Bonjour,
J'ai un Rolleiflex T acheté neuf en 1977, l'appareil fut fabriqué en 1971.
Fonctionnellement il est identique à celui qui vous est proposé, sauf que j'ai la cellule, que j'avais achetée en accessoire séparé.
En 35 années de bons et loyaux services, l'obturateur a été révisé une seule fois. Il fonctionne parfaitement à ce jour. Je ne dirais pas qu'il tourne comme une horloge, car la précision chronométrique sur un obturateur, même un précieux compur fraîchement révisé, c'est 10%. ce qui est bien suffisant pour un appareil foto, mais qui, pour une pendule, donnerait un écart de marche de plus de 2h par jour ... comme au Moyen-Àge pour les pendules de clocher ; sans commentaire ;-)
L'affichage des vitesses et des diaphs sur les T2 et T3 est toujours sur bandes souples comme sur les tout premiers modèles de 1958. Ce qui était en plastique et qui a été remplacé par du métal c'est l'extrémité de la tirette de commande des vitesses/diaphs.
Mes bandes souples sont en parfait état 42 ans après avoir été fabriquées. Et cela se répare si nécessaire.
Le tessar du rolleiflex T a été spécialement recalculé un peu avant 1958, avec les verres nouveaux disponibles chez Schott à l'époque. Vous avez quelques détails de scans d'images sur Imacon ici sur mon répertoire fliqueur. Vraiment très net.
Plein cadre (le Mont Whitney, CA, 1987, Agfachrome 50S, scan Imacon, environ 5600x5600 points) détail N°1 sans accentuation ; vu sur un écran d'ordinateur à 40cm de distance, cette image correspondrait à un tirage de 1m50 par 1m50 même image avec un peu d'accentuation en vue de l'impression détail N°2 sans accentuation ; même dimension que le précédent détail N°2 avec accentuation Sans un scanner pro vous n'exploiterez jamais par numérisation tout ce que ce tessar est capable d'enregistrer sur un film moderne.
Cet appareil m'a convaincu d'arrêter de faire du noir et blanc en 24x36 et de faire de la diapo couleurs en 6x6. Une ligne de conduite qui est toujours la mienne 35 ans plus tard. Par la suite j'ai acheté un Hasselblad mais je n'ai pas revendu le flex-T que j'aime bien utiliser.
La Royal Navy avait commandé dans les années 1960 un bon lot de Rolleiflex T qui ont travaillé intensément. L'honorable institution était tellement contente de ces flex-T qu'elle a repassé commande chez F&H,
in extremis. Hélas, le stock de tessars d'Oberkochen était épuisé, c'est donc Schneider-Kreuznach qui a sauvé la mise en fournissant des xenars, comme ceux du 'cord Vb, pour que F&H puisse honorer la commande. Donc il y a un petit nombre de flex-T avec un xenar, les tout derniers.
Quant à la comparaison avec le Rolleicord Vb, je suis très mal placé pour en parler puisque j'ai aussi un Rolleicord Vb.
Donc on se contentera de souligner ces détails ergonomiques :
1/ le flex-T a une belle manivelle de flex, avec l'avancement de film couplé à l'armement de l'obturateur, mais ce n'est pas débrayable, on ne peut pas faire de doubles expositions intentionnelles.
2/ le 'cord Vb n'a pas l'armement couplé à l'avancement du film, il y a une sécurité interdisant d'exposer 2 fois la même portion de film, mais il y a un système de débrayage permettant de faire autant de surexpositions que l'on veut ; cela permet de sauver ue vue si le flash n'est pas parti, par exemple.
3/ le couplage vitesse-diaphs est plus ergonomique sur le T que sur le 'cord Vb. Sur le T, on tire la tirette pour découpler ; sur le 'cord Vb, il faut pousser, c'est malcommode, on a tendance à riper sans être bien précisement en face de ce que l'on veut sélectionner. Je ne sais pas pourquoi les deux systèmes sont différents alors qu'ils ont été conçus pour le même obturateur à peu près au même moment. L'affichage par le dessus sur le T est sans doute plus commode, sur le 'cord c'est sur le côté, c'est vraiment un détail minime.
4/ La position du déclencheur est spéciale et différente sur l'un et l'autre appareil, il faut avoir manipulé pour dire ce qu'on préfère. Sur le flex-T, je déclenche souvent avec le pouce droit, l'appareil en pince dans la paume droite et la main gauche qui fait la netteté. Sur le 'cord Vb un levier unique sert à l'armement et au déclenchement. On peut ajouter un poussoir accessoire sur le filetage de déclencheur souple si on trouve le déclencheur de base malcommode. On peut aussi avoir un déclencheur souple vissé en permance, c'est pas mal non plus.
5/ Le flex-T a les attaches de courroie par pinces-ciseaux ; le 'cord Vb a une attache de courroie correspondant à celle des anciens rolleiflex des années 1950. Les sacs de cuir sont différents et non interchangeables. J'utilise l'un et l'autre appareil exclusivement avec leur étui de cuir, c'est un choix. Du coup avec le 'cord Vb j'ai les dragonnes directement attachées à l'étui de cuir. Facile à changer et re-riveter soi-même si ça casse. Si on n'utilise pas l'étui de cuir, les dragonnes Hasselblad se clipsent à peu près sûrement sur les attaches du 'cord Vb. On peut bricoler en passant quelque chose dans les fentes des lanières contre le boîtier, mais ces fentes n'étaient pas prévues pour tenir l'appareil, la lanière devait s'attacher sur les têtons, soit directement par une boutonière fendue dans le cuir, soit via une pince rivetée sur le cuir, propre aux anciens modèles de flex (très compliqué à expliquer sans une foto ;-) )
Pour le reste : boutons de mise au point similaires à main gauche, même viseur simplifié sans le 2e miroir, même chargement de film simplifié sans le palpeur à rouleaux. Même focale de 75 mm et même mise au point minimale autour de 0,9m.
Pour l'obturateur, sur mon T c'est un synchro compur X qui n'a pas la synchro M=Magnésique ; pour le 'cord Vb je ne me rappelle pas mais on ne sert plus aujourd'hui de la synchro M, à moins d'avoir trouvé des lampes éclairs à l'ancienne.
Pour le viseur si vous trouvez un viseur de 3,5F ou de 2,8F vous pouvez le monter sur votre flex T ou votre cord Vb à volonté pour bénéficier du renvoi de dépoli en position de viseur sportif clapet ouvert.
Mêmes verres de visée interchangeables sans outil et sans repasser en atelier.
E.B.Modifié 3 fois. Dernière modification le 02/12/13 18:10 par Emmanuel Bigler.