Art Basel ce week-end a rouvert après une année d’absence. Une grosse vingtaine de galeries parmi plus de 200 galeries venues du monde entier présentaient des artistes photographes. Un bon cru. Beaucoup de galeries exposaient aussi des photographies au milieu des sculptures, tableaux et autres vidéos.
Les grandes galeries connues étaient présentes : Fraenckel, Howard Greenberg, avec des clichés d'avant 1960, Thomas Zander et Marian Goudman pour une photographie plus récente.
La galerie Fraenckel avait une présentation assez classique : Becher, Robert Adams, Man Ray mais des oeuvres mineures. La découverte est le travail de de Richard Leareyd, un Anglais qui transforme une pièce en chambre photographique et il expose directement du papier couleur. Le résultat est bluffant : une netteté sans concession, une absence de grain. On dirait un enfant terrible de deux forumeurs : Spach et Peyre. Le triptyque de natures mortes présentées était épatant. Voici le lien de la galerie qui défend son travail :
https://fraenkelgallery.com/artists/richard-learoyd.
Howard Greeberg, spécialisé dans la photographie N&B historique présentait deux clichés d’Atget, jardin de Versailles, des portraits de Berenice Abbott, des clichés de Man Ray, et quelques clichés de Erwin Blumenfeld. Tous des tirages de belle facture mais rien d’extraordinaire. À noter 3 clichés de ViviAn Maier, des autoportraits, et un très grand panoramique de Junggin Lee.
Thomas Zander de Cologne avait le stand le plus fourni et le plus riche, comme à son habitude. Cindy Sherman était représentée par 5 photos de petits formats, issues de ses premiers travaux. Autoportrait en paysage en N&B.
Robert Adams avec 6 clichés de paysage issu de Denver, (connu), Lee Friendlander avec 3 photographies tirées de Frederick Law Olmsted landscape, réalisé au blad SWC du prix Hasselblad, (scotchant de netteté).
Un très grand tirage de sous-bois de Mitch Epstein était présenté. (hoh rain forest olympic nationnal park 2017), toutefois moins prégnant que New Pictures from Paradise (2007) de Thomas Struth. … Quelques photos de Santu Mofofeng s’affichaient sur un mur extérieur.
Quelques galeries profitent de rétrospectives ou d’expositions remarquées pour proposer à la vente des séries de travaux :
La galerie Nordenhake, qui gère le fonds Michael Schmidt avec Thomas Weski présentait une « topographie » de Waffenruhe dans la configuration présentée au Jeu de Paume cette année (moins percutante que celle de Schmidt dans son livre).
La galerie PPOW présentait une série de David Wojnarowicz qui a bénéficié d’une rétrospective au Whitney Museum : Rimbaud à Paris. Photomontages représentant par le personnage de Rimbaud avec son fameux portrait d’adolescent, original et bien réalisé. Une bonne série.
Tarrah Krajnak, photographe péruvienne, enseignante au USA, était aussi exposéz par la galerie Zander. Très belle série inspirée par Weston. Les tirages étaient très bien réalisés. Elle a reçu de nombreux prix américains, japonais et européens cette année pour cette série. Le livre des éditions Dais book était consultable. Elle poursuit un travail d’autoportrait à la chambre 8x10.
Elle n’était pas la seule femme artiste/photographe présente :
Dayanité Singh avec son mobilier découvert il y a 4 ans affichait donc une colonne et deux cadres de photos N&B dans une nouvelle série réalisé au rolleiflex. Toujours aussi robuste. de très belles compositions pour cette artiste indienne.
Un triptyque de 3 photos de remous de fleuve en N&B de Zoe Leonard, à la galerie Gisela Capitain attirait l’oeil. Cela n’est pas du niveau de son précédent travail Analogue.
Issu du travail Keeping an Eye on the World, de Catherine Opie une série de portraits de 1991 était présentée par la galerie californienne Regent project, travail connu.
A remarquer aussi quelques photomontages de Giulio Paolini, représentant de l’arte povera. un calendrier de portraits de mouches de l’allemande Rose Marie Trockel. Un mur de photos de Tacita Dean, abandonnant le très grand format pour une narration du monde à travers cette série de formats variables mais ne dépassant pas le 20x30.
La partie « unlimited » qui présente des installations imposantes en taille présentait une exposition de photos de Roni Horn, grâce à la galerie zurichoise Hauser& Wirth ; il s’agissait de la déclinaison d’un paysage de collines en plus de 40 photos. Une belle performance visuelle mettant en valeur les nuances de couleurs d’un paysage au cours d’une année. techniquement remarquable.
Au final une bonne cuvée, avec des découvertes mais aussi un régal que ce contact en « vrai » avec les tirages. Beaucoup de techniques différentes, et un haut niveau des tirages. Beaucoup de monde à partir de 15 h, malgré les 50 euros d’entrée. Beaucoup de Français, Parisiens notamment.
La visite en fin de journée du secteur unlimited permet de découvrir des installations très imaginatives. En 2019 nous avions eut droit à un restaurant composé de gamelles en fer blanc et alu ; cette année récidive, Urs Fischer, artiste zurichois, de renommée internationale (les fameuses bougies à la fondation Pinault) nous proposait une maison en pain. ……..
cordialement
o7 philippe
Modifié 1 fois. Dernière modification le 27/09/21 13:35 par Emmanuel Bigler (modérateur).
