Hier, vernissage au Grüzenstrasse 44 + 45 à Winthertur de l'exposition Paul Strand, photography and film for the 20th century. 18h00.
Une centaine de tirages platine sont exposés, faisant une rétrospective de l' œuvre de Strand. Toutes les périodes sont représentées, chacune dans une présentation d'un nombre inégal de photos.
Les début pictorialises : paysages, portrait, natures mortes
l'engagement sur la
straight photographyLa découverte du cinéma : il y a deux de ses films projetés en permanence
Le Mexique
Le monde selon Strand à travers ses livres : les Hébrides, Luzzara, la France de profil, l'Égypte, le Maroc, la Roumanie, le Ghana.
son jardin d'Orgeval.
Tous les clichés emblématiques sont présents, notamment ces portraits de rue des années 20 avec l'aveugle, mais aussi celui du jeune homme en colère.
Une belle rétrospective de ce photographe trop peu exposé.
Mais quelques points noirs :
Les choix des photos dans les thèmes ne sont pas forcément les plus grands. On remarque ainsi l'absence de portrait de jeune fille sur le travail du Mexique qui sont les plus connus. Sur
la France de profil, les photos identitaires sont ignorées.
Quand on regarde les livres de Strand, on est frappé par le nombre de portes et de fenêtres qu'il photographie, souvent cela donne un sens à ces clichés ou tout du moins en constitue un élément important. Cela ne paraît pas dans cette rétrospective.
Cette relation entre les hommes et le paysage, qui est un des thèmes majeurs qui structurent les projets de Strand, est ignorée.
Techniquement, les tirages platine, parfois de Strand lui même, sont exposés dans une lumière jaunâtre, ce qui en rajoute sur le rétrécissement des gammes de gris. On est ainsi toujours dans l'incertitude devant l'aplat des tirages, savoir si cela provient du procédé ou bien de l'ambiance lumineuse : c'est assez décevant. Ce point est d'autant plus gênant pour les portraits, car le regard se perd dans une zone noire. la vision du jeune homme en colère par un tirage de cette qualité moyenne restera un souvenir du tirage d'expo raté.
Ce n'est pas avec cette qualité que AA à dû avoir envie de faire de la photographie. La volonté de protéger les tirages exposés met un voile, atténue le propos de Strand.
Les tirages sont issus de plusieurs institutions américaines, d'
Aperture qui gère le fonds Strand, de Mapfre (Espagne) et d'une dizaine de collectionneurs américains. Paul Strand serait il le Vélasquez des institutions photographiques françaises ?
Le catalogue m'a semblé un cran en dessous de Paul Strand in Mexico de James Krippner.
Naturellement, on est resté charmé par ce lieu dédié à la photographie où les volumes donnent un écrin à de si belles expositions.
Une exposition à voir pour y embrasser l'oeuvre complète d'un grand de la photographie, découvrir le langage d'un photographe qui à débuté avec le pictorialisme avant de s'orienter vers une photo qui est d'une grande modernité aujourd'hui.
Si certains veulent s'y rendre :
[
www.fotomuseum.ch]
Ossette philippe
Modifié 1 fois. Dernière modification le 07/03/15 16:30 par Emmanuel Bigler (modérateur).