De Nicholas Nixon à Stampa, puis de la Fondation Beyeler à Frank Gehry et son musée du Design, puis du Musée Tinguely au Morgenstreich bâlois et plus :
Il y a ceux qui sont dans les bouchons autoroutiers pour aller glisser dans les Alpes... il y a ceux qui ascensionnent l'Himalaya et ceux qui parcourent les sommets culturels.
Pour les sommets culturels, c'est par ici :
A) Besançon : rendez-vous le vendredi 20 février 2015, à 18 heures pour le vernissage du photographe américain Nicholas Nixon ... pour son exposition Brown Sisters, photos réalisées à la 20.25, au Musée du Temps, au 96 grande rue... une première mondiale pour cette ville de Besançon... tout prêt de la maison natale de Victor Hugo au 140 Grande Rue, sur cette place où sont nés les Frères Lumière et où vécut une partie de sa vie Gustave Courbet.Voilà pour le premier jour.
Rappelez-vous, Nicholas Nixon peut s'honorer :
- d'une première exposition en 1976 au MoMA, avec comme curator (le grand) John Szarkowski.
- en 1977 il reçoit une première bourse Guggenheim.
- en 1986 une autre bourse Guggenheim lui est attribuée.
- on doit aussi le féliciter pour s'être penché dès 1990 sur le Sida avec sa 20x25. Son livre : '' People with Aids '' ISBN 0-87923-908-5 , édité chez David R. Godine à Boston en 1991.
- il est représenté par la Fraenkel Gallery de San Francisco, galerie qui représente Robert Adams, Diane Arbus, Eugène Atget, Bernd et Hilla Becher, E.J. Bellocq, Lee Friedlander, Nan Goldin, Helen Levitt, Irving Penn, Alec Soth, Garry Winogrand ...
B) Le lendemain, samedi 21 février 2015 vous irez chez Stampa, librairie-galerie fondée en 1969 et qui se consacre à l'art contemporain suisse et international... avec ses multiples rayons de livres photo très abondamment fournies. En 2006, la librairie-galerie s'est vue décernée le prix culturel de la ville de Bâle.
Où donc cette Stampa ? Bâle centre, centre historique, Spalenberg 2, 4051 Bâle... et www.stampa-galerie.ch, et ouvert ce samedi là de 10h. à 17h. A cette adresse vous entrez par un grand porche, puis vous prenez l'unique escalier à votre droite, sur le palier première porte à gauche. Faites comme nous l'année dernière, profitez des grandes soldes sur les livres photo chez Stampa... mais ne revenez pas chargé comme des mulets... la journée ne fait que commencer.
Samedi suite ....... :
Là, Gauguin vous attend, près de 50 oeuvres majeures de Paul Gauguin (1848-1903) sont exposés à la Fondation Beyeler. Cette expo vient de démarrer. Jamais autant d'oeuvres en un seul endroit, de Paul Gauguin.
Pour atteindre ce sommet culturel :
- les oeuvres viennent de 13 pays différents.
- des plus illustres musées :
a) Orsay à Paris
b) Pouchkine à Moscou.
c) l'Ermitage à Saint-Petersbourg.
d) le MoMA à New-York.
e) etc....
- les oeuvres, elles, ont parcouru 160 000 km. pour rallier Bâle.
- elles correspondent à une valeur d'assurance de 2,5 milliards de francs suisses.
Alors, profitez-en et surtout regardez bien ce tableau intitulé NAFEA FAA IPOIPO ( quand te maries-tu ?) de 1892... vous ne le reverrez peut être plus, car la semaine dernière, il a été vendu pour 300 millions de dollars. A qui donc ? Au Qatar.
Profitez de jouir des lieux et regarder la Fondation Beyeler pour elle-même; architecturée par Renzo Piano, elle est d'une limpidité architecturale sans pareille. Un must pour les visiteurs comme pour les oeuvres. Pour y allez ne vous disputez pas avec votre GPS et chercher ce lieu sous Riehen (proche banlieue de Bâle) et comme rue : baselstrasse 101. Le site : www.fondationbeyeler.ch.
Après cette visite, à 2 kilomètres de Riehen-Bâle vous irez à Weil-am-Rhein... vous aurez donc là 3 bâtiments de prix Pritzker, alignés pratiquement l'un derrière l'autre :
1) une caserne de pompier de Zaha Hadid, prix Pritzker 2004.
2) le musée du Design de Frank Gehry, prix Pritzker 1989. C'est le Vitra Design Museum, Pour votre GPS : charles-eames strasse 2, Weil am Rhein 79576, Allemagne. Avec une exposition en ce moment d'Alvar Aalto, pape de l'architecture organique.
3) Herzog et de Meuron avec le bâtiment Vitra-exposition sur 3 niveaux, entrée gratuite ... et sa terrasse restaurant de plein pied. Attablez-vous dans cette cafétéria-restaurant, vous serez bien servi.
Et vous les marathoniens de la culture, vous en voulez encore plus pour cette journée. Donc ceci est pour vous : le '' Schaulager '' à Münchenstein (Bâle), architecturée par Herzog et de Meuron, c'est là où les milliardaires suisses entreposent leurs oeuvres d'Art... oeuvres qui vont débarquer à Arles dans la future tour de Maya Hoffman (aux Ateliers) dans 3 ans.
Le Schaulager est ouvert au public qu'au mois de juin, lors de la grande foire d'Art de Bâle : ART BASEL 2015. Voilà pour samedi. C'est bien chargé, non ?
Dimanche : la pression culturelle devra descendre et hop, au lit à 20 heures. C'est un ordre.
Pour vous je n'ai au programme en ce dimanche que le Musée Tinguely. Où donc ce Musée : au bord du Rhin où vous pourrez faire du jogging le long de ce fleuve. Voilà l'adresse pour le GPS : Paul Sacher-Anlage 2, 4005 Bâle (Basel). Fermé le lundi.
Dans ce musée architecturé par Mario Botta, grand ami de Niki de Saint Phalle et de Jean Tinguely, vous vous laisserez faire votre portrait par Tinguely grâce à sa Meta-Matics de 1959 et ceci dès votre arrivée dans ce musée, puis vous emportez votre portrait mais exigez à l'arrière de votre portrait le '' tampon Tinguely '' Meta-Matics !!! ... ce sera un portrait que vous essayerez de négocier pour un million de dollars chez Sotheby's lors de votre prochain passage à New-York.
Bien sûr, si vous tombez sur la Meta-Malevitch ou la Meta-Kandinsky... là les prix de revente pour votre portrait vont flamber !!!
Que disait Yves Michaud de cette Meta-Matics de Jean Tinguely : c'est une machine artiste !!! Et qu'en disait Pontus Hulten, ancien directeur du Centre Georges-Pompidou de Paris ?
Et pourquoi donc au lit à 20 heures sonnantes ce dimanche ?
Nous voilà à lundi, mais pas n'importe quel lundi !!!
C'est simple, car ce lundi vous démarrez à 3 heures du matin au plus tard, pour être à 3h45 à Bâle centre ... pour voir à 4 heures du matin précise, les lumières de Bâle s'éteindre, la foule garde son souffle puis les lampions de toutes les troupes de Bâle s'allument : le carnaval démarre, c'est le MORGENSTREICH.
Dommage, vous ne verrez plus Jean Tinguely défiler dans les étroites ruelles de Bâle, vous ne verrez plus photographier Martine Franck, ni Henri Cartier-Bresson, ni Josef Koudelka. Pour Josef qui sait ? On peut vous indiquer ses lieux de prédilections dans le Bâle secret et historique ... il vous donnera bien la moitié de son sandwich... comme il avait l'habitude de le faire de nombreuses années durant. Comment le reconnaître ? Belle question !!! : à son treillis quasi militaire, à ses 2 Leica usagés et ses 2 bouts d'allumettes collés sur ses optiques.
Et pourquoi donc cette astuce ? dès que les 2 bouts d'allumettes sont alignés, il sait qu'il est à l'hyperfocale, ceci sans regarder son appareil, donc sans que le sujet positionné devant lui s'en aperçoive : il est donc prêt à déclencher en un quart de seconde sans ajustement de mise au point. Une technique bien à lui. Plus vite qu'un autofocus ? Plus vite que Henri Cartier-bresson ?
Nous voilà enfin à 8 heures du matin et le jour pointe... mais attention votre journée de photographe de ce lundi du Morgenstreich ne se terminera qu'à minuit ou plus suivant votre résistance physique.
Mardi : ça continue mais à un rythme moins soutenu et moins lancinant pour les fifres.
Mercredi : à nouveau ce carnaval reprend de la vigueur... mais journée de prédilection pour les enfants... mais intéressant quand même... photographiquement.
Bien sûr, si après ce marathon culturel vous remontez sur Paris, je ne vous demanderai point de vous arrêter au Musée Unterlinden pour voir le RETABLE D'ISSENHEIM de 1516.
Trop c'est trop.
Bernard Birsinger Phorographe.