet bien sûr,
Seule méthode permettant de justifier et d'utiliser à bon escient le langage des formats,
Il faut simplement prendre le problème par le bon bout,
Rien n'est jamais évident.
Re: Je ne m'interroge preque plus
samedi 27 décembre 2014 11:40:28
Floréal écrivait:
-------------------------------------------------------

Peut-être que je vais replonger et que je n'attends que l'occasion.


Bienvenue sur GP.
Je tiens à vous rassurer sur un point: vous êtes normal :-)
Combien d'entre nous commencent, arrêtent, recommencent la pratique d'un format puis d'un autre, achètent, revendent, déclarent un jour "c'est fini pour moi le MF, le GF, le PF..." et s'y remettent quelques semaines ou quelques mois plus tard.

Alors laissez-vous aller à vos désirs, bien sûr vous allez foirer des films, des développements, jeter des tirages, dire que vous arrêtez..
Et puis le lendemain vous rentrez au labo en paix, et reprenez le tirage calmement et là, la magie opère, ça marche. Vous vous êtes reconquis vous-même.
Re: Je ne m'interroge preque plus
samedi 27 décembre 2014 11:40:59
Bienvenu Floréal.

L'outil doit servir le projet et non l'inverse.
De grandes et longues discussions, avec des batailles rangées ont régulièrement ce sujet ici, je pense que vous avez du les lire.

Posez vous la question du quoi, pourquoi et du comment, quoi photographier, pourquoi cela, et si vous avez répondu aux deux premières questions, la troisième coulera de source.

Le format 8X10 n'a jamais garanti un travail d'auteur, tout au plus si on est bon technicien une belle image, mais quid du sens de cette image ..?

Au hasard Bernard Plossu n'a pas besoin du format 8X10 pour exister en tant qu'auteur, Alec Soth serait-il aussi reconnu si son travail était fait au nikon avec TriX ..?

Votre pseudo m'invite à vous conseiller d'aller voir ce que font les auteurs du Bar Floréal, vous aurez déjà quelques éléments de réflexions.

En tout cas, bienvenu sur GP en tant que participant au discussions, et bon courage car il arrive que des missiles fusent, mais au final on y apprend toujours beaucoup en posant les bonnes questions.

Frédéric

www.frederic-cornu.com
Re: Je ne m'interroge preque plus
samedi 27 décembre 2014 12:14:14
Merci Henri, jean et merci Frédéric.

Oui, le projet, bien sûr...

La multitude des outils possibles qui, entre autre, rend notre pratique si singulière, fait que le plaisir de manipuler s'insère, s'invite ou s'interpose, souvent entre la volonté et la simple nécessité. Photographier est un acte sensuel et en même temps terriblement technique. Bon, il y en a d'autres...

Plossu (que j'aime le plus souvent) oui. Parfois, cependant je me dis que, peut-être, un outil moins aisé à mettre en œuvre lui aurait épargné certaines facilités.

Alec Soth bien sûr ! Et bien d'autres qui m'émeuvent par des images à l'apparente simplicité et dans lesquelles j'aime à me perdre.

Choisir un outil et s'y tenir, en adaptant les projets, semble une piste pertinente.
Re: Je ne m'interroge preque plus
samedi 27 décembre 2014 14:31:51
>
> Choisir un outil et s'y tenir, en adaptant les
> projets, semble une piste pertinente.


Moi j'ai plutôt tendance à mettre dans l'autre sens, a savoir : Tenir un projet et adapter l'outil en conséquence.

Beaucoup plus difficile à faire, mais c'est je pense la seule solution ....

Enfin c'est comme cela que je procède ...
Re: Je ne m'interroge preque plus
samedi 27 décembre 2014 14:37:19
Frederic Cornu écrivait:
-------------------------------------------------------
> >
> > Choisir un outil et s'y tenir, en adaptant les
> > projets, semble une piste pertinente.
>
>
> Moi j'ai plutôt tendance à mettre dans l'autre
> sens, a savoir : Tenir un projet et adapter
> l'outil en conséquence.
>
> Beaucoup plus difficile à faire, mais c'est je
> pense la seule solution ....
>
> Enfin c'est comme cela que je procède ...

Je fais de même comme un très grand nombre d'artistes,
On a jamais vu un peintre acheter des toiles de toutes dimension et des tubes de peintures un peu au hasard de ses fournisseurs et se mettre à peindre en son atelier se fiant au hasard de façon plus obstiné qu'un joueur de dé.
Re: Je ne m'interroge preque plus
samedi 27 décembre 2014 14:59:01
Nestor Burma écrivait:
-------------------------------------------------------

Je fais de même comme un très grand nombre d'artistes

hihihi :-))

Je croyais que tu étais boulanger...?

@ Floréal

Attention tout de même à ce qu'on peut vous dire ici. IL faut un peu nuancer les positions extrêmes.On vous parle beaucoup de "projet" depuis quelques semaines, on n'entend plus que ça.

Votre "projet" peut tout simplement dans un premier temps de faire de belles images en haute résolution, en utilisant en bon escient les mouvements d'une chambre et de vous refamiliariser avec le grand format.
Paysages, paysages urbains, portraits, expériences plasticiennes, tout est projet.

J'ai une amie écrivaine de renom qui écrit des romans et même des best-sellers reconnus et récompensés. Elle dit souvent que lorsqu'elle commence un nouveau livre, elle ne sait absolument pas ce qu'il sera. Le roman commence par un mot, puis un phrase, puis un décor apparaît, puis un premier personnage....
De même, un artiste émailleur de ma ville, archi connu dans le monde pour ses créations artistiques extraordinaires dit exactement la même chose. Quand il prend son champlevé et qu'il commence avec ses poudres d'émail, il ne sait pas du tout où il va la plupart du temps.


Donc laissez-vous aller à votre inspiration, vos inclinations, vos instincts. La "méthode" et les "protocoles" tant déifiés ici viendront après.
Si vous écoutez Totor, il vous faudra un système complet pour chaque "projet". Lui-même dispose d'environ 500 kg de quincailles diverses.

Sa méthode est infaillible.
Ses protocoles implacables.

Malheureusement, il ne fait pas de photographie.

Bonnes photos à vous


.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 27/12/14 15:06 par Jean.
Re: Je ne m'interroge preque plus
samedi 27 décembre 2014 15:07:30
..... Premier missile !!!
j'lavé ben di !!!
Re: Je ne m'interroge preque plus
samedi 27 décembre 2014 15:09:56
Frederic Cornu écrivait:
-------------------------------------------------------
> ..... Premier missile !!!
> j'lavé ben di !!!

Des missiles tirés par des types qui ne font pas de photographie, des nageurs de bord de piscines.
Re: Je ne m'interroge preque plus
samedi 27 décembre 2014 15:30:50
Nestor Burma écrivait:
-------------------------------------------------------


des nageurs de bord de piscines.

:-))

Comme ça tu peux les regarder depuis le fond où tu croupis depuis longtemps.


.
Re: Je ne m'interroge preque plus
samedi 27 décembre 2014 15:31:12
"Qu'est ce qui fait, alors, que certaines photographies d'autres que moi, prises en GF, me séduisent et remplissent mon cahier des charges émotionnel ? Voire provoquent mon enthousiasme. Le talent, bien sûr, mais tout de même !
C'est ce goût d'échec qui s'interpose de plus en plus souvent entre ma main et mes petits boîtiers qui me fait me présenter devant vous."
Je crois que c'est Horvat qui a prévenu que se lancer dans la photographie c'est s'exposer á la frustration permanente, bienvenue donc au club des frustrés, j'y figure moi même en bonne place.
Chez beaucoup l'autocritique est une force qui permet d'avancer, même si on sait que le but (¿y en a -t-il un au fond?)ne sera jamais atteint.
"Caminante no hay camino, se hace camino al andar" (Machado) -inutile je crois de traduire.

Gabriel
gabrielramon.com
Re: Je ne m'interroge preque plus
samedi 27 décembre 2014 15:34:13
P.S. Raz le bol des duettistes de service. Laisser tomber de temps á autre me semble dialectiquement plus efficace.

Gabriel
gabrielramon.com
Re: Je ne m'interroge presque plus
samedi 27 décembre 2014 16:37:12
Bigre, moi qui avaiit mis à profit cette petite heure sans averse pour promener ma chienne et mon 12 coups superposé calibre 3,5 de chez F&E ! Loin de me douter qu'ici le ciel était embrasé de lueurs fratricides...

Frédéric, dois-je comprendre : tenir un projet et adapter un outil que l'on a déjà choisi ?

Gabriel, merci pour cette citation de Machado. Je suis persuadé, depuis, je crois, que j'ai accepté d'avoir l'âge que j'ai, que le but ne doit surtout pas être atteint. L'idée de cet horizon qui recule chaque fois qu'on lui tend la main est un moteur "doux".

Jean, se laisser aller à son instinct est une tendance lourde chez moi... L'improvisation m'a beaucoup coûté en même temps qu'elle m'enrichissait (je crois). Ce qui semble contradictoire avec l'outil "chambre" et ses multiples possibilités techniques - qui font que parfois, on fait l'erreur de la croire arme absolue - est justement ce présupposé technique qui vient d'emblée refroidir la spontanéité du gars qui veut "juste" faire l'artiste.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 27/12/14 17:11 par Floréal.
Re: Je ne m'interroge presque plus
samedi 27 décembre 2014 17:02:04
Floréal écrivait:
-------------------------------------------------------


ce présupposé technique qui vient d'emblée refroidir la spontanéité du gars qui veut "juste" faire l'artiste.


Cela rejoint ce que je vous disais au début. La technique s'acquiert puis s'oublie, au sens qu'elle n'est plus un frein mais une sorte de logiciel qu'on s'est mis dans la tête et qui favorise la production d'images techniquement bonnes, encore que ce critère reste à évaluer si l'on s'en réfère aux vrais grands photographes qui ne se gênent pas pour bugger le logiciel en question.

La question qu'on peut se poser et qu'on se pose ici depuis bientôt 15 ans et qui fait l'essentiel des bastons (hilarantes pour la plupart), c'est en quoi la technique et la création artistique sont-elles osmotiques ou antinomiques, les exemples des deux camps étant pléthoriques...?

Sur ce forum vous entendrez souvent causer de technique puisqu'il est dédié à la haute résolution, prérequis technique donc.Certains en font l'essentiel de leur pratique. Il n'y a rien à dire à ce sujet, chacun fait ce qui lui plait.

Personnellement, même si je vis en partie de la photographie industrielle et publicitaire, ma conviction est faite depuis plus d'un demi-siècle: la création artistique repose sur l'acquisition d'une technique, c'est indéniable, mais l'acquisition d'une technique ne produit pas d’inspiration artistique, cela est d'une criante évidence.

Donc si vous avez l'inspiration et le talent, vous avez l'essentiel, le reste suivra.

Bonnes photos à vous et tenez-nous au courant de l'avancement de votre "projet" (non, ce n'est pas un gros mot:-) )

Et bonnes fête de fin d'année.


.
Re: Je ne m'interroge presque plus
samedi 27 décembre 2014 18:25:11
Floréal écrivait:
-------------------------------------------------------
"mon12 coups superposé calibre 3,5 de chez F&E ! "

Il fallait bien sûr lire "de chez F&H" ! Mais vous l'aurez tous fait.
C'est bien connu, à vouloir tirer trop vite...
La présence à l'instant et aux choses est un art bien difficile.

D'où l'un des attraits reconnus du travail à la chambre qui est d'insérer une inévitable dose de lenteur entre l'esprit et le doigt ; et celà même si l'on possède parfaitement la technique de mise en œuvre.
Lenteur favorisant le plus souvent un genre de sérénité, mais agaçante, parfois, lorsque la lumière se fait joueuse.

Bonnes fêtes également
Re: Je ne m'interroge presque plus
samedi 27 décembre 2014 18:30:00
Floréal écrivait:
-------------------------------------------------------
> Floréal écrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
> "mon12 coups superposé calibre 3,5 de chez F&E !
> "
>
> Il fallait bien sûr lire "de chez F&H" ! Mais
> vous l'aurez tous fait.
> C'est bien connu, à vouloir tirer trop vite...
> La présence à l'instant et aux choses est un art
> bien difficile.
>
> D'où l'un des attraits reconnus du travail à la
> chambre qui est d'insérer une inévitable dose de
> lenteur entre l'esprit et le doigt ; et celà
> même si l'on possède parfaitement la technique
> de mise en œuvre.
> Lenteur favorisant le plus souvent un genre de
> sérénité, mais agaçante, parfois, lorsque la
> lumière se fait joueuse.

La chambre, le grand format c'est le projet, la préméditation, l'économie, le juste à temps, et beaucoup d'autres choses, presque tout, sauf la lenteur.
Re: Je ne m'interroge presque plus
samedi 27 décembre 2014 18:40:22
Floréal écrivait:
-------------------------------------------------------

> Frédéric, dois-je comprendre : tenir un projet
> et adapter un outil que l'on a déjà choisi ?
>

Non, pas tout à fait.

Je pensais plus se donner un projet, puis mettre en place et en face les moyens pour réaliser ce projet.
Le matériel utilisé en est une composante, mais bien loin d'être la seule...

Par exemple écrire son projet en quelques lignes ou quelques pages en fonction de ses compétences littérales se révèle être un autre bon outil.
Le temps que l'on se donne également, et on peut continuer la liste, elle serait longue.

Mais je vous invite à réfléchir à cela :

Qu'est ce que je veux faire, pourquoi (le simple plaisir, un discours, une étude, un acte artistique, gagner des tunes ...!!), en tirer la conclusion du comment, et donc avec quels outils.
Il n'y a pas de schéma déterminé, simplement, il est beaucoup plus facile d'intégrer le fonctionnement d'une chambre, ou de n'importe quel outil ou n'importe quelle technique alternative, que de mener un projet à bien...

Cela fait 30 ans que j'y travaille, et c'est toujours aussi dur.

Mais justement, c'est en cela que réside tout l'intérêt ................
Re: Je ne m'interroge presque plus
samedi 27 décembre 2014 18:52:06
Frederic Cornu écrivait:
-------------------------------------------------------


Par exemple écrire son projet en quelques lignes ou quelques pages...

Voilà un conseil marqué au coin du bon sens.

Un plan, un scénario, un commentaire, l'esprit général, l'objectif, le message, le contenu, la stratégie, ou simplement un texte fondateur, une poésie pourquoi pas.
Quand on a fait cela, des images apparaissent toutes seules, successives, consécutives, elles racontent.



.
Re: Je ne m'interroge presque plus
samedi 27 décembre 2014 19:35:19
@ Henri
Vous avez raison, le terme de lenteur est impropre, quoique très souvent mis en avant dans la pratique du GF. Par paresse intellectuelle, c'est celui qui m'est venu à l'esprit.

Peut-être pour m'opposer à l'idée de précipitation, d'absence de préméditation. Préméditation que vous citez fort justement. Un mot intéressant à décortiquer...
Encore une fois, tout ce qui est susceptible de mettre de l'air entre l'esprit et le doigt.

@ Frédéric
Faire un plan est une bonne idée. Ecrire, sans doute.
Lorsque j'étais photographe d'échope, le meilleur de mon quartier... Je m'évadais en écrivant. Nous étions une bande qui cultivait l'ambition de passionner les masses en produisant des choses que nous montrions - difficilement je l'avoue - sur de modestes scènes. Puis quand j'ai cessé de faire, pour eux, les photos des autres, j'ai abandonné les mots au motif que les images étant moins bavardes, elles devaient être moins menteuses ; illusion quand tu nous tient !
Aujourd'hui, je tente, comme lorsque j'étais jeune, de faire des photographies pour moi.
Qu'est-ce que c'est compliqué ! Et pas seukement parce que je ne suis plus jeune.

Mais je retiens l'idée et vous en remercie



Modifié 1 fois. Dernière modification le 27/12/14 19:44 par Floréal.
Re: Je ne m'interroge preque plus
samedi 27 décembre 2014 19:44:00
Ce que l'on appelle Projet dans le sens anglo-saxon, c'est cela, préméditer.

On commence par jeter des mots,
Puis à cerner le média et le public
Puis un scénario
Un premier protocole technique,
Et un run de test,
Et on repart pour faire fonctionner le processus jusqu'à ce que l'on ait une cohérence entre les écrits, les buts et les moyens.
Re: Je ne m'interroge presque plus
samedi 27 décembre 2014 19:52:33
L'idée d'une méthode m'intéresse, car c'est vrai, me jetant dans une pratique qu'on pourrait penser ludique, et uniquement ludique, je n'avais pas envisagé un minimum d'organisation des troupes en amont.
Du point de vue que vous développez, Henri, c'est évidemment une erreur.
Je vais y réfléchir en l'appliquant à mon sujet de prédilection.
Re: Je ne m'interroge preque plus
dimanche 28 décembre 2014 00:04:12
"Alors que dans un autre format, le petit (dois-je déjà m'excuser ?), mes images me semblent, à d'autres aussi, aboutir à la matérialisation de l'émotion, avec plus de vigueur, et pas seulement en raison de la "rugosité" due à l'agrandissement induit par le format du négatif.

Peut-être que je vais replonger et que je n'attends que l'occasion"

Pourquoi se faire du mal ?

"Beaucoup de plaisir à préparer, trimbaler, manipuler, oublier un truc, développer ; "

Pourquoi arrêter de ce faire du bien ?

"et curieusement beaucoup de déception à contempler le résultat. Mes photographies n'avaient aucun sens, "

Intrinsèquement vos images avaient un sens, mais pas forcément celui que vous souhaitiez y voir ?

Si je reprends votre analyse, en 24x36 vos images ont un sens, l'émotion captée et vous aimez capter l'émotion

Pourquoi ne pas continuer en 24x36 ce que vous réussissez à peu près à vous satisfaire ?

Mais rien ne vous empêche en GF de tenter le coup, mais à vous entendre, ce coup ce sera d'abord de comprendre ce que vous voulez trouver dans vos images; le débat n'est donc pas tant photographique que psychologique.

A première vue, des portraits et des scènes pleine d'émotion vous satisfont; vous souhaitez que vos images aient le sens de l'âme intérieure, un révélateur de l'intime.

Allez voir ce site; c'est un membre du forum: je crois qu'il travaille en GF; pour moi j'aime beaucoup; je ne me lasserais pas d'en faire, de les développer et de les tirer

Si c'est cela vous aurez trouvé votre truc, à imiter, copier puis innover et peut être faire mieux

[www.gabrielramon.com]

Si vous me répondez c'est cela mais je n'ai les modèles, le studio, le truc ou le machin, soit vous vous creusez la tête pour avoir le chaînon manquant, soit vous faites provisoirement une croix dessus; c'était un objectif impossible.
Re: Je ne m'interroge presque plus
dimanche 28 décembre 2014 11:15:01
Merci, Pierre, pour cette analyse qui me touche. Vous entrouvrez une porte que, peut-être, je ne veux pas pousser.
Pourquoi en effet se faire du mal ?
Parce que ça nous fait du bien, peut-être ?

Ce je-ne sais-quoi, que nous pressentons tous, en tous cas nous qui voulons faire acte de "création", qui nous pousse à détruire ce qui marche bien pour reconstruire ailleurs un truc plus difficile...
Quelque chose que nous nommons exigence, pour nous donner raison d'avoir à le faire. Quelque chose qui touche, bien sûr, à la vanité. Mais ainsi sommes-nous construits. Pour chercher la lumière en luttant contre l'ennui ?

Pour en revenir au tangible, mes photos GF si je veux les définir, me semblent endimanchées, voilà. Un peu comme une trop belle coiffure ou une merveilleuse robe qu'on aurait très envie de froisser. Alors où sont la poule et son œuf dans cette histoire ? Sans doute cette idée de prefection technique que je plaque sur cette pratique, et sur l'outil qui la permet, oriente un processus de création qui ne peut déboucher que sur de telles images. Chiantes...

Et pourtant, je vois des productions GF décoiffées ! C'est aussi pour celà que j'insiste !

Je connais, bien sûr, le site de Gabriel, très émouvant, qui m'a fait l'amitié de s'intéresser à mon "problème".
C'est un photographe qui aime ses modèles. Faire mieux reviendrait à aimer mieux, c'est-à-dire, aimer différemment.
Re: Je ne m'interroge preque plus
dimanche 28 décembre 2014 11:22:27
<<Pour en revenir au tangible, mes photos GF si je veux les définir, me semblent endimanchées, voilà. Un peu comme une trop belle coiffure ou une merveilleuse robe qu'on aurait très envie de froisser. Alors où sont la poule et son œuf dans cette histoire ? Sans doute cette idée de prefection technique que je plaque sur cette pratique, et sur l'outil qui la permet, oriente un processus de création qui ne peut déboucher que sur de telles images. Chiantes...<<

Il faudrait partir de beaucoup plus loin dans les premier mots que l'on plaque pour tenter de définir ce que sera ce projet.
On peut aussi définir le foutoir et la spontanéité, mais pour commencer il est prudent de définir ce que serait le grand format dans le contexte de votre projet.
Re: Je ne m'interroge preque plus
dimanche 28 décembre 2014 12:07:57
Nestor Burma écrivait:

définir ce que serait le grand format dans le
> contexte de votre projet.

Certainement ; et en celà, vous pouvez m'aider, je crois.

Il me semble impossible d'éluder la raison technique.

Ces possibilités, multiples, offertes par l'outil "chambre" me sont-elles indispensables, sinon utiles pour ma pratique qui consiste, presque essentiellement, voire de manière obsessionnelle, à photographier ce pays landais qui me fascine depuis que je suis capable de m'en rendre compte ; ça fait un bail...
Je le fais depuis longtemps avec mes "petits appareils" et encore cette matinée avec mon pote Rollei.
Donc, pas forcément nécessaire.

Puis-je, ais-je besoin, de faire différemment ? Aujourd'hui, il me semble que oui.
La chambre ? C'est la question ; et, où la poser mieux qu'ici ?
Re: Je ne m'interroge preque plus
dimanche 28 décembre 2014 12:10:50
La revue Linhof International Photo Technik , prêchait pour la photographie parfaite , tout est net et lisible . Excellent point à viser à l'horizon .
Mais étant que "se laisser aller à son instinct est une tendance lourde chez moi" , laisser votre humeur de l'intant irrésistible se manifester .
Du moins si la photographie n'est pas votre gagne pain .
Je crois avoir suivi cet itinéraire de tendances depuis 70 ans que je pratique en amateur à mon gré c'est à dire à tout vent (pluriels) . .
Re: Je ne m'interroge presque plus
dimanche 28 décembre 2014 12:31:52
GERARD écrivait:
-------------------------------------------------------
> laisser votre
> humeur de l'intant irrésistible se manifester .
> Du moins si la photographie n'est pas votre gagne
> pain .

La photo n'est effectivement plus mon gagne pain. Pendant qu'elle l'était, je me disais "un jour viendra, je ferais la photo que je voudrai ! Une bête remarque pouvant être partagée par tous ceux qui satisfont à l'obligation de "gagner sa vie".

Se laisser aller à son instinct est une solution, dont je ne prive pas ; peut-être ne me satisfait-elle plus.
L'âge ? (qui a dit la sagesse ?)



Modifié 2 fois. Dernière modification le 28/12/14 12:33 par Floréal.
Re: Je ne m'interroge preque plus
dimanche 28 décembre 2014 12:42:33
Floréal écrivait:
-------------------------------------------------------
> Nestor Burma écrivait:
>
> définir ce que serait le grand format dans le
> > contexte de votre projet.
>
> Certainement ; et en celà, vous pouvez m'aider,
> je crois.

Pas de problème, c'est ma pratique

> Il me semble impossible d'éluder la raison
> technique.

Il n'y a pas plus de raison de l'éluder que de se laisser paralyser par celle-ci, une chambre c'est comme un violoncelle, sans un peut de technique ce 'est qu'une jolie boite.

> Ces possibilités, multiples, offertes par l'outil
> "chambre" me sont-elles indispensables, sinon
> utiles pour ma pratique qui consiste, presque
> essentiellement, voire de manière obsessionnelle,
> à photographier ce pays landais qui me fascine
> depuis que je suis capable de m'en rendre compte ;
> ça fait un bail...

La photographie n'est pas un catalogue des possibles, il faut juste prendre ce qui colle au projet,
Et pour cela il faut définir ce qu'est une chambre grand format.

Mais en amont il faut définir le contexte de votre projet, puis voir la chambre comme une caisse à outils.

> Je le fais depuis longtemps avec mes "petits
> appareils" et encore cette matinée avec mon pote
> Rollei.
> Donc, pas forcément nécessaire.

Heureusement que la notion de nécessaire n'entre pas en ligne de compte.

> Puis-je, ais-je besoin, de faire différemment ?
> Aujourd'hui, il me semble que oui.

Alors il faut le faire

> La chambre ? C'est la question ; et, où la poser
> mieux qu'ici ?

Etape No 02-03-04 cette histoire de chambre

En No 01 vous devez donner quelques mots sur votre projet.
Re: Je ne m'interroge preque plus
dimanche 28 décembre 2014 12:57:21
Mon projet ?

Je me rattache à la catégorie des photographes marcheurs. Je marche dans la grande lande girondine tous les jours ; et tous les jours, j'ai envie d'en emporter un bout !
Ce paysage est étrangement répértitive et les surprises qu'il vous offre ne sont conquises que par l'accuité du regard.
Je pense qu'il en est de même pour les paysages connus devenus tellement familiers qu'on risque de ne plus les regarder. Peut-être pas que les paysages...

Nous avons, dans notre panthéon landais, un petit bourgeois de Labouheyre, Félix Arnaudin, plus peut-être ethnologue que photographe, mais néanmoins photographe du pays landais de 1874 à 1921, heure de sa mort.
C'était une aventure, à cette époque, que de se dire : "Tiens et si, depuis Labouheyre, n'y entendant rien, je me lançais en photographie" !

J'aime ses photos simples, de ce paysage simple.

C'est un peu ça, mon projet ; suivre les traces...
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