Retour d'Arles, à la recherche de la photographie qui n'existe plus
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Retour d'Arles, à la recherche de la photographie qui n'existe plus

Envoyé par Nestor Burma 
Retour d'Arles, à la recherche de la photographie qui n'existe plus
jeudi 23 juillet 2015 12:01:06
Retour d'Arles, à la recherche de la photographie qui n'existe plus

"Le second moyen utilisé pour imposer la photographie comme une pratique artistique majeure consiste dans le déni de la place qu'y prend la technologie."

[www.huffingtonpost.fr]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 23/07/15 12:01 par Nestor Burma.
Re: Retour d'Arles, à la recherche de la photographie qui n'existe plus
jeudi 23 juillet 2015 17:39:23
A première vue l'article est idiot : l'auteur fabrique un argumentaire avec des considérations vagues, des sous entendus, et des a priori ethno-géoraphiques de bas étages sur les japonais qui voient minuscule et les "américains" qui voient grand, sans aucun exemple précis évidemment. Mais en fait il vante juste son système d'indexation technique ;-). Il voudrait savoir quels type d'appareil, film ou logiciel on utilise, personnellement j'y verrais une forme de publicité sous laquelle on croule déjà depuis longtemps, les expos financée par Epson, Leica, Canon et autres ont transformé Arles en showroom de ces marques depuis des lustres, et pour le photographe que ça rebute, renoncer au sponsoring est un vrai sport de combat. Les infos techniques de base sont déjà sur les cartels, pour la prise de vue et la retouche il suffit de se renseigner un peu soi même sur le travail présenté ou directement auprès de l'artiste, de son commissaire d'expo ou de son marchand. Mais manifestement ce type n'a pas le temps.
En fait ce que montre surtout son texte c'est qu'il ne connait pas grand chose de son sujet et de la photographie accrochée en général.


"Le second moyen utilisé pour imposer la photographie comme une pratique artistique majeure consiste dans le déni de la place qu'y prend la technologie."

C'est évidemment faux, la mutation technologique de la photographie a été un argument de vente ressassé jusqu'à la lie, au début des années 2000 tous les festivals et les prix n'avaient d'yeux que pour ces "nouvelles images" issues de chaîne de prise de vue - tirage 100% numérique, le reste, la photo "traditionnelle" les emmerdaient, aujourd'hui le mouvement reflue légèrement et un prix comme le camera clara oblige l'artiste à signer sur l'honneur que les photos ont été prises à la chambre et sont non "truquées" sous logiciels. Alors je ne vois pas de quoi ce monsieur est la victime, à part de sa propre ignorance ;-)
Concernant la comparaison avec la technique picturale parler du Lapis Lazuli est une belle rigolade, quand on devine aujourd'hui a peine avec quels instruments optiques les peintres comme Vermeer ont travaillé.



Modifié 8 fois. Dernière modification le 23/07/15 18:15 par Zoran.
Re: Retour d'Arles, à la recherche de la photographie qui n'existe plus
jeudi 23 juillet 2015 18:20:10
C'est un bon gros bla-bla (je crois que l'auteur a une certaine expérience en la matière) qui signe la méconnaissance de l'auteur d'une grosse somme d'études et de critiques sur la photographie et son histoire, issues notamment de bonnes plumes françaises.

Le petit passage où ses considérations sur l'espace le font aligner le David et ses présupposés sur les conceptions américaines et/ou européennes du rapport à l'espace est assez délicieux! :-)
Re: Retour d'Arles, à la recherche de la photographie qui n'existe plus
vendredi 24 juillet 2015 00:45:49
Amusant son système de classification technique par des lettres, ça rappelle ce codage mentionné au dos des premiers compact-discs : AAD à DDD selon la nature analogique ou numérique de différentes étapes d'élaboration de l'œuvre.

Lycéen à cette époque, j'ai bossé chez un disquaire spécialisé classique et jazz dans une ville bien bourgeoise, et il était courant que de bon CSP+ viennent exiger avec aplomb ce « DDD » magique paré de toutes les vertus. Nous avions beau leur expliquer pourquoi il ne saurait exister de Maria Callas ou de Karajan en DDD, cela ne les faisait pas forcément reculer, on leur refourguait alors n'importe quoi dument estampillé et ils repartaient sûrs de faire partie de la modernité. Ce délire n'a évidemment pas duré, je doute qu'on puisse encore voir ces acronymes idiots sur les disques.

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.: jeanbaPhoto ::: jeanbaBlog :.
Re: Retour d'Arles, à la recherche de la photographie qui n'existe plus
vendredi 24 juillet 2015 09:58:59
;-) . Mais passé l'effet nouveauté, je cherchais plutôt des "AAD", je trouvais que les premiers CD avaient un son très dur. Mon plus grand kiff, c'est le "DDA", un enregistrement du concert du VSOP Quintet à Tokyo en 1979, une des premières prises de son tentée en numérique, 24 bits s'il vous plaît (16 pour un CD), par des techniciens japonais fanas de Sony Records, et gravé sur deux magnifiques galettes noires.

"Ce délire n'a évidemment pas duré, je doute qu'on puisse encore voir ces acronymes idiots sur les disques."

Oui cela a disparu, mais tu noteras, dans la "vague" du vinyle qui réapparait, un autre acronyme débile : "pressage 180g", qui est le poids supposé de la galette, mais rien sur la transcription du fichier numérique => gravage, alors que certaines transcriptions sont abominables, on se demande s'ils n'ont pas oublié la correction RIAA, et qui cumulent finalement les inconvénients du numérique et du vinyle. Même chez Salgado ils font des corrections lorsqu'ils flashent un fichier numérique ;-)
Re: Retour d'Arles, à la recherche de la photographie qui n'existe plus
dimanche 26 juillet 2015 20:43:42
''Je continue de trouver que les portraits d’Avedon sont simplets, plats et sans intérêt, les tirages me semblent vulgaires et je trouve que ce bonhomme n’a aucun sens du rapport de la forme au fond.''

Oui,c'est sur , les portraits de Karsh,Alice Springs, sont tellement plus puissant, ou l'on sent l'intériorité du sujet ,
d'une t'elle force que l'on en est bousculé !


ALEXEY BRODOVITCH doit se retouner dans sa tombe.


Tiens je me sert une bonne rasade de Bourbon à sa santée.

Bises.

JL
Re: Retour d'Arles, à la recherche de la photographie qui n'existe plus
lundi 27 juillet 2015 12:43:33
Quand je lis un article, je ne recherche pas le génie de l'écriture, ni la musique des mots, la portée philosophique,
Juste quelques phrases ou morceaux de phrase qui permettent un regard, un point de vue sur une situation.

En fait je suis dans une auberge espagnole, j'ai déjà dans mon sac une partie des biscuits et si certains arguments sonnent creux, cela n'arrête pas ma lecture.

Voilà ce qui me semble convenir dans cet usage

<<la photographie semble miraculeusement se suffire à elle-même<<

<<La stratégie des photographes et des galeries pour imposer la photographie emprunte deux chemins complémentaires. Le premier est le gigantisme des tirages, qui les rend aussi impropres aux pièces de nos appartements que le David de Michel-Ange, ce qui a évidemment pour conséquence de leur désigner comme seul espace possible les salles des musées (au moins pour les photographes américains et européens en voie d'américanisation, car les Japonais continuent à apprécier les petits formats qui cadrent parfaitement avec leur culture de la miniaturisation).<<

<<Le second moyen utilisé pour imposer la photographie comme une pratique artistique majeure consiste dans le déni de la place qu'y prend la technologie. <<

Le reste me semble, soit sans intérêt, soit un tissus de conneries, mais je ne vais pas vous citer les conneries.
Re: Retour d'Arles, à la recherche de la photographie qui n'existe plus
lundi 27 juillet 2015 17:22:10
oui, moi je fais de la photo PA-TA-TR-AA.
Re: Retour d'Arles, à la recherche de la photographie qui n'existe plus
jeudi 30 juillet 2015 12:55:44
Les musées et particulièrement américain n'ont pas attendu un supposé "gigantisme" des tirages pour faire entrer la photographie. Aux états unis, le moma a montré Evans de son vivant, ainsi qu ´ Eggleston. Edward Steichen était nommé conservateur pour la photo dès 1947. En France on fait comme si cette histoire démarrait en 1981 avec l'expo "ils se disent peintres, ils se disent photographes". Apparemment l'auteur ne s'en est toujours pas remis



Modifié 1 fois. Dernière modification le 30/07/15 13:05 par Zoran.
Re: Retour d'Arles, à la recherche de la photographie qui n'existe plus
jeudi 30 juillet 2015 16:13:06
Zoran écrivait:
-------------------------------------------------------
> Les musées et particulièrement américain n'ont
> pas attendu un supposé "gigantisme" des tirages
> pour faire entrer la photographie. Aux états
> unis, le moma a montré Evans de son vivant, ainsi
> qu ´ Eggleston. Edward Steichen était nommé
> conservateur pour la photo dès 1947. En France on
> fait comme si cette histoire démarrait en 1981
> avec l'expo "ils se disent peintres, ils se disent
> photographes". Apparemment l'auteur ne s'en est
> toujours pas remis

On est bien d'accord, la vieille Europe ne sait pas encore ce que peut être la photographie,
Et les photographes en payent le prix ....
Re: Retour d'Arles, à la recherche de la photographie qui n'existe plus
lundi 3 août 2015 17:12:40
Bonjour à tous,


L'auteur de cet article a relevé quelque chose qui m'a également surpris cette année à Arles: l'absence d'indication sur les cartels (je n'ai pas vues toutes les expos mais j'ai noté cette absence sur une dizaine) sur la nature et le format de l’œuvre présentée. Zoran, les seules informations de base présentes étaient le titre, l'auteur, la date et parfois le lieu.

Je n'ai pas de réponse au pourquoi mais je trouve cette absence intéressante. Je ne la crois pas anodine, ou involontaire. A ce titre la question mérite d'être posée et l'auteur de l'article aurait peut être du tout simplement posé la question à Sam Stourzé car il est très probable que cette absence ne trouve pas son origine chez les photographes comme il est suggéré dans l'article : "Alors que les photographes réclament le statut d'artistes à part entière, ils s'exemptent des précisions de plus en plus intégrées en peinture et en sculpture"

Il faudrait donc demandé à l'équipe des RIP mais bon, quelques spéculations gratuites pour s'amuser:

- des raisons économiques : pour gagner du temps et aller plus vite (on ne recherche pas, revérifie pas des informations qui sont changeantes comme la nature du tirage ou la taille du tirage). On imprime des cartels avec seules mentions titre auteur, date.

- des raisons économiques peut être plus difficiles à assumer par l'équipe des RIP. On présente majoritairement des tirages produits spécialement pour l'expo sur place (France) ceci permet de réduire drastiquement les coûts du transports (emballage, caisse, cargo, frais douanier), ces tirages peuvent être détruits après l'expo, peuvent avoir le statut de facsimilé donc non authentifié par l'auteur ainsi pas d'assurance et de logistique afférente nécessaire dans le cas des œuvres de valeurs. Ainsi une trop grande majorité des tirages auraient la mention tirage « jet d'encre 2015 » ou « lamdda 2014 » pour des images du XIX ème siècle ou des années 1980…. ?

- des raisons idéologiques. Ce serait le plus intéressant à questionner à l'équipe des RIP. En quoi une information sur la nature et le format de l'objet présenté est jugée comme non pertinente ?


bonne journée à tous

Romain
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