Gélatine je savais, ...de bœufs je n'y pensais plus... Mais franchement, ça ne me touche guère. C'est plutôt la "Qualité" du mélange argent, gélatine, papier qui m'intéresse (sous-production qui tend plutôt à diminuer et à devenir techniquement hors de prix, sur ce plan en HDGF, le numérique n'est pas mieux).
Merci de rappeler deux "Maîtres", (entre autres), il y en a "TROP" à réécrire ici tout de suite. Et ça impliquerait l'article basique très français; une rubrique nécrologique... Respects.
Mais "La photographie étant loin d'être indispensable", (...Je m’inscris en "FAUX" sur cette phrase, pour moi ça donne sens à ma vie), vous nous ramenez au fil du vrai débat. Merci. Suivant !

2015 impertinences et incertitudes... Respects.

<<"La photographie étant loin d'être indispensable" (...Je m’inscris en "FAUX" sur cette phrase, pour moi ça donne sens à ma vie)

Sur le plan collectif, c'est ce que je voulais dire, sur le plan individuel, elle m'est, à moi aussi, indispensable.

L'indispensable sur le plan collectif, c'est de lutter contre les famines (entre autre) et donc de surproduire.

Les mythes ont la vie dure; en économie passe encore (personne n'a parlé de distribution, c'est pourtant intimement lié á la production) mais en photographie…
Surproduction argentique après une vie de photographe c'est du domaine de l'arithmétique; dire qu'un photographe a utilisé 40000 plans films ne va pas plus loin que dire que ce même photographe s'est gratté l'oreille 750000fois sa vie durant ou a consommé 90000 paquets de nouilles.
Quant á l'image (pardon, "photographie" ) rare, précieuse, intime, choisie et entendue par d'exquises personnes seules capables d'apprécier toute la subtilité que le photographe a insinué sous la couche de baryté ………… ça me gonfle! (et je suppose que ça n'abuse même pas les auteurs de pareilles idioties).

Gabriel
gabrielramon.com

<<dire qu'un photographe a utilisé 40000 plans films

Mais non, vous n'avez rien compris, il s'agit de 40 000 plan film pour le projet des portraits des Americains
Et cela fait partie de l'histoire de la photographie,
surtout si tout d'un coup on se met à compter chaque chose, comme le propose l'initiateur de ce fil.

40.000... battements de paupières, de déclenchements d'obturateurs ou de battements d'ailes de papillons, ce n'est strictement rien...ou c'est gravissime, c'est selon le bout de la lorgnette ou les œillères.
C'est en tout cas extrêmement loin du Trop virtuel d'aujourd'hui. De là à se poser de "bonnes" questions sur l'Histoire de la Photographie (passée, présente et en devenir).

PS: "mythes" je n'en ai lu aucun. Production, distribution, .../...pourquoi alors "omettre" consommation ?

re-PS: L'indispensable sur le plan collectif, c'est de lutter contre les famines (entre autre, donc TROP de luttes "indispensables") et du coup, de moins se ...reproduire (?). Oups ! Quoique ça a commencé il y a très longtemps, avec les méthodes de contraceptions.
La Photographie a d'abord été conçue comme un moyen de reproduction (Niépce 1827), qui s'est développé collectivement, (donnée par la France au Monde), à une vitesse extrême mais moins vite que le numérique informatisé, et donc de Trop Bonnes Images.
D'où cette question intéressante sur ce fil.../...

2015 impertinences et incertitudes... Respects.

C'est fou le talent de Monsieur Burma à pourrir tous les fils de réflexions assez médiocres et amères dans un soliloque personnel et un jugement à la hache à peu près aussi subtile que le discours d'un bavarois à la fête de la bière.

Monsieur Burma à l'haleine et l'odeur moisi du grand âge et l'aigreur de celui qui aurait pu mais n'a pas pu.

Bon je croyais qu'il nous avait quitté; mais c'est un peu comme la vérole sur le bas clergé breton; on a beau faire cela colle aux chausses.

Pour nous qui avons peu de certitudes, j'apprécie la phrase de Martial:

"A lire trop de bons textes, connaitre trop de bons photographes, reconnaître trop de bonnes images, capturer/accumuler/choisir/partager trop de photographies, avec trop d'années d'expériences et de pratiques; je doute désormais, beaucoup trop."

C'est quand même préférable de dire "je doute beaucoup trop" , ce qui est en fait l'essentiel du propos, que de mesurer ses compétences au nombre de rouleaux papier utilisés à torcher des imprimantes.

Pour l'édification personnelle de Monsieur Nestor, qui compisse sur la bourgeoisie avec l'ardeur juvénile d'un gamin boutonneux, je ne saurais trop lui préciser que l'âge venant, s'il n'attire pas la sagesse par automatisme génétique, a au moins la vertu de faire relativiser sur sa propre personne.

Effectivement, passé la soixantaine, nous avons peur; j'ai peur. Peut être pas peur d'ailleurs, nous pourrons y revenir.

Non pas peur de perdre, titre, préséance, decorum, ni même peur comme dit notre augustin de service de perdre son fauteuil mais tout simplement de perdre la vie.

Nous voyons bien évidemment que ce terme approche et ce que nous n'avons pas envie de voir se terminer, c'est la douceur de l'amour, le soleil qui se couche, le repas délicieux; toutes ces choses humbles que nous avons par trop négligés; c'est à peu près tout ce que j'aurais à regretter: ceux que j'aime

"perdre son fauteuil" ? il faut être benêt pour penser que l'on peut réduire son éternité à une place dans le bus.

Mais Non, mon fidèle Nestor, "mon brave" la grande joie de la vie c'est de transmettre; ce n'est pas de regarder son champ dépérir en jachère; c'est de le donner aux jeunes, de voir leur enthousiasme, leur joie, leur travail; Vous n'imaginez pas "mon bon ami" ce que c'est doux de voir vos enfants, petits enfants, vos collaborateurs faire fructifier ce qui a conduit votre propre vie.

Comment pouvez-vous imaginer un seul instant que l'on puisse être aigri par le constat évident de ne pas avoir des dispositions artistiques ou créatrices.

Il faut être d'une connerie qui se compte en kilomètres pour tenir ce genre de propos !

Vous allez me pousser au suicide quand je ferais le bilan de mes compétences:

je chante horriblement faux: même la marseillaise ou petit papa noël me terrorise

je dessine comme une savate; la peinture n'en parlons pas

En sculpture je me limite à l'étronnage etc...

Quant à la photo, c'est vraiment la mécanique qui me sort d'affaire; et encore, j'imprime et j'enfouis dans un placard en guise d'exposition de mes "oeuvres"

Et c'est ce que vous prenez en considération dans votre vie ?

A vous tout seul, vous êtes un vrai journal télévisé, un adepte de Sophie Davant, une poilade de conformisme; il faut vous faire inviter à la télé; un almanach Vermot de la pensée culcul-lapralinesque des bons sentiments sur la culture du poireau en Poitou Charentes; presque un homme politique Duracell

Tiens vous me faites penser à un enquiquineur qui a quitté le forum il y a quelques mois et qui voyait le vie à travers des lunettes ou il prenait les tee-shirts des joueurs de foot pour une parade à Nuremberg.



Et votre intention d'aller jouer ailleurs ? C'était pas une mauvaise idée ....



Modifié 1 fois. Dernière modification le 13/12/13 06:05 par PIERRE LIBERAS.

Je pensais ne plus revenir dans ce fil où affirmations péremptoires, contrevérités et slogans tenaient lieu d'arguments; merci à Pierre Liberas pour son très beau texte qui peut faire encore espérer en la capacité de réflexion de la gent photographe . Son propos à l'origine de ce fil était prometteur d'un bel échange d'idées, il en eut peu ; c'est dommage de le laisser dévoyer car il garde toute sa pertinence.

Bonjour

PL (belle plume) écrivait :
"Il faut être d'une connerie qui se compte en kilomètres pour tenir ce genre de propos !"

A la lecture de cette phrase, mes yeux se sont mis à couler, et c'est le rire qui a pris le pas sur le sérieux de la prose car on dirait du Audiard.

Sans vouloir m'immiscer dans vos différents, je n'y tiens pas, vous m'avez immédiatement fait penser au film de Gilles Grangier ( Les vieux de la vielle)
tiré du roman de René Fallet et plus prèciment à cette scène croquignolesque qui m'émeut toujours autant!
[www.youtube.com]

J'avais deux grand-pères qui auraient bien pu jouer cette scène.

Très cordialement
franville

[www.ourageis13.com]

« En ce début de XXIe siècle, l’art contemporain a vu naître une réaction qui broie les schémas d’analyse auxquels nous étions habitués : avant-garde, rupture, ou au contraire tradition et référence sont les termes qui ont continué à imposer leur grille de réflexion sur les pratiques artistiques émergentes. Il s’avèrent aujourd’hui caduques, dans la mesure où la circulation effrénée des images a imposé un rythme de perception qui défie la posture critique.
L’image numérique et ses montages, les modes de lecture qu’ils insinuent dans notre quotidien ruinent jusqu’aux pratiques conceptuelles ou minimalistes qui perdurent dans les lieux d’exposition, tant l’intelligence de ces courants est indissociable de leur perception in situ.
[…]
Certains artistes peuvent choisir de mettre en jeu la question du numérique dans leur travail. Le doute qui hante cette démarche conduit à de louables interrogations. Mais il semble se heurter pour l’instant à l’évidence trop forte que l’espace numérique reste un simulacre, aux mieux une redondance puisque nous n’en maîtrisons pas les enjeux intellectuels et philosophiques. »

in Jérôme Felin, Chrystèle Lerisse, Transcender l’absence, Paris, éditions Trans Photographic Press, octobre 2011.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 14/12/13 23:52 par L..

Ouf ! nous revenons au sujet,merci L. pour cette citation à la tonalité un peu "universitaire' mais qui résume bien le propos du fil. Si j'avoue ne pas comprendre toute la phrase : " L'image numérique et ses montages....,tant l'intelligence de ces courants est indissociable de leur perception in situ ." je pense aussi que nous n'en maîtrisons pas tous les enjeux; ce qui a aussi été évoqué plus haut et pour être plus clair j'aurais précisé ou ajouté les enjeux artistiques et la question du sens dans la pratique photographique ( inclus dans les enjeux intellectuels).

Le Titre "Trop de bonnes images" ne peut inciter à la réflexion, il ferme toute forme de débat, le trop est de trop, le trop est un point de vue lénifiant, de plus totalement adapté au monde moderne.

Le monde moderne trouve sa voie dans la multitude et dans la surproduction, surproduction artistique comme surproduction alimentaire, ces deux nécessités se ressemblent beaucoup, mais dès que l'on a dit TROP on tombe immanquablement dans le regard nostalgique vers le rétroviseur et vers le passéisme, pour ne pas dire le révisionnisme.

La profusion de notre monde nous fait passer d'une culture à structure discontinue, les grands hommes phares de la pensée, vers une culture à structure continue, composée d'une multitude de travaux, sans guide véritable, juste une surproduction.

Donc le trop est en trop, il s'agit de la condition de cette nouvelle nature.

- La base s’élargit, le haut de la pyramide n’en sera que plus lointain.

2015 impertinences et incertitudes... Respects.

Je ne sais pas répondre à la question initiale, je ne sais pas non plus s'il y a question. Mais ce n'est pas grave, on peut toujours déplacer le point de vue et trouver un autre angle d'attaque. Étrangement ce fil fait écho à un texte de JF Chevrier que je lis, "des territoires" , il donne une sorte de "conseil" aux artistes :
"les artistes contemporains devraient se démarquer de l'industrie des loisirs, quand celle ci colonise les institutions de l'art. Quand la machine à moudre de l'image tourne à plein, il faut faire le vide." C'était déjà la réponse de Marcel Broodthaers : il remplissait ses Décors pour évoquer le désert autour de l'oasis - "le désert régnant dans notre société, le désert du loisir, le désert finalement du monde de l'art"-, mais aussi le désert comme oasis, le vide de Mallarmé, l'utopie du vide contre un trop-plein d'images".

Ici le "vide" n'est évidemment pas le nihilisme du "rien", je précise :)

L'autre jour j'assistais à une conférence de Michael Fried et de JP Criqui, pas plus de 20 photographes étaient cités, dans un contexte de surproduction et de trop plein, il était très réconfortant de constater que ces gens là continuent d'y voir clair et ne se laissent pas noyer dans le déluge. Il n'a d'ailleurs jamais été question de ce sujet au cours des interventions. Et dans la salle il n'y avait pas foule non plus :)

Trop d'images est une question sociologique qui ne m'intéresse pas, mais trop de bonnes images relève de l'esthétique et je ne pense pas que ce soit le cas, ici on serait plutôt dans le trop peu. Reste à identifier les critères pour que cette opinion soit partageable ...



Modifié 5 fois. Dernière modification le 15/12/13 18:58 par Zoran.

"....composée d'une multitude de travaux,sans guide véritable,juste une surproduction."
pour une fois j'acquiesce (sans être sûr que nous donnions le même sens à surproduction,mais passons).

De nos jours les pyramides se gravissent plus rapidement et plus facilement,entre la base et le sommet l'intérieur peut aussi révéler des trésors à qui sait et peut l'explorer.

Plutôt qu'à une surproduction d'images l'outil internet donne surtout lieux à une surdiffusion d'images : bien sur la gratuité de la prise de vue numérique encourage la production à tout va, mais surtout tout un chacun peut rendre disponible à tout le monde ses photographies, tout le monde peut consulter les albums de vacances, familles, arts de tous qui auparavant seraient restés enfermés inaccessibles au delà du cercle des proches.

Par ailleurs la plupart des images immédiatement séduisantes dans le flux du net perdent tout de leur intérêt exposées au mur de la galerie, imprimées dans les pages du livre. C'est surtout la puissance de ce flux qui impressionne, mais hors de ce mouvement il reste peut de choses.

TR

Peut-être que pour ne pas être gavé, il suffit de ne pas regarder. Après tout rien n'oblige personne à subir ces flux d'images. Les regarder découle encore d'un acte volontaire.
C'est un peu comme la crise de foie, il ne faut pas incriminer le chocolat. Mais la quantité que l'on a absorbé.
Soyez maître de vous-même, n'allez pas voir trop de bonnes images.

J'adhère à vos deux propos thomas r. et Blémia; c'est cette diffusion,ce flux qui est impressionnant et il est souvent difficile de l'ignorer tant il envahit la sphère publique et privée par le net ,la pub la télé les revues les écrans géants. Peut être aussi comme moi recevez vous ces diaporamas d'amis bien intentionnés vous sachant concernés par la photo qui vous envoient leur "sélection" trouvée sur le net : falaises d' Etretat ou couchers de soleil exotiques en HDR.
Toutes ces belles images se banaliseront d'elles même, comme autrefois s'est banalisé le fait de passer de la photo posée en studio à la photo en extérieur rendue possible par les progrès technologiques sur les émulsions et les appareils photo . Hors de ces effets d'accentuation propres aux "pixélistes", d'extrême profondeur de champ,de détails surnaturels etc...d'autres utilisations du numérique apparaitrons pour donner plus de sens à la production photographique; là est le défi à relever par les nouvelles générations (ou les actuelles) non adeptes des techniques traditionnelles.

Le numérique est une technique déjà traditionnelle, qui a un passé, un présent et une possibilité de réflexions prospectives... pour un avenir proche.
Je ne suis pas certain que tous les Photographes soient "adeptes", juste d'une technique précise, mais plutôt de "La Photographie".
Sa "banalisation" fait ressortir chez les passionnés, pros ou grands amateurs, des questions, comme celle-ci, sur le "Trop".
Quantitatif qui cache/écrase le Qualitatif, ...dont les rares nouvelles idées "émergentes".

2015 impertinences et incertitudes... Respects.

Vive le sténopé ;-)