Formule Tessar

Je me demandais si les objectifs qui utilisent la formule Tessar sont égaux en qualité optique ?
Certes je sais que sortis d'usine et en fonction de la qualité d'usinage certains sont meilleurs que d'autres, et que certaines marques comme par exemple celle dont le nom commence par rollei et se termine par flex sélectionnent les objectifs qu'il achètent.
Donc vous me direz que sachant ceci ma question est inepte !

Cependant comme j'utilise alternativement un Rolleiflex et un Semflex dont l'objectif Som Berthiot Flor, reprend cette fameuse formule, puis je espèrer la même qualité d'image ? Ma vue sévèrement corrigée par des verres progressifs ne semble pas faire de différence et même au risque de me faire houspiller, je trouve que le Som Berthiot est un poil meilleur.
Bien sur vous me direz que l'age (dont je suis la preuve vivante ) peut altérer des qualités qui étaient évidentes il y a quelques décennies et le Rollei a sensiblement 10 ans de plus que le Semflex.

Il y a une chose aussi, le Semflex produit à certains diaphragmes un vignettage qui n'apparait pas sur le Rollei.

Qu'en dites vous ?

ça n'a pas l'air de vous enthousiasmer alors je modifie ma quète.

Existe il un moyen simple ( j'insiste sur le mot simple ) pour comparer deux appareils comme ceux précités ?

Pour moi, simple veut dire que l'on a pas besoin de densitomètre ou autres bilevesées de ce type, que je ne possède pas et dont de toute façon je ne saurais pas me servir. Et la liste n'est pas exhaustive même si une seule technique ne constitue pas une liste !!!

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Bonjour !

Le Tessar original de Paul Rudolph chez Carl Zeiss fut breveté en 1902 et la durée de vie d 'un brevet étant de 20 ans, très vite après la 1ère guerre mondiale tous les fabricants du monde entier mirent à leur catalogue des objectifs de même formule (4/3).
La seule chose qu'ils ne pouvaient pas faire, c'est de l'appeler « Tessar ».
On a donc le Skopar chez Voigtländer, le Xenar chez Schneider-Kreuznach, l'Elmar chez Leica et le Flor chez SOM-Berthiot (liste non exhaustive évidemment) ; chez Angénieux ont fourni des optiques de type tessar pour le semflex, mais je ne sais pas si Angénieux leur donnait un nom particulier.
Mais il y eut également de très nombreux brevets d'objectifs très proches du tessar, de même formule 4/3, dont je ne sais pas exactement les différences ayant permis d'enregistrer le brevet. Par exemple voir le brevet de chez Agfa, brevet US N°2724992 de 1955 donc plus d'un-demi siècle après le tessar original !!

Donc lorsque cet objectif voisin du tessar est fabriqué par une maison sérieuse, dans les années 1950, où les traitements anti reflets sont bien maîtrisés par ladite maison, il n' y a pas de raison qu'il soit meilleur ou moins bon qu'un autre objectif de même formule fabriqué dans une autre maison sérieuse. Mais il existe aussi des maisons pas sérieuses !

Pour un bi-objectif ancien, avant d'accuser l'objectif de ne pas donner des images suffisamment nettes, il faut se préoccuper des réglages mécaniques de parallélisme de la platine porte-objectif et de la mise à la cote correcte du plan focal. Et les différents systèmes de presse-film sont plus ou moins bons.
Il faut également se préoccuper de savoir si l'objectif et le boîtier sont bien protégés contre la lumière parasite diffuse par différents dispositifs non optiques comme de bonnes peintures noir-mat bien absorbantes dans la monture d'objecif elle-même et les fameuses cloisons-chicanes dans la chambre de prise de vue du rolleiflex classique.

Pour le reste, on connaît bien les limites d'une formule tessar en 75 mm ouvrant à 3,5, c'est autour de 70 cy/mm ce qui est déjà considérable et permet un rirage de haut de gamme au rapport 10x d'après 6x6.

l y a une chose aussi, le Semflex produit à certains diaphragmes un vignettage qui n'apparait pas sur le Rollei.

Une image serait la bienvenue pour pouvoir essayer d'analyser d'où vient ce problème. Ne pas oublier qu'un pare-soleil peut vignetter, de même qu'un pare-soleil vissant rajouté sur un filtre peut produire un vignettage mécanique très facilement.

De toutes façons, même avec un tessar parfait, la chute de luminosité dans les coins du format 6x6 est donnée par la loi en cos⁴(theta) où theta est le demi-angle de champ côté image.
Avec un 75 mm de focale sur une diagonale de 80 mm l'angle theta extrême est de 28°, cos⁴(28°) = 0,60, presque 3/4 de diaphs perdus ! Au milieu du côté de l'image, ce angle est plus petit, il vaut 20° et son cos⁴ vaut 0,77, la perte est alors de 1/3 de diaph ce qui est invisible dans la plupart des cas.

E.B.

Existe il un moyen simple ( j'insiste sur le mot simple ) pour comparer deux appareils comme ceux précités ?

Oui, il suffit de faire beaucoup de photos avec et de les faire tirer ou d'examiner les films sous toutes les coutures. Mais pour voir si les 70 cy/mm sont là, il faut un microscope grossissant au moins 50x, la loupe 3X du grand-formiste ne suffit pas. Même une 10X, inutilisable pour faire une MaP sur dépoli ne suffit pas a voir tout ce qu'il y a dans l'image fournie par un bon tessar de 75 ou 80 mm pour le 6x6 ...

Donc on peut prendre le problème autrement : on fait des photos de façon ordinaire et on les examine de façon ordinaire.
Si ordinairement on ne voit pas de différence, eh bien c'est qu'il n'y en a pas .. du moins selon le protocole suivi ;-)

Attention à la notion de « contraste » d'une image vue sur une négatif 6x6 à l'oeil nu ; ce « contraste » n'est évidemment pas le contraste de la courbe FTM à 70 cy/mm, ni même à 30 cy/mm que l'oeil nu est bien incapable de voir ; ce contraste visuel à l'oeil nu dépend énormément du sujet, du film & du développement ; là encore, avant d'accuser l'objectif de manquer de contraste, il faut avoir épuisé toutes les autres explications possibles.

On peut néanmoins noter que le tessar est assez résistant à la lumière parasite en contre-jour même sans pare-soleil, il est nettement plus résistant sur ce plan que le xenotar 2,8 de 80 avec sa grosse lentille frontale très bombée.

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 26/03/14 16:35 par Emmanuel Bigler.

Ooops quelle science, merci Emmanuel

Exemple de vignettage du Semflex, sans pare-soleil :

[farm3.staticflickr.com]

[farm4.staticflickr.com]

Même jour, trés ensoleillé sur le lac Leman

Exemple de vignettage du Semflex, sans pare-soleil :

morse lémanique

arbre lémanique

Bon, le vignettage semble asymétrique, pas comme un vignettage mécanique centré d'un pare-soleil trop petit ; et il semble (sur mon écran ...) plus visible sur le morse que sur l'arbre .. je n'ai pas d'explication ; il ne me semble pas avoir observé une telle chose sur un rolleiflex. De plus au milieu du côté de l'image on ne dit pas avoir une perte plus élevée que 1/3 de diaph. Sur ces 2 images la perte semble dépasser 1/3 de diaph et apparaît comme des bandes sombres à gauche et à droite donc ne correspondant pas au mécanisme simple expliqué ci-dessus.

Il ne reste qu'à faire des tests côte à côte avec le rollei et le sem, même film, même sujet, même exploitation des images pour en faire un jipègue affichable ici ... et voir par comparaison.

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 26/03/14 17:12 par Emmanuel Bigler.

Ha ! c'est donc là qu'ils vont, l'hiver !!

Uniquement sur la rive française, étonnant, non !

Uniquement sur la rive française, étonnant, non !

Sur la rive suisse, on trouve les cônes morses suisses-de-précision. Ça compense.

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 26/03/14 18:00 par Emmanuel Bigler.

Manque plus que les légendes de Plonk et Replonk :-)