Arles 2014, l'expo caca !!! Ai-je dit caca ? :

Arles 2014, l'expo caca !!! Ai-je dit caca ? :

Chers Internautes, rappelez-vous, nous avions, dans la série ''chefs d'oeuvre '', parlés de ce premier chef-d'oeuvre exposé dans le ''In'' :

1) ce tirage de 4 à 5 mètres de long....... qui ressemblait au gris granuleux de notre téléviseur,comme sur la Première Chaîne, en 1965, après minuit, quand les émissions s'arrêtaient et que votre téléviseur restait ouvert.

2) Puis il y a eu, toujours dans le '' In '', cet autre chef-d'oeuvre : un clavier d'ordinateur où reposait sur les touches, plus ou moins langoureusement, un sexe d'homme. Oui, mais 40 claviers différents, donc 40 sexes d'hommes positionnés autrement et d'un calibre différent à chaque fois.

Des chefs-d'oeuvre inoubliables en quelque sorte.

3) en 2014, à Arles et toujours dans la série chefs-d'oeuvre :

Sur 3,20 mètres de haut et 4,80 mètres de large, des tirages N-B de 80x80 en moyenne, accolés les uns aux autres, et représentant un inventaire de cacas de chien sur les trottoirs.

Caca


Mais là, l'honneur de la France est sauf : c'est des cacas hollandais. Ouf !


Bernard Birsinger Photographe.

nota : toutes ces expositions sont et étaient dans le '' In ''.

Pourquoi pas, ça change des poivrons ; après je n'aurais pas forcément fait des tirages aussi grands, ça c'est un peu l'effet facile pour impressionner le chaland…

J'ai photographié au Gabon des excréments d'éléphants dans lesquels des graines d'un arbre fruitier poussaient, seul milieu possible pour elles puisque leur coque nécessite la digestion d'un éléphant pour la rendre suffisamment friable pouvoir éclore, illustration de l'imbrication vitale et fragile du végétal et de l'animal, menacée par le braconnage.

Il y a eu aussi un artiste parisien qui, las de voir des crottes de chien sur le trottoir de sa rue, les cercla d'un coup de bombe de peinture et planta à leur sommet un petit drapeau français en papier sur cure-dent, puis photographia le tout. Cela aurait eu au moins un effet positif sur la propreté de son quartier :-)

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.: jeanbaPhoto ::: jeanbaBlog :.

BB de B, ne la cachez plus, avouez, vous détestez Arles et enragez de n'être vous même ''in''.

Ceux qui trouvent que la radio a osé gâcher leur précieuse interview, et qui de surcroit n’arrêtent de baver sur les RIP, sur les musées etc... Ont forcément un très gros complexe de supériorité peut-être même doublé d'un comportement de pervers narcissique.

N'avez vous jamais vu quelque chose de bien en Arles dont vous pourriez nous parler ?

'' Qui aime bien châtie bien '' :

Quand on aime réellement, on cherche à rendre meilleurs ce que l'on affectionne, et l'on n'épargne rien, pas même les châtiments verbaux, pour tout remettre dans la bonne voie.

Ce proverbe a dû son origine aux philosophes de l'ancienne Grèce qui émettaient cette opinion :

'' Aimer et battre ne sont qu'une même chose ''.

Relisez la quatrième scène du cinquième acte de la comédie des Nuées d' Aristophane.

Horace, le grand poète, ainsi que Virgile allaient dans le même sens.


Bernard Birsinger Photographe.

nota : Il y a des moments où il faut agir, grâce aux mots, pour rétablir une certaine salubrité culturelle.

bernard birsinger écrivait:
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> nota : Il y a des moments où il faut agir,
> grâce aux mots, pour rétablir une certaine
> salubrité culturelle.

effrayant !!!

didier d écrivait:
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> bernard birsinger écrivait:
> --------------------------------------------------
> -----
> > nota : Il y a des moments où il faut agir,
> > grâce aux mots, pour rétablir une certaine
> > salubrité culturelle.
>
> effrayant !!!

Absolument,
On est en plein dans les idées qui sentent les chemises brunes à plein nez.

Attendez, il n'a pas encore parlé de dégénérescence…

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jeanba3000 écrivait:
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> Attendez, il n'a pas encore parlé de
> dégénérescence…

Soit patient, cela va venir

C'est bien un peu de critique, la période est tellement morne. Dans le Monde de ce WE il y a un article intéressant sur la place de la philo aujourd'hui, un des deux intervenants parlait de la moraline des intellectuels qui se contentent de faire de l'accompagnement mièvre d'idées à la mode. Et c'est un peu le sentiment qui ressort de pas mal de commentaires depuis longtemps sur le forum : si c'est au mur c'est que c'est bien, et si cela a du succès c'est la preuve que la qualité est indiscutable, etc. Un système où le confort intellectuel serait garanti par la médiatisation : plus besoin de réfléchir, pire encore : les invisibles n'existeraient pas (voir plus haut), et puisque l'on cause idéologie sur ce fil, autant dire que tout ça n'est pas très engageant...

Cette série sur les crottes est mal photographiée, mal présentée, sans humour ni esprit elles n'ont grand chose à proposer, et face (si j'ose dire) à d'autres travaux sur la question, la comparaison est franchement douloureuse :
[www.paris-art.com]



Modifié 1 fois. Dernière modification le 27/07/14 17:47 par Zoran.

<<C'est bien un peu de critique, la période est tellement morne.

Quand c'est de la critique c'est toujours intéressant, mais sur ce fil il ne s'agit pas de critique, il s'agit juste de se lâcher sans fondement sérieux, en faisant appel à des sentiments dépassés.

Attention, on n'encense pas l'expo (pas vue), on objecte sur le fait de critiquer le sujet parce que « c'est caca », on doit sans doute pouvoir aller un peu plus loin dans l'analyse… Zoran, que pense Bernard du travail que tu mentionnes ?

Et puis l'idée de salubrité en art ?!?

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Le caca c'est pas nouveau :

[www.productionmyarts.com]

> Attendez, il n'a pas encore parlé de
> dégénérescence…

<< Soit patient, cela va venir >>
C'est typiquement un procès d'intention dont j'ai du mal a en comprendre le sérieux du fondement tant il fait appel à des sentiments dépassés. Effectivement en lisant tout cela, les merdes de chiens en deviennent attirantes pour certains.

paul57 écrivait:
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> > Attendez, il n'a pas encore parlé de
> > dégénérescence…
>
> << Soit patient, cela va venir >>

> C'est typiquement un procès d'intention dont j'ai
> du mal a en comprendre le sérieux du fondement
> tant il fait appel à des sentiments dépassés.
> Effectivement en lisant tout cela, les merdes de
> chiens en deviennent attirantes pour certains.

Il n'y a pas de procès d'intention, il suffit de lire ce qui a été écrit par les initiateurs moralisateurs de ce fil, leur attitude n'est que le ressort qu'utilise l'artiste, ils ne sont que des poupées de chiffons et laissent passer des relents de morale qui n'ont rien à faire dans le monde d'aujourd'hui.

j'ai du mal a en comprendre le sérieux du fondement

Paul, n'oublie pas que certains artistes sérieux n'ont pas peur de montrer leur fondement en public.

E.B.

Rappelons qu'en anglais :

SHEET = Plan-film
SHIT = M....

:-)

"rétablir une certaine salubrité culturelle..."

[www.huffingtonpost.fr]

Dommage que notre ami ΟΥΤΙΣ soit très pris par son départ en Chine, car il n'aurait pas manqué de faire ce commentaire :

« οὐκ ἔλαβον πόλιν, ἀλλὰ γὰρ ἐλπὶς ἔφη κακά »

E.B.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 29/07/14 16:52 par Emmanuel Bigler.

Emmanuel Bigler écrivait:
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> j'ai du mal a en comprendre le sérieux du
> fondement
>
> Paul, n'oublie pas que certains artistes sérieux
> n'ont pas peur de montrer leur fondement en
> public.


manquerai plus que BBB nous montre la lune en GF ....



Modifié 1 fois. Dernière modification le 30/07/14 15:04 par gillou kuznetsov.

Tout ça ne vaut pas la "Merde d'artiste" de Piero Manzoni .

Il y a une double problématique ici.
1) un artiste hollandais a réalisé un montage autour des cacas de chiens. Why? Why not? Nous aimons à croire que nous vivons dans un monde libre alors soit. C'est ce que nous appellerons la liberté de création si chère à nous tous moi y compris il n' y a pas d'ironie dans mes propos.Que ce monsieur ait du talent est tout à fait secondaire ici. Par ailleurs chacun est libre d'avoir et doit pouvoir formuler une opinion sur ce travail. Cela aussi relève de cette liberté qui nous est si chère. Et comme le dit Zoran, ce n'est pas parce que c'est dans une expo réputée qu'il faut systématiquement s'incliner et traiter de je ne sais quoi quiconque oserait émettre le début d'une critique même formulée maladroitement.
2) le second ressort de la problématique est plus délicat. La question n'est plus de s'interroger sur la qualité ,le propos de l'artiste mais sur le rôle joué par nos institutions culturelles et autres commissaires d'e festivals. Fascinant ce mot "commissaire" Tout est dit! J'adore l'étymologie! Ce ne sont plus les chemises brunes qui nous guettent mais les khmers rouges!! Car soyons honnêtes ce sont bien ces institutions qui contribuent (je sens que ça va en énerver plus d'un) -partiellement et partialement parfois aussi- à délivrer le statut d'artiste "reconnu"...
Quels sont leurs critères? Quels sont leurs objectifs? Quels sont leurs partenaires financiers? Leurs soutiens politiques? Représentent-ils une vraie diversité , une véritable ouverture d'esprit ou bien comme nombre de nos dirigeants sont-ils tous plus ou moins issus du même moule ...?
Un professeur des beaux arts qui se reconnaîtra peut-être sur ce forum me disait un jour qu'il était "obligé" de dire à ses étudiants que le beau c'est ringard et dépassé , discours auquel il n' adhérait aucunement par ailleurs...
Au final, derrière cette pseudo provoc à deux sous( les cacas, les zizis...) n'y a t-il pas un formidable conformisme intellectuel?

"Que ce monsieur ait du talent est tout à fait secondaire ici."
" La question n'est plus de s'interroger sur la qualité".

Angelo,
Je comprends bien votre vue d'ensemble qui intègre la question de la politique culturelle, le contexte etc. Mais si je me présente devant une œuvre et que je regarde ce qui est offert à mes yeux, la qualité de l'expression et du dispositif de monstration sont les seules choses qui comptent, y renoncer est une grave erreur.
Cette expo fait partie du commisariat de Kessels qui verse dans la sociologie et non dans l'art. La sociologie en photo ne m'intéresse pas, même montrée au musée, même en reprenant la ficelle usée de l'accumulation : son projet de photos de pieds glanées sur le net collectées par milliers, sensées par leur nombre vertigineux, "dire quelque chose de nous", reste une proposition paresseuse et mal faite, vide artistiquement, conceptuellement, et cette pratique n'est pas nouvelle, elle ne doit rien aux nouvelles technologies.
[md1.libe.com]
Bref, en dépit d'une nullité qui s'impose en force, le château de carte s'effondre de lui-même en restant attentif à ce qui est proposé, et ce malgré les efforts désespérés à nous inviter à renoncer à cette liberté du regardeur.

L'une des premières libertés du regardeur c'est probablement de choisir de ne pas regarder.

J'ai beau regarder cette oeuvre photographique, le sens profond de tout cela m'échappe : pas la dimension plastique de Serrano, ni même politique (comme le Piss Christ), ni la dimension sociologique de Manzoni en une sorte de retournement du pop art, je ne retrouve pas non plus la dimension perturbante et choquante des oeuvres des frères Chapman.
Pourtant, un photographe a pris l'initiative de photographier des merdes de chiens sur le trottoir, il a choisi comme support le noir et blanc, il a réalisé ou fait réaliser des tirages de 80X80 pour constituer par addition une oeuvre de 3X5 m, retenue par un commissaire d'exposition pour être présentée au public.
Cherche t-il a exprimer son amour de la condition canine dans les grandes métropoles européennes? Considère t-il que la photographie est un médium tellement puissant qu'il peut transformer la merde en or comme dans le film la Montagne Sacrée de Jodorowsky ou pense t-il que la dimension plastique de son oeuvre se suffit à elle même ?
Cela m'intéresse de connaitre la réponse.
Pour revenir sur les avis émis par des contributeurs du forum sur la remarque de M Birsinger : "salubrité culturelle" : j'ai pris cela pour de l'humour salubrité /caca, mais je peux me tromper.
Par contre les commentaires qui traite de fasciste, de chemise brune ou de frontiste M. Birsinger pour sa remarque, me sidèrent. L'intolérance de certains les rapproche parfois de ce qu'ils peuvent dénoncer ( à lire "Les Dieux ont soifs" d'Anatole France). Je remarque que ces contributeurs du forum n'ont pas émis de commentaire sur l'oeuvre en question, or c'est peut être comme cela qu'ils pourraient prouver à l'initiateur de ce fil qu'il se trompe dans ses jugements.

« […] les commentaires qui traite de fasciste, de chemise brune ou de frontiste M. Birsinger pour sa remarque, me sidèrent. »
Par bêtise, simplement la bêtise.

Nous pourrions simplement reprocher à l’auteur de ce fil de nous avoir livré l’œuvre, brute de contexte. Mais comme vous le résumez fort bien, y a-t-il un fondement à ce travail ? et si oui, lequel ?
De nombreux artistes, dans divers domaines, ont traité du sujet (comme encore cet exemple, en photographie, de Gilbert & George [www.lehmannmaupin.com] ) mais tous l’ont fait avec conviction.

Je vois pas bien l'intérêt de parler de cette œuvre,
Je ne l'ai pas vu et n'irais pas la voir, donc je n'en parlerais pas,
Mais baver comme le fait 3B c'est justement ce qu'il ne faut pas faire et c'est justement en remuant la merde que l'on ramène des idées de merde,
Laissez donc le temps faire son travail plutôt que de vous poser en juges,
Vous pouvez tout simplement ne pas voir au lieu de dénoncer.

Il n'y a pas forcement d'intérêt à parler de cette oeuvre.
Il n'est pas question de se poser en juge, mais plutôt de comprendre ou s'interroger sur les modalités de sélection des oeuvres photographiques exposées en Arles ou ailleurs, quels sont les critères retenues, les motivations du jury ou des commissaires d'exposition qui dans le flot de production photographique donne l'onction à telle oeuvre.
Etant étranger à ce milieu, je suis curieux de connaitre les rouages qui permettent de sélectionner une oeuvre artistique dans le cadre d'une manifestation publique.

"quels sont les critères retenues, les motivations du jury ou des commissaires d'exposition qui dans le flot de production photographique donne l'onction à telle oeuvre"

C'est peut-être à eux qu'il faudrait poser la question. Ce sont sans doute les mieux placés pour y répondre.

PAyral
[payral.fr]
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I own an iPhone so I'm a Photographer, Damn It.

Le jugement en art est une qualité, pas un défaut, le temps ne juge de rien, il fait son travail de vieillissement. Le jugement est simplement ce qui précède le plaisir d'apprécier pleinement ou non une œuvre.

« Etant étranger à ce milieu, je suis curieux de connaitre les rouages qui permettent de sélectionner une oeuvre artistique dans le cadre d'une manifestation publique. »

En son temps (en 2010 déjà), un livre avait dénoncé le système, ne parlant même pas des artistes en recherche, tellement la centaine de décideurs se polarisaient – et pour (bonne) cause – sur ce qui était disponible dans tous les musées internationaux. Un peu la méthode de la boutique truc ou bidule qui est la même, rigoureusement la même avec les mêmes produits, à Berlin, Paris, Milano, London…

Danièle Granet et Catherine Lamour, Grands et petits secrets du monde de l’art, Paris, Fayard, 2010.



Mais, mais, n’y aurait-il pas déjà un fil (conducteur), une citation de Jean-Claude Lemagny à un propos pas si éloigné ?
[www.galerie-photo.info]