Je ne m'interroge presque plus

GERARD écrivait:
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> ^-^ Henri , je voulais dire que faire en toute
> simplicité c'est à dire "se lancer dans le bain
> sans se soucier de quoi que se soit " était la
> méthode la plus rapide , causant le souci minimum
> , et mettant l'artiste hors de portée de toute
> influence ( du moins peu avant la décision
> réflexe ou réfléchie dans un court lapse de
> temps .
> Henri dites si vous êtes d'accord sur cette
> explication mais je crois deviner que vous nous
> trouvez bien vains de découper ici les cheveux en
> multiples de quatre !!
> D'accord , la soupe aux choux et au lard fume dans
> l'âtre , il faut nous sacrifier aux besoins
> alimentaires .

Le photographe à l'abri de toute influence est soit pas encore né, soit mort, mais sur l'ile déserte se serait possible si seulement on pouvait faire de la photographie sur une ile déserte, mais ce n'est pas possible.

Le photographe EST sous infuence, c'est la nature même de la photographie, pourquoi vouloir le nier.

> Le photographe EST sous influence,

Peut-être, pour certains. Ne mélangeons pas culture et domination, par des raccourcis généraux.

> c'est la nature même de la photographie

N'importe quoi.

2015 impertinences et incertitudes... Respects.

@Floréal
Mon village natal je le connais "par coeur" un peu comme vous la forêt des Landes.
Pourtant il évolue et change dans le temps.

Mon "sans se soucier de quoi que se soit" est plutôt une approche zen.
À savoir ce que l'on appel l'esprit vide, pas ne penser à rien mais plutôt faire toutes abstractions possibles, atteindre un état d'esprit clairvoyant pour cadrer et prendre la photo.

Quand à l'influence je rejoint Nestor.
Qu'est-ce qui fait le point de vue, quel est le facteur déclencheur du déclic ?
J'ai pas la réponse.

Mes influences sont multiples, elles vont de la musique punk métal jazz, passant par la peinture des surréalistes et d'autre, et vers l'influence forte du Japon zen.
A tout ceci on peut ajouter mon propre passé, mon propre vécu.
Je crois que l'on peut appeller cela l'expérience personnelle.

En apparté, sans le labo photo de mon père je ne serais jamais allé vers des photos argentiques.

Martial Maurette Photographe écrivait:
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> > Le photographe EST sous influence,
>
> Peut-être, pour certains. Ne mélangeons pas
> culture et domination, par des raccourcis
> généraux.
>
> > c'est la nature même de la photographie
>
> N'importe quoi.


Le pire est de ne pas en être conscient, mais non, le pire c'est de le nier

@ Vincent

Regarder, photographier un lieu que nous connaissons par cœur (admettons que ce soit possible) est, je crois le meilleur moyen de se faire surprendre. C'est ce nous faisons, ce que nous attendons, la surprise ; et elle vient de temps à autre et j'oserai dire, me concernant, de plus en plus fréquemment.

Le Zen, oui, bien sûr. Taisen Deshimaru nous suggère que le meilleur moyen de laisser passer les idées est de se concentrer sur la posture de méditation. Dans ce droit fil, la chambre dans son dépouillement et sa modestie technique me paraît être un bon élément de posture.

Concernant l'influence, je crois bien que, sitôt que nous vient l'idée de saisir un appareil photographique, nous sommes dépendants.
De quoi au juste ?

Floréal écrivait:
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> J'aime beaucoup cette idée que développe Emmet
> Gowin, découverte dans le beau livre paru chez
> Xavier Barral, selon laquelle le lieu où nous
> vivons est exotique pour le reste de la planète
> :
> "et j'ai alors réalisé que rien ne me serait
> plus cher que le lieu où je me trouvais déjà."
>


J'ose rebondir sur cette idée qui a été la mienne dans la série IGN2605O, je reprends une partie du texte de présentation sur mon site

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"Partant du concept que l’exotisme est l’ailleurs, l’ici serait donc l’ailleurs pour les autres.
Brassai aimait rappeler qu’il n’éprouvait pas la nécessité de s’expatrier pour trouver des terrains d’investigations et que les trottoirs de sa ville lui suffisaient. Son oeuvre "Paris la nuit" valide sans contestation son choix.
A partir de cet énoncé, j’ai décidé d’interroger un réel, représenté de manière très significative par le territoire décrit par la carte IGN situant mon environnement quotidien, la carte IGN2086O, dont les délimitations seront les frontières de mon champ d’investigation."

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www.frederic-cornu.com

@ Frédéric

J'aime beaucoup ce travail - que je connaissais en tant qu'assidu-voyeur-, et, bien sûr, l'idée qui la sous-tend.

Merci à l'aimable modérateur qui a rajouté ce satané "s" manquant, oh combien cruellement, dans le titre du fil !

> rajouté ce satané "s" manquant

C'est ainsi qu'on change l'Histoire, après coup.

2015 impertinences et incertitudes... Respects.

Frederic Cornu écrivait:
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"Partant du concept que l’exotisme est l’ailleurs, l’ici serait donc l’ailleurs pour les autres. Brassai aimait rappeler qu’il n’éprouvait pas la nécessité de s’expatrier pour trouver des terrains d’investigations et que les trottoirs de sa ville lui suffisaient. Son oeuvre "Paris la nuit" valide sans contestation son choix."

Tellement vrai.
Notre décor au quotidien nous paraît souvent tellement banal que plus aucune idée ni envie nous prend d'y tenter une "investigation" photographique. Et lorsque on le parcourt en compagnie d'un invité venu d'ailleurs, on se surprend à observer cet étranger dans ses propres surprises à découvrir notre chez nous avec les yeux des gens "pas d'ici". On réalise alors la richesse de cet environnement inconnu pour l'avoir trop connu.



.

Il est d'ailleurs notable, lors d'une exposition par exemple, et lorsque sont montrées des représentations d'environnements "connus" du public, de vérifier qu'en réalité, ce public ne "connaît" pas si bien ces endroits qu'il fréquente régulièrement.
Ce qui ne donne pas toujours des échanges de la qualité qu'on souhaiterait, mais il faut commencer par quelque chose et nous savons bien que montrer son travail est un sport des plus ingrats.
Mais pas seulement.

Floréal écrivait:
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> Mon projet ?
>
> Je me rattache à la catégorie des photographes
> marcheurs. Je marche dans la grande lande
> girondine tous les jours ; et tous les jours, j'ai
> envie d'en emporter un bout !
> Ce paysage est étrangement répértitive et les
> surprises qu'il vous offre ne sont conquises que
> par l'accuité du regard.
> Je pense qu'il en est de même pour les paysages
> connus devenus tellement familiers qu'on risque de
> ne plus les regarder. Peut-être pas que les
> paysages...
>
> Nous avons, dans notre panthéon landais, un petit
> bourgeois de Labouheyre, Félix Arnaudin, [commons.wikimedia.org] plus
> peut-être ethnologue que photographe, mais
> néanmoins photographe du pays landais de 1874 à
> 1921, heure de sa mort.
> C'était une aventure, à cette époque, que de se
> dire : "Tiens et si, depuis Labouheyre, n'y
> entendant rien, je me lançais en photographie" !
>
> J'aime ses photos simples, de ce paysage simple.
>
> C'est un peu ça, mon projet ; suivre les
> traces...

L'usage du trépied y est connu depuis longtemps.
[upload.wikimedia.org]

[monumerique.aquitaine.fr]

[atlas-paysages.gironde.fr]

[anenet.free.fr]

lukariok écrivait:
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[monumerique.aquitaine.fr]

[atlas-paysages.gironde.fr]

Très belles illustrations,
Merci ...

>Très belles illustrations,
Merci ...


Et ultime témoignage d'une économie pastorale, sacrifiée au profit de la culture industrielle du pin.
C'était le combat (d'arrière garde) de Félix Arnaudin qui nous a laissé prés de trois mille négatifs documentant la Grande Lande, conservés de nos jours au Musée d' Aquitaine à Bordeaux.

Je ne peux m'empêcher de trouver à ces photographies autre chose que leur valeur de témoignage. Cartainement un peu de parti-pris de vieux landais, mais pas seulement. Peut-être cette naïveté due en grande partie au choix de la pause - il était en délicatesse avec "l'instantané" qu'il avait essayé sans succès.

pour se remettre en questionou éviter la routine rien de tel que de changer de format,cela oblige a penser et a cadrerr autrement,et une bonne surprise est au tournant. bonne continuation. dénis

Denis Freppel écrivait:
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> pour se remettre en question ou éviter la routine
> rien de tel que de changer de format, cela oblige a
> penser et a cadrer autrement, et une bonne
> surprise est au tournant. bonne continuation.
> dénis

Pendant environ sept ans, j'ai pratiqué le GF pensant le faire en toute lucidité.
Mes images ne plaisaient pas ; peut-être que ce tournant, je ne souhaitais pas vraiment le prendre.
Parfois, je proméne mon Rollei, et les images que je lui fait faire, me reconduisent immanquablement à l'esthétisme, comme en petit format.
Suis-je prêt aujourd'hui à reconnaître la bonne surprise...

Entre 13x18, 6x7 et 24x36, "Je ne m'interroge presque plus", sauf coté budget.
Sinon, "Je m'interroge encore plus sur La Photographie".../...

2015 impertinences et incertitudes... Respects.

Bonsoir,

Christian, j'ai regardé vos photos sur votre site et je ne sais pas ce que vous voulez faire précisément, mais la chambre serait peut-être une occasion d'être plus rigoureux et franc au niveau des choix de point de vue et des cadrages.
Pour moi, vos images manquent de niaque et de rigueur.
Avec la chambre, le dépoli ne trompe pas et si l'on n'est pas bien placé, si l'on ne joue pas bien la chorégraphie des masses dans le cadre, ça saute au yeux.

[shakenandstirredweb.com]

Jh Engstrom:35mm/6x7/4x5.noir et blanc,couleurs,griffures ,distortion des couleurs,décadrages,cadrages,coup de flash violents....snaps shots,paysages,photos posées......une photographie intuitive,sensitive et émotionnelle ,jetez un oeil aux livres trying to dance et haunt.
oubliez tout ce que vous avez appris....un seul mot :liberté et travail(zut ça fait deux mots).....
le plus important est de faire,et faire et refaire ....beaucoup,pas de s'eparpiller....surtout avec le matos.....

«Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux.»
Marcel Proust

@Laurent
>Avec la chambre, le dépoli ne trompe pas et si l'on n'est pas bien placé, si l'on ne joue pas bien la chorégraphie des masses dans le cadre, ça saute au yeux.

Je crois bien que c'est ce qui m'attire et me déplaît tant, dès que je m'en approche



Modifié 1 fois. Dernière modification le 05/01/15 12:39 par Floréal.

Floréal écrivait:
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> Je crois bien que c'est ce qui m'attire et me
> déplaît tant, dès que je m'en approche

La solution serait un very large format, pas besoin de s'approcher du dépoli.

Nestor Burma écrivait:
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> Floréal écrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
>
> > Je crois bien que c'est ce qui m'attire et me
> > déplaît tant, dès que je m'en approche
>
> La solution serait un very large format, pas
> besoin de s'approcher du dépoli.

Causerie humoristique :
[www.galerie-photo.info]

;-)

@Benjamin
>une photographie intuitive,sensitive et émotionnelle.

Pour moi c'est limpide... c'est ça...

Qu'est-ce qui s'est intercalé entre cette évidence et mes errements derniers ?

L'idée que je pouvais "progresser", ce qui est une seconde évidence, en me fourvoyant sur la teneur du mot.
Au moins en trompant de direction.

Cette omniprésence (mode?) de l'image réfléchie et dépouillée d'émotion ; cette mise à distance de l'affect qui consacre le règne de l'intellection sur le ressenti ?

Quant à la problématique matos, elle implique pour moi et d'emblée l'ombre de la possession - avec laquelle je suis en très mauvais termes depuis fort longtemps - ce qui me rend très vigilant.

L'intellectualisation n'a pas de format, l'artistique non plus.
Vous parlez beaucoup d'intuition; de sensation, d'émotion, d'affect, de ressenti...
Je vous verrais davantage avec un MF à main levée, un gros Leica et son 35 mm, ou une 4X5 légère équipée d'un GA avec poignée et viseur.

Le GF est forcément plus construit, pensé, composé. Les images GF demandent qu'on s'y arrête, comme devant un tableau.
Mon sentiment est que ce n'est pas ce que vous recherchez.


.

>Vous parlez beaucoup d'intuition; de sensation, d'émotion, d'affect, de ressenti...
Je vous verrais davantage avec un MF à main levée, un gros Leica et son 35 mm, ou une 4X5 légère équipée d'un GA avec poignée et viseur.

Je crois bien que quand je parle, je parle trop, en général...
Mais que faire d'autre sur un forum ?
En tout cas, merci de me faire part de cette "vision" dont je vais étudier la piste.

"Le GF est forcément plus construit, pensé, composé "
Pourquoi "forcément"; il me semble que l'on confond le temps de mise en oeuvre d'une chambre avec le temps de la réflexion et l'intellect du photographe avec la surface exposée.
Rien ne m'empêche de prêcher le contraire et de déclarer que malgré sa lenteur de mise en batterie et de ses problèmes annexes (limitations que donne le pied, concentration sur la manipulation de l'obturateur et des châssis etc...) le GF permet également un travail construit, pensé, composé etc...aussi intéressant que les petits formats de HCB, les 6x6 de Penn etc...

Gabriel
gabrielramon.com

Gabriel écrivait:
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Rien ne m'empêche de prêcher le contraire...


Bien sûr.

Je voulais dire que le petit et moyen format étaient plus adaptés à une photographie "instinctive', rapide...etc par opposition au grand format qui lui, de par son poids, son encombrement, était plus adapté à une photographie plus "réfléchie", un peu par la force des choses.

Ceci est mon opinion.

Mais on peut sans doute démontrer le contraire. A chacun ses armes.

Josh Randall tirait plus vite avec sa Winchester sciée que n'importe qui avec un Colt 45.

J'ai rien contre.


.

<<Josh Randall tirait plus vite avec sa Winchester sciée que n'importe qui avec un Colt 45.

Voilà un bel argument, vive Josh Randall, mais acquis ou inné ?

Comme la chambre 8x10, acquis ou inné ?