franville écrivait:
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> ... photos au rendu plus typé...
> C'est a dire?
Je ne sais trop comment l'expliquer et il est d'ores et déjà clair que tout ce que je pourrai dire n'engage absolument que moi, et est bien plus une question de goût que d'opinion.
Peut-être que ce que je voulais dire rejoindra un peu ce qu'a voulu dire Lou en évoquant le fait que les optiques du rf645 n'ont pas de "caractère particulier".
Selon la sensibilité de chacun, une "bonne optique" peut répondre à des critères très différents.
On parle par exemple souvent des optiques pour Mamiya 7 qui sont excellentes. Je ne le nierai jamais bien entendu. Mais, pour mon goût personnel, ce que j'ai pu observer venant de ces optiques ne me charme pas particulièrement. Je constate comme tout le monde qu'elles sont très piquées etc, mais elles ne me font pas rêver.
Ce qui n'empêche que j'aie vu des photos sublimes prises au Mamiya 7, mais parce que le photographe était excellent (et il aurait fait une photo tout aussi excellente avec un appareil jetable).
Par contre, dès que je vois une photo prise avec un Rolleiflex Xenotar 2.8C, j'adore.
Quand je vois mes photos prises avec mon Aero-Ektar, j'adore.
Mon Makina Plauble, aussi.
Mon Summilux 50 de 1961 aussi.
Je pense que dans le fond, j'ai du mal avec les appareils photos qui reproduisent trop fidèlement la réalité.
J'aime qu'une optique "déforme" les choses. Je n'aime pas le rendu fidèle des couleurs. J'adore par exemple faire de la couleur avec un Summar de 1934 sur mon Leica vissant.
J'aime aussi le noir et blanc car il stylise le réel. En transformant la couleur en nuances de gris, il universalise le propose.
En gros, j'aime quand une optique apporte une forme de poétisation à la chose représentée.
Pour moi - et je précise à nouveau qu'il ne s'agit que de mon goût personnel -, lorsque je vois une formidable image représentant parfaitement la réalité, je m'ennuie.
Dans ce cas, faire la photo à l'iphone conviendrait tout autant. Il n'est d'ailleurs pas étonnant d'observer la quasi obligation d'utiliser tous ces fameux "filtres" qui ne font finalement rien d'autre que d'ajouter ce fameux "caractère particulier" qui manque aux photos sortant des téléphones.
On retrouve le même phénomène en studio d'enregistrement lorsque l'on éprouve le besoin de "salir" un peu le son, ou le "réchauffer" pour compenser la froideur des procédés numériques.
Bref, dans le cas du Bronica RF645, ce qui m'intéresse avant tout, c'est le choix pragmatique d'avoir un appareil qui regroupe beaucoup de critères à la fois : moyen format, compacité, mode A, 16 vues par film (c'est pour un usage quotidien, en rue, en voyage), télémètrique (j'en ai l'habitude), déclenchement possible à vitesse lente, discrétion et silence... (ne manque qu'une plus grande ouverture et une mise au point rapprochée, mais ça j'ai bien compris qu'il y aura toujours une concession).
Tout est là et il ne me reste qu'à voir si je serai heureux des résultats.
J'ai un peu l'impression d'avoir fait un mariage de raison en me tournant vers cet appareil.
Ce ne sont pas ses qualités optiques qui m'ont fait aller vers lui mais plutôt son ergonomie.
L'avantage, c'est qu'un divorce éventuel ne devrait pas être trop coûteux...