James Agee & Walker Evans chez Christian Bourgois :
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James Agee & Walker Evans chez Christian Bourgois :

Envoyé par bernard birsinger 
James Agee & Walker Evans chez Christian Bourgois :
vendredi 19 décembre 2014 13:26:45
James Agee & Walker Evans chez Christian Bourgois :


Hello,

Hello, vous les futurs étudiants qui préparez déjà votre examen d'entrée de l'école de photo d'Arles, de l'école nationale supérieure Louis-Lumière à Paris, de l'école de Vevey en Suisse, de la Yale School avec Tod Papageorge comme professeur, de la Cambre en Belgique, de l'école dite de Düsseldorf créée par Bernd & Hilla Becher... soyez up to date, éblouissez votre jury... jury souvent suspicieux et désinvolte mais affamé culturellement.

Mais comment ?

Investissez !!! ... oui mais dans du lourd !!!

Mais où ?

Chez Christian Bourgois, éditeur.

Et combien ?

Que 18 euros... mais culturellement du lourd, du très lourd. Mais oui, de l'authentique aussi.

Dans quoi ?

'' UNe saison de coton, trois familles de métayers ''. C'est le livre qui précède '' Louons maintenant les grands hommes ''.

De qui ?

James Agee et Walker Evans.

C'est qui cet Agee ? :

Un scénariste ? Un poète ? Un romancier ? Le tout à la fois ?

Diplômé de Harvard, James Agee a travaillé pour Fortune en 1936. Il a été missionné en Alabama accompagné par le photographe américain Walker Evans pour effectuer un reportage sur trois familles de métayers pauvres : les Burroughs, les Tingle et les Fields (nota : ici, c'est leur vrais noms et plus un nom d'emprunt). Ce document là, qui précède le très beau livre '' Louons maintenant les grands hommes '', constitua une charge contre le capitalisme telle que le magazine Fortune refusa de le publier.

Ce n'est qu'en 2013, que ce texte fut retrouvé dans les archives de l'écrivain James Agee.

James Agee, né à Knoxville dans le Tennessee, le 27 novembre 1909 est terrassé par une crise cardiaque, dans un taxi, à 45 ans. C'était le 16 mai 1955.

Voici un extrait :

'' Allie Mae a vingt-sept ans. Elle a hérité des traits ciselés et fin et de la maigreur des gens du côté de son père. Bien qu'elle ne soit absolument pas neurasthénique, elle ne s'intéresse que très peu à la vie. Son intelligence naturelle laisse percevoir les marques d'un intellect noyé. La lente et régulière destruction est chose plus facile à voir chez une femme presque belle; la sévérité de son existence a tendu la peau plus que nécessaire sur ses os, et son alimentation, ajoutée à un métabolisme malchanceux, a eu raison de ses dents du haut. Ses bras, ses jambes et son corps ont conservé une allure svelte et avenante et sa démarche est agréable à regarder, mais quand elle allaite son enfant on ne peut s'empêcher de remarquer à quel point ses seins sont fripés et parcourus de veines noueuses; et ses mains, lorsqu'on les observe, étonnent : elles donnent l'impression d'être trop grandes de plusieurs tailles et d'avoir été enfilées sur les terminaisons de ses solides poignets ''. James Agee.

C'est Allie Mae Burroughs dans sa robe de coton imprimé. Photographiée par Walker Evans et dont un port-folio accompagne dans ce livre les textes de James Agee.

Et à 18 euros vous hésitez ... ne me faites pas honte.


Bernard Birsinger Photographe.

Une saison de coton, trois familles de métayers. 224 pages. 18 euros. Christian Bourgois éditeur, 2014. Existe en version numérique. De James Agee, photographies de Walker Evans.

ISBN 978-2-26702691-7.

Merci à Deedee, fille de James Agee, qui légua ses archives et merci à l'université du Tennessee qui exhuma le manuscrit perdu en 2013. Vraiment merci.

nota supplémentaire : James Agee a recu le Prix Pulitzer à titre posthume.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 19/12/14 13:50 par bernard birsinger.
Re: James Agee & Walker Evans chez Christian Bourgois :
lundi 22 décembre 2014 12:44:46
James Agee + Walker Evans + John Summers et la naissance du livre : UNE SAISON DE COTON.



En tant que poète, critique de cinéma ou scénariste, James Agee n'a jamais manqué de reconnaissance. Mais on attendait beaucoup plus de lui. Il n'arrivait pas à se défaire de la réputation d'avoir gâché son talent, avant même que sa santé ne se détériore. '' Pas grand-chose à rapporter, écrit-il dans une lettre datée du 11 mai 1955. J'ai l'impression, le plus souvent, d'être en train de mourir : un ralentissement terrible dans tous les domaines, en particulier le travail ''. Il est mort cinq jours plus tard, à l'âge de quarante-cinq ans. Il faudra alors attendre trois ans pour que son roman UN MORT DANS LA FAMILLE soit publié et encensé aux Etats-Unis. Depuis longtemps déjà, personne ne parlait plus de cet ouvrage assez mystérieux consacré aux métayers du coton dans l'Alabama, intitulé '' Louons maintenant les grands hommes ''.

Le tout nouveau livre (édité en 2014 en France par Christian Bourgois), UNE SAISON DE COTON, constitue la première tentative d'Agee de composer le récit de ce voyage historique. Commandé à l'été 1936 par le magazine Fortune puis rejeté (Agee était un des rédacteurs de ce magazine), le tapuscrit a dormi dans sa maison de Greenwich Village pendant presque vingt ans, fragment littéraire acéré logé dans une pile de manuscrits non lus.

Deedee, la fille d'Agee hérita très jeune à la fois de la maison et de sa collection, dont elle devait se séparer en 2003. Deux ans plus tard, le James Agee Trust transféra l'ensemble de ces archives à la Special Collections Library de l'université du Tennessee, et c'est au cours du catalogage que ces textes furent découverts parmi les nombreux documents.

Que nous dit John Summers, directeur de la revue '' THE BAFFLER '' *** :

Dès que j'ai appris l'existence tu tapuscrit, en 2010, la décision de demander au Agee Trust l'autorisation d'en publier une partie dans THE BAFFLER s'est imposé à moi.. C'est ainsi qu'un tiers environ d' ''Une Saison de Coton '' est paru pour la première fois en mars 2012 dans le numéro 19 de notre revue. Un partenariat fut ensuite conclu entre The Baffler et l'éditeur Melville House pour la publication in extenso du texte.

Les photographies ont été sélectionnées dans l'album en deux volumes de Walker Evans, PHOTOGRAPHS of COTTON SHARECROPPER FAMILIES, conservé par le département des imprimés et des photographies de la Bibliothèque du Congrès.



Bernard Birsinger Photographe.


*** The Baffler n'est pas un '' mook '' mais un '' zine '' !!!

Qu'en dit-on aux USA ? :

The Baffler : The anti-innovation magazine embraces digital...

John Summers est le responsable du magazine The Baffler relooké en 2012. The Baffler '' was a zine '' ... crée en 1988 à l' Université de Virginia ... '' a sort of anti-academic journal '' in Chicago ... et publié par le MIT Press. Quatre employés à plein temps, quatre à temps partiel. BBB

Et vous, chers Internautes de galerie-photo.com, vous rêviez peut-être depuis longtemps d'assister en avant-première à la naissance d'un futur '' must planétaire '' : le voilà donc. BBB.
Re: James Agee & Walker Evans chez Christian Bourgois :
lundi 22 décembre 2014 13:14:49
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Re: James Agee & Walker Evans chez Christian Bourgois :
lundi 22 décembre 2014 15:08:33
Je signale pour ceux qui ne le saurait pas (je l'ai peut-être déjà dit sur ce forum il y a quelques années) qu'une partie des archives de Walker Evans (son travail pour la FSA) est accessible à la Library of Congress sous forme numérisée.
J'ai ainsi pu télécharger mes fichiers préférés, les nettoyer et monter une maquette sur son travail selon mes propres goûts.
Elle fut réalisée en 6 exemplaires + 1 E/A. Un exemplaire se trouve à la Fondation Auer pour la photographie.

Une saison de coton, trois familles de métayers est arrivé ce matin à mon domicile avec 24h d'avance sur l'annonce de la poste.

PAyral
[payral.fr]
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I own an iPhone so I'm a Photographer, Damn It.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 22/12/14 15:10 par PAyral.
Re: James Agee & Walker Evans chez Christian Bourgois :
lundi 22 décembre 2014 20:30:36
Merci pour ce rappel. Voici le lien, il suffit de taper le nom du photographe rechercher et les photos apparaissent :

[www.loc.gov]



en naviguant sur ce site , il y a des photos d'AA mais juste de son reportage sur le camp d'internés américano- japonais pendant la deuxième guerre mondiale. A voir pour les sourires des prisonniers.


cordialement

o7 philippe
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